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Syrie: une semaine de raids meurtriers sur la Ghouta orientale

L'armée syrienne a lancé le 18 février une nouvelle campagne aérienne meurtrière contre la Ghouta orientale, dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas, que le régime de Bachar al-Assad cherche à reconquérir.

Les raids aériens et les tirs d'artillerie ont tué en une semaine plus de 530 civils, dont 130 enfants, dans cette enclave où sont assiégés quelque 400.000 habitants depuis 2013.

- Mort et désolation -

Le 18 février, les forces du régime tirent plus de 260 roquettes et l'aviation mène des raids intensifs sur plusieurs localités de la Ghouta orientale.

L'armée a renforcé ses positions autour de l'enclave en prévision d'une offensive terrestre, indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le 19, l'armée syrienne tue 127 civils en pilonnant cette région, le bilan le plus lourd sur une journée dans l'enclave rebelle depuis 2013. Les hôpitaux et les médecins sont débordés.

Les bombardements de civils "doivent cesser maintenant", exhorte le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire, déplorant une "souffrance humaine insensée".

- 'Aucun mot ne rendra justice' -

Le 20, selon l'OSDH, l'aviation russe bombarde la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois, touchant un hôpital à Arbine, désormais hors service. Six autres hôpitaux ont été visés par les bombardements en 48 heures, dont trois sont désormais hors service, selon l'ONU.

Des centaines de blessés affluent dans les hôpitaux de fortune de la Ghouta orientale. Les lits manquent et les blessés sont soignés à même le sol.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, dit craindre "un cataclysme humanitaire". Le département d'Etat américain se dit "extrêmement préoccupé" et dénonce les "tactiques" du régime consistant à "assiéger et affamer".

Mais pour le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), "aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers".

- 'Enfer sur Terre' -

Le 21, les raids ciblent plusieurs localités. Outre des bombes, les avions larguent des barils d'explosifs, une arme qui tue de manière aveugle et dont l'utilisation est dénoncée par l'ONU et des ONG.

De nombreux immeubles ont été détruits dans les frappes, selon un correspondant de l'AFP à Hammouriyé. Des habitants s'abritent dans les sous-sols et caves.

Le Kremlin dément l'implication de la Russie dans les bombardements.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres appelle à un arrêt immédiat des combats. La Ghouta orientale est devenue "l'enfer sur Terre", selon lui.

Le président français Emmanuel Macron demande "une trêve", accuse le régime de s'en prendre "aux civils". Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) réclame l'accès à l'enclave.

- 'Un nouvel Alep' -

Le 22, l'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia annonce qu'il n'y a "pas d'accord" au Conseil de sécurité pour imposer un cessez-le-feu humanitaire.

Le représentant syrien Bachar Jaafari réitère la détermination du régime à reconquérir l'ensemble du territoire, y compris la Ghouta. "Oui, la Ghouta orientale deviendra un nouvel Alep".

Médecins sans frontières indique que 13 hôpitaux et cliniques où l'ONG intervient ont été "frappés, endommagés ou détruits".

- 'Une honte' -

Le 23, les principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale, Jaich al-Islam et Faylaq al-Rahmane, rejettent toute évacuation de civils et de combattants.

L'Union européenne est "à court de mots pour décrire l'horreur (...) Le massacre doit cesser maintenant", affirme la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Le président américain Donald Trump juge que l'attitude de la Russie et de l'Iran en Syrie est "une honte".

- Combats et raids malgré la trêve -

Le 24, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois, après quinze jours d'atermoiements notamment de Moscou.

Mais le 25, les forces prorégime engagent de violents affrontements avec les insurgés, tout en menant des frappes aériennes et des tirs d'artillerie, selon l'OSDH.

Quatorze cas de suffocation, dont celui d'un enfant qui est décédé, sont rapportés après un bombardement du régime, indique l'OSDH. Un médecin traitant les patients évoque des "soupçons d'armes chimiques, probablement une attaque au gaz de chlore".
L'armée syrienne a lancé le 18 février une nouvelle campagne aérienne meurtrière contre la Ghouta orientale, dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas, que le régime de Bachar al-Assad cherche à reconquérir.Les raids aériens et les tirs d'artillerie ont tué en une semaine plus de 530 civils, dont 130 enfants, dans cette enclave où sont assiégés quelque 400.000...