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À La Une - hydrocarbures offshore

La ruée vers le gaz attise les tensions en Méditerranée orientale

L'enjeu est crucial car grâce à cette manne, le Liban, Chypre, l'Egypte et Israël comptent acquérir une certaine indépendance sur le plan énergétique, voire même exporter du gaz.


La plateforme d'extraction gazière Homer Ferrington, opérée par Noble Energy, située a large de Chypre, en novembre 2011. REUTERS / Cyprus Public Information Office

Navires de guerre, menaces, contrats de plusieurs milliards de dollars : la découverte de gaz en Méditerranée orientale fait naître de grands espoirs, mais génère aussi des tensions dans une région déjà explosive.

Même si des questions demeurent encore sur l'ampleur réelle de ces gisements, ceux-ci donnent d'ores et déjà lieu à des querelles sur les droits et les frontières maritimes entre les pays de la région. L'enjeu est crucial car grâce à cette manne, Chypre, l'Egypte, Israël et le Liban comptent acquérir une certaine indépendance sur le plan énergétique, voire même exporter du gaz.

Au large de l'île divisée de Chypre, membre de l'Union européenne, un récent blocage par l'armée turque d'un navire de forage du groupe italien Eni a ravivé un conflit vieux de plusieurs décennies, Nicosie réclamant la médiation de Bruxelles. Parallèlement, les Etats-Unis tentent de désamorcer un contentieux entre Israël et le Liban au sujet d'une zone offshore disputée.

La question énergétique "est en train de devenir un autre objet de friction", affirme Nikos Tsafos, expert au Center for Strategic and International Studies. "Quand il y a des tensions entre des pays, celles-ci débordent sur (le secteur de) l'énergie", dit-il.


(Lire aussi : Les Chypriotes grecs lient le processus de paix à la prospection énergétique en Méditerranée)

    

"Diplomatie de la canonnière"
Après une série de déceptions depuis le lancement en 2011 d'opérations de forage au large des côtes de Chypre, le groupe français Total et Eni ont annoncé ce mois-ci la découverte d'importantes réserves au sud-ouest de l'île. Mais quelques jours plus tard, alors qu'un navire d'Eni se dirigeait vers un autre bloc offshore, plus à l'est - près de la partie de l'île occupée par l'armée turque -, en vue de commencer des travaux d'exploration, il a été bloqué par la flotte turque. Raison invoquée: "manœuvres militaires" dans ce secteur. Vendredi, cinq bateaux de guerre turcs ont à nouveau bloqué le navire qui tentait d'avancer, se faisant menaçant, selon les autorités chypriotes.


(Pour mémoire : La Turquie met en garde contre l’exploration gazière au large de Chypre )


A un moment considérées comme un facteur pouvant aider à un accord sur la réunification de l'île, les découvertes de gaz apparaissent aujourd'hui comme un obstacle majeur à la reprise des pourparlers entre les deux parties de l'île. Ankara réclame en effet la suspension de toute exploration par les dirigeants de la République de Chypre, reconnue par la communauté internationale, tant qu'une solution à la division n'est pas trouvée. Nicosie a réclamé à l'UE une médiation, affirmant que la Turquie avait "violé le droit international", et a lié la reprise des pourparlers de réunification au déblocage de la situation.

L'Egypte, qui détient les plus grandes réserves de gaz dans la région, a également été critiquée par Ankara qui conteste un accord maritime la liant à Chypre.

"Je ne pense pas que la Turquie veuille provoquer une confrontation mais je ne crois pas non plus qu'elle puisse être complètement écartée", estime Andrew Neff du cabinet IHS Markit. Selon lui, "si l'un des bateaux de forage s'aventure trop loin" dans la Zone économique exclusive, près de la partie de Chypre occupée par l'armée turque, Ankara pourrait avoir recours à la "politique de la canonnière pour défendre ses intérêts".


(Lire aussi : Israël annonce la conclusion d'un contrat gazier "historique" avec l'Egypte)



"Guerre du gaz"
Plus au sud, Israël, qui a découvert ces dernières années d'importantes réserves gazières, a annoncé le 19 février la conclusion d'un contrat "historique" pour la fourniture de gaz naturel à l'Egypte, pays avec lequel il est lié par un traité de paix. Outre la perspective d'une plus grande indépendance énergétique, ces réserves gazières offrent à Israël l'opportunité d'exporter son énergie notamment vers l'Europe, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région.

La signature par le Liban de son premier contrat d'exploration d'hydrocarbures offshore avec un consortium de groupes français, italien et russe a cependant contrarié l'Etat hébreu. L'accord concerne en effet notamment un bloc dont une partie se trouve dans une zone maritime disputée avec Israël. Le Hezbollah, qui a été combattu par l'Etat hébreu en 2006 et qui possède des missiles pouvant atteindre les infrastructures offshore d'Israël, s'est dit pour sa part prêt à défendre l'Etat libanais pour pouvoir remporter la "guerre du gaz".

Malgré ces intimidations, et au vu des besoins énergétiques du Liban et des contrats de plusieurs milliards de dollars espérés par Israël, aucune des deux parties n'a intérêt à s'aventurer dans un conflit, estime Eyal Zisser, directeur du département de l'histoire du Moyen-Orient à l'Université de Tel-Aviv. "Tout est une question d'argent, tout le monde peut perdre, tout le monde peut gagner".


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Navires de guerre, menaces, contrats de plusieurs milliards de dollars : la découverte de gaz en Méditerranée orientale fait naître de grands espoirs, mais génère aussi des tensions dans une région déjà explosive. Même si des questions demeurent encore sur l'ampleur réelle de ces gisements, ceux-ci donnent d'ores et déjà lieu à des querelles sur les droits et les frontières ...

commentaires (2)

L,APPETIT POUR LE GAZ DANS LA REGION EST CONNU ET LES ENJEUX INTERNATIONAUX L,ATTISENT ! UNE CHOSE EST SURE C,EST QUE PAR ARBITRAGE INTERNATIONAL ON ACCEPTE QU,IL Y A LITIGE ET QU,IL N,Y A MALHEUREUSEMENT PAS D,ARBITRAGE SANS QU,IL Y AIT COMPROMIS ! ET CA TRAINE DES ANS ET DES ANS ! D,OU EGYPTE, ISRAEL ET CHYPRE ONT CHOISI LA SAGESSE ET RESOLU PROMPTEMENT LEURS DIFFERENDS ET JOUISSENT DE LA MANNE ET S,ECHANGENT DES CONTRATS ENTRE EUX ! PRIONS POUR QUE L,IMPARTIALITE INTERNATIONALE SE PRONONCE POUR LE LIBAN QUI JOUIRAIT A 100PCT DE SES DROITS SUR LE BLOC 9 !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 11, le 23 février 2018

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Commentaires (2)

  • L,APPETIT POUR LE GAZ DANS LA REGION EST CONNU ET LES ENJEUX INTERNATIONAUX L,ATTISENT ! UNE CHOSE EST SURE C,EST QUE PAR ARBITRAGE INTERNATIONAL ON ACCEPTE QU,IL Y A LITIGE ET QU,IL N,Y A MALHEUREUSEMENT PAS D,ARBITRAGE SANS QU,IL Y AIT COMPROMIS ! ET CA TRAINE DES ANS ET DES ANS ! D,OU EGYPTE, ISRAEL ET CHYPRE ONT CHOISI LA SAGESSE ET RESOLU PROMPTEMENT LEURS DIFFERENDS ET JOUISSENT DE LA MANNE ET S,ECHANGENT DES CONTRATS ENTRE EUX ! PRIONS POUR QUE L,IMPARTIALITE INTERNATIONALE SE PRONONCE POUR LE LIBAN QUI JOUIRAIT A 100PCT DE SES DROITS SUR LE BLOC 9 !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 11, le 23 février 2018

  • Non Non Non. ........ pour le moment le seul qui aurait à perdre , entre le Liban nouveau et le pays de l'usurpation c'est évidemment ce dernier . Parce qu'ils sont en avance et renifle déjà l'odeur du blé, tandis que nous , pour l'instant nous n'avons que des missiles capables de les empêcher de renifler de notre côté . Et ça ma foi , eux savent mieux que personne de quel bois se réchauffe la résistance du hezb . Une remarque , si Chypre avait été capable de faire entendre raison aux turcs , ces derniers se seraient tenus à carreau. Mais toi le monde n'est pas le hezb libanais de la résistance. Satterfield va te faire cuire un oeuf .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 18, le 23 février 2018

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