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Liban - Liban-Sud

Axe syro-iranien/Israël : Malgré les tensions et les inquiétudes, la guerre semble improbable

Pour l’axe irano-syrien, l’avion israélien abattu marque « une nouvelle donne » dans les conflits régionaux. Mais Israël serait enclin à éviter l’escalade, notamment avec le Liban.

Des convois de partisans du Hezbollah se dirigeant vers la frontière, hier. Photo ANI

Les frappes israéliennes en Syrie samedi contre des « cibles iraniennes », au cours desquelles un F-16 israélien a été abattu par un missile syrien, ont alimenté les spéculations sur un risque d’escalade tout au long du week-end. Entre « développement grave » et « tournant dans les relations arabo-israéliennes », les réactions politiques se sont succédé, davantage portées vers le triomphalisme que l’inquiétude. Des manifestations ont d’ailleurs été organisées au Sud pour dénoncer cette nouvelle agression. 

Le Liban est particulièrement concerné par ces développements, étant donné qu’un des missiles est tombé sur son sol (dans la vallée du Hasbani), que les violations israéliennes de son espace aérien sont incessantes et que la tension est encore montée d’un cran avec la construction en cours d’un mur israélien avec la frontière libanaise, ainsi que le retour sur le devant de la scène du contentieux libano-israélien sur les frontières maritimes. Contentieux ravivé par la signature, vendredi dernier, par le Liban de son premier contrat d’exploration des ressources en hydrocarbures offshore.


(Analyse : Israël / Iran : une stratégie de « grignotage » dangereuse)

Mais ce n’est pas pour autant que le Liban serait menacé. Interrogé hier par L’Orient-Le Jour, le député Nawar Sahili, du bloc du Hezbollah, estime que « si l’on écoute bien les propos des Israéliens eux-mêmes, ceux-ci ne veulent pas d’escalade au Liban-Sud ». Selon lui, ils auraient même demandé aux Russes de s’assurer que le Hezbollah n’interviendra pas dans le conflit. « Mais, avec les sionistes, on ne sait jamais », poursuit-il néanmoins, même s’il croit que « personne n’a intérêt à ce qu’une guerre régionale éclate ». Le député insiste sur le fait qu’il s’agit là « d’une nouvelle page dans le conflit arabo-israélien », rappelant qu’il faut remonter à 1982 pour recenser le dernier avion israélien abattu par une armée arabe. Voilà pourquoi cet événement revêt un sens historique à plus d’un titre : « L’avion israélien a été abattu avec un missile Sam 5, que serait-ce si des armes plus sophistiquées et récentes avaient été utilisées ? » Il insiste sur le fait qu’il y a désormais une nouvelle donne dans la région « qui a fait perdre à Israël sa suprématie dans les airs », et qu’il existe « une décision de l’axe de la Résistance de riposter » de la manière qu’il juge appropriée. 

(Lire aussi : Attaques israéliennes en Syrie : le Liban va protester à l'ONU contre les violations de son espace aérien)


Et durant la visite de Tillerson ?
Sur le plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, « a donné ses directives à la mission libanaise permanente à l’ONU afin de déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité, condamnant Israël et mettant en garde contre la violation de l’espace aérien libanais dans le but de commettre des attaques en Syrie ». Par ailleurs, le ministre de la Défense Yaacoub Sarraf a contacté samedi le commandant de la Finul, le général Michael Beary, pour lui communiquer « le refus libanais des violations israéliennes répétées ». 

Hier, le président de la République Michel Aoun a suivi de près les développements sécuritaires en Syrie. Il s’est concerté avec le président du Parlement Nabih Berry et avec le Premier ministre Saad Hariri, qui se trouve toujours à l’étranger, autour des rapports sécuritaires, diplomatiques et journalistiques qui parviennent du théâtre du combat. Les trois responsables ont décidé de prendre toutes les mesures qui s’imposent en vue de contrer toute éventuelle agression et d’empêcher que l’incendie ne s’étende jusqu’au Liban. 

Des sources diplomatiques qui suivent de près cette affaire indiquent que des efforts internationaux sont en cours pour empêcher que cet incident ne mène à une guerre, même si elles pensent qu’Israël ne veut pas d’escalade tant que des points d’interrogation persistent sur l’incident de samedi. Ces sources indiquent que le secrétaire d’État adjoint américain par intérim aux Affaires proche-orientales, David Satterfield (qui était au Liban la semaine dernière), poursuit ses efforts d’apaisement, en coordination avec le secrétaire d’État américain Rex Tillerson, qui sera en visite à Beyrouth jeudi, dans le cadre d’une tournée qui englobera également Israël, l’Égypte, la Jordanie et le Koweït. 

(Lire aussi : Israël ne permettra pas un "ancrage" militaire de l'Iran en Syrie, prévient Netanyahu)


Ces sources diplomatiques s’attendent à ce que la situation soit calme durant la visite du responsable américain, alors que d’autres milieux craignent un embrasement au cours de sa présence dans la région, notamment sur le front israélien. Toutefois, selon les informations des sources diplomatiques, autant Washington que Moscou ne désirent pas une escalade en Syrie, qui pourrait ouvrir la voie à des groupes terroristes désireux de plonger le pays dans une nouvelle période d’insécurité.
Dans tous les cas, notent ces sources, il est hautement improbable que le Liban soit impliqué dans un quelconque conflit, puisque, à en croire les Israéliens eux-mêmes, ceux-ci craignent que leurs villages au Nord ne soient visés par une pluie de missiles en cas de guerre.

« De grands remous à venir », selon Joumblatt
Les réactions concernant ces derniers développements en Syrie se sont poursuivies tout le week-end. Dès samedi, le Hezbollah a publié un communiqué dans lequel il dénonce « l’agression israélienne constante contre la Syrie », annonçant « une nouvelle étape stratégique qui met un terme aux violations aériennes et terrestres en Syrie ». Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a vu dans cet incident « une nouvelle donne dans les conflits, qui signifie que les agressions sans riposte sont désormais de l’histoire ancienne ». Pour sa part, le député Ali Fayad, du bloc du Hezbollah, a inspecté le lieu où l’un des missiles ayant été tirés contre l’avion israélien en Syrie est tombé. Il a indiqué, à ce propos, que « l’armée et la Résistance sont prêtes à repousser toute agression israélienne ». 

Enfin, dans un tweet au ton alarmiste, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a estimé qu’ « il semble que la région doive connaître prochainement de grands remous ». « Il ne servira à rien de chercher à séparer les volets, parce que les Israéliens ont eux-mêmes annoncé qu’ils sont liés, a-t-il poursuivi.
Aux décideurs libanais, je dis qu’il faut privilégier la précaution et l’abandon des grands projets coûteux. Le mieux est de recourir aux réformes et à l’austérité en prévision des tempêtes. » Pour terminer sur une note pessimiste : « L’histoire se répète. »


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commentaires (4)

Quelles violations israéliennes ?! Mettre en œuvre et respecter les résolutions de l'ONU qui appellent à désarmer les milices locales et étrangères, pas d'armes hors du contrôle de l'État, pas de présence armée sauf pour l'armee libanaise et la FINUL avant de se plaindre des violations israéliennes.

Tony BASSILA

15 h 08, le 12 février 2018

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Commentaires (4)

  • Quelles violations israéliennes ?! Mettre en œuvre et respecter les résolutions de l'ONU qui appellent à désarmer les milices locales et étrangères, pas d'armes hors du contrôle de l'État, pas de présence armée sauf pour l'armee libanaise et la FINUL avant de se plaindre des violations israéliennes.

    Tony BASSILA

    15 h 08, le 12 février 2018

  • Faut pas etre Einstein pour comprendre que le meme scénario usa /Corée du Nord va finir par s'appliquer entre la résistance et les usurpateurs de terre de palestine . En terme clair, au prochain abattage d'un avion usurpateur, ces derniers vont eux mêmes trouver les termes de ce qui pourraient leur apporter la paix , cad une reculade de plus vis à vis des resistants avec bashar el assad a la tête de celle ci . La panique a changé de camp.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 59, le 12 février 2018

  • Israël n’a rien demander à la Russie .. c’est les usa qui l’ont fait Israël est partie en Russie lui a demander de ne pas se mêler de la sécurité intérieur israélien .. c’est précisément pour cela qu’il y a connivence entre russe et us ... et si une guerre doit éclater toutes les donner montre que la Russie ne s’en mêlera pas ni de près ni de loin je relate seulement ce que j’ai pu déduire d’après des journaux spécialiser dans le domaine Seulement de mon coter j’estime l’armée et le hezb Et bien n’importe quel groupe libanais désirant abatte se mur devraient prendre forme dans le cas ou sous commandment de l’armee Libanaise

    Bery tus

    08 h 37, le 12 février 2018

  • A TRES COURTE ECHEANCE... PEUT-ETRE... MAIS A MOYENNE ECHEANCE NE VOUS BERNEZ PAS TROP ! LA SPORE GERME DEJA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 44, le 12 février 2018

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