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Liban - Partis

Le pari des Kataëb pour les législatives : « le pouls des gens »

La formation dirigée par Samy Gemayel a lancé sa campagne électorale au Forum de Beyrouth.

Décor et cadre très modernes pour le lancement de la campagne du parti Kataëb, hier, au Forum de Beyrouth. Photo Hassan Assal

Il n’est pas facile d’être le fer de lance de l’opposition dans un pays comme le Liban. Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, doit en être conscient Mais cela ne semble réduire en rien sa détermination à profiter des prochaines législatives pour « tenter d’instaurer un changement tant attendu dans les rangs des gens dégoûtés par la classe politique actuelle ». Il parie donc sur ce qu’il appelle « les gens honnêtes » et leur volonté d’édifier un Liban meilleur. Ce « pouls des gens » sera d’ailleurs le slogan des Kataëb lors de la campagne électorale pour les législatives du 6 mai.

À 24 heures de l’ouverture du délai de dépôt des candidatures, le parti a lancé cette campagne au cours d’une cérémonie qui s’est tenue hier au Forum de Beyrouth. Étaient présents les députés Kataëb et le directoire de la formation, ainsi que les sympathisants et adhérents au parti venus réaffirmer leur engagement aux côtés de leur chef, et leur aspiration à un Liban meilleur. Il y avait aussi un parterre d’opposants au pouvoir en place. Il s’agit notamment du vice-président du mouvement Liban-message, le général à la retraite Khalil Hélou, Béchara Khairallah, conseiller de l’ancien président Michel Sleiman, et Nawfal Daou, candidat à l’un des sièges maronites de la circonscription Kesrouan-Jbeil. L’ancien député Gabriel Murr faisait également partie des personnalités présentes.

Sur les lieux du meeting, tout exhorte à la révolution et incite à se soulever contre la réalité : l’enthousiasme des partisans (tous âges confondus) venus des quatre coins du pays, les chansons dédiées aux militants Kataëb, et celles articulées autour de la révolution et du changement, dont Koum etthadda (Fais face) de Magida el-Roumi et Lazim Ghayyer el-Nizam (Il faut changer le système) de Hiba Tawaji. Une façon pour le parti d’affirmer sa proximité des gens et de leurs besoins spécifiques, et de justifier son positionnement politique actuel.

Soucieuse de prendre part aux législatives sur la base d’un programme électoral en bonne et due forme, la formation de Samy Gemayel a accordé la priorité aux problèmes et fardeaux de la vie quotidienne, sans pour autant négliger les principes souverainistes pour lesquels le parti continue de lutter. C’est à la faveur de cette logique que les Kataëb ont lancé la campagne « Ness 2018 » (Les gens de 2018). Dans le cadre de cette initiative, de jeunes volontaires adhérents au parti ont établi des statistiques pour se faire une idée du « pouls des gens » et de leurs attentes, afin d’en faire les grandes lignes de la campagne électorale.

Exposant les résultats de l’enquête, Patrick Richa, Ralph Esber et Émilie Hayek ont indiqué que les inquiétudes des gens sont principalement axées sur la sécurité, l’environnement et les crises socio-économiques. S’exprimant au début de la cérémonie, Patrick Richa, secrétaire général adjoint du parti, a expliqué les objectifs de la campagne. « Nous voulons affirmer que nous sommes un parti ancien, mais aussi jeune et moderne, transparent et révolté contre le fait accompli », a-t-il lancé, soulignant que sa formation veut représenter « un pouls de changement de la réalité amère », et lancer « un appel de liberté face à l’oppression ».


(Lire aussi : Gemayel : La responsabilité incombe à ceux qui sont au pouvoir)


« Un Liban nouveau »

Puis, c’était au tour de Samy Gemayel de prendre la parole. Chaleureusement applaudi par ses partisans, le député du Metn s’est félicité des accomplissements de son parti en tant que farouche opposant au pouvoir en place. Fort de l’issue de ses batailles, principalement axées sur les crises socio-économiques, M. Gemayel n’a pas hésité à afficher sa détermination à poursuivre son combat aux côtés « des bonnes gens ». « Je lance aujourd’hui un cri de colère qui émane de la frustration de la population », a déclaré le chef des Kataëb, estimant que « c’est aussi le cri des bonnes gens, chrétiens et musulmans, de toutes les régions du pays ». « Ces citoyens sont notre premier souci. Il est de notre devoir de les soutenir, de les défendre et de préserver leurs droits », a encore dit Samy Gemayel qui a dénoncé « le pragmatisme politique au moyen duquel le pouvoir en place justifie toutes les concessions qu’il fait au détriment de l’État, de sa souveraineté et de son indépendance ».

Samy Gemayel a profité de son intervention pour justifier sa décision d’opter pour l’opposition depuis la démission des ministres Kataëb du cabinet Salam, en 2016. Il a ainsi stigmatisé les pratiques du pouvoir politique, dans le cadre desquelles tout le monde se renvoie l’ascenseur. Faisant valoir que cette logique était de mise sous le gouvernement Salam, et qu’elle est adoptée aujourd’hui par le gouvernement Hariri, dans tous les domaines, notamment les nominations diplomatiques, administratives et judiciaires, Samy Gemayel a expliqué : « Face à ce tableau, nous avions trois choix : prendre part au jeu politique, jeter l’éponge (mais cela ne fait pas partie de nos habitudes), ou encore faire face (aux protagonistes au pouvoir), par respect pour nos convictions, et pour rester fidèles à la mémoire de nos martyrs. »


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« Armes illégales »

Revenant sur ses accomplissements d’opposant, Samy Gemayel a rappelé qu’avec les gens, son parti a fait barrage au plan de production de l’électricité du ministre César Abi Khalil, a saisi le Conseil constitutionnel pour empêcher le pouvoir d’infliger au peuple de nouvelles mesures fiscales et a protégé les habitants de Mansourieh contre les câbles électriques à haute tension.

Répondant aux accusations de populisme lancées contre son parti parallèlement à chacune de ces batailles, M. Gemayel a lancé : « Nous sommes fiers d’être populistes et aux côtés du peuple. D’autant que le pouvoir attendait nos conférences de presse, nos recours en invalidation et nos manifestations sur le terrain, avant de critiquer les tentatives du pouvoir judiciaire de faire taire les personnalité et journalistes libres. »

En dépit de tout cela, Samy Gemayel reste optimiste. Motivé par son « rêve d’édifier un Liban nouveau, à l’image des aspirations des jeunes et de leur avenir », il parie sur les législatives du 6 mai, mais aussi et surtout sur les nouvelles générations dans la mesure où elles représentent l’espoir du pays. Il mise aussi sur ce qu’il appelle « les forces du changement ». Évoquant ces dernières, il a insisté sur l’importance de leur unité pour faire face « à la mentalité obsolète qui gouverne le pays à l’heure actuelle ». Mais le chef des Kataëb semble conscient que la réalisation de ce « rêve » est tributaire de deux conditions : les choix des gens qu’il a exhortés à voter, et être « le pouls du changement, des gens et de demain, ainsi que de la nécessité de se débarrasser des armes illégales, et d’avoir confiance en l’armée et en sa capacité à protéger le pays ».

Rendez-vous le 6 mai...



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Il n’est pas facile d’être le fer de lance de l’opposition dans un pays comme le Liban. Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, doit en être conscient Mais cela ne semble réduire en rien sa détermination à profiter des prochaines législatives pour « tenter d’instaurer un changement tant attendu dans les rangs des gens dégoûtés par la classe politique actuelle ». Il parie donc sur ce...

commentaires (5)

Mr Gemayel il faut vous allier avec votre frere naturel les FL ... et je dirai au FL aussi de s'allier avec leur frere naturel au KATAEB .. ON NE FAIT QU'UN

Bery tus

00 h 21, le 06 février 2018

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Mr Gemayel il faut vous allier avec votre frere naturel les FL ... et je dirai au FL aussi de s'allier avec leur frere naturel au KATAEB .. ON NE FAIT QU'UN

    Bery tus

    00 h 21, le 06 février 2018

  • C'est comme aller chercher des "poux dans la tête des gens" pour mieux couper les cheveux en 4 . Ce bébé gemayel perd son temps.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 05, le 05 février 2018

  • LES POULS DES GENS OU LES POULES DES GENS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 19, le 05 février 2018

  • LE PETIT GEMAYEL AVEC SA LIGNE SUIVIE VA GRIGNOTER DES VOTES DE CHEZ LES NON PARTISANS ET LES INDECIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 29, le 05 février 2018

  • Jeune, ambitieux, talentueux, ayant acquis de la maturité et du charisme au fil des ans ... Son honnêteté sera son arme le plus redoutable. Les gens ressentent la simplicité et l’honnêteté ... Bonne chance

    Sarkis Serge Tateossian

    02 h 40, le 05 février 2018

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