Inquiétudes de HRW et RSF pour la liberté d’expression

La situation des libertés dans le pays inquiète Reporters sans frontières (RSF) et Human Rights Watch (HRW). Hier, les deux organisations internationales ont publié des communiqués énumérant les dernières atteintes au droit d’expression au Liban, notamment la condamnation à six ans de prison de la journaliste et chercheuse Hanine Ghaddar, ainsi que les poursuites judiciaires contre le présentateur vedette de la LBCI Marcel Ghanem, et l’humoriste de la même chaîne Hicham Haddad.
RSF s’est dit « inquiète de la recrudescence des procédures judiciaires engagées contre les médias critiques des autorités libanaises ou de leurs alliés, comme le montre des affaires récentes de journalistes poursuivis ou condamnés pour avoir fait leur travail ». « RSF dénonce ces poursuites disproportionnées. Les journalistes ne devraient pas être traduits devant la justice militaire ni poursuivis en diffamation pour des propos informatifs recueillis ou tenus dans le cadre de l’exercice de leur profession et quel que soit le contexte politique », souligne un communiqué de l’organisation.
La directrice adjointe de HRW pour le Moyen-Orient, Lama Fakih, a de son côté estimé dans un communiqué que « l’espace de la liberté d’expression au Liban est en train de rétrécir, alors que les autorités continuent de poursuivre en justice journalistes et bloggueurs qui critiquent les responsables politiques ». « Ce genre de réponse lourde restreint la liberté d’expression et ternit l’image du Liban », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, le ministre de l’Information, Melhem Riachi, s’est entretenu hier avec Marwan Sakr, l’avocat de Hanine Ghaddar, qui se trouve actuellement à Washington et qui a été condamnée par contumace par le tribunal militaire à six mois de prison pour avoir affirmé que l’armée libanaise soutient le Hezbollah.