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À La Une - Arabie saoudite

Purge anti-corruption : tous les détenus du Ritz-Carlton de Riyad libérés

Certains détenus de l'hôtel de luxe auraient été transférés vers un établissement pénitentiaire après avoir refusé d'admettre des malversations et de passer un accord financier avec les autorités.

Vue sur le Ritz-Carlton de Riyad, en Arabie saoudite, transformé en prison de luxe pour les princes, hommes d'affaires et hauts responsables saoudiens arrêtés dans le cadre d'une purge anti-corruption. Photo prise le 5 novembre 2017. REUTERS/Faisal Al Nasser

Les autorités saoudiennes ont annoncé mardi que toutes les personnes détenues depuis le début du mois de novembre à l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad, dans le cadre d'une vaste opération anti-corruption, avaient été libérées.

Selon un responsable saoudien cité par l'agence Reuters, "plus personne n'est détenu au Ritz-Carlton", et la purge au cours de laquelle des dizaines de princes, hauts responsables et hommes d'affaires avaient été interpellés, " touche à sa fin".  L'hôtel Ritz-Carlton, qui compte 492 chambres et suites et 21 hectares de jardins paysagers, rouvrira ainsi au public à la mi-février. La nuitée la moins chère est de 2.439 rials (525 euros). L'AFP a tenté de contacter l'hôtel mardi, mais il était impossible de savoir si tous ses occupants avaient quitté les lieux.

Le responsable n'a pas dit combien de suspects restaient toutefois en détention sur d'autres sites. Certains auraient été transférés de l'hôtel vers un véritable établissement pénitentiaire après avoir refusé d'admettre des malversations et de passer un accord financier avec les autorités, toujours selon l'agence.

Selon le procureur général d'Arabie saoudite, sur les 381 suspects interrogés, au total 56 sont toujours en détention.
Dans une déclaration officielle, Saoud Al Mojeb a précisé que les accords conclus avec certains suspects allaient permettre aux autorités de récupérer plus de 400 milliards de riyals (107 milliards de dollars), remboursés sous forme d'avoirs immobiliers, commerciaux, en titres et en espèces.

Dans sa déclaration, le procureur général a annoncé que l'examen des dossiers était "terminé", que les négociations et les arrangements avec les personnes accusées de corruption avaient "abouti" et que certains dossiers avaient été transmis au bureau du procureur en vue des "procédures pertinentes". Ce bureau a décidé de libérer tous les individus pour lesquels les accusations n'étaient "pas suffisamment fondées" et tous les individus avec lesquels le gouvernement a conclu des accords après qu'ils ont "admis les accusations de corruption" contre eux.
Ce bureau a également décidé de garder en détention au total 56 individus à propos desquels le procureur général a refusé tout arrangement, "en raison d'autres dossiers criminels en cours", et afin de "poursuivre le processus d'enquête".


(Lire aussi : Au centre d’une purge royale, le Ritz-Carlton va rouvrir ses portes)


"Un malentendu"
Parmi les personnes visées par la purge se trouvait le prince milliardaire Al-Walid ben Talal, l'un des plus importants hommes d'affaires d'Arabie saoudite, qui a été relâché samedi à la suite d'un "arrangement" financier avec les autorités dont la teneur n'a pas été divulguée. 

Le magnat saoudien des médias Waleed al-Ibrahim, qui contrôle le groupe MBC, a lui aussi été déclaré innocent et a également été libéré, a annoncé lundi une source au sein de son groupe.

La semaine dernière, le procureur général saoudien avait déclaré que sur l'ensemble du pays, la plupart des personnes interpellées avaient accepté des arrangements, que 90 personnes avaient été relâchées et les charges à leur encontre abandonnées, et que 95 personnes restaient en détention. Certains cas feront l'objet de procès.

Cette opération de grande envergure, lancée par le prince hériter Mohammad ben Salmane pour asseoir son autorité, avait pour objectif de récupérer quelque 100 milliards de dollars (80 milliards d'euros) "d'avoirs illicites". 

Le prince Walid, qui est connu pour son franc-parler et ses appels pour une société saoudienne plus ouverte, est classé parmi les plus importantes fortunes du monde.Le magazine Forbes estimait en 2017 que le prince pesait 18,7 milliards de dollars, ce qui le mettait à la 45e place de son dernier classement des fortunes mondiales. Cet homme d'affaires de 62 ans est le petit-fils de deux figures historiques du monde arabe : le roi Abdelaziz al-Saoud, fondateur de l'Arabie saoudite, et Riad el-Solh, premier chef de gouvernement de l'histoire du Liban.



Le prince Al-Walid ben Talal le 27 janvier 2018 lors d'une interview avec l'agence Reuters dans le bureau de sa suite à l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad, où il était détenu depuis début novembre. REUTERS/Katie Paul


Lors d'une interview accordée samedi à Reuters peu avant sa libération, Al-Walid ben Talal avait affirmé avoir été "bien traité" et assuré que sa détention était due à "un malentendu". 

L'arrestation début novembre du prince milliardaire avait fait des remous sur les marchés financiers, faisant notamment baisser le cours des actions de Kingdom Holding Company, la société internationale d'investissements que le prince Al-Walid détient à 95%.  Le groupe avait néanmoins assuré que les affaires se poursuivaient. La Kingdom Holding Company possède notamment le célèbre hôtel de luxe George-V sur les Champs-Élysées à Paris.

Suite à l'annonce de sa libération, les actions de la société Kingdom Holding ont bondi lundi. Le cours de l’action de la société, dont 95 % sont détenus par le prince al-Walid, a augmenté de 10 % – soit le maximum autorisé à la Bourse de Riyad – pour regagner son niveau d’avant l’arrestation. 


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