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À La Une - attentat

Attaquée par l'EI dans l'est de l'Afghanistan, l'ONG Save The Children suspend ses opérations

L'organisation a fait état de trois morts et quatre blessés, dans un communiqué signé par son directeur exécutif Helle Thorning-Schmidt, qui "condamne dans les termes les plus fermes possible" l'attaque.

Des responsables afghans inspectent l'entrée du occupé par l'ONG britannique Save the Children Aid, après une explosion et des coups de feu à Jalalabad, Afghanistan, le 24 janvier 2018. REUTERS / Parwiz

Trois personnes ont été tuées dans l'attaque du groupe Etat islamique mercredi contre Save the Children à Jalalabad (est), amenant l'ONG britannique à suspendre ses opérations en Afghanistan.

Après une certaine confusion, le calme est revenu et les employés réfugiés dans la safe-room (pièce sécurisée, ndlr) de leur bâtiment ont tous été évacués sains et saufs, plus de sept heures après le déclenchement de l'opération par l'explosion d'une voiture piégée.

Save the Children a fait état de trois morts et quatre blessés, dans un communiqué signé par son directeur exécutif Helle Thorning-Schmidt, qui "condamne dans les termes les plus fermes possible" l'attaque.
De son côté, outre les trois morts -- deux gardes de l'organisation et un civil - 27 personnes ont été blessées, la plupart légèrement, selon un bilan donné auparavant par le porte-parole du gouverneur provincial, Attaullah Khogyani.
Il a précisé qu'une "cinquantaine d'employés (avaient) été évacués du sous-sol dont de nombreuses femmes".

Le porte-parole a affirmé que six assaillants au total, vêtus d'uniformes militaires - et non trois comme initialement annoncé - ont conduit l'attaque, certains s'introduisant dans les bureaux après la brèche ouverte par la voiture piégée selon un scénario désormais habituel.
Le corps de l'un d'entre eux, qui a déclenché sa veste explosive, a été découvert sur place, a-t-il précisé. Les autres ont été abattus par les forces de sécurité.


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Cependant, l'EI qui a revendiqué l'attaque sur la messagerie Telegram n'a mentionné que "trois martyrs" infiltrés dans l'enceinte de l'ONG après l'explosion d'une voiture piégée.
L'attaque avait commencé peu après 09H00 (04H30 GMT): "J'ai entendu une énorme explosion, ça ressemblait à une voiture piégée. Nous nous sommes mis à couvert et j'ai vu un homme armé d'un RPG (lance-roquettes) tirer contre la porte principale", a rapporté un témoin hospitalisé, Mohammad Amin.
Il s'était rapidement échappé en sautant par la fenêtre, se blessant à la jambe.

Plus d'une heure après le début de l'attaque, un employé retranché à l'intérieur des locaux appelait un ami à l'aide sur WhatsApp: "Je suis vivant, priez pour moi: j'entends au moins deux assaillants au deuxième étage, ils nous cherchent. Appelez les forces de sécurité".


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ONG menacées

Suite à l'attaque, Save the Children a annoncé "suspendre temporairement toutes (ses) opérations à travers l'Afghanistan", affirmant que le pays "est l'un des endroits les plus difficiles au monde pour les travailleurs humanitaires".

Les ONG sont régulièrement visées en Afghanistan, que le site Humanitarian Outcomes considère comme le deuxième pays le plus dangereux pour leurs employés après le Soudan du Sud. Ils y sont principalement victimes d'enlèvements et d'attentats, rarement revendiqués.
L'ONG Save the Children est présente en Afghanistan depuis 1976 et vient en aide à 1,4 million d'enfants, précise-t-elle.

Dans un communiqué, le Comité international de la Croix rouge (CICR) à Kaboul remarque également que "la violence accrue rend les opérations difficiles en Afghanistan pour nombre d'organisations".
Le CICR s'est récemment retiré du nord du pays et a réduit son personnel après plusieurs attaques et un enlèvement: sept de ses employés - six Afghans et une Espagnole - ont trouvé la mort au cours de la seule année 2017.

L'attentat de Jalalabad survient quatre jours après un raid taliban contre un grand hôtel de Kaboul qui a fait plus d'une vingtaine de morts dont 14 étrangers. Ces derniers étaient spécifiquement ciblés par les membres du commando selon les rescapés.
Dans un communiqué condamnant l'attaque de Jalalabad, le président afghan Ashraf Ghani a estimé que les "terroristes en déclin, qui reculent sur le terrain, se tournent désormais vers ce genre d'opérations".

La province du Nangarhar abrite de nombreux insurgés talibans et membres de l'EI qui ont fait de plusieurs districts de la province leur base arrière en Afghanistan depuis 2015.
Le dernier attentat en date à Jalalabad avait fait 18 morts le 31 décembre, pendant des funérailles. La tuerie n'avait pas été revendiquée, mais les talibans avaient précisé qu'ils n'avaient rien à voir.
Amnesty International et la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) ont rappelé, séparément, qu'attaquer une organisation humanitaire constitue une claire violation du droit international et relève "du crime de guerre".


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