Rechercher
Rechercher

Liban - Sécurité

Un responsable du Hamas blessé dans un attentat à la voiture piégée à Saïda

Mis en cause, Israël n'a pas tardé à nier son implication.

Les restes de la voiture piégée, après l’explosion d’une charge, hier à Saïda. Ali Hashisho/Reuters

Le spectre de la violence serait-il sur le point de réapparaître dans le pays ?
Hier, en milieu de journée, à Saïda, dans le quartier Wastani, au lieu-dit al-Bustan el-Kabir, Mohammad Hamdan, cadre du mouvement islamiste palestinien Hamas, a été blessé dans l'explosion d'une voiture à bord de laquelle il s'apprêtait à monter, dans le parking de l'immeuble où il réside.
Aussitôt entendu le fracas de l'explosion qui a causé une frayeur énorme, les forces de l'ordre ont accouru sur les lieux et établi un périmètre de sécurité, permettant ainsi aux experts militaires d'entamer immédiatement les investigations pour élucider les circonstances de l'attentat. D'après l'enquête, la bombe qui a visé la voiture de marque BMW de couleur grise de M. Hamdan est estimée à 500 grammes. Placée sous le siège du conducteur, elle a été déclenchée dès que le cadre palestinien, également connu sous le nom d'Abou Hamzé, a ouvert la porte. Celui-ci, grièvement blessé aux jambes, a été transporté à l'hôpital.
Jusqu'à hier tard en soirée, l'attentat n'avait pas été revendiqué, mais très vite le mouvement Hamas a dirigé ses accusations contre Israël.
Le vice-représentant politique de la branche libanaise du Hamas, Jihad Taha, cité par l'Agence nationale d'information (ANI), a ainsi confirmé que Mohammad Hamdan est un membre du Hamas et travaille auprès du bureau du responsable politique de ce mouvement, imputant la responsabilité du crime à « l'ennemi israélien ». Dans le même sillage, le bureau de communication du mouvement a estimé que « les premiers indices s'orientent vers l'existence d'empreintes sionistes derrière cet acte criminel ».
Selon l'AFP, une source de sécurité palestinienne a, elle aussi, affirmé qu'Abou Hamzé est un membre des forces de sécurité du Hamas, et estimé que « la nature de son travail lié aux questions internes palestiniennes pointe le doigt vers Israël ».

Provocation
Contacté par L'Orient-Le Jour, le directeur du centre d'études Tatwir, Hicham el-Debsi, ancien cadre du mouvement palestinien Fateh, juge, de son côté, que l'acte criminel « s'inscrit dans le cadre du conflit général qui oppose le Hamas à Israël, notamment après la décision du président américain, Donald Trump, de considérer Jérusalem comme la capitale d'Israël ». Il invoque, dans ce cadre, les trois attaques aériennes lancées à Gaza par l'armée israélienne contre des tunnels creusés par le Hamas, dont la première a eu lieu quatre jours après l'annonce de M. Trump, faite le 6 décembre dernier, et la dernière pas plus tard qu'hier. Pour ce cadre palestinien, « ce qu'il s'est passé aujourd'hui (hier) à Saïda fait partie d'une liste d'objectifs militaires inscrits dans un plan d'action de l'ennemi ». « Lorsqu'ils (les Israéliens NDLR) prennent la décision politique de viser tel ou tel objectif, ils le font autant à Gaza et en Cisjordanie qu'au Liban », précise M. Debsi. Selon lui, il s'agit d'une tentative israélienne de provoquer le Hamas pour l'entraîner dans une confrontation militaire. « Par ses actes de provocation, Benjamin Netanyahu (Premier ministre israélien) cherche à créer un conflit armé en vue de mener une guerre contre la bande de Gaza, tandis que les Palestiniens se sont exprimés contre une confrontation armée après que M. Trump a décidé de transférer l'ambassade des États-Unis à Jérusalem », estime M. Debsi.
Le chercheur palestinien indique que l'attentat contre Abou Hamzé « rejoint la liste des attentats qui ont visé récemment sept ou huit cadres palestiniens en vue de détourner l'attention sur le statut de Jérusalem ». Il décrit ces agressions comme « le fruit d'un travail de services de renseignements de haut niveau », indiquant, plus particulièrement, que « Mohammad Hamdan ne travaille pas sous les projecteurs et n'est jamais apparu sur la scène politique ou médiatique ». « Il n'est pas connu du public », affirme-t-il, ajoutant qu'« il vit de manière si ordinaire et agit de manière si silencieuse que même ses voisins ignorent qu'il est un responsable du mouvement ».
À la question de L'OLJ de savoir s'il pourrait y avoir un quelconque lien entre cet attentat et les conflits interpalestiniens à l'intérieur du camp de Aïn el-Héloué, M. Debsi rejette une telle option. « Les cadres du Hamas circulent aisément dans les rues de Aïn el-Héloué, et si l'un d'eux devait être visé, il l'aurait été au cours d'un accrochage dans les rues du camp », affirme-t-il.
Une autre personne proche du dossier réfute également toute liaison de l'incident avec le camp de Aïn el-Héloué. « D'aucuns pourraient cependant situer l'agression dans un contexte de conflit entre des mouvements palestiniens ou encore au niveau des tiraillements au sein du commandement de Hamas », indique cette personne à L'OLJ, invoquant aussi « la volonté d'Israël de semer la discorde entre Libanais et Palestiniens, sachant que la victime réside sur le territoire libanais ».

Démenti israélien
Toutefois, le ministre israélien des Renseignements Israël Katz a démenti hier, en soirée, les accusations palestiniennes. Dans une entrevue accordée à la radio israélienne d'extrême-droite, Galei, M. Katz a dit : « Si nous étions impliqués, cela ne se serait pas soldé par une blessure légère. »
Pour sa part, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, a affirmé que son pays ne devrait pas réagir à ces accusations de manière formelle. « Il y a une douzaine d'explosions tous les jours au Moyen-Orient et ils essaient toujours d'accuser Israël », a-t-il dit.

 

Lire aussi

Mesures sécuritaires : l'armée libanaise va faciliter les déplacements des habitants de Aïn el-Héloué

Le spectre de la violence serait-il sur le point de réapparaître dans le pays ?Hier, en milieu de journée, à Saïda, dans le quartier Wastani, au lieu-dit al-Bustan el-Kabir, Mohammad Hamdan, cadre du mouvement islamiste palestinien Hamas, a été blessé dans l'explosion d'une voiture à bord de laquelle il s'apprêtait à monter, dans le parking de l'immeuble où il réside.Aussitôt...

commentaires (2)

ISRAEL ! OU LES IMPERIALISTES ! MEME SI C,EST DE LA MAISON...

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

11 h 06, le 15 janvier 2018

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • ISRAEL ! OU LES IMPERIALISTES ! MEME SI C,EST DE LA MAISON...

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    11 h 06, le 15 janvier 2018

  • conflits entre diverses factions palestiniennes ? ETES FOUS OU QUOI ? JAMAIS DE LA VIE , C les israeliens derriere ce complot barbare ! PS. PRIERE LIRE LES articles de l'OLJ ce jour a propos de la complotite aigue . CE QUI J'AI LE PLUS ADORE, C la facon tte naturelle qu'ont ces palestiniens a NOUS AFFIRMER que :Les cadres du Hamas circulent aisément dans les rues de Aïn el-Héloué.... pour nous dire QU'ILS SONT CHEZ EUX , PAS DU TOUT CHEZ NOUS.

    Gaby SIOUFI

    10 h 23, le 15 janvier 2018

Retour en haut