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Génération Orient / Saison 3 - L'édito

Astronautes libanais

C'est une belle histoire.
C'est une histoire de famille(s). D'un mariage à la fois d'amour et de raison entre L'Orient-Le Jour et la Société Générale de Banque au Liban – d'amour, parce qu'il y a cette attirance commune pour une jeunesse qui se bat seule, avec pour uniques armes son art et sa culture ; de raison, parce que l'État libanais, censé accompagner cette jeunesse, est boiteux et failli, et qu'il faut l'aider, loin de toute logique milicienne. Ce mariage a accouché d'un incubateur, aujourd'hui magique : la famille Génération Orient est née en mai 2016, et elle entame en ce 13 janvier sa troisième saison.


C'est une histoire de jeunes femmes et de jeunes hommes. Dans un pays, une région et un monde balafrés au quotidien par cinquante nuances de noir ; dans un pays, une région et un monde où l'autre est le wanted à abattre, et où on construit des murs à tour de bras, ces femmes et ces hommes, qui ont tous moins de 35 ans au moment de leur entrée dans la famille Génération Orient, eux, font tout l'inverse : ils bâtissent des ponts ; ils attrapent des étoiles, ce sont des spacers – ces astronautes qui manquaient cruellement au Liban.


C'est une histoire de résistance(s). Ce mot, cent et une fois galvaudé, ces femmes et ces hommes lui redonnent tout son sens. Ces soldats du bon et du beau sont des agitateurs de cultures ; symboles d'une arabité éclairée, métissée, modérée et triomphante, ils travaillent, sans relâche, souvent sans argent, sur le principal, l'urgent chantier d'une éventuelle renaissance de notre pays : nos mentalités, nous Libanais, sclérosées par tellement d'années de mauvaises habitudes, de mauvaises influences, de mauvaises haleines.


C'est une histoire d'arche. De Noé. Sur laquelle œuvrent, depuis 2016, des cinéastes (MirJean Bou Chaaya), des créatrices de mode (Rayya Morcos et Timi Hayek), des danseurs (Ali Chahrour et Charlie Prince), des peintres (Hala Ezzeddine), des designers (Marc Dibeh et Carlo Massoud), des chanteuses (Blu Fiefer), des chefs cuisiniers (Farid Chehab), des illustratrices (Cynthia Merhej), des photographes (Ayla Hibri), des storytellers (Salim Azzam), des femmes de théâtre (Chrystèle Khodr), des musiciens (Samer Etienne Chami), des actrices (Alexandra el-Kahwagi), des architectes (Ghaith Abi Ghanem & Jad Melki), et des tatoueuses (Karen Klink). Et dès ce 13 janvier, un réalisateur et artiste conceptuel, Roy Dib, ainsi que 11 autres artistes dans des disciplines différentes jusqu'en décembre, viendront se joindre à l'arche, pour faire rêver les Libanais, les Arabes, le monde...


C'est une histoire d'émulation. Saine. Chaque saison, un prix L'OLJ-SGBL est décerné à trois artistes, attribué à 50% par les votes du public, et à 50% par un jury d'experts triés sur le volet. Il ne s'agit aucunement de comparer les disciplines entre elles, juste de choisir laquelle ou lequel de ces pacemakers de lumière provoque l'émotion qui fait vraiment chavirer, laquelle ou lequel impacte plus ces mentalités dont on parlera constamment, laquelle ou lequel a le parcours le plus passionnant. C'est subjectif, bien sûr, comme l'art, exactement... Pour la saison 1, Hala Ezzeddine a remporté le premier prix (5000 USD), suivie par Ali Chahrour (2000 USD) et Marc Dibeh (1000 USD). Pour la saison 2, c'étaient Ghaith & Jad, suivis par Charlie Prince et Salim Azzam.


C'est une histoire de maçonnerie. Les artistes de Génération Orient sont définitivement des (re)faiseurs de Liban.

C'est une belle histoire.C'est une histoire de famille(s). D'un mariage à la fois d'amour et de raison entre L'Orient-Le Jour et la Société Générale de Banque au Liban – d'amour, parce qu'il y a cette attirance commune pour une jeunesse qui se bat seule, avec pour uniques armes son art et sa culture ; de raison, parce que l'État libanais, censé accompagner cette jeunesse, est boiteux et...

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