Noël est, dans la religion chrétienne, la fête de la naissance de Jésus, et l'occasion annuelle marquant la réunion de toutes les familles du monde, pour échanger entre elles des messages d'amour, d'amitié et de solidarité, à travers de petits cadeaux déposés au pied d'un arbre qui est le symbole de la vie et de la continuité. Pour le Liban, qui est une plateforme internationale du vivre-ensemble, Noël est plus qu'une fête religieuse, c'est quelque part une fête nationale, c'est la fête de toutes ses composantes sociopolitiques, celle de la famille « Liban », et le Cèdre en est le lien, le symbole de sa force et de son enracinement dans cette terre millénaire dont le « message » rayonne sur le monde ! Mais comment le peuple libanais apprécie-t-il les cadeaux que la République du Cèdre lui a réservés en cette première année du régime de « l'homme fort », élu à la tête de l'État ? En est-il satisfait ? Comment voit-il son avenir ? En parcourant le résumé des différentes réalisations en question, il apparaît qu'il existe immanquablement dans chacune d'elle une exception qui « déflore » son contenu, un « oui, mais... »
- Une nouvelle loi électorale ; oui... mais pourquoi l'avoir tronquée avec la « voix préférentielle » ?
- La décision de débloquer et de remettre de l'ordre dans les anciens budgets arrêtés de l'État, de voter à l'avance, pour la première fois depuis des années, le budget de l'année suivante ; oui... mais pourquoi ne pas avoir établi un budget prévisionnel précis et transparent, pour déterminer les moyens de financer le montant total nécessaire au paiement de l'échelle des salaires ?
- La décision d'introduire officiellement le Liban sur le marché des producteurs de pétrole et de gaz ; oui... mais pourquoi tellement d'appréhensions et d'inquiétudes de la part des observateurs et des spécialistes concernant la part de l'État et la gestion de ce dossier ?
- La décision de procéder à des nominations administratives, judiciaires et militaires ; oui... mais pourquoi, le plus souvent, de façon si sélective et si partisane ?
- La gestion des dossiers de l'électricité, des ordures ménagères, de l'environnement, de la corruption, du Plan et de bien d'autres secteurs, maintes fois envisagée, quelquefois appliquée, souvent contredite ou occultée ; oui... mais pourquoi cette gestion est-elle entachée de fautes administratives, pourquoi est-elle souvent interrompue et toujours sans solutions ?
- Le respect des libertés individuelles ; oui... mais pourquoi avoir engagé des bras de fer avec une presse « désobéissante », des politiques « présomptueux » et des journalistes quelquefois trop « indépendants » ou trop « critiques » ?
- Une politique étrangère active, mobile et qui agit tous azimuts ; oui... mais pourquoi est-elle si agressive, si peu diplomatique, quelquefois même en contradiction avec les principes élémentaires de la souveraineté nationale ?
- Une cohésion, une solidarité et une unité nationales autour de l'action gouvernementale ; oui... mais pourquoi avoir toléré une action nationale uninominale et unidirectionnelle, dans un pays pluriel et pluridimensionnel, qui a fini par mettre en danger la République et son gouvernement, sauvé in extremis grâce à une décision de « distanciation » imposée de l'étranger ?
- La lutte et la victoire sur le terrorisme et l'insécurité grâce au courage et à la détermination de l'armée libanaise, soutenue par toutes les forces sécuritaires ; oui... mais pourquoi fallait-il que la « résistance islamique » accompagne les terroristes de l'EI, après leur défaite face à l'armée, jusqu'à la frontière, libres et dans des bus climatisés ?
En conclusion, il y aura certainement eu cette année des cadeaux au pied du Cèdre, oui, certes, mais il reste encore beaucoup de questionnements sur les chances sérieuses de réhabilitation en profondeur de l'État de droit et des institutions, sur le respect de la Constitution et de la souveraineté nationale, sur les intentions possibles et réelles d'application des principes de la politique de « distanciation » et de l'égalité de tous devant les lois républicaines, sur la séparation entre la justice et la politique, sur la lutte contre la corruption, et enfin sur la possibilité d'établir un plan quinquennal et d'effectuer des réformes en profondeur tous secteurs confondus, pour permettre à l'économie de reprendre son envol.
Bonne année 2018, à tous les citoyens libres et républicains du pays du Cèdre, dans la continuité et le respect des engagements promis !
commentaires (3)
PRIERE LIRE GOUPIL ETC... MERCI.
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 51, le 12 janvier 2018