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Culture - Festival

25 fois Bach pour 25 fois al-Bustan

Cela fait un quart de siècle que l'événement, fondé et présidé par Myrna Bustani, réchauffe les cœurs en plein hiver. Cette année, plus qu'aucune autre, il brillera de mille feux, du 13 février au 21 mars.

Les membres du comité du Festival al-Bustan entourant la présidente Myrna Bustani. Photo Michel Sayegh

Trois choses nous viennent à l'esprit quand on évoque le Festival al-Bustan : sa pérennité, sa témérité et sa constance dans la qualité. Tout cela grâce à une présidente à la vision juste et solide, un comité bien soudé « et une équipe dans l'ombre qui travaille en toute loyauté et que je salue ici », indique la présidente Myrna Bustani, lors de la conférence de presse tenue hier à l'auditorium Emile Bustani. « J'ajouterai aussi grâce à une audience dévouée qui nous a suivis fidèlement. » Pour célébrer ce jubilé d'argent, Mme Bustani a immédiatement pensé à Bach. Parmi la pléthore de compositeurs connus et reconnus, pourquoi le focus sur celui-ci en particulier ? Pour la présidente du festival, seul Jean-Sébastien Bach peut magnifier à la fois Dieu et la musique. « Il m'est en effet très difficile d'expliquer le pourquoi. Bach est un géant et s'il faut reproduire par l'écriture ce qu'il a écrit en musique, cela nécessitera plus de quatre cents ans. Je vais me suffire d'emprunter cette citation à un philosophe roumain (E.M. Cioran) : "S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu". »

 

(Pour mémoire : Fanny Clamagirand fait chanter les cordes)

 

Bach pour enfants, adolescents et adultes
Le chef d'orchestre Gianluca Marciano a dévoilé de son côté les détails de ce programme festif placé sous la bonne étoile du compositeur allemand. « C'est un bon signe, s'amuse le maestro, quand la journée s'annonce pluvieuse et venteuse, et dès qu'approche l'heure d'annoncer notre programme, le soleil pointe du nez. » Le début du festival est original, puisqu'il démarre le 13 février par les Swingle Singers, un jeune groupe qui offrira une autre manière d'écouter et de comprendre Bach. « Jazzy, moderne, si contemporain, pour les enfants, (cartoons), adolescents et adultes, ajoute Marciano, Bach est pour tout le monde. »
Pour le 15 février à l'église Saint-Louis des capucins, un Magnificat de Bach avec le soprano Gemma Summerfield, tandis que le dimanche 18 février sera consacré à la Passion selon saint Jean qui sera interprétée à l'église Saint-Élie Kantari.

Le lundi 19 février, l'organiste Thomas Ospital jouera les Toccatas et Fugues à l'église du Sacré-Cœur, Gemmayzé. Quant au génial Martin Stadtfeld, il sera au piano pour les Variations Goldberg le 23 février.
C'est Laura Lahoud qui a découvert la performance Le Breakdancing Bach qui sera interprétée par The Red Bull flying Bull le dimanche 25 février. « J'ai eu de la chance de trouver cette troupe qui vient de Berlin avec des danseurs du monde entier pour témoigner combien la musique de Bach est fraîche. » Le lundi 26 février est un autre moment de rêve puisque l'Orchestre symphonique de Lucerne – un des meilleurs au monde – a accepté l'invitation du Bustan. Il se produira avec le violoncelliste anglais Steven Isserlis, les 25 et 27 février. Le second récital d'Isserlis sera en compagnie de Maggie Cole à la harpe. À signaler que le violoncelliste donnera un masterclass lors de son séjour au Bustan.
Le 28 février et le 1er mars sont deux soirées particulières où Bach connectera avec la culture orientale à travers Jean Rondeau, Thomas Duford et Keyvan Chemirani, d'une part, et la poésie de Mireille Maalouf et Rifaat Tarabey, de l'autre.
Le 3 mars, le jeune Kit Armstrong présente un récital au piano tandis que le 5 mars, Gautier Capuçon, l'ami du festival, revient au Bustan pour jouer des morceaux choisis. Enfin, le 8 mars, le festival voyage et se pose au Musée national où Antonio Meneses interprétera au violoncelle Les suites de Bach nos 2, 4 et 6.
Autre temps fort : la présence de Victor Julien-Laferrière, toujours au violoncelle, à l'église Saint-Charbel de Maad, le samedi 10 mars avec au programme les Suites de Bach nos 1, 3 et 5. Le 11 mars, Mahan Esfahani offrira à Beit Amir, Clemenceau, une expérience totalement différente à l'allure de concert rock.
Cantates et symphonies, le 13 mars à l'église Saint-Élie Kantari avec l'Academia bizantina baroque ensemble et le contre-ténor Andreas Scholl.
Le mercredi 14 mars, à 20h, Bach sera en marche : le jeune député français Joachim Son-Forget, claveciniste passionné de Bach, sera l'invité de la Résidence des Pins. Le 15 mars, Vivaldi rencontrera Bach à l'église Saint-Charbel, Unesco.
Tandis que le 17 mars, Édouard Ferlet au piano et Violaine Cochard au clavecin se côtoieront dans des improvisations jazzy.
Pour entamer la sixième semaine du festival, un trio pour piano présentera le 20 mars un récital avec de nouvelles couleurs bachiennes. Enfin, la grande finale coïncide le jour de l'anniversaire du grand compositeur, c'est-à-dire le 21 mars. Le public libanais et l'orchestre lithuanien conduit par Gianluca Marciano célébreront ensemble cet anniversaire.
Une jubilé d'argent et une promesse toute bustanienne : escorter avec émerveillement et beauté, six semaines durant, l'assistance libanaise dans un grand voyage dans l'univers de Bach.

 

(Pour mémoire : Katia Guerreiro, enchanteresse du fado)

Ils ont dit

Gianluca Marciano : « Je suis fier de faire partie de la communauté du Bustan. Le défi était grand, cette année. On avait affaire à un compositeur géant. Il fallait donc aller en quête des orchestres spécialistes de Bach. À mon avis, celui-ci est le spa de l'esprit. On en sort nettoyé, lavé, voire bon avec les autres. »

Laura Lahoud : « Le programme a lieu à moitié intra-muros et à moitié extra-muros. Bach a écrit beaucoup de morceaux religieux et des suites qui ne conviendraient qu'à des églises. Nous avons donc effectué une véritable exploration des lieux pour en découvrir les plus convenables à cette programmation. »

Fouad el-Khazen : « On peut dire que cette année est une des rares années où le festival a lieu dans un Liban qui jouit d'une stabilité économique, sociale et sécuritaire. »
May Menassah : « Le Bustan est comme une maison (un diar) où l'on aimerait revenir chaque année. Si nous, membres du comité, avons grandi, le festival est encore jeune. Il est une célébration de la vie. »

Maurice Maalouf :« Je suis outré quand on accole le nom de festival à n'importe quel concert qui a lieu au fin fond d'une montagne. Le Festival du Bustan est une base importante pour le Liban. Son équipe est une symphonie en soi. Il faut le magnifier et lui donner sa valeur à juste titre. »

Antonio el-Hachem : « Quand Myrna Bustani m'a demandé de la rejoindre dans ce comité, j'en étais fier et avec la permission de Fouad et de Laura, je peux avouer que j'ai toujours été amoureux du cerveau de Myrna Bustani. Derrière tout grand travail, il y a une personne. L'entêtement de Myrna et sa vision ont fait la réussite de ce festival. »

Le top 3 de la rédaction

 

Jasmin Tocata : trois talentueux musiciens présentent une fusion entre harmonies occidentales et orientales. Croiser ces tonalités musicales ne pouvait être issu que du génie de Bach. Avec Jean Rondeau au clavecin (un des musiciens les plus naturels de sa génération, en totale maîtrise de son instrument selon le Washington Post), Thomas Duford et Keyvan Chemirani au santour.
Mercredi 28 février

Martin Stadtfeld : lauréat de la Compétition internationale de Bach de Leipzig et artiste de Sony Classical, ce pianiste interprète les Variations Goldberg, les morceaux les plus célèbres du répertoire de Bach. Dans cette magnifique composition, on peut écouter l'aria en 30 variations.

Vendredi 23 février

Breakdancing Bach : The Red Bull Flying Bach transforme en danse l'univers classique de Bach et témoigne de la vaste richesse des harmonies de ce grand compositeur. Toutes les barrières tombent entre passé et présent, classique et moderne. Le monde est sens dessus dessous.

Dimanche 25 février

 

Pour mémoire

« Wave your hands like you just don’t care »

Renaud Capuçon et Khatia Buniatishvili, « comme frère et sœur »...

Le cortège des sultanes pour des voix royales à Beit-Méry...

 

Trois choses nous viennent à l'esprit quand on évoque le Festival al-Bustan : sa pérennité, sa témérité et sa constance dans la qualité. Tout cela grâce à une présidente à la vision juste et solide, un comité bien soudé « et une équipe dans l'ombre qui travaille en toute loyauté et que je salue ici », indique la présidente Myrna Bustani, lors de la conférence de presse...

commentaires (1)

Merci Colette Khalaf pour cette présentation. Mais dites-moi, comment avez-vous fait pour oublier la date la plus importante de tout ce festival Bach? Car le 21 février, le morceau inscrit au programme n'est rien moins que l'ultime chef-d'œuvre ainsi que le sommet de la musique du Cantor de Leipzig: la Messe en si mineur! Les mélomanes authentiques ne rateront certainement pas cette soirée: à ma connaissance, c'est la première fois que cette messe est jouée au Liban....

Georges MELKI

12 h 42, le 06 janvier 2018

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Commentaires (1)

  • Merci Colette Khalaf pour cette présentation. Mais dites-moi, comment avez-vous fait pour oublier la date la plus importante de tout ce festival Bach? Car le 21 février, le morceau inscrit au programme n'est rien moins que l'ultime chef-d'œuvre ainsi que le sommet de la musique du Cantor de Leipzig: la Messe en si mineur! Les mélomanes authentiques ne rateront certainement pas cette soirée: à ma connaissance, c'est la première fois que cette messe est jouée au Liban....

    Georges MELKI

    12 h 42, le 06 janvier 2018

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