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À La Une - Liban

Raï : Les Libanais craignent une restriction des libertés publiques

Réfugiés syriens, grille des salaires et Jérusalem au menu du message de Noël du patriarche.

Le patriarche maronite Mgr Bechara Raï. Photo Ani

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a évoqué plusieurs sujets samedi dans son message traditionnel de Noël, dont le débat autour des libertés publiques et le dossier des réfugiés syriens.

 

Dérive autoritaire
"Les Libanais craignent une dérive autoritaire sur le plan des libertés des médias et leur restriction pour des raisons politiques ou malveillantes", a déclaré le patriarche Raï, se prononçant contre une "politisation de la justice".

Ces dernières semaines, plusieurs affaires, dont les poursuites judiciaires contre le journaliste vedette de la chaîne LBCI Marcel Ghanem, ont défrayé la chronique, faisant craindre aux yeux de nombre de Libanais un contrôle abusif par le pouvoir exécutif des libertés publiques.

 

(Lire aussi : Libertés publiques : « Non au retour à l’ère de l’occupation syrienne », scandent des manifestants)

 

Sur un autre plan, Mgr Raï a déclaré qu'il était inconcevable d'"accepter qu'un tiers de la population libanaise vive sous le seuil de pauvreté".

Le patriarche maronite a aussi abordé le dossier des réfugiés syriens. "Aucune personne douée de conscience ne peut accepter que 58% des réfugiés syriens installés au Liban vivent dans une extrême pauvreté", a-t-il déploré, regrettant que la communauté internationale ne tienne pas ses engagements.

Le rapport annuel du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publié le 15 décembre dernier indiquait que plus de la moitié des réfugiés syriens au Liban vivent dans une extrême pauvreté et une large majorité sous le seuil de pauvreté.

Selon le HCR, plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début du conflit dans leur pays en 2011. L'afflux massif de réfugiés représente un défi considérable pour le Liban, un pays de quatre millions d'habitants aux ressources déjà limitées bien avant leur arrivée.

 

(Lire aussi : Lettre ouverte aux juges libanais)

 

Les écoles privées
Par ailleurs, le prélat a affirmé que "les écoles privées, notamment catholiques, oeuvrent pour préserver les droits des enseignants et alléger le fardeau des parents d'élèves", en référence à la mise en application de la grille des salaires, appelant l'Etat à prendre en charge l'écart des salaires des professeurs induit par la mise en place de la grille.

Les enseignants des écoles privées réclament une réévaluation de leurs salaires conformément à la nouvelle grille adoptée pour le secteur public. Cette augmentation est prévue par la loi 46. Mais les écoles privées ont prévenu qu'une augmentation des salaires des enseignants allait pousser les établissements à augmenter les frais de scolarité, au grand dam des parents des élèves.

 

(Lire aussi : Les anciens de Jamhour appellent l’État à « soutenir les écoles privées »)

 

En outre, le chef de l'Eglise maronite a regretté que les Etats-Unis se soient "détournés de leur message de protection des droits de l'Homme", en référence à la décision du président américain Donald Trump du 6 décembre de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Jeudi, 128 des 193 membres de l'Assemblée générale de l'ONU, dont de nombreux alliés de Washington comme la France et le Royaume-Uni, avaient voté en faveur d'une résolution non contraignante condamnant la décision de Washington. 

Plus tard dans la journée de samedi, le patriarche maronite a reçu le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. "Nous remercions Dieu parce que nous avons un pays stable malgré ce qui se passe dans la région, a déclaré M. Geagea à l'issue de cette réunion. La stabilité sécuritaire est essentielle au Liban et nous devons travailler ensemble pour consolider la stabilité politique". Concernant les élections législatives, le chef des FL a affirmé qu'il s'agit "d'une chance réelle pour pouvoir parler de changement". "Nous devons raisonner de manière correcte et penser à notre avenir", a-t-il ajouté. Nous devons voter pour celui qui saura être au service du pays entier".

 

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commentaires (6)

Les Libanais craignent le pire mais qui pourrait les sauver ? Confions -nous à Dieu pour ce Noël triste .

Antoine Sabbagha

13 h 14, le 23 décembre 2017

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Commentaires (6)

  • Les Libanais craignent le pire mais qui pourrait les sauver ? Confions -nous à Dieu pour ce Noël triste .

    Antoine Sabbagha

    13 h 14, le 23 décembre 2017

  • En matière de morale il ne faut jamais se contredire. Il ne sert à rien de dénoncer une attitude chez les autres quand on la pratique nous même. Il est important que le chef spirituel fasse l'écho des craintes et des désirs des populations en ces jours de fêtes de la nativité et du renouvellement. Que les rayons célestes, transpercent tous les cœurs des libanais ... La générosité soit la devise dans la région.

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 02, le 23 décembre 2017

  • avec tous mes respects pour le cardinal El Rai, question libertes etc.... il n'a qu'a s'en remettre a Jreissati. en effet qui mieux qu'un avocat/juge qui a la fois defend les accuses d'assassinats divers- Hariri pere etc.. - ET les libertes qui nous sont encore laissees , mais a condition d'en user parcimonieusement ?

    Gaby SIOUFI

    12 h 35, le 23 décembre 2017

  • Si ca pouvait etre que ça ce qu'ils craignent ! !!!!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 20, le 23 décembre 2017

  • C,EST DIT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 15, le 23 décembre 2017

  • "...un tiers de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté...!" Quelle honte immense pour tous les "responsables" de ce pays qui sont la cause principale de ce désastre de par leur j'menfoutisme inhumain et leur incapacité totale ! (quant aux 58% de réfugiés syriens vivant au Liban dans une extrême pauvreté...ce n'est pas de notre faute !) Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 09, le 23 décembre 2017

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