L'ambitieux recensement officiel de Palestiniens au Liban, lancé en février dernier, a donné ses fruits, annoncés hier : le nombre de Palestiniens au Liban, qu'ils vivent dans des camps ou des regroupements informels, est de 174 422 personnes. Il s'agit du premier recensement de réfugiés palestiniens effectué au Liban depuis leur arrivée sur son sol, il y a 70 ans.
Les résultats du recensement ont été annoncés hier au Grand Sérail en présence du Premier ministre Saad Hariri, qui a lui-même donné la teneur du chiffre final, « loin des chiffres surévalués de 500 et des 600 000 avancés régulièrement », a-t-il tenu à préciser. Il a assuré à plusieurs reprises qu'« un tel recensement n'est pas une porte ouverte vers l'implantation de ces Palestiniens, ni une quelconque atteinte à leur droit de retour à leurs terres » que le Liban défend ardemment.
Autant M. Hariri que Hassan Mneimné, président du Comité de dialogue libano-palestinien (LPDC), ont insisté sur l'importance d'un tel recensement qui permet d'envisager des projets pour améliorer la qualité de vie des Palestiniens sur des bases scientifiques. Ils qualifient l'étude de « réalisation importante » dans des circonstances politiques difficiles et dans un climat de méfiance à l'encontre de ses objectifs.
Le recensement est le fruit d'une collaboration entre les experts du Bureau central des statistiques palestiniennes (BCSP) et ceux de l'Administration centrale de la statistique au Liban (ACS), et a été effectué dans les douze camps palestiniens officiels et les quelque 121 regroupements informels répartis sur le territoire. La directrice de l'ACS, Maral Tuélian-Guidanian, a précisé que des méthodes modernes et fiables ont été employées.
Selon ce recensement, il s'avère que 45,1 % des réfugiés palestiniens vivent à l'intérieur des camps, alors que 55 % d'entre eux résident dans les agglomérations populaires jouxtant ces camps (35,8 % à Saïda, 25,1 % au Liban-Nord, 14,7 % à Tyr, 13,4 % à Beyrouth, 7,1 % au Chouf et 4 % dans la Békaa).
Les résultats ont montré que 7,2 % des réfugiés palestiniens sont analphabètes, mais que le taux de scolarisation des enfants de 3 à 13 ans atteint les 93,6 %. L'étude met en avant les conditions de vie difficiles dans les camps : 51 939 réfugiés palestiniens sont actifs, tandis que le taux de chômage au sein de la population palestinienne s'élève à 18,4 %. Ce taux a augmenté de 7,43 % dans la tranche des 15-19 ans et de 5,28 % dans la tranche des 20-29 ans.
Enfin, il s'est avéré que le nombre de familles palestiniennes résidant dans les camps et les agglomérations s'élève à 52 147. Parmi celles-ci, 7,2 % des familles sont composées d'hommes palestiniens mariés à des femmes libanaises, et 2,4 % d'hommes libanais mariés à des Palestiniennes. L'étude souligne également l'impact de la crise syrienne, qui fait que, dans deux des camps, notamment celui de Chatila dans le sud de Beyrouth, le pourcentage de Syriens est plus élevé que celui de Palestiniens.
Ces chiffres entrent globalement en contradiction avec ceux de l'Unrwa. Selon Houda Samra, porte-parole de l'agence onusienne au Liban, quelque 469 331 réfugiés palestiniens sont enregistrés à ce jour dans ce pays. « Nous n'avons pas de recensement des réfugiés palestiniens qui résident actuellement au Liban, souligne-t-elle. Ce que nous avons est un registre officiel du nombre de réfugiés enregistrés. » Elle explique que « si un Palestinien enregistré auprès de l'Unrwa au Liban décide d'émigrer, il ne nous en informe pas ».
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commentaires (4)
Donc, ca suffit de nous bassiner les oreilles quant qux 400/000+ refugies qui en fait n'existent que sur le papier et qui continuent a "recevoir" des subsides de l'UNRWA. Un vrais racket.....
IMB a SPO
12 h 41, le 22 décembre 2017