Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Le Hezbollah chercherait à ressusciter son triptyque

La séance du Conseil des ministres aujourd'hui sera le premier test pour les composantes du gouvernement, qui sont appelées à montrer leur attachement à la distanciation et au contenu du communiqué final du Groupe de soutien international pour le Liban à Paris.


Certains ministres devraient évoquer les violations à la distanciation perpétrées par le Hezbollah et s'interroger sur l'engagement du parti chiite à respecter la déclaration et le communiqué, ainsi que sur la position du cabinet face à ces violations. Les ministres des Forces libanaises pourraient ainsi évoquer les propos tenus par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, à partir de l'Iran le jour même de l'adoption de la déclaration en Conseil des ministres, ou encore la tournée au Liban-Sud du chef de la milice irakienne Assaïb Ahl el-Haq, Kaïss el-Khazaali, ainsi que d'autres miliciens.


En réalité, le Liban se trouve dans une forme étrange de cohabitation arbitraire imposée par le souci de la communauté internationale de préserver la stabilité et le parrainage par Paris du Liban, compte tenu du fait, notamment, que le pays abrite un million et demi de réfugiés syriens, en attendant une feuille de route pour leur retour en Syrie. La préservation de la stabilité et du compromis étant la priorité, les critiques ne devraient pas dépasser un certain seuil. Saad Hariri avait bien résumé la situation en affirmant, lundi soir, avoir « gelé le conflit entre nous et le Hezbollah, car ils ne seront pas d'accord avec nous sur notre politique régionale et internationale et nous ne sommes pas prêts à être d'accord avec leurs positions. Par conséquent, chaque décision que nous prenons est dans l'intérêt du pays et du peuple afin qu'ils ne paient pas le prix du conflit politique, qui est inutile à la lumière des guerres qui nous entourent ».

 

(Lire aussi : « La question du Hezbollah est plus grande que celle du Liban », affirme le Premier ministre)


C'est le président de la République qui assure l'équilibre entre le courant du Futur et le Hezbollah au sein de cette cohabitation, à travers ses excellentes relations avec les deux pôles – les rapports avec Saad Hariri s'étant considérablement renforcés depuis l'affaire de la démission à Riyad. Michel Aoun profiterait de ce climat consensuel pour redynamiser les institutions, soucieux d'assurer le succès de son mandat. Le compromis intérieur qui a assuré son avènement à la présidence de la République dispose désormais d'une double protection, intérieure, fondée sur le compromis gouvernemental, et extérieure, à travers le filet de sécurité régional et international.


Il reste que dans cette nouvelle étape, fondée sur la stabilité et la distanciation, mais aussi la nécessité pour les parties de respecter les résolutions internationales – la 1559 notamment – et la déclaration de Baabda, le Hezbollah se trouve dans une situation inconfortable, d'autant qu'il est la cible d'une campagne régionale et internationale. Aussi cherche-t-il à se poser de nouveau en mouvement de résistance pour empêcher toute reddition de comptes. Des sources du parti estiment que le Hezbollah n'est pas concerné par les dispositions de la 1559 et de la déclaration de Baabda, et toutes les « violations » du pacte sur la distanciation, avec les visites de miliciens étrangers à la frontière sud, ne sont que des messages légitimes de dissuasion adressés à Israël et ses alliés.


Le Hezbollah tente ainsi de ressusciter le triptyque « armée-peuple-résistance » et de relégitimer ses armes, et multipliera à cet égard les messages dans ce sens, comme la visite du chef de la milice irakienne, Kaïss el-Khazaali, qui ne sera pas orpheline.
Des sources proches du gouvernement insistent sur le fait que le Premier ministre ne se taira pas face à ces violations, même s'il entend rester sous le préau du compromis et de l'accalmie politiques. Saad Hariri est déterminé à mettre en application la politique de distanciation en coordination avec le chef de l'État. Le Hezbollah, lui, estime que les positions des différentes parties politiques, notamment celles de Saad Hariri, ne feront que renforcer la cohabitation, sans provoquer la chute du compromis. Le parti chiite affirme qu'il respecte la distanciation, agréée par ses ministres, mais que les opérations de la résistance n'entrent pas dans le cadre de cette appellation et ne sauraient répondre à des conditions rédhibitoires, qui ne feront que l'affaiblir face à l'ennemi.


Il reste que le compromis libanais bénéficie du parrainage de la France. Emmanuel Macron œuvre pour la préservation de la stabilité et le règlement du dossier des armes afin de consolider et de revitaliser les institutions étatiques, et ouvrir la voie à une relance économique. L'année 2018 serait ainsi, selon un responsable financier, une année de stabilité pour le Liban et de compromis dans la région.

 

 

La séance du Conseil des ministres aujourd'hui sera le premier test pour les composantes du gouvernement, qui sont appelées à montrer leur attachement à la distanciation et au contenu du communiqué final du Groupe de soutien international pour le Liban à Paris.
Certains ministres devraient évoquer les violations à la distanciation perpétrées par le Hezbollah et s'interroger sur...

commentaires (3)

Idiot celui qui croit qu'il n'a jamais été tué . C'est le moteur du respect que le Liban connaît en ce moment, comme il ne l'a jamais été.

FRIK-A-FRAK

12 h 56, le 14 décembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Idiot celui qui croit qu'il n'a jamais été tué . C'est le moteur du respect que le Liban connaît en ce moment, comme il ne l'a jamais été.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 56, le 14 décembre 2017

  • LA REPONSE EST VENUE DES SOLDATS CHINOIS AVEC LEUR : NOUS SOMMES AU SERVICE DU PEUPLE ! SLOGAN A SUIVRE CHEZ NOUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 00, le 14 décembre 2017

  • Appel à des volontaires: bouche à bouche pour ressusciter la tryptique...sinon... Electroshock?

    Wlek Sanferlou

    04 h 08, le 14 décembre 2017

Retour en haut