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À La Une - Palestine

Ce qu'il faut savoir pour comprendre le transfert de pouvoirs attendu à Gaza

Le Hamas doit remettre les clés de l'enclave à l'Autorité palestinienne, dominée par le Fateh, d'ici à vendredi.

Le représentant du Hamas, Saleh el-Arouri, et celui du Fateh, Azzam el-Ahmad, signent un accord de réconciliation le 12 octobre 2017 au Caire, en Egypte. AFP / KHALED DESOUKI

Enjeux, acteurs, contexte... : des clés pour comprendre la passation de pouvoirs attendue d'ici vendredi dans la bande de Gaza, qui s'inscrit dans le cadre de la réconciliation en cours entre les principales factions palestiniennes.

 

Les acteurs

L'Autorité palestinienne, entité internationalement reconnue et censée préfigurer un Etat indépendant, est dominée par le Fateh laïc et modéré du président Mahmoud Abbas. Elle ne gouverne, avec les restrictions imposées par l'occupation israélienne, que sur des portions de la Cisjordanie, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien. L'Autorité est l'interlocutrice d'Israël et coopère avec lui dans le domaine de la sécurité en Cisjordanie.

Le mouvement islamiste Hamas est au pouvoir dans la bande de Gaza où, avec ses alliés, il a livré trois guerres à Israël depuis 2008. Pour le Hamas, Israël est une "entité usurpatrice". Son but reste "de libérer la Palestine".

 

(Lire aussi : La réconciliation palestinienne fait au moins le bonheur des fumeurs)

 

Les origines de la scission

Mahmoud Abbas a remporté l'élection présidentielle en 2005, succédant au leader historique Yasser Arafat. Un an plus tard, le Hamas a surpris tout le monde en gagnant les législatives palestiniennes.

Israël, les Etats-Unis et une grande partie de la communauté internationale ont signifié qu'ils ne traiteraient pas avec le Hamas, à moins qu'il ne renonce à la lutte armée et reconnaisse les accords passés, y compris ceux acceptant l'existence d'Israël. Le Hamas est considéré comme "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et comme infréquentable par une partie de la communauté internationale.

Les relations entre le Hamas et le Fateh se sont rapidement détériorées, des épisodes de violence successifs faisant des dizaines de morts.

En juin 2007, le Hamas a évincé le Fateh de la bande de Gaza par les armes. Israël impose depuis une décennie un strict blocus à l'enclave, invoquant la nécessité de contenir le Hamas.

 

(Lire aussi : Le Hamas persiste à refuser de rendre les armes)

 

Les enjeux

Les Gazaouis, affligés par les guerres, la pauvreté, le chômage, le marasme économique, les pénuries d'eau et d'électricité, espèrent un allègement du blocus.

Ils rêvent de voir la frontière avec l'Egypte, fermée quasiment en permanence depuis des années, s'ouvrir plus constamment.

L'entreprise de réconciliation est menée sous les auspices de l'Egypte, intermédiaire historique entre les Palestiniens et un des deux seuls pays arabes à avoir fait la paix avec Israël.

L'ONU veut croire prudemment que la réconciliation lèvera un obstacle majeur à une reprise de l'effort de paix avec Israël, paralysé depuis plus de trois ans.

 

(Lire aussi : Rafah, purgatoire de la bande de Gaza)

 

Que doit-il se passer maintenant ?

Le Fateh et le Hamas se sont entendus le 12 octobre au Caire pour que le mouvement islamiste rétrocède à l'Autorité tous les pouvoirs dans la bande de Gaza d'ici au 1er décembre.

Le Hamas a accompli un geste marquant le 1er novembre en transférant le contrôle, côté palestinien, des frontières avec Israël et l'Egypte. Mais un ministre de l'Autorité palestinienne a déclaré que moins de 5% de ce transfert avait eu lieu.

Comment la passation est supposée se manifester à la date convenue (un vendredi, jour de repos hebdomadaire) n'est toujours pas clair. Aucun évènement n'est encore annoncé à Gaza, sinon une possible réunion de hauts responsables du Fateh et du Hamas.

La semaine dernière, les groupes palestiniens à nouveau réunis au Caire s'étaient séparés sur un vague appel à de lointaines élections, sans fournir de détails sur la suite au-delà du 1er décembre. La présence ou non des forces de sécurité du Hamas dans les rues sera scrutée attentivement.

 

(Lire aussi : Les groupes palestiniens veulent des élections générales d'ici la fin 2018)

 

Les obstacles

La question cruciale du sort de la branche armée du Hamas, réputée forte de 25.000 hommes avec plusieurs milliers de roquettes, reste en suspens.

Le président Abbas exclut que l'Autorité palestinienne assume les responsabilités civiles à Gaza sans tenir les leviers sécuritaires. Le Hamas répète à l'envi qu'il est hors de question qu'il rende ses armes.

Israël et les Etats-Unis ont énoncé leurs conditions pour traiter avec un éventuel gouvernement d'union Fateh-Hamas: reconnaissance d'Israël, renoncement à la violence, désarmement du Hamas.

Par ailleurs, l'intégration dans l'administration de l'Autorité palestinienne des dizaines de milliers de fonctionnaires recrutés depuis 2007 par le Hamas s'annonce comme un écueil considérable.

 

 

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