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Moyen Orient et Monde - COP23

L’urgence de révolutionner les modes de transport

L’ancien gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, hier à Bonn pour participer à la COP23. /Reuters Wolfgang Rattay

Le transport est responsable d'environ un quart des émissions globales de gaz à effet de serre du secteur de l'énergie mondial, et près de 15 à 17 % de l'intégralité des émissions de CO2 sont dues à l'activité humaine. Malgré ces chiffres conséquents publiés par les Nations unies en marge de la COP23 qui se tient à Bonn, en Allemagne (bien que la présidence soit fidjienne), le transport a toujours fait figure de parent pauvre des solutions envisagées pour lutter contre le changement climatique, supplanté par des sujets comme la transition vers les énergies renouvelables, par exemple. Or, toujours selon les chiffres annoncés, si le scénario actuel se poursuit, avec le développement de la voiture individuelle par exemple, les émissions de CO2 pourraient passer de 6 à 7 gigatonnes aujourd'hui à 16 ou 18 gigatonnes en 2050 ! En d'autres termes, les émissions vont plus que doubler de par le monde si rien n'est fait pour révolutionner le transport.

Une Alliance pour la décarbonisation du transport (TDA) a été annoncée samedi dernier à la COP23 par la France, les Pays-Bas, le Portugal et le Costa Rica, afin de lancer une plateforme visant à initier ce que ses concepteurs ont appelé des « transformations radicales » en vue d'un bouleversement dans le secteur du transport. Une plateforme que d'autres pays et acteurs locaux et internationaux peuvent rejoindre à tout moment. « Une action plus ambitieuse et mieux coordonnée sur le transport est nécessaire pour appliquer l'accord de Paris », a déclaré José Gomes Mendes, vice-ministre du Transport au Portugal.

Rappelons que l'accord de Paris a été adopté en 2015 et qu'il est signé par tous les pays, surtout depuis que le Nicaragua et la Syrie l'ont fait cette année, alors qu'il est ratifié par près de 170 pays. Toutefois, le texte reste très vague et les modalités de son application sont toujours en cours de discussion dans les conférences successives du climat, ce qui explique des initiatives comme celle de cette alliance pour décarboniser le transport mondial (en d'autres termes le rendre de moins en moins dépendant des énergies fossiles, donc de moins en moins polluant), qui visent à encadrer les initiatives par secteur. Sous ce label, six initiatives du secteur civil ont été annoncées, dans le but de rendre les villes plus écoresponsables en matière de transport, d'accélérer le passage aux voitures électriques, de créer plus de pistes pour piétons, etc.

 

Revenir à l'essentiel
Mais comment peuvent se matérialiser concrètement ces changements dans le secteur du transport ? Parmi les principales recommandations véhiculées par l'accord de Paris figurent les investissements dans un transport public à basses émissions, l'adoption de politiques urbaines et nationales concertées afin d'assurer des modes de transport efficaces, écologiques et à bon prix, la mise en place de solutions où véhicules électriques complètent les mesures d'encouragement au déplacement à pied, en vélo ou par le transport en commun... Des options qui existent, en somme, mais dans un cadre qui reste à inventer.
Une table ronde sur le transport, organisée à la COP23, a essayé de répondre à ces questions en explorant tous ces points, notamment un remplacement progressif des véhicules par des voitures électriques. Il en ressort que même des pays comme la Norvège, très avancés sur ce plan, continuent de lutter pour trouver un système satisfaisant à ce niveau, et qu'aucune solution n'est suffisante en soi, qu'il s'agisse des véhicules électriques ou autres.

Interrogée sur ce point durant la table ronde, Christiana Figueres, ancienne secrétaire générale de la convention cadre des Nations unies pour le changement climatique (CCUNCC), l'agence qui organise ces COP chaque année et supervise toutes les négociations, estime que l'image de la voiture individuelle change rapidement de par le monde. D'emblème incontournable dans les décennies passées, elle pourrait susciter de plus en plus la question suivante : est-il vraiment utile d'investir dans l'achat et l'entretien d'une voiture si des alternatives sont assurées ?

« Les demandes d'obtention de permis de conduire diminuent de par le monde, affirme Mme Figueres. Il s'agit de plus en plus de voir les quatre ou deux roues comme un service, pas une commodité. En d'autres termes, nous aurons toujours besoin de nous déplacer d'un endroit à l'autre, mais il s'agira de le faire de la manière la plus efficace et la plus économique possible. » Voitures électriques (de préférence produites à un prix de plus en plus économique), carpooling... sans compter le transport en commun évidemment, font partie des solutions envisagées de par le monde, souligne celle qui dit ne pas posséder elle-même de voiture.

 

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