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À La Une - crise gouvernementale

Beyrouth réclame le retour de Hariri

Emmanuel Macron, qui se rend aujourd'hui à Riyad, a déclaré n'avoir reçu aucune demande de la part du Premier ministre démissionnaire de venir en France.

"Le retour du chef du gouvernement libanais est une nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban dans le cadre du respect entier de la légitimité du pays consacrée par la Constitution et l'accord de Taëf", a indiqué jeudi le bloc parlementaire du Futur, parti de M. Hariri, dans un communiqué. Dalati Nohra/Handout via REUTERS

Cinq jours après l'annonce surprise de Saad Hariri, depuis Riyad, de sa démission, les voix se font plus fortes et plus fermes, au sein de l'establishment politique, pour un retour du Premier ministre à Beyrouth. Ce, alors que se multiplient les interrogations concernant sa liberté de mouvement dans le royaume wahhabite.

Le mystère est en effet total depuis l'annonce choc par M. Hariri, un protégé de Riyad, de sa démission samedi dernier, invoquant la "mainmise" de l'Iran et de son allié au Liban, le Hezbollah, sur les affaires intérieures du pays. Depuis l'annonce de M. Hariri, le président libanais, Michel Aoun, attend que le Premier ministre lui remette officiellement sa démission pour s'exprimer sur le sujet et lancer, éventuellement, des consultations pour la formation d'un gouvernement. En attendant, il multiplie les concertations.

"Nous réclamons aujourd'hui le retour à la patrie de notre Premier ministre Saad Hariri", a tweeté, jeudi, Gebran Bassil, ministre des Affaires étrangères.

"Le retour du chef du gouvernement libanais est une nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban dans le cadre du respect entier de la légitimité du pays consacrée par la Constitution et l'accord de Taëf", a indiqué pour sa part le bloc parlementaire du Futur, parti de M. Hariri, dans un communiqué. Interprété par certains observateurs comme un message adressé à Riyad, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a assuré dans la soirée que le communiqué ne constituait pas une "escalade" contre l'Arabie saoudite.

Macron à Riyad
Par ailleurs, le président français Emmanuel Macron, qui a annoncé jeudi qu'il se rendait en soirée à Riyad, une visite non prévue, a déclaré n'avoir reçu aucune demande de la part de Saad Hariri de venir en France. Avec Saad Hariri, "des contacts informels ont été établis", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Dubaï.
"Mon souhait est véritablement que tous les responsables politiques libanais puissent vivre librement au Liban", a poursuivi Emmanuel Macron. Ceci suppose "la stabilité" du pays et "suppose aussi de démilitariser une partie du Liban et d'avoir une politique exigeante et rigoureuse à l'égard de toutes celles et ceux qui peuvent déstabiliser ou menacer quelque leader que ce soit".

Les Nations Unies ne sont pas en mesure de vérifier si Saad Hariri est libre de ses mouvements en Arabie saoudite, a de son côté déclaré le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric.

En attendant le retour au Liban de M. Hariri, les spéculations vont bon train sur les conditions dans lesquelles le Premier ministre libanais, qui a aussi la nationalité saoudienne, a annoncé sa démission. Et ce d'autant plus que cette annonce, faite depuis Riyad donc, a eu lieu le jour même du lancement d'une vaste purge anticorruption par le pouvoir saoudien, qui a abouti à l'arrestation de nombreux princes et hommes d'affaires saoudiens dans le royaume. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des rumeurs ont circulé selon lesquelles l'arrivée de M. Hariri à Beyrouth serait imminente. Mais le Premier ministre démissionnaire n'était pas à bord de l'avion privé qui a atterri à l'aéroport Rafic Hariri.

 

(Lire aussi : L'Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter immédiatement le Liban)



"Aucune information"
La démission du Premier ministre a pris de court l'ensemble de la classe politique libanaise, jusqu'à son parti et ses conseillers les plus proches. "Nous n'avons aucune information. Nous voulons juste qu'il revienne", a indiqué à l'AFP Moustapha Allouche, un membre de son parti. Il était interrogé au sujet des spéculations dans la presse sur le sort de M. Hariri. Lors de son dernier discours dimanche dernier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait fait part "d'inquiétudes légitimes" en demandant: "Est-il assigné à résidence? Va-t-on le laisser retourner (au Liban)?"

Et jeudi, l'agence de presse Reuters a rapporté, citant deux sources gouvernementales libanaises, que le Liban considérait que Saad Hariri était virtuellement en état d'arrestation en Arabie saoudite. Selon une troisième source, proche de Saad Hariri, les Saoudiens ont ordonné au dirigeant libanais de présenter sa démission et l'ont placé en résidence surveillée.

Parallèlement, le bureau de presse de M. Hariri a rapporté jeudi que le dirigeant avait rencontré, "dans sa résidence à Riyad", l'ambassadeur de France en Arabie saoudite, François Gouyette. Selon le texte, il a également reçu mercredi le chef de la délégation de l'Union européenne à Riyad, Michele Cervone d'Urso, et, mardi le chargé d'affaires de l'ambassade des États-Unis à Riyad, Christopher Henzel, ainsi que l'ambassadeur britannique à Riyad, Simon Collis.

La démission de Saad Hariri intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah. Les deux puissances régionales sont farouchement opposées sur des questions comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps adverses. M. Hariri a présenté sa démission samedi depuis Riyad, accusant le Hezbollah et l'Iran de "mainmise" sur le Liban, et soulignant que sa vie est en danger. Le lendemain, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé l'Arabie saoudite d'avoir contraint M. Hariri à la démission.

 

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Cinq jours après l'annonce surprise de Saad Hariri, depuis Riyad, de sa démission, les voix se font plus fortes et plus fermes, au sein de l'establishment politique, pour un retour du Premier ministre à Beyrouth. Ce, alors que se multiplient les interrogations concernant sa liberté de mouvement dans le royaume wahhabite.
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commentaires (6)

Si hariri est vraiment en surveillance surveiller ... peut être à cause comme la dit le prince qu’il était témoin dans l’affaire de corruption dans le cas contraire je Suis pour qu’il revienne au Liban de gré ou de force

Bery tus

22 h 59, le 09 novembre 2017

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Commentaires (6)

  • Si hariri est vraiment en surveillance surveiller ... peut être à cause comme la dit le prince qu’il était témoin dans l’affaire de corruption dans le cas contraire je Suis pour qu’il revienne au Liban de gré ou de force

    Bery tus

    22 h 59, le 09 novembre 2017

  • TOUT EST POSSIBLE AVEC CES GENS IRRESPONSABLES QUI CROIENT QU'ILS SONT AU DESSUS DU MONDE. CA SERA UN CADEAU ENORME OFFERT POUR HASSAN NASRALLAH ! EN FAIT PERSONNE VA ACCEPTER CE GESTE SAUVAGE.

    Gebran Eid

    22 h 24, le 09 novembre 2017

  • Tout le peuple libanais devra protester dans les rues si vraiment son premier ministre est en résidence surveillée.Vraie giffle .

    Antoine Sabbagha

    20 h 50, le 09 novembre 2017

  • JE PROTESTE ET JE RECLAME LE RETOUR DE HARIRI AU LIBAN ! LIBANAIS DE TOUS BORDS PROTESTEZ CHACUN LA OU IL LE PEUT ET COMME IL LE PEUT ! N,ACCEPTEZ PAS LES ACTES QUI METTENT EN DANGER NOTRE PAYS DE QUI QUE CE SOIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 26, le 09 novembre 2017

  • A mettre dans le guiness book - Un premier ministre en exercice mis aux arrets dans un pays etranger....La honte!

    IMB a SPO

    18 h 52, le 09 novembre 2017

  • SI... HARIRI EST ASSIGNE A DOMICILE A RYAD CE SERAIT UNE GROSSE GAFFE DE L,ARABIE ! AU LIEU DE DIVISION C,EST D,UNION QUE SERA LA REPONSE DES LIBANAIS... ET AU LIEU D,AFFAIBLIR LE HEZB ILS LE RENFORCERONT PAR UNE TELLE ACTION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 51, le 09 novembre 2017

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