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Chronologie du Liban

4. La Guerre libanaise (1975-1990) : La guerre du Liban, qui s’est étendue de 1975 à 1990. La sélection choisie est une reproduction de la vision que se faisait L’Orient-Le Jour des événements.


1975
• 2 Janvier 1975 : L'ennemi israélien a fait vivre en début de cette année aux habitants du Liban-Sud des heures dramatiques mêlées de sang et de destruction. De la ville de Nabatiyeh où les obus sont tombés, à Taybeh où un père de famille, ses deux enfants et un instituteur se sont battus jusqu'au bout contre plus de soixante soldats israéliens.
• 14 février 1975 : Un accord patronat-CGTL est conclu et porté à 310LL. Le minimum mensuel et une majoration des salaires de 11 %.
• 26 février 1975 : Un affrontement oppose à Saïda les forces de l'ordre à des manifestations qui protestaient en faveur des pêcheurs, contre l'octroi d'une concession d'exploitation marine à la société « Protéine ».
• 27 février 1975 : Les incidents de Saïda entraînent une vague protestation et le lancement d'un appel à la grève générale par les partis et forces progressistes auxquels se sont jointes au Sud leurs fédérations syndicales.
• 1er Mars 1975 : Journée de terreur à Saida.
• 14 Mars 1975 : Attentat au TNT perpétré contre le siège du parti de Kataëb en plein centre ville. Pas de victimes mais des dégâts importants.
• 13 avril 1975 : Un grave incident se produit à Aïn el-Remmaneh et provoque la mort de 31 personnes. 27 d'entre elles se trouvaient à bord d'un autobus qui ramenait à Tall el-Zaatar des membres d'organisations de résistance palestinienne qui venaient de participer à un meeting.
• 14 avril 1975 : Le Liban vit une nouvelle journée d'angoisse après celui de Aïn el-Remmaneh avec un bilan de plus de 30 morts à Beyrouth, Tripoli, Saïda et Bekaa. Seuls, les FSI interviennent dans les zones chaudes, le recours à l'armée ayant été écarté à la demande de M. Solh.
• 15 avril 1975 : Médiation de Mahmoud Riad (secrétaire général de la Ligue arabe) qui abouti à la livraison des suspects dans l'affaire de Aïn el-Remmaneh et à une charge d'otages entre les Kataëb et la résistance.
• 16 avril 1975 : Un accord de cessez-le-feu est conclu entre palestiniens et Phalangistes.
• 5 Mai 1975 : Double attentat terroriste à Beyrouth. Une charge explosive a été lancée près de la permanence des Phalanges à Haret Hreik, un attentat à la dynamite a été perpétré contre le siège du journal « Al Mouharrer » situé à Bir el Abed dans un immeuble de 6 étages.
• 10 Mai 1975 : Le quartier de la Quarantaine a été le théâtre d'un affrontement armé qui a opposé les forces de l'ordre et un groupe d'individus habitant le quartier des Abattoirs : 2 blessés et 18 arrestations.
• 15 Mai 1975 : Démission de Rachid Solh, celui-ci accuse les Kataëb d'avoir commis le crime de Ain el-Remmaneh.
• 19 Mai 1975 : Rachid Karamé à la présidence du Conseil après la démission de M. Rachid Solh.
• 20 Mai 1975 : Journée de terreur à Dekouané : 5 tués, 24 blessés.
• 29 Juin 1975 : Journée d'apocalypse à Beyrouth : Des tués et des blessés par dizaines et par centaines dans une capitale vide. Des affrontements se sont déroulés à la Quarantaine, Sodeco-Nasra, Nabaa, Chiyah et Ain el Remmaneh.
• 7 Juillet 1975 : Attaque israélienne par mer, par terre et par air des camps palestiniens au Liban-Sud.
• 5 Août 1975 : Israël s'est acharnée contre la région de Tyr.
• 20 Août 1975 : L'ennemi israélien a perpétré un raid aérien contre le village de Ham à l'Est de Baalbeck. La localité a été littéralement rasée.
• 7 Septembre 1975 : Tripoli s'embrase et des combats d'une violence reprenait à tripoli, entre tripolitains d'un côté et zghortistes de l'autre.
• 16 Septembre 1975 : Violents combats à Beyrouth qui font 9 tués et 13 blessés.
• 17 Septembre 1975 : Le Conseil des ministres décide de former un « comité national de réconciliation » qui devra mettre terme aux affrontements et opérer la conciliation nationale.
• 19 Septembre 1975 : Le coeur du vieux Beyrouth est en flammes.
• 4 Octobre 1975 texte 1 : Sommet intercommunautaire est tenu entre les chefs spirituels des différentes communautés du Liban. Le sommet se prononce contre toute idée de partition du Liban.
• 4 Octobre 1975 texte 2: Attaque terroriste contre l'AIB qui se solde par un échec grâce aux forces de sécurité.
• 20 Octobre 1975 : Beyrouth est une ville fantôme traumatisée après une nuit de folle violence.
• 1er Novembre 1975 : Réunion Kataëb-Résistance au Sérail qui se solde par un accord de cessez-le-feu.
• 2 Décembre 1975 : Raids israéliens sur Beddawi, Nahr el-Bared et nabatiyeh : 11 tués et 140 blessés.
• 3 Décembre 1975 : Le Liban demande la convocation urgente du Conseil de sécurité.
• 9 décembre 1975 : Véto US au Conseil de sécurité contre une condamnation des raids sur le Liban.

1976
• 7 Janvier 1976 : Dans une tentative visant à forcer le blocus établi autour des camps palestiniens de Tall Zaatar et de Jisr el Bacha des batailles rangées ont lieu entre les Kataëb et les Fedayin.
• 11 Janvier 1976 : Le camp de Dbayé assiégé par les Kataëb et les 2 ponts de Nahr occupés par les Fedayin.
• 19 Janvier 1976 : Les Kataëb occupent la Quarantaine après de longues batailles.
• 31 Janvier 1976 : Sous le nom de "Front de la Liberté de l'Homme" groupe de leaders et de personnalités du rassemblement libanais, représentant les partis paramilitaires chrétiens, la Ligue maronite et le comité permanent des cadres libanais, a constitué un front politique unifié en réponse au sommet islamo-progressiste de Aramoun. Le but de cette initiative : croiser le fer aux meilleurs conditions dans le cadre de la bataille pour les réformes politico-sociales qui devraient mettre un terme à la crise libanaise.
• 17 Février 1976 : Atroce tragédie à l'AUB qui a coûté la vie à deux doyens, Raymond Ghosn et Robert Kjeimy.
• 11 Mars 1976 : Coup d'Etat militaire opéré par le Brigadier Aziz Ahdab, visant à provoquer le départ du président de la république Frangié.
• 25 Mars 1976 : Le Chaos s'installe, le carnage continu.
• 1er Avril 1976 : Trêve de 10 jours pour l'élection du nouveau Président
• 25 Mai 1976 : M. Raymond Eddé, leader du bloc national, échappe à un attentat.
• 27 Mai 1976 : Linda Joumblatt, la soeur de Kamal Joumblatt est assassinée à son domicile à Beyrouth.
• 1er Juin 1976 : L'armée syrienne intervient au Liban, pour la première fois depuis le début de la guerre civile, de manière massive et à visage découvert.
• 1er Juillet 1976 : Apocalypse à Tell Zaatar et Ain el Remmaneh
• 23 Septembre 1976 : Passation des pouvoirs au nouveau président de la République Elias Sarkis.
• 28 Septembre 1976 : Une vaste offensive est lancée par les syriens et leurs alliés de la droite libanaise contre les positions des forces palestino progressistes en haute montagne et au Metn.
• 3 Novembre 1976 : Un plan d'action visant à rétablir la paix au Liban est discuté et concerne le déploiement au Liban d'une force de 30.000 hommes "les casques verts" syriens qui, en raison de l'éclatement de l'armée libanaise, doit rétablir l'ordre et la sécurité au Liban.
• 10 Novembre 1976 : Le plan de paix entre en vigueur.
• 8 Décembre 1976 : Le président Sarkis charge M. Selim Hoss de constituer l'équipe ministérielle composée de 8 membres.

1977
• 16 mars 1977 : Assassinat de Kamal Joumblatt. Des inconnus lui ont tendu une embuscade sur la route de Baakline dans le Chouf.
• 16 avril 1977 : Le principe d'une application par étapes de l'accord libano palestinien du Caire est décidé.
• 29 avril 1977 : Rencontre libano-palestinienne à Baabda entre Sarkis et Arafat, qui porte sur l'évacuation de Damour par les Palestiniens qui l'occupent et sur la détermination libanaise à faire prévaloir l'accord du Caire, invitant les palestiniens à coopérer avec la FFA pour l'exécution des diverses clauses de la convention.
• 3 mai 1977 : Un accord de coopération a été signé entre le Liban et la CEE ; le Liban obtient de la CEE près de 110 millions de L.L. Cet accord devrait contribuer au développement économique, social, financier et technique du Liban.
• 18 mai 1977 : Assad : « Non, la libération de la Palestine ne passe pas par Jounieh ». Selon le président syrien, il n'est admissible de dire que la libération de la Palestine passe par Jounieh, ce que prétendaient certains dirigeants.
• 8 juillet 1977 : 12 hommes en armes ont pris le contrôle d'un Boeing 707 dans « Kuwait Airways » assurant la liaison Beyrouth-Koweit. 45 passagers dont l'ambassadeur du Koweit au Liban, M. Abdel Hamid Bouayjane. Les Hijachers exigeraient la libération de 300 personnes détenues dans 6 pays arabes.
• 24 Juillet 1977 : L'Accord du Caire sera appliqué en trois étapes
• 29 Juillet 1977 : Jour I de l'accord de Chtaura : La FFA se déploie autour des camps
• 10 Août 1977 : Les armes excédentaires transférées hier hors des camps
• 21 Août 1977 : Requiem sanglant au Chouf : 13 tués, 19 blessés
• 9 Novembre 1977 : Israël s'acharne sur le Sud

1978
• 15 Mars 1978 : Raid meurtrier sur Ouzaï Damour et Tyr
• 16 Mars 1978 : Carter réclame le retrait d'Israël
• 10 Avril 1978 : Aujourd'hui, phase 1 du retrait initial
• 19 Mars 1978 : Le Conseil de Sécurité a adopté la résolution américaine demandant le retrait d'Israël et prévoyant l'envoi au Sud d'une force intérimaire de l'ONU composée de 4 000 hommes : 300 casques bleus des aujourd'hui, le reste arriverait au Sud dans les prochaines 24 h.
• 30 Avril 1978 : La troisième phase, la plus importante de l'évacuation israélienne du Liban-Sud s'est terminée. Israël évacue les deux tiers des terres occupées au Sud. L'ennemi reste dans une « ceinture de sécurité » large de 3 à 10 km.
• 21 Mai 1978 : Israël a annoncé que l'évacuation totale aura lieu le 13 Juin. Tel-Aviv pose deux conditions préalables : expulsion des Fedayins et sécurité pour les habitants de la région.
• 1er Juin 1978 : Accord Sarkis-Assad à Lattaquié sur la nécessite de l'entrée de l'armée libanaise au Sud.
• 13 Juin 1978 texte 1: L'évacuation par Israël du Liban-Sud prend fin.
• 13 Juin 1978 texte 2: M. Tony Frangié, député de la région et fils aîné du président Sleiman Frangié, sa femme et leur fille ont été assassinés à Ehden.
• 28 Juin 1978 : Découverte dans un charnier dans la Bekaa Nord de 26 tués à la suite d'une rafle nocturne.
• 2 Juillet 1978 : Apocalypse à Beyrouth Est
• 23 Juillet 1978 : la FFA a bombardé la banlieue de Hadeth visant au moins 10 morts et une centaine de blessés parmi les civils.
• 6 Août 1978 : Missiles, obus, bombes et incendies illuminent la nuit à Beyrouth et Achrafieh à cause des bombardements des quartiers Est.
• 10 Septembre 1978 : violents bombardements à Achrafieh et flambée nocturne à Hazmieh.
• 28 Septembre 1978 : Jeudi Noir : Des dizaines de tués et blessés, 16 bâtiments détruits, 80 incendies, 142 logements dévastés en 48 heures.
• 31 Septembre 1978 : Achrafieh et les banlieues chrétiennes de Beyrouth « ont vécu les sept heures les plus longues de leur histoire ». Après un entretien téléphonique entre Sarkis et Assad un cessez-le-feu a été décidé à partir de 15h 30.
• 6 Octobre 1978 : Résolution unanime du Conseil de Sécurité: cessez-le-feu immédiat et réconciliation nationale.

1979
• 14 Janvier 1979 : Session au Sud avec l'approche de la fin du second mandat de la FINUL.
• 16 Janvier 1979 : L'affaire de la disparition de l'imam Sadr connaît un spectaculaire rebondissement lorsque sept jeunes militants chiites libanais ont détourné le Boeing 720 de la MEA qui assure la liaison régulière avec Amman, et cela, afin d'attirer l'attention mondiale sur la séquestration du leader chiite.
• 14 Février 1979 : Feu d'enfer sur la banlieue Sud
• 18 Avril 1979 : Un bataillon de l'armée libanaise gagne la zone d'opérations de la FINUL au Sud, en application de la résolution 444 du Conseil de Sécurité.
• 23 Avril 1979 : Situation explosive dans tout le pays, week-end sanglant au Nord et à Beyrouth.
• 13 Mai 1979 : M. Amine Gemayel, député du Metn-Nord, membre du bureau politique des Kataëb et président du « comité d'urgence Kataëb », a échappé à une tentative d'assassinat qui a failli également coûter la vie à ses deux enfants, Nicolas et Pierre.
• 16 Mai 1979 : M. Hoss a présenté sa démission.
• 24 Mai 1979 : Nouvelle escalade dans la guerre israélo-palestinienne au Liban
• 4 juin 1979 : M. Pierre Gemayel, chef des Kataëb, échappe par miracle à un attentat radiocommandé aux explosifs perpétré à Nahr el-Kalb.
• 22 Juillet 1979 : L'aviation israélienne bombarde Damour, Naameh et plusieurs villages du Sud Le bilan est très lourd: 18 morts et 70 blesses dont des femmes et des enfants.
• 11 Septembre 1979 : Mardi noir à Nabaa, Bourj Hamoud. L'affrontement Kataëb-Tchnag a fait 24 tués, 30 blessés et 40 otages.
• 24 Septembre 1979 : Initiative US pour une trêve durable au Liban
• 8 octobre 1979 : Rafles et contre rafles au Liban-nord

1980
• 30 Janvier 1980 : Violents affrontements dans les villages du Caza de Jbeil entre Kataëb et PNL : 4 morts et 10 blessés.
• 3 Février 1980 : Décision des autorités syriennes de retirer leurs troupes de Beyrouth
• 23 Février 1980 : Attentat du quartier Sursock fait 8 morts dont la fille de Béchir Gemayel, Maya, âgée de 20 mois.
• 17 Mai 1980 : Guerre à outrance au Sud
• 3 Juillet 1980 : Du Nord au Sud, en passant par la Bekaa, le Metn Sud et Saida, une vague de violence engendrée par diverses contradictions politiques, entre les « Marada » et les Kataëb.
• 8 Juillet 1980 : Les permanences PNL occupés par les kataëb : 50 tués, 60 bléssés
• 16 Juillet 1980 : Démission du gouvernement Hoss.
• 7 Août 1980 : Une personne tuée et 30 blessés par l'explosion d'une voiture piégée place Sassine à Achrafieh.
• 26 Septembre 1980 : 2 morts et 22 blesses dans un attentat odieux à Dora. Un sac à main bourré d'explosifs a été placé dans un autobus des F.L.
• 10 Novembre 1980 : Double attentat à Achrafieh : 10 et 70 bléssés

1981
• 8 Janvier1 1981 : La FFA se retire de Zahlé après de violents affrontements qui ont oppose « les forces libanaises » aux soldats syriens de la FFA pendant la seconde quinzaine du mois de décembre.
• 25 Janvier 1981 : Le président Sarkis se dirige vers Taëf pour un sommet islamique, ou il lance un appel désespéré en faveur du « Liban Martyr ».
• 14 février 1981 : Sodéco transformée en coupe-gorge. Les francs tireurs tirent au hasard sur les piétons et les automobilistes dans la zone comprise entre la rue de Damas et la mosquée de Berjaoui.
• 24 Février 1981 : Déluge de feu à Achrafieh.
• 5 Mars 1981 : La situation ne s'améliore pas
• 22 Avril 1981 : L'aéroport international de Beyrouth est paralyse par les bombardements
• 17 Mai 1981 : Apocalypse a Beyrouth: 25 tués et 118 blessés
• 31 Mai 1981 : De Maameltein à Ouzaï, la guerre s'abat sur les centres balnéaires : 18 morts et 270 blessés.
• 14 Juillet 1981 : Avions syriens et israéliens s'affrontent dans le ciel libanais.
• 17 Juillet 1981 : L'aviation ennemie s'acharne sur les quartiers populeux de Beyrouth Ouest dans le cadre d'une « guerre totale » contre les Fedayins.
• 4 Septembre 1981 : Assassinat de l'ambassadeur de France au Liban.

1982
• 23 Février 1982 : Double attentat à la voiture piégée à Raouché: 4 tués et 54 blessés.
• 6 Mars 1982 : La série d'attentats terroristes se poursuit, Beyrouth Ouest est actuellement une anarchie diffuse.
• 14 Avril 1982 : C'est la guerre au Liban Sud et à Beyrouth, partout ou les militants du mouvement chiite « Amal » et les forces palestino-progressistes sont en contact.
• 21 Avril 1982 : Les Israéliens lancent 6 raids successifs contre le Liban Sud, ce qui met fin a un cessez-le feu qui aurait duré 9 mois.
• 26 Avril 1982 : Le Cheikh Ahmed Assaf, président du centre islamique du quartier de Aiche Bakkar et de la Fédération des associations et des institutions islamiques, est abattu sur le boulevard de Tallet el Khayat.
• 24 Mai 1982 : Explosion d'une voiture piégée dans l'enceinte de l'Ambassade de France, rue Clemenceau.
• 26 Mai 1982 : Visite éclair du Premier ministre français, Pierre Mauroy.
• 4 Juin 1982 : En sept vagues successives et en l'espace de plus d'une heure, l'aviation israélienne fait subir a Beyrouth son plus dur bombardement. Les raids contre les secteurs de la cité sportive, de Sabra, Chatila et Borj Brajne se soldent par 60 tués et 270 blessés.
• 5 Juin 1982 : le Sud brûle sous les bombardements israéliens qui font 150 tues.
• 6 Juin 1982 : Les Israéliens envahissent le Sud sur 3 axes.
• 11 Juin 1982 : Israël s'acharne sur Beyrouth Ouest et sa banlieue.
• 23 Août 1982 : Béchir Gemayel est élu président de la République par 57 voix.
• 14 Septembre 1982 : Béchir Gemayel a été tue dans le plasticage du siège Kataëb d'Achrafieh.
• 18 Septembre 1982 : Des centaines de personnes ont été massacres dans les camps de Sabra et Chatila. Israël accuse els Kataëb mais les FL démentent.
• 21 Septembre 1982 : Elu à l'unanimité Gemayel est le nouveau président de la République par 77 voix.

1983
• 17 Janvier 1983 : La fin de l'état de guerre serait proclamée après le retrait israélien
• 13 Mars 1983 : Assouplissement libano-israélien mais les divergences persistent. 43
• 18 Avril 1983 : Attentat contre l'ambassade américaine à Beyrouth, ce qui est en soi, une déclaration de la guerre à l'initiative de paix américaine en faveur du Liban.
• 17 Mai 1983 : Signature historique à Khaldé et Kyriat Shmona de l'accord libano-israélien, parrainé par les Etats-Unis et qui met fin à l'état de guerre entre le Liban et Israël.

1984
• 13 Janvier 1984 : Vendredi 13 infernal à Beyrouth : bombardements meurtriers.
• 5 Février 1984: Le chef de l'Etat, Amine Gemayel annonce un programme en 8 points, susceptible de sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat et convoque une nouvelle conférence de la réconciliation nationale a Genève.
• 26 Février 1984 : Bombardement naval américain sur des zones contrôlées par les forces syriennes dans le Haut Metn.
• 13 Mars 1984 : A Lausanne, les congressistes ne sont pas encore au bout de leurs peines
• 18 Avril 1984: Nouveau sommet Assad Gemayel à Damas. Accord sur une action politico constitutionnelle, la consolidation du cessez le feu, la formation d'un gouvernement d'union et la refonte de l'armée.
• 11 Juin 1984 : Avalanche d'obus : 1 500 pour le seul périmètre de la capitale : 81 Mort et 221 blessés.
• 2 Juillet 1984 : Attentat a la roquette contre l'Orient le Jour.
• 4 Juillet 1984 : Beyrouth divisée depuis le 6 Février est réunifiée et le déploiement de l'armée dans la capitale se déroule sans accrochages.
• 20 Septembre 1984 : Attentat contre l'ambassade US a Aoukar : 11 tués et 96 blessés. Parmi les blessés, les ambassadeurs américains et britanniques.
1985
• 21 Janvier 1985 : A quelques jours du retrait israélien de la région de Saïda, un très grave attentat à la voiture piégée, dirigée contre le leader de l'organisation populaire nassérienne (M. Moustapha Saad) a eu lieu.
• 28 Janvier 1985 : Attentats contre les militaires israéliens et l'Armée du Liban Sud (ALS) crée et équipée par Israël et commandée par le général Antoine Lahd au Liban Sud : 7 tues et 15 blesses.
• 8 Mars 1985 : Attentat à la voiture piégée à Bir el Abed fait 62 morts et 200 blessés.
• 13 Mars 1985 : Le « mouvement du 14 Mars » a entraîné une mobilisation politique générale
• 10 Juin 1985 : les Israéliens ont achevé leur retrait total du Liban après 3 années et 4 jours d'occupations.
• 15 Juin 1985 : Le Boeing 727 s'est posé à Alger après que les pirates de l'air ont tué un passager américain lors d'une escale a Beyrouth.
• 17 Juin 1985 : Le mouvement Amal a évacué les passagers du Boeing 727 et les a acheminés dans plusieurs quartiers de la banlieue Sud.
• 23 Juin 1985 : Le ministre israélien de la défense M. Rabin a indiqué que son gouvernement a décidé de relâcher 31 prisonniers chiites.
• 1 Juillet 1985 : les Etats-Unis ont décidé d'isoler l'aéroport de Beyrouth : des mesures légales et diplomatiques ont été arrêtes. Ils vont probablement mettre un terme au service Beyrouth- New York. Par ailleurs de violents accrochages ont eu lieu dans la partie occidentale de la capitale entre Amal-PSP faisant 6 tués et 30 blessés.
• 3 Juillet 1985 : Après le dénouement de la crise des otages américains du Boeing de la TWA, Israël a rendu la liberté à 300 des 735 prisonniers, en grande majorité chiite, détenus a Atlit.
• 9 Août 1985 : Obus dans l'enceinte du palais présidentiel à Baabda : 6 tués et 23 blessés.
• 14 Août 1985 : Massacre à la voiture piégée à Sad el Bauchrieh : 12 tués et 115 blessés.
• 10 Septembre 1985: La réconciliation entre la Syrie et les Forces libanaises intervenue après plus de 7 ans d'une sanglante brouille.
• 15 Octobre 1985 : Les forces libanaises, le parti socialiste progressiste et le mouvement « Amal » parviennent a un accord pour un arrêt définitif des combats au Liban.
• 17 Novembre 1985 : Béatification de Soeur Rafka par le pape Jean Paul II.
• 17 Décembre 1985 : le dollar frôle les 19 livres.
• 28 Décembre 1985 : Signature à Damas de l'accord FL-PSP- « Amal » sur la fin de l'état de guerre au Liban.
1986
• 1er Janvier 1986 : Deux attentats visent l'escorte du chef de l'Etat, M. Gemayel et le chef des services de renseignements des "Forces libanaises" et l'un de leurs représentants aux négociations tripartites de Damas, M. Assaad Chaftari.
• 21 Janvier 1986 : Attentat à Furn el-Chebbak. 250 kilogrammes d'explosifs ont fait 30 tués et 132 blessés.
• 24 Février 1986 : Assassinat du membre du comité central du parti communiste libanais (PCL) dans le cadre d'une liquidation politique.
• 19 Avril 1986 : Mgr Nasrallah Boutros Sfeir est élu patriarche maronite.
• 2 Juin 1986 : la guerre des camps entre palestiniens et miliciens Amal font rage.
• 16 Juin 1986 : Georges Saadé est élu nouveau président des Kataëb en remplacement du Dr Élie Karamé.
• 4 Juillet 1986 : Les soldats syriens réapparaissent à Beyrouth-Ouest aux côtés des unités de l'armée libanaise et des FSI, chargées de mettre en application le dernier plan de sécurité conclu à Damas.
• 27 Septembre 1986 : des combats féroces opposent les hommes de Geagea aux combattants commandés par Élie Hobeika et qui s'étaient infiltrés à Achrafieh.
• 1er Octobre 1986 : L'Etat pend la possession de trois ports locaux : Tripoli, Saida et Tyr, et cela en application d'une décision adoptée par le comité ministériel.
• 24 Novembre 1986 : Les Palestiniens délogent « Amal » de Maghdouché.
• 30 Novembre 1986 : Situation explosive dans les camps, aussi bien à Maghdouché divisée en deux, qu'autour des camps au Sud de Beyrouth : 90 tués et 204 blessés au cours du week-end.
• 13 Décembre 1986 : « Amal » lance une série d'assauts contre le camp de Chatila, et le détruit à 90 %.
• 29 Décembre 1986 : M. Berri, chef du mouvement « Amal » annonce un cessez-le feu partout au Liban et autorise le ravitaillement du camp de Rachidiyeh.

1987
• 7 janvier 1987 : L'ancien chef de l'Etat, le président Camille Chamoun échappe à un attentat à la voiture piégée au passage de son convoi.
• 8 janvier 1987 : Pilonnage de l'AIB qui provoque la suspension provisoire du trafic aérien.
• 18 janvier 1987 : Moustapha Saad (chef de l'organisation populaire nassérienne) échappe à une tentative d'assassinat à Ouzaii.
• 23 janvier 1987 : Deux ressortissants ouest allemands sont enlevés à Beyrouth ouest.
• 24 janvier 1987 : Trois américains et un indien sont enlevés sur le campus du BUC
• 28 janvier 1987 : L'appel pressant de Gemayel à la conférence islamique : Sauver le Liban avant qu'il ne soit trop tard.
• 20 Février 1987: Accord en cinq points conclu à Damas : Huseini et Karamé réclament la prise en charge de l'Ouest par les Forces syriennes
• 22 Fevrier 1987 : L'armée syrienne se déploie a Beyrouth Ouest prenant le contrôle de la route Khaldé-Aley.
• 1er Mars 1987 : Les FSI se déploient aux cotés des soldats syriens à Beyrouth-Ouest.
• 1er Avril 1987 : AIB-Halate : A nouveau l'épreuve de force
• 31 Mai 1987 : les intégristes de la résistance islamique mènent une offensive « a l'iranienne » contre l'armée du Liban sud et l'armée israélienne.
• 1er Juin 1987 : assassinat du président Rachid Karamé, Premier ministre démissionnaire.
• 22 Août 1987 : Le dollar frôle les 300 L.L
• 24 Septembre 1987 : Le discours de Gemayel à l'ONU relance la polémique interne.

1988
• 3 Janvier 1988 : Au moins 21 personnes tués et 11 autres blessés lors d'une série de raids israéliens menés sur des positions palestiniennes et du PSP dans la région de Saida.
47
• 21 Février 1988 : Le Hezbollah apporte ouvertement son appui aux preneurs d'otages.
• 8 Mai 1988 : Le mouvement « Amal » et le « Hezbollah » se battent pour le contrôle de la banlieue Sud. Les combats font 70 morts et 100 blesses.
• 22 Septembre 1988 : Le Général Michel Aoun, commandant en chef maronite de l'armée est nommé premier ministre d'un Gouvernement composé uniquement de militaires par le président Gemayel.
• 6 Octobre 1988 : Samir Geagea annonce qu'il est prêt à céder la place à Beyrouth aux casques bleus si les syriens et les milices font de même à Beyrouth Ouest, pour que les Nations Unies puissent organiser le scrutin présidentiel au Liban.
• 10 Octobre : Un « mini-scrutin présidentiel » a lieu à Bkerké lors duquel les députés chrétiens élisent 5 candidats agrées par l'Est.
• 21 Octobre : L'aviation israélienne frappe les intégristes et les Palestiniens dans la Bekaa Ouest et au Sud.
• 9 Novembre 1988 : Nomination par la camp prosyrien du général Sami Khatib comme commandant en chef de l'Armée.
• 11 Novembre 1988 : Le cabinet Aoun décide de traduire devant le tribunal militaire le brigadier Sami Khatib.
• 26 Novembre 1988 : Nouveau mécanismes pour les présidentielles
1989
• 30 Janvier 1989 : Mettant fin en principe a une guerre de dix mois : Accord signé entre « Amal » et la Hezbollah à Damas
• 15 Février 1989 : Journée noire pour les régions Est : d'une violence inégalée, les combats armee-FL, font 40 tués et 165 blessés.
• 14 Mars 1989 texte 1 : Duels d'artilleries au canon dans les régions Est-Ouest : 32 tués et 145 blessés.
• 14 Mars 1989 texte 2 : Aoun se déchaîne contre la Syrie et annonce la bataille de libération.
• 17 Mars : Explosion à Jal el Dib devant une boulangerie : 15 tués et 140 blessés.
• 16 Mai 1989 : assassinat du Mufti de la République, Cheikh Hassan Khaled dans un attentat à la voiture piégée : 10 tués et 76 blessés à Beyrouth Ouest.
• 23 Mai 1989 : Ouverture du sommet de Casablanca sur le Liban.
• 27 Septembre 1989 : La réunion parlementaire aura lieu a Taëf, le 30 septembre.
• 30 Septembre 1989 : Début des travaux du congrès de Taëf.
• 5-6-7-8 Octobre 1989 : Activité à Taëf où l'on s'efforce de dégager un consensus sur le document d'entente nationale, élaborée par la Troïka.
• 12-13-14 Octobre 1989 : Les concertations s'intensifient à Taëf.
• 17 Octobre 1989 : Un accord sur les réformes est pratiquement acquis. On s'attaque à la question de la présence et du retrait des forces syriennes du Liban, dans un climat plutôt défavorable pour le camp chrétien.
• 19 Octobre 1989 : Aoun invite les députés de l'Est à revenir « pour en referer à la base populaire » avant de prendre une quelconque décision.
• 22 Octobre 1989 : 58 députés approuvent le texte final de compromis, rejetée par le général Aoun qui s'en remet à « la volonté populaire ».
• 23 Octobre 1989 : Mécontentement général à l'Est. Des milliers de manifestants devant le Palais de Baabda chez Aoun, affirmant leur rejet du « document d'entente nationale ».
• 1er Novembre 1989 : Les 5 grands appellent les libanais à mettre en oeuvre l'accord de Taëf.
• 5 Novembre 1989 : L'Assemblée nationale dissoute, élit René Moawad, nouveau président de la république.
• 8 Novembre 1989 : Explosion d'une voiture piégée a Abou Taleb, une heure avant l'arrivée à Beyrouth Ouest du président Moawad.
• 13 Novembre 1989 : Le président Selim Hoss est chargé de former le nouveau gouvernement.
• 22 Novembre 1989 : Assassinat de René Moawad, déchiqueté par un attentat à l'explosif.
• 24 Novembre 1989 : Elias Hraoui élu président pour 4 nouvelles années.
• 4 Décembre 1989 : Violents combats Amal-Hezbollah dans la Bekaa Ouest qui se terminent par l'expulsion d'Amal des villages de la région.
• 6 Décembre 1989 : Hraoui laisse entendre qu'il pourrait démissionner si l'accord de Taëf n'est pas appliqué.
• 9 décembre 1989 : Nouvelle tournée des ministres des A.E. de la Troika à Paris, Bagdad, Damas et la Vatican.
• 23 Décembre 1989 : Combats Amal-Hezbollah dans l'Iqlim el Touffah : près de 30 tués et 100 blessés.
• 24 Décembre 1989 : Entrevue Aoun-Geagea. 

26 février 1975
Troubles sanglants à Saida : Un militaire tué et deux autres blessés
M. Maarouf Saad, ancien député, a été blessé de deux balles à l'abdomen hier matin au cours d'un grave affrontement qui a opposé à Saida les forces de l'ordre à des manifestants qui protestaient , en faveur des pêcheurs, contre l'octroi d'une concession d'exploitation de la faune marine .
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 27 Février 1975

1er Mars 1975
L'armée tente de démanteler les barricades : 3 tués et 12 blessés ; Terreur à Saida et crise au Serail
Tout paraissait sur le point de s'arranger hier à Saida quand, à 17 heures, la vie s'est transformée en enfer. Un enfer qui, en moins de 6 heures, engendrera une crise ministérielle aigue et fera 3 morts et 2 blessés, plongeant en outre la capitale du Liban-Sud dans le noir et la coupant du reste du monde par suite de l'interruption totale des liaisons téléphoniques. Coupée du monde, Saida l'était déjà depuis 48 heures par la magie des barrages édifies en signe d'appui aux marins pêcheurs et a M. Maarouf Saad grièvement blesse au cours de la fusillade qui avait marque la manifestation de la semaine dernière. A ces barrages improvisés dont venues s'ajouter, hier, des dizaines de barricades gardées par des éléments de la gauche et des contestataires armés. C'est en donnant l'assaut pour démanteler ces barricades et dégager la voie publique que l'armée a provoqué le cataclysme.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Mars 1975

13 avril 1975
Le dimanche noir de Ain el Remmaneh : 31 morts à Ain el Remmaneh
Un très grave incident s'est produit hier, entre Kataëb et Résistance à Ain el Rammaneh qui a provoqué la mort de 31 personnes. 27 d'entre elles se trouvaient à bord d'un autobus qui ramenait à Tall el Zaatar des membres d'organisations de Résistance palestinienne qui venaient de participer à un Meeting. Quatre autres personnes (dont deux phalangistes) avaient trouvé la mort au cours d'actes de provocation qui s'étaient produits en fin de matinée, avant le mitraillage de l'autobus. Les circonstances de l'incident telles que relatées par M. Pierre Gemayel. « J'assistais, dimanche matin, avec le président Chamoun et plusieurs députés, à l'inauguration d'une église dans le quartier de Ain el Remmaneh. La première provocation se produit à la sortie de la messe : une jeep transportant des éléments armés passe en trombe sur l'avenue qui porte mon nom. Quelques minutes plus tard, une VolksWagen dont le numéro d'immatriculation est camouflé sillonne la même rue. Son chauffeur interpellé par une patrouille de la Brigade16, répond : « je suis un Fedai ». L'agent lui indique de passer son chemin. Une deuxième provocation plus grave, se produit un peu pus tard, juste après 11 heures. Une Fiat, dont le numéro était également indéchiffrable passe sur les lieux à deux reprises. La seconde fois quatre éléments qui étaient à bord de cette voiture tirent plusieurs rafales de mitraillettes. Notre camarade Joseph Abou Assi, 30 ans est tué sur le coup, il ne portait aucune arme. Antoine Michel Husseini est lui aussi abattu et plusieurs passants blessés. La Fiat prend alors la fuite ainsi que la VolksWagen dont les occupants tirent de nombreuses rafales. Entre midi et une heure, un autobus bondé d'éléments armés repasse dans le même secteur. Des coups de feu sont tirés dans la plus grande confusion et l'accrochage se produit.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 14 Avril 1975

20 Mai 1975
Journée de terreur à Dekouane : 5 tués et 24 blessés
Depuis 4 jours, des actes évidents de provocation se produisent dans la région. Un certain nombre d'hommes armés a d'abord établi des barrages aux carrefours des routes ; il a également enlevé plusieurs citoyens, les habitants du secteur se sont contentés d'en informer les autorités. Dans la nuit d'hier, 4 éléments armés se sont infiltrés entre les maisons de Dekouané ; alertés des citoyens ont informé les FSI qui sont parvenues à arrêter trois des infiltrés, le quatrième parvenant à s'enfuir. Les tirs se sont poursuivis jusqu'à minuit. Une heure plus tard, d'autres éléments ont attaqué les gendarmes qui se sont trouvés dans l'obligation de riposter. Tout le long de la journée, des préparatifs fiévreux ont pu être observés et une tension très grave régnait dans le secteur. Le film de la journée : Pour en revenir au déroulement des incidents, le film de la journée a été le suivant : le matin une roquette s'est abattue près de l'hôpital Saint Joseph, à Dora endommageant gravement 6 voitures à l'arrêt. Une autre roquette est tombée à la cote industrielle. Un obus a été tiré sur la maison de Kataëb à Dekouané et les vitres ont volé en éclat par suite de la secousse. Enfin un obus a été tiré sur un blindé des FSI sans l'atteindre.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 21 Mai 1975

29 Juin 1975
Journée d'apocalypse à Beyrouth
Journée d'apocalypse hier à Beyrouth et en banlieue, peut-être la plus dure jusqu'à maintenant. Des tués et des blessés par dizaines et par centaines dans une capitale vide, désertée et isolée du reste du pays. Le bilan exact n'a pas pu être établi en raison de la férocité des affrontements dont les plus meurtriers se sont déroulés à la Quarantaine, Sodeca Nasra, Nabaa, sans oublier le front de Chiah Ain el Remmaneh qui a été a l'origine de la relance des incidents.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 30 Juin1975

7 Juillet 1975
Agression israélienne contre les camps du Liban-Sud
L'ennemi israélien a attaqué successivement hier à l'aube, par mer , par air et par terre, dans une opération combinée qui a duré 5 heures, les camps palestiniens de Rachidiyeh, Bourghoulieh et Dahr Maaroub situés au sud et au nord de Tyr. Dans la nuit d'hier la zone frontalière Sud a subi un bombardement israélien visant les villages et les régions près de Tyr. Bilan : une femme tuée ainsi que 2 blessés, la destruction de 3 habitations et des dégâts dans les cultures.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 8 Juillet 1975

5 Août 1975
Israël s'est acharnée hier sur la région de Tyr
L'ennemi israélien a lancé au cours des dernières 24 heures une attaque d'envergure contre l'ensemble de la région de Tyr. Par mer, par air et à partir des territoires occupés, sa marine, son aviation et son artillerie à longue portée se sont acharnées contre des objectifs pour la plupart civils situés à Tyr et dans la périphérie de la ville. Toujours dans la nuit de lundi à mardi, l'ennemi a tenté un débarquement à proximité du camp de el Bass mais l'Armée, la Résistance palestinienne et la Résistance populaire ont fait échec à cette tentative et ont contraint les 300 commandos des forces spéciales israéliennes à se replier après avoir subi de lourdes pertes. Bilan général de l'attaque : 18 morts et 29 blessés. La résistance a riposté en donnant l'ordre à ses unités de l'intérieur de bombarder Kyriat Chmona aux roquettes de gros calibre.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 6 Août 1975

19 Septembre 1975
Le Centre Brûle : des dizaines d'immeubles et de magazines dynamités ou incendiés
Le coeur du vieux Beyrouth est en flammes. A l'heure de mettre sous presse, le feu menaçait de s'étendre aux artères voisines , au milieu des décombres, de l'acre fumée dégagée par le brasier et du désert apparent crée par le couvre feu joint à l'angoisse des heures précédentes. Le feu, qui avait pris dans l'un des immeubles du centre Lazarieh, avait gagné le soir, les bombes incendiaires aidant, une quarantaine d'établissements de commerce. La brigade des pompiers a du renoncer à intervenir, à la suite de plusieurs tentatives accueillies toutes par un déluge de balles et d'obus tirés de partout.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 20 septembre 1975

11 Janvier 1976
Le camp de Dbayé assiégé par les Kataëb et les 2 ponts de Nahr occupés par les Fedayin
L'aspect libano-palestinien de la crise qui ravage le pays a été dramatiquement souligné hier par un grave incident qui s'est produit à Chyah. Des centaines de Fedayin et d'éléments de la coalition de gauche se sont emparés de plusieurs camions et véhicules blindés escortés par des chars de l'armée et qui s'apprêtaient à convoyer des vivres pour le camp palestinien de Tall Zatar. A la suite de cet incident, dont l'armée a imputé la responsabilité à la Résistance, le commandement militaire a sommé, en soirée, les Palestiniens de restituer, dans les 12 heures, les blindés, leurs équipages et les armes et munitions saisies et a également gelé la participation de ses officiers aux comités de coordination libano- palestiniens. Cet ultimatum serait le résultat d'une démarche effectuée auprès du chef de l'Etat par un groupe d'officiers supérieurs qui avait exigé une action rapide et ferme. En fin de soirée, un porte-parole de la Résistance assurait que tous les véhicules avaient été rendus et les 20 officiers et soldats libérés sur intervention personnelle de M. Yasser Arafat. Il reste que, de source militaire autorisée, on précise que seuls huit blindés ont été restitués et qu'en tout état de cause, l'armée exige que lui soient également rendues toutes les pièces de gros et de petit calibre qui équipaient ces véhicules et que les Fedayin s'étaient empressés de démontrer au camp de Sabra. Par ailleurs, la journée d'hier, outre la poursuite des combats sur tous les fronts de Beyrouth, de la banlieue et de la province qui se déroulaient toujours en soirée, a été marquée par l'apparition de 2 nouveaux fronts chauds : l'encerclement du camp palestinien de Dbayé par les Kataëb et leurs alliés et l'occupation des deux points de Nahr par les Fedayin venus de Nabaa et de la Quarantaine.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 12 Janvier 1976

19 Janvier 1976
Les Kataeb occupent la Quarantaine
Des combats d'une exceptionnelle férocité ont fait selon des sources de la police, 50 à 70 tués et plusieurs dizaines de blessés. Le secteur attaqué, qui groupe également les Abattoirs et le camp Charchabouk, a été ravagé par les pilonnages d'artillerie qui ont détruit ou incendié un grand nombre de masures. C'est à l'aube d'hier qu'a commencé la bataille de la Quarantaine qui devait faire rage toute la journée, transformant en enfer tout le secteur nord de la capitale. Un communiqué du parti de Kataëb indique que cette action a été entreprise à la suite d'une embuscade tendue durant la nuit par les Palestiniens sur le pont de Nahr lors du passage de miliciens phalangistes et de civils. Tout au long de la journée des centaines de projectiles de tous calibres se sont abattus dans le quartier de la Quarantaine. En fin de journée les Phalangistes contrôlaient pratiquement la Quarantaine où subsistait cependant un réduit formé de quelques édifices de béton abritant une cinquantaine de commandos complètement encerclés.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 19 Janvier 1976

11 Mars 1976
Après une journée dramatique marquée par le départ de Karamé : Coup d'état militaire
Le coup d'état a été exécuté hier. Coup d'état à la libanaise et en douceur, il a été opéré sans effusion de sang par le Brigadier Aziz Ahdab, commandant la place de Beyrouth, à la fin d'une journée particulièrement tragique marquée d'un côté par la démission de M. Rachid karamé et d'un autre côté par l'aggravation de la « guerre des casernes » à Tripoli, le meurtre du commandant militaire du Liban-Nord, des centaines d'enlèvements et des dizaines de tués.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 12 Mars 1976

25 Mars 1976
Le chaos s'installe, le carnage continue
C'est le chaos. Tel est le terme qui qualifie la situation à Beyrouth et dans sa banlieue. Les rues sont entièrement désertes. Aucun passant n'ose s'aventurer hors de chez lui en raison des bombardements dirigés contre les quartiers Ouest et Est, tandis que la fumée dégagée par l'incendie monstre du port et les autres sinistres obscurcit tout le ciel de la capitale. Le fait le plus important a été le bombardement du Palais de Baabda, à la suite de quoi le chef de l'Etat s'est réfugié à Zouk Mikhael. Ce bombardement marque un nouvel échelon dans l'escalade de la guerre qui est désormais presque totale dans la capitale, sa banlieue et le Metn Nord. Selon certaines estimations il y a eu 200 à 300 morts en deux jours et autant de blessés.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 26 Mars 1976

1er Avril 1976
Trêve de 10 jours pour l'élection du nouveau président
La perspective de l'arrêt provisoire des combats au Liban se dessine au dixième jour du cinquième round de la guerre civile.
Considérant que la démission de M. Frangié est désormais garantie, la gauche a annoncé hier une cessation des hostilités d'une durée de dix jours à dater d'aujourd'hui à midi, si l'autre partie y consent. Ce qui est chose faite depuis hier soir.
Moins qu'un cessez-le-feu, puisqu'elle est assortie d'un terme de principe et que les belligérants demeurent sur leurs positions, cette trêve sur l'ensemble du territoire national constitue la 27ème décision d'arrêt des affrontements en l'espace de 11 mois.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Avril 1976

25 Mai 1976
Eddé échappe à un attentat
M. Raymond Eddé, leader du Bloc National, a échappé par miracle hier à un attentat en 3 phases perpétré sur l'autoroute entre Nahr Ibrahim et Antélias. Cette lâche agression a suscité une vive émotion dans les cercles politiques et parlementaires ainsi qu'au niveau des citoyens. La voiture du Amid a été ciblée par plus de 100 projectiles, mais il n'a été atteint qu'à la jambe gauche par une balle. L'un de ses compagnons a été également atteint à la jambe.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 26 mai 1976

1er Juin 1976
Pour faire face à l'invasion syrienne, mobilisation générale de la gauche et de la résistance
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile, les troupes régulières de l'armée syrienne interviennent au Liban de manière massive et à visage découvert : 6 000 hommes et 2 000 la veille ont franchi la frontière au Akkar et dans la Bekaa, se déployant sur deux axes principaux. Cette intervention, qui a débuté à partir de l'après-midi de lundi, peu avant l'arrivée à Damas, du premier ministre soviétique, suscite une grande effervescence dans les cercles politiques libanais, surtout la gauche, et chez les chrétiens modérés ainsi qu'au niveau de la Résistance palestinienne.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Juin 1976

1er Juillet 1976
Apocalypse à Tell Zaatar et Ain el Remmaneh
Toute la région entre Nabaa et Hazmieh transformée en un immense brasier. De l'aveu des observateurs, jamais la Ligue Arabe n'aura pris de décision plus dérisoire que celle décrétant le cessez-le feu au Liban pour hier. Aucune des parties concernées n'a pris cette résolution au sérieux et en fait d'arrêt des hostilités c'est un climat d'apocalypse qui a sévi. Depuis Chyah jusqu'à Jdeyde toute la banlieue Nord-Est et Sud-Est n'était plus qu'un immense brasier, où les obus de gros calibres tombaient au rythme infernal et ininterrompu de dix à la minute.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Juillet 1976

16 mars 1977
Après l'odieux assassinat de Kamal Joumblatt : Unanimité contre les provocateurs
Geste de provocation qui n'aurait d'autre but que de remettre le feu aux poudres l'odieux assassinat de Kamal Joumblatt, hier en début d'après-midi, a suscité une vague de réprobation unanime- chez ses adversaires de la veille autant que parmi ses alliés et provoque, a tous les niveaux, une contre-offensive en règle visant à circonscrire les réaction négatives : réunion extraordinaire du Conseil des Ministres ; démarches du chef de l'Etat et des principaux responsables ; appels a l'apaisement ; début d'enquête en profondeur ; consultations de groupes ; avalanche de déclarations rendant hommage à la mémoire du défunt et dénonçant le criminel attentat . Les obsèques de Kamal Joumblatt se dérouleront à Moukhtara où se trouve déjà le fils du leader décédé, cependant que ses alliés reçoivent les témoignages de sympathie au siège du PSP à Beyrouth. Le deuil officiel est d'autre part observé. La direction des Forces de sécurité intérieure, dont les premières conclusions sont essayées par l'enquête judiciaire, a indiqué en substance que des inconnus, dont le nombre n'est pas précisé, ont tendu une embuscade hier à 14 h 20 à Kamal Joumblatt sur la route de Baakline-Deir Dourit dans le Chouf. Avec le leader de la Gauche, ont péri son chauffeur Hafez Ghosseini et son garde de corps Fawzi Chedid, un sergent des FSI. C'est alors qu'ils revenaient de Moukhtara que Kamal Joumblatt et les deux autres occupants de la voiture ont trouvé la mort. La « Mercedez » du chef de la Gauche abordait les derniers lacets qui précèdent le village de Deir Dourit, à quelques centaines de mètres d'un poste de contrôle de la Force arabe de frappe. L'attentat d'hier, nul n'en doute au Liban, est un geste de provocation qui n'a d'autre but que de remettre le feu aux poudres dans un Liban en convalescence. De part et d'autre, on s'interroge sur les raisons qu'avait tel ou tel clan d'attenter à la vie de Kamal Joumblatt qui fut, durant la récente crise, le leader du parti palestino- progressiste. Il reste que depuis 3 mois déjà, il s'était « retiré sous sa tente » et n'exerçait aucune activité publique.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 Mars 1977

24 Juillet 1977
Pakradouni : L'Accord du Caire sera appliqué en trois étapes
« Les armes lourdes et moyennes seront retirées des camps palestiniens, dont la protection sera assurée par la FFA et le CLAP. L'accord du Caire sera appliqué en trois étapes et dans un délai de 90 jours, pouvant être porté à 120 jours. La première étape sera Beyrouth, puis viendra le reste du pays sans le Sud et, en troisième lieu, le Sud. Les premiers résultats apparaîtront dans un délai de 15 jours. Les réunions de Chtaura signifient que nous sommes sortis de l'immobilisme et l'Arabie Saoudite et l'Egypte seront les premiers à appuyer les décisions qui seront prises à Chtaura »
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 Juillet 1977

29 Juillet 1977
Jour I de l'accord de Chtaura : La FFA se déploie autour des camps
Au moment où se déclenchait hier à Beyrouth le compte à rebours de l'application du calendrier programmé convenu à Chtaura pour la concrétisation de l'accord du Caire, d'important préparatifs accompagnés de sévères mesures de sécurité étaient en cours dans la capitale, sa banlieue sud, à Tripoli et à Saida, aux abords des camps palestiniens. L'opération qui en fait commence ce matin à 6 heures mobilise plusieurs milliers de soldats de la force de Frappe Arabe. Il s'agit du déploiement le plus important des « casques verts » syriens depuis leur entrée au Liban en octobre 76.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 30 juillet 1977

10 Août 1977
Les armes excédentaires transférées hier hors des camps
Poursuivant l'application de l'accord du Caire conformément au plan décidé par le comité supérieur technique quadripartite au cours des réunions de Chtaura, la Force de frappe arabe a mis à exécution hier la deuxième phase du plan relative aux transfert des armes « excédentaires » hors des camps palestiniens à Beyrouth et en banlieue. Un communiqué diffusé par le cinquième bureau du commandement de la FFA dresse l'inventaire de l'armement rassemblé, dont 125 tonnes de matériel léger, et indique que les armes retirées des camps ont été entreposées en des lieux convenus où elles sont confiées à la garde des « Casques Verts ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 11 Août 1977

21 Août 1977
Requiem sanglant au Chouf : 13 tués, 19 blessés
Le village de Brih près de Kfarnabrakh dans le Chouf, a été hier le théâtre d'un massacre odieux, à des fins évidentes de provocation, perpétré à l'intérieur et aux abords de l'église de la localité au cours d'une messe de requiem en mémoire du Dr Georges Chalhoub, décédé il y a quarante jours. Plusieurs versions plus ou moins contradictoires ont été données de l'incident, dont on retiendra surtout celle de la FFA ainsi que celle de témoins oculaires arrivés sur les lieux peu après la tragédie. Le communiqué de la FFA :
« 13 personnes ont été tuées et 19 ont été blessées dimanche au cours d'un accrochage armé qui a opposé les habitants du village de Brih, dans la région du Chouf ». L'incident a éclaté au moment où se déroulaient les obsèques d'un habitant du village. La force arabe de frappe est immédiatement intervenue et a mis fin à l'accrochage.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 22 août 1977

9 Novembre 1977
Israël s'acharne sur le Sud
Le Liban-Sud, brasier du Proche-Orient, a été hier le théâtre d'une offensive aéronavale israélienne, particulièrement meurtrière, contre les agglomérations libanaises et les camps palestiniens de la zone frontalière, à trois jours de la réunion de Tunis du Conseil de la Ligue arabe. Par vagues successives, les chasseurs-bombardiers israéliens, bénéficiant d'une solide couverture aérienne, ont effectué le matin des raids sur la région de Tyr, à une vingtaine de Km de la frontière. Ils ont lâché des bombes sur la ville même et sur treize autres localités. Trois camps palestiniens se trouvent dans la banlieue de Tyr, qui fut, durant la guerre, l'un des principaux ports de ravitaillement des forces palestino-progressistes. L'aviation ennemie a effectué entre 8 et 10 heures du matin, plusieurs raids, bombardant les environs de Tyr et d'autres régions du Caza. Selon les premières informations les pertes matérielles sont énormes et l'on déplore de nombreuses pertes en vie humaine. Les équipes de secours dégagent les cadavres des décombres et assurent le transfert des blessés aux hôpitaux. 50 cadavres ont pu être retirés et l'on déplore au total 110 victimes. A Tel-Aviv un porte-parole de l'armée israélienne a annoncé que cette attaque venait en réactions aux bombardements à l'aide de Katiouchas de la ville de Nabariah qui ont fait 3 morts.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 10 Novembre 1977

15 Mars 1978
Raid meurtrier sur Ouzai Damour et Tyr
Amorcée tard dans la nuit d'hier, la pénétration massive des troupes israéliennes au Sud – sur 3 axes traditionnels du Arkoub, du secteur central de la cote – n'a rencontré de véritable résistance. Tous les fronts se sont embrasés en même temps. Les 6 000 Fedayin sur leurs gardes depuis plusieurs jours, se sont défendus, malgré l'importance des moyens utilisés – la marine et l'aviation israéliennes ayant été largement mises à contribution. Ils ont été cependant refoulés au nord du Litani. En fin de journée, selon les observateurs locaux, les Israéliens occupaient une bande de territoire longue de 80 kilomètres, de la cote aux pieds de l'Hermon et profonde de 8 à 10 kilomètres.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 16 Mars 1978

16 Mars 1978
Carter réclame le retrait d'Israël
Les Etats-Unis ont demandé à Israël de se retirer du Liban-Sud, a annoncé hier tard dans la soirée le porte-parole du département d'Etat, M. Hodding Carter. Les Etats-Unis déploieront tous leurs efforts pour aider le Liban à prendre le contrôle de l'intégrité de son territoire. « L'intégrité territoriale du Liban reste le souci majeur des Etats-Unis. L'objectif essentiel de nos efforts actuels est l'extension de l'autorité du Liban sur le Sud du pays. Tout accord ultérieur devra tenir compte de cet objectif et des décisions du gouvernement libanais ». Les Etats-Unis poursuivent leurs efforts aux Nations-Unies, à New York et ailleurs pour étudier dans quelle mesure une force multinationale peut s'installer dans la région pour contribuer à maintenir la paix. Les Etats-Unis soumettront cette proposition au Conseil de Sécurité si celui-ci se réunit comme les autorités libanaises doivent en faire la demande.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 Mars 1978

10 Avril 1978
Aujourd'hui, phase I du retrait initial
Les forces israéliennes qui ont envahi et occupé le Liban-Sud se livreront aujourd'hui à la première phase de leur retrait –entamé dès hier en fait- conformément au programme que Tel-Aviv s'est fixé et qui comporte une évacuation partielle en deux étapes, l'une le 11 avril, l'autre le 14 avril. Le retrait d'aujourd'hui portera sur le secteur du pont de Khardali (sur le Litani) et la région du Arkoub-Marjeyoun, à l'exécution de la localité même de Marjeyoun et de quelques bourgades voisines. Seront évacués les secteurs des villages de Kawkaba, El Faradis, Hebbarye, Ebel el Saki, Kfarchouba et Chebaa.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 11 Avril 1978

1er Juin 1978
Accord Sarkis- Assad : L'armée ira au Sud
Les présidents libanais et syrien sont tombés d'accord sur la nécessité de l'entrée de l'armée libanaise au Sud. Tel semble être le principal résultat du sommet Sarkis – Assad qui a pris fin hier à Lattaquié. « L'entrée de l'armée libanaise dans la région frontalière est une question vitale pour la libération du territoire libanais occupé par Israël dans cette région. » a déclaré le président syrien.
Les points d'accord :
- La Syrie facilitera la tâche des autorités libanaises pour l'envoi de forces de sécurité libanaises au Sud et, progressivement d'unités de l'armée.
- La Syrie facilitera la tâche des autorités libanaises pour leur permettre de confier progressivement à l'armée le soin de maintenir l'ordre dans certaines régions dans lesquelles la présence de la Force de frappe arabe susciterait des problèmes.
- Il appartiendra au président Sarkis de fixer lui-même la date de l'envoi de la FFA.
- Le Président syrien a promis d'imposer une discipline à la Résistance palestinienne et de tenir des réunions avec ses dirigeants en vue d'aboutir au gel de l'activité des Fedayin et de l'application de l'accord du Caire au Sud, et cela en attendant l'étude d'une nouvelle réglementation des relations de la résistance avec l'Etat libanais à la lumière des données nouvelles de la situation au Liban et dans la région.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Juin 1978

13 Juin 1978
Folie meurtrière à Ehden : Tony Frengié, sa femme et sa fille massacrés chez eux ; 35 morts au total dans l'attaque contre la localité
M. Tony Frangié (36 ans), député de la région et fils aîné du président Sleiman Frangié, sa femme Vera (32 ans) leur fille Jehane (3 ans), leur chauffeur, Youssef Mansour, et leur bonne, Fadwa ont été sauvagement assassinés, dans leurs lits , à l'aube, dans leur villa à Ehden. Seul de la famille, le fils ainé, Sleiman, a échappé à cette tuerie : Il séjournait depuis quelques jours chez son grand-père à Naccache. L'odieux massacre, survenant après les accrochages des derniers jours à Chekka et Batroun entre Kataëb et partisans du président Frangié , a été accompagné d'un bombardement en règle d'Ehden à partir de Bécharré et des collines voisines. L'attaque a fait 35 tués (dont 28 de Zghorta) et 17 blessés. Cette flambée de violence a plongé le pays dans un climat de grave crise. Le Conseil des ministres s'est réuni à Baabda sous la présidence du Chef de l'Etat à titre extraordinaire, tandis que les troupes de la Force de Frappe Arabe intervenaient, commençant par rouvrir les routes d'Ehden, puis prenant position à l'intérieur de la localité. De pressantes démarches sont actuellement effectuées en vue d'éviter une explosion générale dans le Nord du pays.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 14 Juin 1978

28 Juin 1978
Massacre dans la Bekaa Nord
Quelques heures seulement après l'adoption en conseil des ministres d'un plan de sécurité global, l'annonce de la découverte d'un charnier dans la Bekaa Nord – 26 habitants de Kaa et de villages voisins à population surtout grecque catholique massacrés au petit matin – est venue tout remettre en question. Le conseil supérieur de la communauté grecque – catholique qui vient d'être lourdement frappée se réunit aujourd'hui et dépêchera une délégation – sous la conduite de M. Henri Pharaon – à Baabda ainsi qu'auprès des leaders du Front Libanais pour décider des mesures à prendre.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 29 Juin 1978

2 Juillet 1978
Apocalypse à Beyrouth-Est
Achrafieh : Un déluge de fer et de feu est abattu hier, sur Achrafieh puis sur Ain el Remmaneh et l'ensemble de la grande banlieue de la Capitale (Sin el Fil, Zalka, Dekouaneh). Les obus et missiles de gros calibres continuaient à pleuvoir littéralement. 2000 obus étaient tombés sur les quartiers de Beyrouth-Est. Aucun bilan précis n'a pu être établi en raison des difficultés de communication. Mais selon les premières indications, il y aurait 60 tués et 300 blessés à Achrafieh. La permanence Kataëb de Gemmayzé et la Maison centrale du parti à Saïfi ont été aussi très sévèrement touchées.
Les hôpitaux : L'hôtel Dieu de France a été durement touché hier soir par les bombardements. Cent trente obus sont tombés sur l'hôpital et ses dépendances. Vingt chambres ont été détruites et un début d'incendie s'est déclaré. D'autre part, l'hôpital St Georges des Grecs orthodoxes a été touché plusieurs fois. L'hôpital libanais de Jeitawi n'a pas non plus été épargné et a reçu nombre d'obus.
Au port : La chute d'obus incendiaires a provoqué un incendie monstre au Port, quai numéro 6. Une douzaine de bateaux, qui étaient ancrés en rade de Beyrouth, ont précipitamment gagné le large. Mais un navire a été touché par les flammes et, selon une information qui n'a pas été confirmée, il aurait coulé.
Article paru le dans « L'Orient-Le Jour » le 3 Juillet 1978

23 Juillet 1978
La FFA s'acharne sur Hadeth : Des dizaines de morts et de blessés
Apres une journée de calme relatif, marquée par quelques échanges sporadiques de tirs d'armes automatiques, le bombardement de Hadeth a repris en début de soirée avec une violence inégalée. La localité assiégée n'a plus l'eau, l'électricité et le téléphone. Les ambulances n'ont pu y pénétrer hier soir. S'acharnant sur les habitations de cette bourgade à vocation industrielle et agricole des incendies ont été provoqués. Un premier bilan donnait 13 tués et 25 blessés. Mais ce bilan s'est considérablement alourdi par la suite, atteignant le chiffre d'une trentaine de morts et soixante blessés, presque tous des civils.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 26 Juillet 1978

6 Août 1978
L'enfer à Achrafieh
A 17h 40 un premier signal a été donné aussi bien à Ain el Remmaneh qu'à Achrafieh, deux obus tombant au même moment, sans raison apparente dans ces deux quartiers. Plus avant dans la soirée, il y a eu une explosion généralisée touchant Achrafieh et le Vieux Beyrouth mais aussi les « fronts » traditionnels. A part les tirs d'armes automatiques, les rafales de mitrailleuses lourdes de toutes sortes tentaient de contrer ou de gêner les tirs de fusée et de mortiers de gros calibres. Cette première flambée a duré une heure. La cadence des tirs s'est ralentie ensuite mais l'inévitable crescendo devrait être enregistré à partir de 22 heures. Il s'est produit alors une série d'incendies en divers points de la capitale.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 7 Août 1978

10 Septembre 1978
Affaire Sadr : Les chiites en appellent au « front de la fermeté »
Plus de 20 jours s'étant écoulés depuis la disparition, dans des circonstances obscures, du président du Conseil Supérieur Chiite, l'Imam Moussa Sadr, les cercles religieux officiels et populaires chiites, de plus en plus inquiets, ont décidé d'en appeler au « front de la fermeté » qui tient ses assises depuis hier à Damas. De son côté, le mouvement Amal mis sur pied par l'Imam Sadr au début de la guerre de deux ans au Liban, a décidé d'organiser ce que l'un de ses porte-paroles a appelé une « marche pacifique » pour faire pression sur le « sommet de la fermeté ». Le mouvement Amal a d'ailleurs diffusé hier un communiqué invitant : « les citoyens qui ont fait le serment de ne pas retourner à leurs maisons aussi longtemps que l'Imam Sadr n'aura pas été retrouvé » a « lancer de toutes leurs forces un cri de douleur à la frontière syrienne arabe le jour de la fermeté, avec l'espoir que ce sommet adoptera une prise de positions décisive susceptible d'assurer le retour de l'Imam Sadr ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 21 Septembre 1978

28 Septembre 1978
Jeudi Noir : Des dizaines de tués et blessés, 16 bâtiments détruits, 80 incendies , 142 logements dévastés en 48 heures.
Des bombardements d'une intensité inégale depuis juillet dernier ont fait hier neuf tués et une cinquantaine de blessés parmi la population civile de Beyrout- Est et de sa banlieue, de même qu'à l'Ouest. Quelques 5 000 obus se sont abattus sur les quartiers Est essentiellement en 48 heures. Les destructions enregistrées sont en conséquence, bien plus significatives : 142 appartements dévastés, 80 incendies et 16 immeubles, anciens certes, écroulés sous les bombes, rapportent les premières statistiques établies par les partis de droite.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 29 septembre 1978

31 Septembre 1978
Après le cauchemar, un cessez-le-feu précaire : Les bombardements se sont entendus au littoral et à la montagne
Des milliers d'obus et de missiles tirés à un rythme d'enfer sur Beyrouth-Est et sa banlieue ainsi que sur diverses localités du littoral et de la montagne ; 270 tués et blessés, pour la plupart des civils selon l'odieuse tradition établie ; des centaines d'appartements. Assez paradoxalement , cette impressionnante escalade sur le terrain est intervenue 48 heures après la proposition du président Carter de convoquer une conférence internationale en vue de rétablir la paix au Liban, proposition rejetée avec éclat par la Syrie et qui est considérée avec méfiance par les autorités libanaises elles-mêmes.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 1er Octobre 1978

14 Janvier 1979
Trois sujets d'inquiétude : La sécurité, le Qui-vive au Liban Sud et la relève de la FINUL
Au lendemain de la brutale éruption de violence de samedi, qui a fait 16 morts et 75 blessés graves environ, le retour au calme s'est consolidé hier sur les principaux points chauds de Beyrouth et de sa banlieue, encore que des tirs ont été signalés en soirée, notamment dans le centre-ville. Un calme relatif revient donc, mais les Libanais, qui vivent sur un volcan, ont au moins trois raisons d'être inquiets pour les jours ou les semaines à venir.
- Les affrontements entre soldats syriens de la Force de frappe arabe et combattants du « Front Libanais » au moment-même où le premier ministre M. Selim Hoss évoquait à Damas « les moyens de renforcer la sécurité au Liban », ont montré que l'incompréhension était toujours totale entre les protagonistes.
- Le moindre incident peut ainsi dégénérer et alourdir le terrible bilan de quatre années d'affrontements dont les conséquences politiques n'apparaissent pas toujours clairement.
- Les « forces communes » palestino- progressistes sont en état d'alerte aussi bien dans le Sud du pays que dans la périphérie sud de la capitale.
- Dernier motif d'inquiétude : la fin du second mandat de la FINUL (Force intérimaire des Nations Unies pour le Liban) dont l'efficacité pour des raisons radicalement opposées, est contestée par la plupart des parties en présence.
La relève risque ainsi d'être délicate. D'autant que la France, qui tient à ce que l'instance internationale ne soit pas discréditée, n'envisage d'accepter une prorogation étalée sur 6 mois qu'à la condition qu'un plan circonstancie, permettant d'espérer l'application effective des résolutions 425 et 426 du Conseil du Sécurité, soit établi.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 15 Janvier 1979

16 Janvier 1979
Les pirates de l'air accablent la Lybie « Sadr est détenu par Kadhafi »
L'affaire de la disparition de l'Imam Sadr a connu un spectaculaire rebondissement hier lorsque sept jeunes militants libanais ont détourné le Boeing 720 de la MEA qui assure la liaison régulière avec Amman, et cela afin, ont-ils affirmé, d'attirer l'attention mondiale sur la séquestration du leader chiite. En effet, les auteurs du détournement soutiennent que l'Imam Sadr, disparu avec ses deux compagnons le 31 Août dernier, au cours d'un voyage officiel en Lybie, est détenu sur l'ordre du président Kadhafi, qualifie « d'Agents des américains ». Ces accusations ont été formulées par l'un des pirates de l'air au cours d'une conférence de presse à l'AIB, dans laquelle il a également rappelé la farouche opposition de l'imam au projet d'implantation des Palestiniens au Liban-Sud. C'est à la condition de s'adresser, préalablement aux journalistes que les « Sadristes » comme ils se présentent eux-mêmes, ont accepté de libérer leurs 78 otages, à 1h 15 ce matin, et de se livrer à la justice libanaise. Ainsi prenait fin le drame vécu par les occupants du Beyrouth- Amman.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 Janvier 1979

14 Février 1979
Feu d'enfer sur la banlieue Sud
Pour la troisième fois en moins de quinze jours, le canon a tonné hier dans la banlieue sud de la capitale. Quatre heures durant, l'après-midi, un déluge de fer et de feu s'est abattu sur les zones présidentielles de Chiah, Ain el Remmaneh, Badaro, le Musée et Sin el Fil. L'affolement qui s'est emparé de la population, traumatisée par les rumeurs alarmistes et par le souvenir des journées noires de juillet et d'octobre derniers, a été d'autant plus vif que les obus de 82, 120 et 160 mm qui s'abattaient sur les secteurs visés, provenaient aussi des multiples points fixes- technique relativement nouvelle- que des chars stationnés à Horch Tabet. Au moment du cessez-le-feu reporté à trois reprises et entré en vigueur en début de soirée, le bilan des victimes s'établissait à 3 morts et 7 blessés, parmi lesquels des enfants.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » 15 Février 1979

23 Avril 1979
Situation explosive dans tout le pays, week-end sanglant au Nord et a Beyrouth
Sanglant week-end qui se solde par plus de 15 tués et une demi douzaine de blessés au Liban. A Jbeil, un nouvel épisode de la vendetta entre Zghortiotes et Kataëb fait, au village de Shmout, 11 tués et un blessé ; trois personnes sont prises en otages. Cet horrible massacre est suivi dans la journée d'hier par une tuerie à Maameltein : les occupants d'une voiture ouvrent successivement le feu sur les passagers de trois autres véhicules. Bilan : 4 tués et 4 blessés. Opération du même style, quelques heures plus tard, à Karm El Zaitoun, qui s'est soldée par 2 tués. Sur les axes traditionnellement chauds de la banlieue sud et des ruines du centre commercial de Beyrouth, les fronts tenus par les « forces libanaises » et les soldats syriens de la FFA se sont embrasés à l'aube de dimanche. Il y a eu 4 blessés. A l'autre bout du pays, au Sud, où les retombées de l'affaire Saad Haddad restent encore imprévisibles, la FINUL a été mise en état d'alerte maximum à la suite d'un ultimatum adressé par les milices aux habitants d'Ibl el Saki. En état d'alerte maximum se trouvent également les camps palestiniens au Liban qui redoutent une attaque israélienne.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 24 Avril 1979

24 Mai 1979
Nouvelle escalade dans la guerre israélo-palestinienne au Liban
La guerre israélo-palestinienne au Liban prend de plus en plus d'extension, apportant chaque jour à son cortège de nouvelles victimes et de destructions. Hier encore, plusieurs régions du Sud, dont certaines en zone onusienne, ont été soumises à partir de l'aube à des tirs d'artillerie d'une rare violence de la part des forces israéliennes et des milices de Saad Haddad, rapportent les correspondants de presse en poste dans la région. Selon ces correspondants, l'artillerie israélienne a pilonné les régions de Nabatieh, quartier général des forces palestino- progressistes au Liban-Sud. Selon les premières indications les bombardements, qui ont atteint parfois la cadence de 20 obus à la minute, ont surpris la population dans son sommeil, faisant de nombreuses victimes.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 Mai 1979

4 juin 1979
Gemayel échappe de justesse à un attentat à la bombe qui fait un mort et plusieurs blessés
Emotion considérable, hier au Liban et même à l'étranger. M. Pierre Gemayel, chef suprême des Kataëb, a échappé par miracle en fin d'après-midi, à un attentat radiocommandé aux explosifs perpétré à Nahr el-Kaleb qui , s'il avait réussi, aurait sans doute eu des conséquences incalculables sur le plan de l'évolution de la crise libanaise. M. Gemayel a été légèrement blessé à la tête, au visage par l'explosion, qui aura fait une victime innocente, Georges Farès, ainsi qu'une dizaine d'autres blessés. Aussitôt connue, la nouvelle de l'attentat, de nombreuses personnalités politiques, à leur tête le chef de l'Etat, sont entrées en contact avec le leader des Kataëb pour stigmatiser l'agression qui a failli coûter la vie au chef de Kataëb.
Le film de l'attentat :
Sur les circonstances de l'odieux attentat, l'on a recueilli les éléments suivants :
Il est 17 h 20. Le leader des Kataeb, au volant d'une « Buick » blanche se dirige vers le couvent du Saint-Sauveur où il dit avoir une réunion avec le président Camille Chamoun.150 mètres environ après le barrage de l'armée Nahr el Kalb, une « Renault 16 TX » de couleur verte, est stationnée à la droite de l'autoroute. A l'instant précis où la « Buick » blanche arrive à sa hauteur, le véhicule piégé explose. La charge est vraisemblance mise à feu par signal radio.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 5 Juin 1979

22 Juillet 1979
L'aviation israélienne bombarde Damour, Naameh, Sarafand et Adloun
Marquant une nouvelle escalade dans la guerre d'extermination que Tel-Aviv a déclenchée contre les Palestiniens, l'aviation israélienne a bombardé hier 5 localités en territoire libanais, Damour, Naameh, Sarafand, Adloun et Khaizaran, s'étendant sur une longueur de près de 35 kilomètres sur la route côtière du Sud. Avec une inconscience criminelle, les raids aériens ont été perpétrés un dimanche, à la tombée de la nuit, à l'heure où des milliers de familles innocentes et paisibles empruntent la route de Saida pour regagner Beyrouth.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 23 Juillet 1979

24 Septembre 1979
Initiative US pour une trêve durable au Liban
Les Etats-Unis ont lancé une nouvelle initiative diplomatique pour mettre en place une trêve durable au Liban-Sud qui serait une extension du fragile cessez-le-feu en place. A Beyrouth, les observateurs relèvent que l'initiative US intervient à l'heure où le Liban, la Syrie et l'OLP semblent déterminés à coordonner leur action en prévision d'une conférence arabe au sommet et où la résistance palestinienne réaffirme son accord sur un déploiement de l'armée libanaise. Pour en revenir aux Nations Unies, les mêmes milieux officiels américains se sont montrés consternés en apprenant hier que quatre appareils avaient été abattus au Sud de Beyrouth. Dans son discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le secrétaire d'Etat a déclaré qu'il était « critiqué de préserver l'intégrité du Liban » notant qu'un cessez-le- feu était maintenant en place.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 Septembre 1979

8 octobre 1979
Rafles et contre-rafles au Liban-Nord : plus de 250 otages
Rarement le Nord aura été aussi près de l'explosion généralisée : à l'issue de deux semaines d'une tension alimentée par de sanglants incidents. Hier donc à 5 heures et demi, des éléments armés Kataëb, venant du Jurd de Batroun, ont établi un barrage volant sur les hauteurs de Dahr el Kadib, sur la route menant des Cèdres à Ainata, arrêtant une quarantaine de personnes. Par mesure de représailles, des dizaines de personnes étaient enlevées alors par les Marada sur le littoral entre Beyrouth et Tripoli, ainsi que sur certaines routes de la plaine de Koura et de la montagne. Sitôt la nouvelle connue, les officiers de liaison libanaise ainsi que le ministre de la Défense ont entrepris des contacts d'urgence avec les Kataëb et les Marada pour obtenir la libération de tous les otages.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 9 Octobre 1979

30 Janvier 1980
La tension à son paroxysme à Ehmej : 4 morts, 10 blessés
En dépit des efforts déployés à plus d'un niveau en vue de rétablir le calme dans les villages du Caza de Jbeil, qui sont le théâtre depuis une semaine de violents affrontements entre Kataëb et PNL, la situation s'est encore dégradée hier dans la région se traduisant sur le terrain par de nouveaux accrochages meurtriers entre les fractions rivales. Pour ce qui est des victimes, certaines sources avancent le chiffre de 4 morts et 10 blessés pour la seule journée d'hier, alors que d'autres parlent de 12 tués. C'est à 9h du matin que les combats ont repris dans le périmètre Ehmej-Annaya. Mais la violence des tirs et les effectifs lancés dans la bataille ont très vite fait comprendre à la population d'Ehmej que les Kataëb étaient en train de prendre d'assaut l'endroit où s'était retranché le groupe du PNL, dirigé par Nazih Geagea. Les échanges de tirs se sont poursuivis avec une extrême violence plusieurs heures durant. Sur le nombre de victimes les versions sont contradictoires. Certaines ont annoncé le chiffre de 4 morts et 10 blessés, d'autres ont parlé de 12 tués. Quant aux dégâts matériels ils sont considérables. L'hotel d'Annaya et plusieurs maisons avoisinantes ont été sévèrement endommagés par les obus tirés au cours de la bataille.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 31 Janvier 1980

23 Février 1980
Attentat au quartier Sursock : 8 morts et 20 blessés : Maya Bechir Gemayel a été inhumée.
Une fois de plus, la démence criminelle se déchaîne au Liban. L'odieux , l'inqualifiable attentat du quartier Sursock plonge de nouveau le pays dans une atmosphère de cauchemar, relance l'engrenage d'une violence aveugle qui s'acharne sur les enfants , les femmes, les vieillards , les civils, ceux qui incarnent l'innocence. Le massacre perpétré dans la journée d'hier a fait 8 morts, dont la fille de M. Béchir Gemayel, Maya, âgée de 20 mois seulement, et 20 blessés. Selon les témoins oculaires, l'explosion a été si violente que des débris ont été retrouvés à cinq cent mètres à la ronde. Des flammes hautes de plusieurs mètres et une épaisse fumée noire ont recouvert le périmètre dans lequel s'est produite l'explosion. Les gens couraient de tous les côtés. Le premier moment de stupeur passé, le milicien de la caserne du service Kataëb de Sécurité, se trouvant en bas de la descente Accaoui, ont commencé à affluer sur le lieu de l'attentat. Les conséquences politiques :
Pour certains observateurs, il ne fait pas de doute que c'est M. Béchir Gemayel lui-même qui était visé. Les auteurs de l'attentat croyaient que le chef du commandement unifié des « forces libanaises » se trouvait à bord de la Mercedes, qu'il a l'habitude de piloter lui-même. M. Gemayel, souffrant, se trouvait cependant à son domicile, non loin du lieu de l'attentat. Immédiatement alerté M. Béchir a donné les instructions nécessaires pour le déroulement de l'enquête. Cet attentat survient alors que la situation était très tendue depuis le début du mois de février. La situation s'était encore aggravée après l'enlèvement sur la route de Baabda du député Kateb Edmond Rizk.
Les victimes :
L'explosion s'est produite à 11h 05 du matin. La voiture piégée et dont les charges explosives qu'elle contenait ont été actionnées par télécommande au moyen d'un dispositif électronique avait été garée au pied du mur d'enceinte de l'Hôtel Bustros. Le dispositif de mise à feu a été actionné au moment du passage de la Mercedes 450 de M. Béchir Gemayel à bord de laquelle se trouvaient le chauffeur, Elias Lahoud deux gardes du corps Nehme Ghanem et Tony Wakim ainsi que la fille du chef du commandement des « Forces libanaises » Maya.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 24 Février 1980

17 Mai 1980
Guerre à outrance au Sud
Le Sud est plongé de nouveau dans les affres de la guerre israélo-palestinienne. La population est jetée une fois de plus sur les chemins de l'exode. Après avoir été dirigés contre Nabatiyeh et Tyr, les bombardements se sont étendus à Saida. La journée d'hier s'est soldée par 4 morts et 15 blessés. En soirée vers 21h, l'effervescence a atteint Beyrouth. Des vedettes israéliennes ayant été aperçues au large de Ramlet el Bayda et d'Ouzai, les batteries côtières de la Force de frappe arabe et des organisations palestiniennes ont déclenché un puissant tir de barrage. A la même heure, Tyr et le quartier de Rmeilé à Saïda subissaient de nouveau un très violent bombardement.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 Mai 1980

3 Juillet 1980
Guerre de cimes entre « Marada » et Kataeb
Du Nord au Sud, en passant par la Bekaa, le Metn Sud et Saida, une vague de violence, engendrée par diverses contradictions politiques, a déferlé sur le pays, soumis en outre aux incessants coups de boutoir israéliens. La flambée la plus destructrice aura été celle qui a embrasé les « Jurds » limitrophes de Batroun et du Koura où de violents duels d'artillerie ont opposé durant toute la journée les villages contrôlés par les Kataëb-PNL d'une part, « Amal »- palestiniens d'autre part se traduisaient par des troubles à Wadi Chahrour et à Saida tandis qu'à Bednayel dans la Bekaa des domiciles de militaires loyalistes étaient attaqués par des sympathisants de l'Armée du Liban Arabe. Pour couronner le tout, la querelle irako iranienne suscitait des attentats réciproques à Beyrouth-Ouest.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 4 Juillet1980

8 Juillet 1980
Les permanences PNL occupées par les Kataëb : 50 tués, 60 blessés
Cette guerre de Troie qui ne devait pas avoir lieu, à en croire les dirigeants du « front libanais » la veille, a fait hier au Kesrouan, au Metn, le caza de Jbeil, sur le littoral et dans Beyrouth- Est 65 à 80 tués selon des sources PNL, 45 tués selon des sources proches de la Croix Rouge Internationale, 22 selon les FSI et 17 selon les Kataeb. En fait, d'après des recoupements, il y aurait 50 tués et plus de 60 blessés. Les écarts dans les estimations, qui s'expliquent par les difficultés de communication provoquées par les troubles, ne minimisent en aucune façon l'horreur d'un lundi noir qualifié par M. Camille Chamoun de « journée effroyable » et qui a abouti en fait à l'occupation par les Kataeb de la plupart des permanences PNL. Le lourd bilan des pertes, le nombre des blessés ainsi que la reprise des tirs le soir à Beyrouth-Ouest entre « Mourabitoun » et « socialistes arabes » traduisent la gravité d'une situation qui pousse à se demander par quelle aberration, en lançant le prétendu processus de l'entente, le Pouvoir a pu songer à donner le pas au politique sur la sécurité.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 8 Juillet 1980

16 Juillet 1980
Entre la relance politique et l'engrenage de la violence, la couse est engagée
Dans une tentative désespérée de « faire bouger les choses » sur le plan politique et de prévenir, ainsi une nouvelle conflagration générale dont les signes se multiplient dangereusement, le président Sarkis a accepté hier la démission du gouvernement présentée il y a 5 semaines déjà par M. Hoss, qui laissait au chef de l'Etat l'entière latitude de n'y donner suite qu'au moment qu'il jugerait propice. En fait de « moment propice », on pouvait, certes, rêver mieux ; mais c'est précisément l'extrême gravité de la situation qui semble avoir forcé le choix du président de la république, quitte à remettre sur le tapis le problème d'une entente qui n'a jamais paru plus hypothétique ; graves incertitudes à l'Est, au lendemain du coup de force phalangiste contre les milices du Parti national- libéral ; réactions de plus en plus nerveuses à l'Ouest, où l'on voit dans ces événements les symptômes de la partition et donc d'une phase nouvelle de la guerre du Liban. La tension est encore montée d'un cran hier avec l'annonce faite par le chef de l'OLP d'une mobilisation générale des Palestiniens dont le premier effet aura apparemment été de renvoyer aux calendes grecques la promesse d'une fermeture immédiate des bureaux palestiniens à Beyrouth-Ouest.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 Juillet 1980

7 Août 1980
Encore une voiture piégée à Achrafieh : Un mort et une trentaine de blessés
Une personne a été tuée et une trentaine d'autres blessés, la plupart superficiellement, hier à 13h 35, par l'explosion d'une voiture piégée place Sassine, en plein coeur d'Achrafieh. Etant donné le grouillement du quartier à cette heure-ci, il est miraculeux que cet odieux attentat, qui a provoqué par ailleurs de graves dégâts matériels, n'ait pas fait plus de victimes. La personne mortellement atteinte est un adolescent de 16 ans, Habib Youssef. La voiture piégée de marque américaine, contenait une trentaine de kilos de TNT selon l'expert militaire. Cet attentat est le deuxième du genre en l'espace de 8 jours à Achrafieh. Il a été revendiqué par une mystérieuse organisation des « révolutionnaires libres des Marada ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 8 Août 1980

26 Septembre 1980
2 morts et 22 blessés dans l'odieux attentat de Dora
Encore une fois, des civils innocents ont été victimes, hier, du cycle infernal de la violence aveugle et criminelle. Une charge de 10 kilogrammes de TNT, mêlés à des produits inflammables, a explosé, en début d'après-midi, dans un autobus de transport en commun appartenant aux « forces libanaises ». Bilan : 2 morts et 22 blessés. Commentant l'attentat, M. Béchir Gemayel, commandant en chef des « forces libanaises » a déclaré : « cet acte fait partie de la série de crimes qui visent à détourner l'attention des évènements qui se déroulent dans les régions occupées et soumises à la terreur des étrangers, aux abus et aux atrocités. Le palestinien réfugié doit savoir qu'il sera tenu pour responsable de la vie de chaque Libanais qui meurt du fait de ces crimes et il devra un jour rendre compte de tout ce qui a été perpétré contre les Libanais pacifiques ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 27 Septembre 1980

10 Novembre 1980
Double attentat à Achrafieh : 10 morts et 70 blessés
Le double attentat terroriste perpétré hier à Achrafieh n'a pu être conçu et exécuté que par des êtres déments, mus par un instinct meurtrier inhumain. Une fois de plus, la folie criminelle s'abat sur le pays, s'acharnant non pas contre une fraction politique déterminée, mais contre la population paisible et innocente, contre les femmes, les enfants, les vieillards, contre l'homme de la rue anonyme et sans défense. La première explosion s'est produite rue Achrafieh vers midi. Les explosifs étaient déposés dans une Mercedez garée à droite de la route. L'attentat a été minuté pour faire un maximum de victimes. Vingt minutes plus tard la seconde voiture piégée sautait. De nombreuses personnes se sont précipitées dans les rues après la première explosion de sorte que le second attentat avait été prévu, comme le premier pour faire le maximum de victimes. Cet odieux objectif a d'ailleurs été atteint, puisqu'il y a eu plus de morts dans le second attentat. En tout, 140 kilo de TNT et des produits inflammables ont été utilisés. Ces attentats rappellent ceux qui s'étaient produits en été et qui avaient fait 10 morts et 50 blessés. Les deux explosions, à 20 minutes d'intervalle, ont fait 10 morts et 70 blessés. Cet acte vient s'inscrire dans un cycle de violence dont l'objectif n'est plus un secret pour personne : c'est le Liban dans sa structure, dans sa substance même, qu'on cherche à détruire.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 11 novembre 1980

8 Janvier1 1981
La FFA se retire de Zahlé
Alors que la seconde quinzaine du mois de décembre 1980 avait été marquée par de violents affrontements à Zahlé, entre les « Forces libanaises » et les soldats syriens de la Force de frappe arabe, l'année 1981 s'annonce dans la capitale de la Bekaa, sous le signe de la stabilisation. La Force de frappe de Zahlé s'est retirée hier de Zahlé en fin de matinée. Le départ des soldats est intervenu à la suite des contacts intensifs des derniers jours entre les dirigeants libanais et certains responsables du gouvernement syrien. Mais l'opération – retrait ne s'est pas déroulée sans qu'un nouvel incident grave ne vienne raviver les passions: un lâche attentat à la bombe a été perpétré dans la localité proche de Jdita faisant un tué et trois blessés.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 9 Janvier 1981

24 Février 1981
Déluge de feu sur Achrafieh
Le pli infernal est pris : comme aux pires heures de la guerre, les obus de différents calibres pleuvent la nuit sur les quartiers résidentiels de l'Est semant la destruction, les incendies et la terreur. Comme aux pires heures de la guerre, la population se demande pourquoi ces bombardements aveugles et surtout quand ou comment ils vont s'arrêter. Jusqu'à quand continueront-ils à traiter la violence, qui a fait 1 400 morts l'an dernier au Liban, comme une simple calamité naturelle sur laquelle il suffit de se lamenter pour apitoyer le monde et en soutirer une problématique aide humanitaire. La rédaction de l'Orient le Jour a reçu dans la soirée de très nombreux appels téléphoniques d'habitants des quartiers est qui témoignaient de l'intensité des bombardements. En raison de l'heure tardive il a été impossible d'établir un bilan mais plusieurs maisons ont été atteintes par des roquettes.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 Février 1981

5 Mars 1981
Rien ne va plus
Deux assassinats politiques, une nouvelle tentative d'attentat contre l'ambassadeur d'Irak au Liban, une voiture piégée qui explose près de l'Université Arabe, faisant sept blessés, deux blessés dans les quartiers limitrophes de Sodéco et le trafic à nouveau interrompu sur cette artère, des escarmouches entre l'Armée libanaise et des éléments du Fateh, tel est le bilan, non exhaustif, de la journée d'hier sur le plan de la sécurité, ou plutôt de l'insécurité. La situation dans la capitale a rarement atteint un tel degré d'anarchie. Jamais on n'avait eu une aussi nette impression de l'impuissance de l'Etat et des services de sécurité officiels.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 6 Mars 1981

22 Avril 1981
Plus de 140 tués et blessés, hier à Beyrouth et dans la Bekaa : Le Liban au bord du gouffre
Le Liban sombre dans le chaos et les divers centres de décision du pays paraissent dans l'incapacité d'arrêter le terrible engrenage de la guerre. Les hostilités se poursuivent, tous les jours plus violents, et le théâtre des affrontements ne cesse de s'étendre. La journée d'hier a fait 41 morts et plus de 100 blessés à Zahlé et à Beyrouth. Avec l'aéroport international de Beyrouth paralysé par les bombardements, le port qui ne travaille qu'à 20 % de sa capacité, estimation officielle mais qui, manifestement, est optimiste , la capitale libanaise est presque coupée du monde. De surcroît, le pilonnage des quartiers résidentiels s'est poursuivi hier à Beyrouth et à Zahlé, tandis qu'au Sud les canons à longue portée continuaient de tonner et qu'à Beyrouth-Ouest des affrontements armés entre organisations politiques rivales achevaient de donner l'impression qu'aucun frein ne pouvait plus désormais empêcher l'anarchie de croître.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 23 Avril 1981

17 Mai 1981
Guerre démentielle à Beyrouth : 25 tués et 118 blessés
La nuit du 16 au 17 Mai a été marquée d'une pierre noire pour tous les Beyrouthins. Jamais la canonnade depuis 1975, n'avait atteint un tel degré de violence, un rythme aussi infernal. Les mots ne suffisent plus pour décrire l'horreur de la guerre, l'épouvante que suscite le duel d'artillerie interminable, l'accablement des civils terrés dans les abris souterrains, l'ampleur des destructions. Pendant neuf heures, le canon n'a cessé de tonner de part et d'autre de la ligne de démarcation, s'étendant sur 10 kilomètres. La succession ininterrompue d'explosions, la pluie d'obus et de roquettes qui s'est abattue sur les ruines du centre commercial et les quartiers résidentiels de la capitale et de sa banlieue ont plongé la population dans une atmosphère d'apocalypse, semant la mort et la destruction, allumant des dizaines d'incendies, achevant de faire de Beyrouth une cité lunaire. Toutes les trois secondes, à chaque coup de canon, un éclair illuminait le ciel, une déflagration secouait les immeubles, un sinistre sifflement déchirait l'air, puis un obus s'abattait quelque part dans la ville et explosait en milliers d'éclats meurtriers. Pendant des heures et des heures, le pilonnage s'est ainsi poursuivi. La guerre d'hier a été tragique. Bilan : 25 tués et 118 blessés.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 Mai 1981

17 Juillet 1981
L'aviation israélienne s'acharne sur les quartiers populeux de Beyrouth-Ouest
Au huitième jour de la guerre que livre Israël aux Palestiniens, ce fut hier l'apocalypse. Après l'isolement total du quart du pays par suite de la destruction des ponts, au nombre de neuf, qui permettent de se rendre au Liban-Sud, Tel-Aviv a entamé en effet une nouvelle phase- le massacre des populations civiles libanaises sous le couvert de la « guerre totale contre les Fedayins- dans sa lutte barbare contre les organisations palestiniennes. En même temps qu'il continuait son oeuvre de destruction et de mort dans le Sud, Israël a bombardé en plein Beyrouth les quartiers généraux du « Fateh » du « front démocratique pour la libération de la Palestine » et du « front populaire pour la libération de la Palestine » faisant du même coup de très nombreuses victimes civiles surtout libanaises et causant des dégâts très substantiels. C'est la première fois qu'Israël frappe au coeur d'un quartier résidentiel de Beyrouth. La première fois également depuis la guerre de 1967 qu'une capitale arabe est bombardée par des avions frappés de l'étoile de David. La première fois enfin depuis la seconde guerre mondiale que Beyrouth essuie un bombardement aérien en règle. Il y a, selon un premier bilan très incomplet, 141 tués et 730 blessés dont cent morts et 621 blessés à Beyrouth seulement.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 Juillet 1981

4 Septembre 1981
Louis Delamare lâchement abattu à 100 m de la résidence des pins : Paris invite Beyrouth à démasquer rapidement les coupables
Les spéculations les plus diverses courent sur l'identité des assassins de l'ambassadeur de France, qui a été abattu a bord de son automobile à l'entrée de l'avenue Fouad 1er, à une centaine de mètres de la Résistance des Pins, par des inconnus, qui ayant tenté en vain de le kidnapper, n'ont pas hésité à recourir au meurtre avant de s'enfuir impunément. C'est à 13 h 55 qu'a eu lieu l'attentat, alors que l'ambassadeur, en poste au Liban depuis 79, regagnait sa résidence située près de la ligne de démarcation, M. Delamare se trouvait seul à bord de sa voiture, accompagné de son chauffeur, Houssam Eddine Zarzour. Atteint de dix balles tirées par des éléments armés dont l'identité n'a pas été connue, l'ambassadeur, dans un état comateux a été aussitôt acheminé vers la salle d'opération de l'hôpital Berbir, situé à proximité de la Résidence des Pins. En raison de la gravité de ses blessures, il devait succomber quelques heures plus tard malgré les efforts des chirurgiens. Il convient de signaler que l'attentat dont M. Delamare a été la victime survient 5 jours après la visite officielle dans la capitale libanaise du ministre français des relations extérieures. L'ambassadeur avait pris part à tous les entretiens entre le ministre et les dirigeants libanais.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 5 septembre 1981

23 Février 1982
Double attentat à Raouché : 4 tués et 54 blessés : La déstabilisation par la terreur
L'attentat à la voiture piégée de Raouché a fait 4 tués et 54 blessés et d'énormes dégâts matériels. L'attentat, le premier de cette ampleur en cette nouvelle année, s'inscrit dans une longue série d'actes terroristes, certains plus sanglants que d'autres. La première voiture piégée, une « Peugeot » était garée à proximité de la station d'essence « Mobil Oil », faisant face au café restaurant « Merryland » de Raouché. Bourrée d'une cinquantaine de kilos de dynamite reliés à un système d'horlogerie, selon l'expert en explosif, elle a explosé vers 13h. Un incendie s'est immédiatement déclaré dans la station d'essence où plusieurs personnes ont été atteintes de brûlure graves. 7 voitures garées à proximité de la station ont été incendiées. Moins de 5 minutes après la première explosion, et alors que l'effet de surprise et de stupeur de la première conflagration n'était pas encore dissipé, une seconde voiture piégée, de marque « Peugeot » également, garée en face de la station d'essence « Shell », à 300 mètres environ de la première, sautait à son tour. La charge explosive était constituée par une quarantaine de kilos d'exogène.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 24 février 1982

6 Mars 1982
Ambassades : les terroristes frappent encore
La guerre à coups de voitures piégées et d'explosifs contre les ambassades étrangères à Beyrouth se poursuivent. L'attentat commis hier à Ramlet el Bayda, le deuxième en 48 heures après celui perpétré le lundi contre les services culturels français, s'est produit a 9h 15. Les explosifs étaient placés dans une « Peugeot 504 ». Dans une panique aggravée par la fumée des incendies, des familles entières ont quitté en courant les immeubles touchés par les éclats, tandis que les secours commençaient à être organisés et que les soldats de la FFA bouclaient le secteur.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 Mars 1982

14 Avril 1982
C'est la guerre totale au Sud
C'est la guerre au Liban-Sud dans les 15 villages et 3 cazas, à Beyrouth et dans sa banlieue. C'est la guerre partout où les militants du mouvement chiite « Amal » et les forces palestino-progressistes sont en contact. Il faut bien reconnaître que c'est désormais la guerre totale entre les chiites et les palestino-progressistes dont les intérêts contradictoires se sont traduits au cours des deux dernières années par des affrontements armés de plus en plus graves. Les combats se sont donc poursuivis hier pour la deuxième journée consécutive au Liban-Sud faisant 15 tués au moins ainsi que de nombreux blessés et des dégâts matériels considérables et ils se sont étendus au coeur de la capitale et à la banlieue Sud. Les accrochages les plus meurtriers se sont déroulés dans les quartiers Chyah, Ghobeire, Borj Brajneh. Plusieurs obus sont tombés dans le quartier de Bir Abed, le mouvement « Amal » signalait que des obus avaient été tirés à partir de certains camps palestiniens. Au Sud, les combats avaient commencé à la suite de l'assassinat du responsable militaire adjoint du mouvement Amal pour le Liban-Sud M. Mroué et de son camarade.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 15 Avril 1982

21 Avril 1982
Les six raids aériens ont fait plus de 80 tués et blessés
En six raids successifs, en l'espace de 90 minutes, une douzaine de F15 et F16 israéliens se sont relayés hier après-midi à partir de 14 h pour bombarder les collines surplombant le littoral et certaines plages de la région de Khaldé, visant sans doute des centres d'entraînement ou des camps palestiniens. Les dirigeants libanais ont noté avec amertume que l'attaque israélienne s'est produite malgré les assurances que Washington avait prodiguées et selon lesquelles l'Etat hébreu s'abstiendrait pour le moment d'agresser le Liban. Les raids ont eu lieu à 4 jours de la date fixée pour le retrait définitif d'Israël du dernier tiers du Sinaï encore occupé. Ce timing pourrait s'expliquer selon des observateurs, par la volonté de Tel-Aviv de tester les intentions du président Hosni Moubarak. Les responsables s'emploient en tout cas à éviter une relance du cycle des attaques israéliennes et des ripostes palestiniennes.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 22 Avril 1982

26 Mai 1982
La visite éclair du premier ministre français : démonstration de fidélité et de « force tranquille
« Force tranquille », c'est dans la foulée du célèbre slogan électoral de la France socialiste que s'inscrit la spectaculaire démarche du premier ministre français M. Pierre Mauroy qui, 48 heures après l'effroyable attentat à la voiture piégée contre l'ambassade de son pays à Beyrouth, a effectué hier une visite surprise de quelques heures au Liban. M. Mauroy, dont l'initiative a fait sensation- c'est la première fois , en effet, qu'un chef de gouvernement français vient au Liban- s'est entretenu, à Baabda avec le président Sarkis avant de prendre part à une émouvante cérémonie à la mémoire des victimes françaises et libanaises. M. Mauroy a souligné la détermination de la France à ne pas céder au chantage de la violence aveugle et à perpétuer coûte que coûte sa présence au Liban.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 27 Mai 1982

11 Juin 1982
Pilonnage ininterrompu de Beyrouth et de sa banlieue
L'armée israélienne a poursuivi hier, le matraquage par air, mer et terre de Beyrouth-Ouest et de sa banlieue dans le cadre d'une opération que rien ni personne ne saurait justifier et qui a pris l'allure d'un véritable génocide. Israël a ainsi accentue sa pression sur la Capitale et sa banlieue. L'artillerie, l'aviation et la marine n'ont pratiquement pas cessé de pilonner Beyrouth et ses faubourgs sud. Ce bombardement a touché pour la seconde journée consécutive de nombreux quartiers résidentiels de la Capitale, infligeant d'énormes pertes dans les rangs de la population civile. Plusieurs régions de Beyrouth-Ouest ont commencé à être violemment pilonnées par l'artillerie israélienne, alors que les bombardements s'étaient poursuivis par intermittence durant la nuit. Les raids israéliens ont visé également la banlieue Sud de Beyrouth.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 13 Juin 1982

23 Août 1982
Le scrutin s'est déroulé sans un climat d'épreuve de force. Le pari de Béchir Gemayel nouveau président de la République : Rétablir l'unité du Liban.
Le président de la République élu, M. Béchir Gemayel, parviendra-t-il rapidement à l'essentiel : rétablir l'unité du Liban. Telle est la question qui se pose à l'issue du scrutin d'hier. L'élection du chef des « forces libanaises » a été acquise après un suspense extraordinaire, dans une atmosphère d'épreuve de force et alors que le pays est meurtri et déchiré par huit années d'occupation et de guerre M. Gemayel a été élu au second tour par 57 voix et 5 bulletins blancs. Sur les 62 députés présents, il n'y avait que 5 sunnites et 2 druzes. En revanche, on comptait 27 maronites, 6 grecs orthodoxes, 5 arméniens orthodoxes, 5 grecs catholiques et 12 chiites. Dans sa première déclaration après son élection, M. Gemayel avait dit : « nous espérons être en mesure de dire après aujourd'hui que la guerre est finie et qu'une ère de paix et de confiance s'ouvre. Nous espérons que les résultats de l'élection d'aujourd'hui marqueront le début d'une ère de bien-être et d'union, de rétablissement de la souveraineté du Liban et de confort pour nous tous les Libanais ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 24 Août 1982

14 Septembre 1982
Béchir Gemayel tué
Le Liban assassiné : hier, à 16h 10, l'immonde terrorisme a privé le pays de son chef élu, de son espérance ressuscitée le 23 Août tout à la fois par l'avènement de Béchir Gemayel, le départ des combattants palestiniens de Beyrouth et la levée du blocus de la capitale. Avant de se rendre dans l'après-midi à la maison des Kataëb où il devait connaître une fin aussi tragique, Cheikh Béchir Gemayel avait présidé hier au palais de Baabda , une série de réunions techniques consacrées à l'examen des dossiers de l'armée, des FSI et de la Sûreté générale. Hier à 16 heures, le souffle d'une charge de 300 kilos de TNT a tué Béchir Gemayel, faisant en outre des dizaines de victimes : 20 morts et au moins 60 blessés selon un premier bilan, à la maison Kataëb d'Achrafieh où le président élu tenait une réunion d'adieux avec ses camarades du parti et rencontrait des familles beyrouthines venues lui dire leur espoir retrouvé et lui confier leurs menus problèmes. Un deuil national d'une semaine sera observé à partir d'aujourd'hui.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 15 septembre 1982

21 Septembre 1982 :
Amine Gemayel élu président
La volonté d'entente nationale retrouvée, l'unanimité autour de la personne du nouveau chef de l'Etat, tels sont les éléments les plus significatifs du scrutin d'hier à l'Académie militaire de Fayadieh, qui a vu l'élection de M. Amine Gemayel à la présidence de la République par 77 voix contre 3 bulletins blancs. M. Gemayel a été, en pratique, élu d'office, après le retrait de la candidature du président Camille Chamoun et la demande du « Amid » du bloc national. Demain aura lieu toujours à Fayadieh, la cérémonie de prestation de serment du quatorzième président de la république libanaise qui succède à M. Elias Sarkis.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 22 septembre 1982

17 Janvier 1983
La fin de l'état de guerre serait proclamée après le retrait israélien
Trois semaines après le coup d'envoi des négociations libano-israéliennes et quatre jours après l'adoption de l'ordre du jour « combine », la première décision concrète portant sur le contentieux entre le Liban et l'Etat hébreu a été prise hier. Les délégations libanaise, israélienne et américaine ont décidé, en effet, au cours de la septième séance des pourparlers qui s'est tenue à l'hôtel « Lebanon beach » à Khaldé, de former une sous-commission restreinte chargée d'étudier la fin de l'état de guerre entre Israël et le Liban. Un pas positif que l'on doit en grande partie, il faut dire, à un nouveau coup de pouce des Etats-Unis dont l'envoyé spécial, M. Philip Habib, continue à soutenir, à partir de Jérusalem cette fois, le point de vue global du Liban.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 janvier 1983

13 Mars 1983
Assouplissement libano-israélien mais les divergences persistent
Les négociations en vue du retrait des troupes israéliennes du Liban, qui se sont transposées à Washington avec la visite dans la capitale fédérale américaine des ministres des assouplissement dans les positions aussi bien des Libanais que des Israéliens. Il faut dire que les Américains ont jeté tout leur poids dans la balance en vue de tenter de régler le contentieux entre Beyrouth et Tel-Aviv. Il n'en demeure pas moins que les divergences de vues persistent. Le ministre de l'Etat hébreu a souligné à ce sujet que « dans un avenir immédiat, l'Armée libanaise ne sera pas en mesure de contrôler l'ensemble du territoire libanais. Il me paraît donc évident qu'une étroite coopération militaire israélo-libanaise sera nécessaire. »
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 14 Mars 1983

17 Mai 1983
L'accord est signé
C'est au cours de deux cérémonies solennelles, qui se sont déroulées hier successivement à Khaldé et Kyriat Shmona, que l'accord libano-israélien parrainé par les Etats-Unis et mettant fin à l'état de guerre entre le Liban et Israël a été signé par les chefs des délégations libanaise et israélienne aux négociations tripartites. Le chef de la délégation américaine, a également signé les documents dans leurs quatre versions, mais en qualité de témoin. L'objectif des dirigeants libanais est donc à présent d'engager des discussions concrètes avec Damas pour obtenir le retrait des troupes syriennes, car le gouvernement israélien a posé comme condition préalable au retrait des forces israéliennes le départ complet des combattants palestiniens et des soldats syriens se trouvant au Liban et dont le nombre est estimé à quelques 50 000 hommes.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 Mai 1983

13 Janvier 1984
Vendredi 13 infernal à Beyrouth : bombardements meurtriers, tirs contre un bus scolaire , accrochages entre Amal et les Français.
La violence continue de ronger la vue quotidienne des Libanais, réduits à une épuisante guerre des nerfs contre tout ce qui les pousse au découragement. La mort a pris la forme, hier, d'un bombardement aveugle des quartiers résidentiels en plein coeur de Beyrouth. Accompagnant des affrontements qui se déroulaient en montagne, le bombardement aveugle a commencé tôt le matin, un peu après le début des classes dans les écoles. Entre 8h10 et 8h15, deux obus se sont écrasés dans le quartier de Haret el Roum à Hadeth. A 8h30 deux obus, s'écrasaient à environ 2 kilomètres du rond-point de Hazmieh. A 9h25, une fusée s'écrase sur Sin el Fil. D'autre part, des échanges de tirs d'armes automatiques et de roquettes se sont produits en plein Beyrouth entraînant la fermeture de deux voies de circulation reliant les quartiers Est et Ouest de Beyrouth : celle du Ring et celle de Sodéco. Ces échanges de tirs ont opposé des miliciens du mouvement Amal aux soldats français de la force multinationale. La forme de violence la plus odieuse aura été l'attentat contre un bus scolaire du collège des Pères Antonins. L'incident a fait 4 blessés graves, le chauffeur de l'autobus et 3 des élèves qu'il raccompagnait.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 14 Janvier 1984

5 Février 1984
Le discours du chef de l'Etat : Les huit points
Les propositions susceptibles de servir de base à l'entente nationale :
1- Elaboration d'un programme de réformes à étudier et à discuter. Ce programme comprend des solutions aux problèmes confessionnels et des réformes au niveau des pouvoirs ; législatif, exécutif et judiciaire ainsi que les domaines administratif et de la sécurité.
2- « J'invite les participants à la conférence du dialogue national à se réunir une seconde fois à Genève le 27 février. Je tiens à rappeler que je demeure disposé à discuter avec l'opposition de toute réforme et de toute question, car rien n'est sacré à mes yeux à l'exception de la sauvegarde de l'unité de la terre et du peuple et de l'Etat et la libération de la patrie de toute présence militaire non libanaise.
3- J'ai accepté la démission du gouvernement tout en appréciant le rôle éminemment libanais, je remercie également les membres du gouvernement de leur coopération et les services qu'ils ont rendus.
4- Je m'apprête à désigner un chef de gouvernement pour des concertations en vue de la formation d'un cabinet d'union nationale comprenant les forces actives du pays et représentant toutes les parties et toutes les tendances.
5- Des ordres ont été donnés à l'armée libanaise pour qu'elle soit prête à se déployer au Liban-Sud en prévision du retrait israélien et pour répondre aux souhaits de la population de cette région et afin que les citoyens du Sud n'endurent pas une autre tragédie qui menacerait leur sécurité et leur unité.
6- En votre nom et en vertu de votre droit à la sécurité et à la vie, je lance un appel pour un cessez-le-feu global et j'applaudis à tout appel similaire pourvu qu'il ne soit assorti d'aucune condition artificielle. Afin d'appliquer la décision du cessez-le-feu j'ai demandé aux personnes concernées de convoquer la commission de sécurité à se réunir incessamment afin de prendre les mesures appropriées. J'ai demandé également la formation d'une commission de supervision du cessez-le-feu comprenant des militaires à la retraite.
7- Les concertations libano-syriennes doivent s'intensifier afin de discuter en détail des relations de bon voisinage entre les deux pays pour aboutir à une formule garantissant la sécurité des deux parties face à tout danger ou à toute menace et permettant à l'Etat libanais d'exercer son droit à défendre son sol grâce au déploiement de l'armée.
8- Le devoir de libérer le territoire est prioritaire et prime toute autre considération. C'est pour cela que nous avions entrepris des négociations avec Israël avec la participation des Etats-Unis. Nous étions parvenus à un accord garantissant le retrait israélien total jusqu'aux frontières internationalement reconnues.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 6 Fevrier 1984

26 Février 1984
Deuxième bombardement naval US en moins de 24 heures
Pour la deuxième fois en moins de 24 heures, des navires de guerre de la VI flotte américaine, croisant au large des côtes libanaises, ont ouvert le feu, hier après-midi, sur des zones contrôlées par les forces syriennes dans le Haut Metn, quelques minutes seulement après le départ de Beyrouth des derniers « Marines » de la force multinationale. Le rembarquement des « Marines » étant considéré par les Libanais comme une retraite américaine, le nouveau bombardement naval semble vouloir prouver que les Etats-Unis n'ont pas l'intention de rester en marge des évènements au Liban. L'entrée en action des pièces de la Navy est intervenue après que des tirs de DCA eurent été dirigés contre les appareils de l'aéronaval qui effectuaient des vols de reconnaissance. Le pilonnage des positions syriennes dans la montagne a commencé à 1h20 et a duré plus de 30 minutes.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 27 Février 1984

13 Mars 1984
A Lausanne, les congressistes ne sont pas encore au bout de leurs peines
A Lausanne décidément, c'est toujours l'absent qui est le maître du jeu depuis l'arrivée dans la soirée du lundi du premier vice président de la République syrienne M. Abdel Halim Khaddam, c'est incontestablement Israël, victime pas du tout résignée de la récente abrogation de l'accord du 17 Mai, puisqu'il s'acharne, depuis, à semer des pièges sur la voie royale qu'emprunte entre Damas et Beyrouth, le régime baassiste. Un significatif accident de parcours dont on n'a pas eu trop de toute la journée d'hier pour venir à bout, a prouvé à quel point les congressistes du « beau rivage » sont encore sous le coup de la dénonciation unilatérale du traité libano-israélien de 1983. L'étincelle s'est produite quand, dans la foulée des premières décisions adoptées la veille, la conférence, prenant acte des recommandations de toute la nouvelle commission de cessez-le-feu, a mis au point un appel à l'arrêt des hostilités que les chefs des belligérants étaient censés signer. Les leaders d' « Amal » et du PSP ont alors exigé la cosignature du document par le chef de l'Etat, faisant valoir qu'il était partie prenante. Les choses vont sans doute très vite, à Lausanne, peut-être un peu trop, pour qu'à partir de Beyrouth les cercles politiques locaux puissent vraiment suivre le mouvement. En fait l'opinion locale dans son ensemble se montre plutôt sceptique car des résolutions de cessez-le-feu, c'est ce qui a manqué le moins depuis avril 75, sur la scène locale. L'essentiel reste donc de savoir quelles mesures pratiques vont être adoptées pour que les gens puissent regagner leur foyer.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 14 Mars 1984

18 Avril 1984
Sommet Gemayel-Assad : Accord de principe sur un grand pas
Le second sommet syro-libanais à Damas s'est déroulé dans la plus pure tradition « assadienne » : des réunions marathon quasiment ininterrompues, enveloppées d'un black out mesures policières très strictes. Selon notre correspondant sur place, il y aurait eu un accord sur un « grand pas » en vue de mettre en branle une action politico constitutionnelle visant à restructurer le Liban sur de nouvelles bases nationales et non plus confessionnelles, par une série de réformes idoines, et la formation d'un gouvernement « politique ». Cette opération devrait se terminer dans un délai de deux mois au maximum, et englober, entre autres, la consolidation du cessez-le-feu, l'élimination des apparences armées, le retrait des armes lourdes, la réintégration de l'armée dans ses casernes, la formation d'une commission chargée de restructurer l'institution militaire et de la neutraliser afin de l'extraire de la guerre civile. Sur ces divers points, le président Gemayel aurait insisté sur le rôle primordial de la Syrie dans la consolidation du cessez-le-feu par l'intervention auprès de ses alliés et protégés libanais, lui-même se chargeant de refréner les forces militaires du camp chrétien.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 20 Avril 1984

11 Juin 1984
Lundi Noir : Le spectre d'une explosion généralisée pointe à l'horizon : 81 morts et 221 blessés
Escalade en vue d'une explosion généralisée prévue par tant de Cassandres ; surenchère d'une opposition qui post-conditionne son entrée au gouvernement ; torpillage prémédité de fractions exclues aux « loyalistes » qui tablent encore sur le pari israélien ; tentative effrénée de saborder la légalité en empêchant le vote de confiance prévu. Les gens ordinaires se faisant tuer, blesser et terroriser sous l'avalanche d'obus qu'une comptabilité cynique chiffre autour de 1 500 pour le seul périmètre de la capitale. Injustifiable, impardonnable, l'enfer du lundi l'est d'autant plus qu'en se livrant au jeu impavide des échanges d'accusations, les artilleurs ravivent le clivage, voire la haine que des Libanais éprouvent pour des Libanais. Les mots manquent en effet pour décrire la boucherie de ce lundi voilé de noir au cours duquel dans les deux parties de la Capitale et dans les régions qui se croyaient à l'abri de la violence, 81 personnes ont péri et 221 au moins ont souffert dans leur intégrité physique. Le lundi noir a commencé vers 8 heures du matin avec de violents affrontements sur l'axe de Primo Sodéco, sur la ligne de démarcation à Beyrouth. Un véritable état d'urgence a été décrété hier, dans de nombreux hôpitaux, pour recevoir les dizaines de personnes blessées dans les bombardements aveugles.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 12 juin 1984

2 Juillet 1984
Attentat à la roquette contre L'Orient-Le Jour : « Une agression contre la parole libre et responsable » souligne le ministre de l'information
Un lâche attentat à la roquette a été perpétré hier soir contre les locaux de « L'Orient-Le Jour » rue Hamra, au septième étage de l'immeuble de la Coopérative de presse. Cette agression survenue à un moment où régnait, comme tous les soirs, une intense activité dans les bureaux de la rédaction, n'a heureusement provoqué que des dégâts matériels. Il était 22h02 lorsqu'un projectile, propulsé par fusée, a fait irruption dans le bureau du directeur du journal M. Amine Abou Khaled , après avoir pénétré par la fenêtre de la pièce, qui donne sur la rue Hamra, et qui était heureusement inoccupée à ce moment-là. L'explosion a littéralement ravagé le bureau, de même qu'elle a causé d'importants dégâts matériels dans les diverses autres parties de l'étage et même de l'immeuble tels que brisé des vitres et chutes d'éléments de superstructures métalliques. Par un hasard providentiel, on n'a pas eu à déplorer de blessés, à l'exception d'un des concierges de l'immeuble, qui souffre de légères contusions.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 3 juillet 1984

4 Juillet 1984
Le déploiement de l'armée dans le Grand Beyrouth s'est déroulé sans accrochages
Neuf mille soldats de l'armée ont achevé hier mercredi, sans un seul coup de feu, leur déploiement dans le Grand Beyrouth, ouvrant ainsi la voie à la pacification de la capitale après 6 mois d'instabilité et de combats qui ont fait plus de mille morts et de lourds dégâts matériels. Le 4 juillet 1984 est une date à retenir. En effet, elle a permis la réunification d'une capitale que les évènements du 6 février dernier avaient rescindée en deux alors que le spectre de la partition resurgissait plus menaçant que jamais.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 5 juillet 1984

20 Septembre 1984
L'ambassade US touchée par un attentat revendiqué par le Jihad Islamique
L'attentat à la voiture piégée a été perpétré hier à 11h45 contre l'annexe de l'ambassade des Etats-Unis à Aoukar faisant selon un bilan de la police, 11 tués et 96 blessés. La voiture piégée était une Chevrolet Van de couleur beige clair, équipée d'une fausse plaque diplomatique américaine. Elle aurait explosé après que les gardes eurent ouvert le feu en sa direction tuant son conducteur. D'autres sources encore soutiennent que le conducteur, après avoir réussi à franchir le barrage de sécurité a sauté du véhicule en marche qui a poursuivi sa course en direction du siège explosant à 7 mètres du bâtiment.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 21 septembre 1984

21 Janvier 1985
Attentat contre Moustapha Saad : 3 tués et 40 blessés
A quelques jours du retrait israélien de la région et alors que tout est tenté du côté libanais pour éviter que ce départ ne fasse éclater des contradictions et rivalités longtemps réprimées entre diverses factions luttant sourdement ou ouvertement pour succéder aux Israéliens dans le contrôle de la ville, un très grave attentat à la voiture piégée, dirigé contre M. Moustapha Saad, leader des organisations populaires nassériennes à Saida, hypothèque lourdement l'espoir d'une relève pacifique des forces israéliennes. L'attentat aux conséquences encore difficiles à évaluer, a failli coûter la vie au leader nassérien, faisant en outre 3 tués et 40 blessés. De source hospitalière à Beyrouth on précise que M. Saad est grièvement blessé à la tête. L'attentat a crée une vive émotion à Beyrouth.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 22 janvier 1985

28 Janvier 1985
Journée noire pour l'ALS et les Israéliens : Sept miliciens tués et 15 blessés
Une recrudescence importante des attentats contre les militaires israéliens et l'armée du Liban-Sud- crée et équipée par Israël et commandée par le général Antoine Lahd- a été enregistrée hier au Liban-Sud. Le bilan des coups portés à l'occupant israélien et à ses alliés locaux par la résistance nationale libanaise s'est chiffré à 6 blessés dans les rangs de l'armée israélienne et à un blessé dans ceux de l'ALS. A ce bilan, il faut ajouter neuf israéliens blessés et 7 miliciens de l'ALS tués dans des opérations enregistrées en soirée et qui n'ont fait l'objet d'aucune confirmation de source israélienne ainsi que la liquidation de plusieurs collaborateurs. Une source militaire israélienne a annoncé que « trois soldats israéliens ont été blessés par l'explosion d'une mine sous leur véhicule, près du pont du Khardaly, sur le Litani, à l'Ouest de la localité de Marjeyoun. « La mine avait été posée sur le bas côté de la route, près d'un barrage israélien ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 29 janvier 1985

8 Mars 1985
Monstrueux attentat de Bir el Abed : 62 morts et 200 blessés
Le lâche attentat à la voiture piégée a fait 62 morts et 200 blessés, dont un grand nombre de femmes, d'enfants et de vieillards. De nombreuses personnes tuées étaient calcinées et n'ont pas pu être identifiées sur le champ. D'autres victimes étaient emportées portant les traces de graves brûlures. Certains avaient des membres arrachés. Dans les hôpitaux, rapidement débordés, des blessés en état de choc ne parvenaient pas à dire qui ils étaient. Par son ampleur, le monstrueux attentat à la voiture piégée est l'un des plus importants de ces dernières années. La rue Bir el Abed à Chyah, offrait un véritable spectacle apocalyptique. Les principales victimes de l'explosion ont été les habitants de trois immeubles situés au voisinage immédiat des lieux de l'explosion et où des appartements ont pris feu. Selon certaines sources, le véhicule contenait près de 200 kilos de dynamite et une quantité indéterminée d'hexogène. L'explosion a laissé un cratère de 3 mètres de profondeur et de 5 mètres de diamètre. Le conducteur du véhicule piégé l'aurait stationné devant l'atelier pour la réparation de pneus et prétextant un besoin urgent, s'en serait éloigné. Les dégâts matériels qu'elle a provoqués sont aussi impressionnants que le bilan des victimes. Cet attentat a accaparé l'attention des responsables au plus haut niveau. Le président Amine Gemayel a suivi les développements de l'incident minute par minute.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 9 Mars 1985

13 Mars 1985
Le « mouvement du 12 Mars » a entraîné une mobilisation politique générale
Qualifié de « dissident » par les uns, de « réformiste » par les autres, le mouvement du 12 Mars de M. Samir Geagea, chef des « forces libanaises » pour le Liban-Nord limogé du parti Kataeb lundi dernier, illustre dans toute son acuité la crise du devenir de la communauté chrétienne, acculée dans ses derniers retranchements à la suite du rapprochement avec Damas. L'affaire Geagea, qui se présentait au départ comme un cas isolé, du fait du refus du chef des FL pour la région nord, de démanteler le barrage de Barbara, a vite pris une dimension nationale provoquant une mobilisation des leaders politiques et religieux de la communauté chrétienne et des autres composantes politico-religieuses du pays. Le mouvement du 12 mars qui a permis à la tendance Geagea au sein des forces libanaises de pendre le contrôle de toutes les régions Est, risque toutefois d'entraîner des conséquences incalculables en cas de recours aux armes. Le chef de l'Etat a en effet convoqué au Palais de Baabda 62 personnalités chrétiennes qui ont rappelé dans un communiqué que M. Gemayel était seul habilité, en vertu de la constitution, à utiliser les moyens légaux pour maintenir la loi et l'ordre. La révolte des jeunes cadres des Forces libanaises hostiles aux ingérences syriennes dans les affaires intérieures du Liban risque, d'autre part de compromettre les négociations en cours entre les différentes fractions politiques, sous l'égide de la Syrie.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 14 mars 1985

10 Juin 1985
Paix en Galilee s'est terminée aux bruits des Katiouchas
Israël a achevé hier la dernière phase de son retrait du Liban- officiellement- fin à une désastreuse équipée de 1099 jours, au moment où deux roquettes Katiouchas s'abattaient sur la Galilée. Cinq mois après avoir emporté l'adhésion du gouvernement d'union nationale travaillistes- Likoud pour sortir « Tsahal » du bourbier libanais, le premier ministre M. Shimon Peres, a solennellement annoncé à la tribune de la Knesset que l'Etat d'Israël se dégage aujourd'hui du Liban et de la politique libanaise. Le chef du gouvernement israélien a fait cette déclaration après avoir présenté aux députés un plan israélien en cinq points pour le règlement de la crise du Proche Orient.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 11 juin 1985

15 Juin 1985
Quatrième jour d'angoisse pour les otages de la TWA
Les otages américains encore détenus dans le Boeing de la WA détourné il y a 3 jours entre Athènes et Rome ont passé hier une troisième journée de terreur à bord de l'appareil, revenu pour la troisième fois à Beyrouth, où l'heure semblait toutefois aux négociations. Des négociations qui pourraient s'avérer longues et difficiles à moins d'un développement dramatique toujours possible et qui a poussé les miliciens d'Amal à décréter du Sud à Beyrouth l'état d'alerte en prévision de quelque opération israélienne. Parallèlement à cette tension sur le terrain, la fièvre a gagné les Etats-Unis et Israël où des états majors de crise chargés de surveiller l'évolution du détournement ont été constitués. Jusqu'au président Reagan, qui interrompant son week-end à camp David, s'est mis de la partie et a adressé une menace voilée aux Hijackers leur enjoignant pour leur propre sécurité de libérer les otages.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 juin 1985

14 Août 1985
Massacre à la voiture piégée à Sad el Bauchrieh : L'attentat a fait 12 tués et près de 115 blessés
Porter un coup sévère au moral de la population en faisant le plus grand nombre de victimes civiles et en entretenant un climat d'insécurité dans le pays : tel semble être l'objectif des auteurs de l'inqualifiable massacre dont a été le théâtre hier matin le secteur de Sad el Bauchrieh. Douze tués, près de 115 blessés, deux immeubles de sept étages rendus inhabitables, des dizaines de maisons dévastées, de nombreuses voitures détruites ou incendiées... Le bilan est à lui seul suffisamment expressif de l'horreur du drame qui a frappé une nouvelle fois les Libanais. L'attentat à la voiture piégée d'hier présente certaines analogies avec celui perpétré le 22 Mai dernier à Sin el Fil. C'est à 10h 30 du matin qu'une voiture de marque « Mercedez 230 » de couleur beige a explosé à proximité immédiate d'une station d'essence. Le véhicule était bourré de 150 kilos de TNT, de quelques obus de mortiers et d'une grande quantité de clous et de morceaux d'acier. Le quartier où s'est produit l'attentat présentait peu après l'explosion un paysage apocalyptique : deux immeubles de 7 étages entièrement dévastés par le souffle de l'explosion, 5 autres gravement endommagés, des dizaines de voitures en flammes. Le sol recouvert de façades écroulées, de carcasses de voitures, de débris de verre et de gravats, une épaisse fumée noire recouvrant le lieu du drame...
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 15 août 1985

28 Décembre 1985
L'accord tripartite enfin signé à Damas : Fin de l'état de guerre, décident les milices
Le texte de l'accord :
A l'ombre des circonstances exceptionnelles et dramatiques qui secouent le Liban, les participants ont élaboré un projet de solution nationale se fondant sur les aspirations du peuple à la libération du territoire de l'occupation israélienne, au rétablissement de la stabilité et de la paix, à l'instauration d'un système démocratique authentique consacrant justice et équité, politiquement et socialement et réalisant les ambitions des Libanais dans tous les domaines. Cette solution nécessite un engagement national total, un renforcement panarabe cristallisé dans des relations privilégiées avec la Syrie-soeur qui, sous la conduite du président Hafez el Assad, n'a épargné aucun effort pour sauver le Liban, protéger son indépendance, son unité, son appartenance arabe en guidant vers une solution démocratique à ses différents conflits.
Article paru le 29 décembre 1985

1er Janvier 1986
Deux attentats meurtriers dans les régions Est à quelques minutes d'intervalle
Deux attentats ont visé hier matin, dans les régions Est du pays, à quelques minutes d'intervalle, l'escorte du chef d'Etat, Amine Gemayel, et le chef des services de renseignements des « Forces libanaises » et l'un de leurs représentants aux négociations tripartites de Damas, M. Assaad Chaftari. Selon un communiqué de la présidence de la République, c'est à 10h du matin que l'escorte du chef de l'Etat composée de sa voiture personnelle, une « Mercedes » noire, d'une « Chevrolet » et de trois « Range Rover », a été prise sous le feu nourri d'armes automatiques à Zalka, sur la route Bickfaya vers Baabda où M. Gemayel s'était rendu tôt le matin. Les membres de la garde présidentielle qui se trouvaient à bord des véhicules ont riposté aux sources de tirs qui se sont prolongés une dizaine de minutes et se sont soldés par huit blessés dans leurs rangs. Quelques minutes plus tard, toujours sur l'autostrade mais, cette fois à cinq kilomètres en contrebas, dans le secteur de Nahr el-Mot, le convoi du chef de service de renseignements des « Forces libanaises », M. Assad Chaftari, a également été cible d'un attentat. Au sujet de cet incident, les « F.L. » ont publié un communiqué précisant que « la voiture de M. Chaftari est tombée à 10 h du matin dans une embuscade à Jdeidet el-Metn. Des roquettes ont été tirées en direction du véhicule dont l'arrière a été touché par deux projectiles qui ont fait un tué et un blessé grave dans les rangs des gardes du corps de M. Chaftari qui s'en est tiré indemne. » Les attentats contre l'escorte présidentielle de M. Chaftari ont provoqué une vive tension dans les régions Est du pays.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 1er janvier 1986

21 Janvier 1986
Carnage à Furn el-Chebbak : 30 tués au moins et 132 blessés.
Les mots ne suffisent plus devant l'ampleur de l'horreur et de la démence. Les chiffres sont cependant là pour nous assener la terrible réalité : 30 tués, 132 blessés, ou encore ces détails absurdes : un cratère de cinq mètres de diamètre, 250 kilogrammes d'explosifs...
L'attentat a eu lieu à 11 heures 35, alors que l'artère principale de Furn el-Chebbak connaissait les embouteillages propres à cette heure. Une « Mercedes », bourrée d'au moins 250 kilogrammes d'explosifs, s'est arrêtée en plein milieu de la rue, entre la boulangerie Farhat et une station d' essence, à une vingtaine de mètres de l'immeuble abritant les locaux de la permanence Kataeb de la région. Son conducteur, prétextant une panne, a quitté le véhicule, immobilisant ainsi la file de voiture derrière lui : c'est alors que s'est produite l'explosion. Un incendie monstre s'est aussitôt déclaré. Après la panique des premières minutes, les secouristes sont arrivés sur les lieux, pour transporter les blessés et évacuer les habitants des immeubles en proie aux flammes et maîtriser l'incendie qui a gagné les établissements de commerce.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 22 Janvier 1986

24 Février 1986
Assassinat d'un dirigeant du P.C.L.
La tension s'est aggravée à Beyrouth-Ouest où deux dirigeants politiques ont été assassinés hier dans le cadre d'une vague de liquidations politiques. Un membre du comité central du parti communiste libanais (PCL), Souheil Tawile, un chrétien du Liban-Sud, a été retrouvé assassiné hier à Beyrouth-Ouest après avoir été enlevé avec 44 autres cadres et militants communistes par les intégristes du Hezbollah. C'est le deuxième assassinat d'un responsable communiste en quatre jours. La semaine dernière, Khalil Naous, membre du bureau politique du PCL, avait été assassiné à Beyrouth-Ouest par deux miliciens.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 février 1986

2 Juin 1986
Recrudescence des combats autour des camps palestiniens
Les combats se sont poursuivis hier entre les miliciens du mouvement « Amal » et les combattants palestiniens autours des camps de Chatila et de Bourj Brajneh, faisant sept tués et 75 blessés. Les affrontements, caractérisés par des tentatives de percée effectuées de part et d'autre, se sont poursuivis tout au long de la matinée, tandis que les camps et la banlieue-sud étaient soumis à un matraquage impitoyable. Les miliciens d'« Amal » ont lancé une nouvelle offensive contre le camp de Chatila, malgré qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu par téléphone. Cette dernière attaque, appuyée par des chars, s'est poursuivie pendant trois heures et s'est accompagnée d'un violent bombardement au mortier et à la mitrailleuse lourde. Deux Palestiniens ont été tués, et quinze autres blessés selon un premier bilan. A partir du soir, les affrontements ont diminué d'intensité, cédant la place à des tirs sporadiques et des explosions isolées.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Juin 1986

4 Juillet 1986
Des soldats syriens de nouveau à Beyrouth
Quelques 200 commandos des « Forces spéciales » assurent depuis la police aux côtés de l'armée et des FSI. Pour la première fois depuis l'été 1982, des soldats syriens en uniforme, relevant des « Forces spéciales » de l'armée syrienne, ont fait leur apparition dans les rues de Beyrouth-Ouest aux côtés des unités de l'armée libanaise et des FSI, chargées de mettre en application le dernier plan de sécurité conclu à Damas. Jusqu'ici, ces unités libanaises n'étaient épaulées que par des officiers des services de renseignements syriens en civil. Sans qu'on puisse vraiment la qualifier de massive, l'arrivée des soldats syriens n'en constitue pas moins un véritable évènement, autant qu'un gage de la détermination de Damas à assurer le plein succès à son plan de sécurité.
Arrivés jeudi soir, les quelques 200 soldats d'élites syriens dirigés par cinq officiers ont commencé hier matin par accompagner les militaires et les gendarmes libanais dans leurs patrouilles.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 5 Juillet 1986

27 Septembre 1986
Pour la première fois, des combattants de l'Ouest s'infiltrent jusqu'à la place Sassine
Pour la première fois depuis la début de la guerre au Liban, des combattants partis d'un secteur de Beyrouth ont réussi à passer avec une facilité déconcertante, de l'autre côté de la fameuse ligne de démarcation, réputée infranchissable. L'audacieuse percée, qui a parmi hier aux hommes d'Elie Hobeika, ancien chef des « Forces libanaises » de prendre pied au coeur même d'Achrafieh, a certes échoué. Mais l'infiltration n'a pu être finalement repoussée que grâce à l'intervention de l'armée dont la 10e brigade s'est déployée en fin d'après-midi sur le tronçon du Stade du Chayla-Sodéco. Selon un témoin, l'infiltration s'est produite de la manière suivante : des jeunes gens ont, à l'aide d'un bulldozer venu de Beyrouth-Est, procédé au déblaiement partiel d'un énorme remblai de sable érigé à Sodeco et barrant l'accès des régions Est à partir de la rue de Damas.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 28 Septembre 1986

24 Novembre 1986
Les Palestiniens délogent « Amal » de Maghdouché après des combats féroces
Les combattants palestiniens ont infligé hier une sévère défaite au mouvement « Amal » en s'emparant en matinée, après plusieurs heures de violents combats, de Maghdouché, localité à population chrétienne qui surplombe Saïda. On rappelle que les miliciens d' « Amal » avaient fait leur entrée sans combats à Maghdouché en avril 1985, lors de l'offensive palestino-progressiste qui avait conduit au retrait des « Forces libanaises » du Zahrani, retrait suivi de l'exode plusieurs milliers d'habitants chrétiens de la région. La chute de Maghdouché aux mains des combattants palestiniens revêt une importance stratégique capitale pour l'avenir de la région, dans la mesure où la route côtière de Saida à Tyr, 40 kilomètres plus au sud, est désormais sous le feu de l'artillerie palestienne, alors même que les camps d'Ain el Heloue et Miye Miye, ne sont plus à la portée des canons d' « Amal ». Les Palestiniens contrôlent à présent une région de 7 kilomètres de rayon à partir de Saida et sont en contact direct avec l'arrière-pays tenu par « Amal ». L'offensive a été menée par quelques 300 à 500 combattants appartenant à toutes les formations palestiniennes, hostiles ou favorables au chef de l'OLP M. Yasser Arafat. Des sources concordantes indiquent que les combats ont fait 11 tués et 39 blessés du côté palestinien, et 15 à 20 morts et un grand nombre de blessés parmi les miliciens d' « Amal ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 Novembre 1986

13 Décembre 1986
Le camp de Chatila détruit à 90 % par le mouvement « Amal »
Les violents rebondissements sur le terrain ont éclipsé hier toutes les tractations politiques en cours, tant au Liban qu'à Damas, pour une solution de la guerre des camps. La journée a été marquée par d'après combats au cours desquels le mouvement « Amal » a lancé une série d'assauts contre le camp de Chatila qui a été détruit à 90%. De son côté, l'artillerie palestinienne installée dans la montagne d'Aley a pilonné la banlieue-Sud où l'on a recensé près de 20 morts et 70 blessés. Un calme précaire devait instaurer toutefois dans l'après midi a la suite du cessez le feu unilatéral a partir de Damas par le chef d'« Amal », M. Nabih Berri. Au Liban –Sud, « Amal » a autorisé l'entrée de quatre camions de vivres et l'évacuation de quelques blessés, mais un responsable de ce mouvement a affirmé que les Palestiniens n'ont pas répondu à ce geste de bonne volonté.
A Chatila et Bourj Brajneh, les combats d'une rare violence se sont poursuivis pendant dix heures, faisant selon un bilan partiel obtenu de sources policières, près de 20 morts et plus de 70 blessés.
Article paru le 14 Décembre 1986

28 janvier 1987
L'Appel pressant de Gemayel à la conférence islamique : Sauver le Liban avant qu'il ne soit trop tard
« Que le Liban serve de point de départ aux solutions de crises arabes et islamiques, tel est l'appel pressant lancé dans son discours devant la conférence panislamique de Koweit par le président de la République M. Amine Gemayel. Le chef de l'Etat a également appelé ce 5e sommet islamique à soutenir la résistance libanaise à l'occupation israélienne et à aider le Liban à se libérer de ce joug. Il a également remercier de suit les pays qui ont tendu leur main au Liban. Toujours dans le même esprit, M. Gemayel a demandé aux chefs d'Etat et souverains musulmans de soutenir les efforts tendant à relancer le dialogue interlibanais et à permettre à l'Etat de rétablir son autorité sur l'ensemble du territoire. Le chef de l'Etat a déploré ensuite que la conférence se tienne « alors que le monde arabe et le monde islamique en général sont le théâtre d'un cycle de violence qui fait craindre le pire pour l'avenir de ces pays et de leurs citoyens ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 29 Janvier 1987

20 Février 1987
Accord en cinq points conclu a Damas : Huseini et Karamé réclament la prise en charge de l'Ouest par les Forces syriennes
A l'issu de retrouvailles Joumblatt-Berri hier autour des dirigeants syriens et libanais, un accord techniquement limité en cinq points a été conclu :
1. Suspension définitive d'armes à Beyrouth-Ouest.
2. Retrait de tous les éléments armés des quartiers et des rues de la capitale.
3. Fermeture de toutes les permanences partisanes.
4. Mise sur pied d'une force de sécurité libano-syrienne chargée de veiller au maintien de l'ordre dans la ville.
5. Cette fois se déploiera également sur tous les axes routiers donnant accès à la capitale, dont la voie littorale, la route de la montagne, la route Beyrouth-Damas et la route de l'aéroport.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 21 Février 1987

1er Avril 1987
AIB-Halate : A nouveau l'épreuve de force
Aéroport international v/s Halate : l'épreuve de force est de nouveau à l'ordre du jour, alourdissant un climat politique déjà assombri par l'impasse apparente dans les pourparlers sur les réformes politiques. Répondant au chef du gouvernement qui avait demandé à « toutes les parties concernées de se préparer à faire fonctionner à nouveau l'aéroport, au plus tard à la fin de la semaine », le « Front libanais » a demandé hier la mise en service de tous les aéroports militaires libanais, en même temps que celui de « Khalde », critiquant le « décision unilatérale » de M. Karame concernant le seul aéroport de Beyrouth et mettant clairement en garde contre la mise à exécution de cette décision. L'insistance de M. Karame à reouvrir l'AIB a déjà coûté à la MEA la destruction de deux avions (l'AIB a été bombardé les 8 et 9 janvier 1987).
Article paru le 2 Avril 1987

1er Juin 1987
Rachid Karamé assassiné
La nouvelle de l'attentat contre le premier ministre Rachid Karamé s'est répandue comme une traînée de poudre et a frappé de stupeur les Libanais. Le désarroi était d'autant plus grand et l'inquiétude d'autant plus vive que les informations les plus contradictoires circulaient au sujet des circonstances exactes de l'attentat contre l'Effendi. Ce n'est qu'au fil des heures que les informations se sont progressivement décantées et qu'il a enfin été possible de se faire une idée relativement claire des circonstances dans lesquelles a péri Rachid Karamé. Les premiers résultats de l'enquête ont permis d'établir que l'explosion survenue à bord du « puma » ( hélicoptère) a résulté d'une charge d'environ 300 g qui aurait été dissimulée entre le siège du président Karamé et la cloison. Au-delà de l'effroi et du choc, au-delà de la vague d'indignation qui secoue le pays et du salut au mort, une première constatation s'impose : la disparition du président Karamé ne changera rien, ou si peu, aux données de la crise gouvernementale et notamment aux tensions que sa démission avait contribuée à mettre au jour entre musulmans et chrétiens qu'au sein de cette dernière communauté.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 2 Juin 1987

22 Août 1987
A mesure que chute la livre
En 5 jours la livre a perdu le quart du peu de valeur qui lui restait, à la « grande joie » de ceux qui spéculent allégrement à découvert et d'un Etat dont la dette intérieure s'éponge ainsi très vite. L'effroi de la population, « récupéré » par les divers leaderships qui cultivent le paradoxe jusqu'à enfourcher le cheval de bataille d'une « révolution » en puissance- chacun imaginant qu'elle serait dirigée contre le rival, risque de provoquer bien pire qu'une révolte ou des émeutes, une anarchisation globale et sans frein hâtant elle-même l'heure de la famine.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 23 Août 1987

24 Septembre 1987
Le discours de Gemayel à l'ONU relance la polémique interne
Alors que le chef de l'Etat poursuit à New York ses entrevues avec les délégations arabes et étrangères, le discours qu'il avait prononcé à la tribune de la 42e Assemblée générale des Nations Unies a relancé la polémique entre opposants et loyalistes. Si le parti socialiste progressiste a contesté, une nouvelle fois, la représentativité même du président de la République, M. Nabih Berri a simplement relevé les deux points qui l'intéressent, à savoir la présence syrienne au Liban et la résistance à l'occupation israélienne au Liban.
Les grandes lignes du discours :
Ainsi le président Gemayel a fait valoir que :
Il ne peut y avoir de solution syrienne à la crise libanaise mais qu'il n'y aura pas non plus « un règlement sans la Syrie ». Il a également affirmé que « le Liban est prêt à aller loin pour édifier des relations plus étroites » avec Damas. Mais le président de la République a appelé au retrait de toutes les forces armées étrangères illégales, y compris syriennes, du territoire libanais, reconnaissant à l'OLP le droit à une « présence pacifique ». Evoquant pour la première fois devant la communauté internationale la présence de forces iraniennes, le chef d'Etat a demandé leur départ « au plus vite » tout en se prononçant pour la consolidation des « liens religieux, culturels et commerciaux » entre les deux pays. Le président Gemayel s'est engagé, en cette dernière année de son mandat, à « parachever le programme de réforme constitutionnelle » interne, estimant que « si la guerre n'a pas à être déclenchée dans cet objectif, elle ne prendra pas fin sans une vaste réforme qui devrait être menée à bien par un nouveau gouvernement ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 25 Septembre 1987

3 Janvier 1988
21 morts et 11 blessés dans les raids nocturnes sur la région de Saida
Au moins 21 personnes ont été tuées et onze autres blessées lors d'une série de raids israéliens menés dans la nuit d'hier sur des positions palestiniennes et du Parti socialiste progressiste dans la région de Saida. Ces raids, les premiers de l'année 1988, sont intervenus cinq semaines après que l'attaque menée le 25 Novembre par un commando à bord de plusieurs ULM contre un campement israélien proche de la frontière libanaise au cours de laquelle six soldats israéliens avaient été tués. Les raids ont été effectués entre 22h30 et 23 h et la chasse israélienne a continué à survoler la région à basse altitude pendant deux heures. L'opération a notamment visé trois positions du Front populaire pour la libération de la Palestine dont le quartier général de cette organisation à Barja. A Jérusalem, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué que « l'aviation israélienne a bombardé des objectifs terroristes au nord-est et au sud de Saida ». « Les avions israéliens ont tous regagné sans dommage leurs bases respectives, après avoir atteint leurs cibles avec précision ... ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 4 Janvier 1988

21 Février 1988
Le « Hezbollah » apporte ouvertement son appui aux preneurs d'otages
Une « première » sur le plan du rapt d'Occidentaux au Liban :
Le parti pro-iranien du « Hezbollah » a, pour la première fois, appuyé ouvertement une prise d'otages alors que jusqu'à présent il avait toujours pris soin de se démarquer publiquement des ravisseurs d'étrangers au Liban. Le « Hezbollah » a légitimé dans un communiqué les exigences des ravisseurs du LT-colonel américain, commandant en chef adjoint de l'ONUST, dans lequel il voit un « espion » et estime que « l'hostilité » des Etats-Unis et d'Israël contraignait les « opprimés » à avoir recours au rapt comme moyen d'action politique. Jusqu'à présent, le « Hezbollah » avait maintenu l'équivoque en affirmant simplement que « tous les moyens étaient bons pour lutter contre la France, l'Amérique et Israël ». Pour sa part, celui qui est considérée comme le guide spirituel du « Hezbollah », cheikh Mohammad Hussein Fadlallah, a toujours condamné la prise d'otages « d'innocents », en affirmant notamment qu'elle était « contraire à l'Islam » et ne « servait aucune de ses causes ». Il a même demandé la libération d'otages car « Dieu veut que nous demandions la justice pour nous et pour les autres ».
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 22 Février 1988

8 Mai 1988
Le Hezbollah prend le contrôle d'une grande partie de la banlieue Sud
Poursuivant une offensive qui semble mûrement planifiée, le Hezollah a même entamé hier le grignotage de zones d'influence d' « Amal » à Ghobeiri et Chiyah. Le mouvement « Amal » et le Hezbollah ont continué à se battre hier, pour la troisième journée consécutive, pour le contrôle de la banlieue sud. L'initiative militaire, dans ces combats, semble revenir au Hezbollah, qui a réussi depuis à expulser « Amal » de la plupart des quartiers situés au sud du boulevard Mar Mikhael. Les affrontements ont fait selon la police, 70 morts et 100 blessés depuis 3 jours.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 9 Mai 1988

22 Septembre 1988
Aoun à la tête d'un cabinet-surprise de militaires
Le général Michel Aoun, commandant en chef maronite de l'armée, a été nommée premier ministre d'un gouvernement composé uniquement de militaires par le président Amine Gemayel, quelques minutes avant l'expiration de son mandat. Aux termes de la Constitution, le Conseil des ministres assure le pouvoir exécutif en cas de vacance de la présidence. Le Cabinet est d'habitude dirigé par un sunnite. La décision de M. Gemayel intervient après le report de la séance du Parlement qui devait élire son successeur, en raison des désaccords persistants entre adversaires et alliés de Damas.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 23 Septembre 1988

26 Novembre 1988
Nouveau mécanisme pour les présidentielles
Plus de deux mois après l'expiration du mandat de l'ex-président Amine Gemayel, et au terme de tractations arabes et occidentales intensives dont la pierre angulaire a été le patriarche Nasrallah Sfeir, Bkerké sera au cours des prochains jours le point de départ d'un nouveau mécanisme de consultations internes visant à paver la voie à l'organisation du scrutin présidentiel dans des conditions acceptables par toutes les parties concernées. Cette opportunité de déblocage de la crise institutionnelle est certes accueillie avec un optimisme prudent dans les divers milieux politiques. La désignation des candidats est la première étape du nouveau mécanisme stimulée par le patriarcat maronite. Mgr Sfeir a récemment accepté d'entreprendre une telle démarche après avoir longtemps refusé de fournir une liste de noms aux négociateurs américains avant d'obtenir l'assurance formelle que la Syrie et l'opposition limiteront leur choix à cette liste.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 26 Novembre 1988

30 Janvier 1989
Mettant fin en principe à une guerre de dix mois : Accord signé entre « Amal » et le Hezbollah à Damas
A la suite d'âpres negociations à Damas conduites par les chefs des diplomaties syrienne et iranienne, MM Farouk el-Chareh et Ali Akbar Velayati, les deux formations chiites rivales, le mouvement « Amal » prosyrien et le Hezbollah pro-iranien, ont finalement signé hier un accord présenté comme « définitif » pour mettre un terme à leur conflit armée qui a coûté la vie à plus de 400 personnes en dix mois. L'accord comporte un volet de sécurité, destiné à imposer un cessez-le-feu, et un volet politique qui devrait régir les rapports entre les deux formations, notamment dans les régions mixtes telles que le Liban-Sud et la banlieue sud de Beyrouth. Ainsi, l'accord satisfait une des revendications essentielles d' « Amal », à savoir l'engagement « à ne pas porter atteinte aux farces de l'ONU au Liban », alors que le Hezbollah s'est toujours opposé à la présence de la FINUL. Le cinquième point de l'accord est celui par qui le retour à une nouvelle dégradation de la situation pourrait survenir, puisqu'il prévoit le « retour à la situation d'avant le 5 avril 1988 » au Liban-Sud. Enfin, dernier point saillant de l'accord de Damas, « Amal » et le Hezbollah s'engagent à respecter l'autorité de l'armée syrienne dans la banlieue sud de Beyrouth.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 31 Janvier 1989

15 Février 1989
Violence inégalée entre l'armée et FL : 40 tués et 165 blessés
L'acception d'un cessez-le-feu proclamé de la bouche même du patriarche maronite et pour le respect duquel Mgr Sfeir a usé de toute son autorité morale a mis un terme, entre l'armée et les « Forces libanaises ». Commencés par un incident à Monteverde qui a dégénéré, les combats se sont poursuivis avec une violence inégalée tout au long de la nuit d'hier faisant au moins 40 tués et 165 blessés, combattants et civils réunis. Dans cette bataille dont l'enjeu est le monopole de la décision chrétienne, l'armée et les Forces libanaises ont lancé tout leur poids, conscients qu'il faudra un gagnant à ce bras de fer meurtrier. Les affrontements des dernières heures ont été d'une violence sans pareille, et aussi bien l'artillerie que les chars ont été largement utilisés dans ce face à face que beaucoup de chrétiens croyaient impossible et dont l'issue est encore incertaine.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 16 Février 1989

14 Mars 1989
La journée la plus angoissante depuis 5 ans : 32 tués et 145 blessés au moins
Mardi noir. Avec au moins 32 tués et 145 blessés, le pays a vécu hier la journée de bombardements la plus angoissante et sanglante depuis 5 ans. Les duels d'artillerie au canon, au mortier et à l'orgue ont touché des quartiers à forte densité de population aussi bien dans les régions Est, qu'à Beyrouth-Ouest. Dans ce contexte d'apocalypse Aoun annonce le début de la bataille de Libération.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 15 Mars 1989

14 Mars 1989
Aoun : « La bataille de la libération a commencé »
Dans une conférence de presse tenue hier, le président du Conseil, le général Michel Aoun, s'est déchaîné, comme jamais auparavant, contre la Syrie, lui imputant la reprise de la guerre et annonçant que son Cabinet a décidé de « prendre les mesures garantissant un retrait immédiat des troupes syriennes cantonnées au Liban ». Il a précisé que des démarches sont en cours. Aucun pays démocratique ne peut se permettre de fermer les yeux sur le rôle syrien au Liban. Nous ne pouvons rester à la merci canon syrien ». Il a soutenu que ce sont les Syriens qui ont bombardé l'Ouest, y provoquant une hécatombe, pour couvrir leur crime contre l'Est. Il a invité l'Ouest « dont je connais les véritables sentiments » à se dresser « par une Intifada des pierres » contre la présence syrienne. Selon le général Aoun, il n'y a pas de conflit interlibanais, et c'est la Syrie qui ne donne l'allusion.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 15 Mars 1989

17 Mars
Le terrorisme frappe devant une boulangerie : 15 tués et 140 blessés dans l'explosion de Jal-el-Dib
15 tués, 140 blessés : tel est le nouveau bilan de l'horreur au Liban, où le pain quotidien a désormais un arrière goût de sang. C'est devant une boulangerie où s'étirait une longue file de personnes venues s'approvisionner que les criminels ont frappé hier, à une heure de grande affluence. Une « Honda » de couleur marron, piégée avec 40 kg d'explosifs explose à 11 h à quelques mètres de la boulangerie Abou Habib, à Jal el Dib, Antelias où la circulation est très dense faisant son sinistre lot de victimes, creusant un cratère de près de deux mètres de diamètre dans la chaussée et détruisant une vingtaine de voitures stationnées dans les parages.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 Mars 1989

16 Mai 1989
Assassinat du Mufti Hassan Khaled : un coup assené à la volonté de dialogue
Le lâche assassinant du chef spirituel de la communauté sunnite libanaise ne manquera certes pas de laisser un grave vide politique non seulement à l'Ouest, mais également sur l'ensemble de l'échiquier local. Partisan déclaré de l'unité du pays et du rétablissement de l'autorité de l'Etat, le mufti Khaled était en effet, avec les président Saeb Salam et Selim Hoss, l'une des dernières figures traditionnelles de la communauté sunnite. Sur le plan national, le grand disparu était réputé pour ses positions modérées jugées suspectes par ses détracteurs du camp prosyrien. Les circonstances de l'attentat :
C'est peu après 13 heures qu'une charge télécommandée de 150 kg de TNT a ainsi explosé au passage de la « Cadillac » blindée du mufti, non loin du siège de Deir el Fatwa, à Ayche Bakkar. Cheikh Khaled a été tué sur le coup, en même temps que les trois occupants de sa voiture, son gendre, Hassan Bechacha, son chauffeur et son garde du corps. En dépit de son poids, la voiture du mufti a été projetée par la violence du souffle sur un muret de béton qui sépare les deux voies du boulevard de Tallet el Khayyat.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 17 Mai 1989

17 Octobre 1989
Taëf : Les députés de l'Est arracheraient à la Troïka une proclamation sur les retraits.
La délégation libanaise demande à Aoun et au Front libanais de définir un minimum acceptable
Le chapitre sur les relations avec la Syrie est intouchable. Celui sur le retrait des troupes de Damas pourrait éventuellement faire l'objet de quelques éclaircissements qui seraient consignés dans un communiqué. La solution à l'étude pourrait prendre la forme d'une proclamation dans laquelle la « Troïka » fournirait aux chrétiens les assurances et les garanties qu'ils réclament au sujet de tous les points ambigus dans les dispositions sur les « retraits » et les « relations ». Mais cette même procédure n'est pas encore certaine, car les médiateurs arabes seraient réticents à l'idée de la diffusion d'un tel texte, n'ayant pas convenu de le faire lors de leur accord avec les Syriens. En somme, au dix-huitième jour de la conférence de Taef, les tractations sur le problème le plus épineux du « document d'entente national » se poursuivent dans des conditions qui ne sont pas favorables au point de vue chrétien. Telle est la conclusion que les députés de l'Est ont tiré à l'issue de leur entrevue hier avec l'émir Seoud el Faycal quiles a reçus en présence de M. Lakhdar Ibrahimi.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 18 Octobre 1989

22 Octobre 1989
Aoun rejette l'accord de Taef mais s'en remet à la volonté populaire
Il n'était pas difficile de deviner la réponse du chef du gouvernement, le général Michel Aoun, à l'émissaire arabe, M. Lakhdar Ibrahimi , venu lui communiquer recueillir sa position finale à ce sujet. Le « non » catégorique du général Aoun au document peaufine pendant 22 jours à Taef a fait l'effet d'une bombe sur les représentants des medias locaux et internationaux. Mettant en cause le complot américain contre la souveraineté libanaise auquel les tractations arabes ont abouti, le général a accusé les députés libanais d'avoir outrepassé leurs prérogatives et empiété sur celles du gouvernement constitutionnel en négociant ce qui ressemble à une traite entre deux Etats. Il a affirmé s'en remettre « à la volonté populaire » pour faire face à cet accord ou démissionner.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 23 Octobre 1989

22 Novembre 1989
Le président Moawad victime d'un lâche attentat terroriste
En dépit du choc et de la stupéfiante consternation, c'est surtout l'angoisse politique du devenir qui domine – comme en 1982 lors de l'effroyable élimination du président Béchir Gemayel-le sentiment national. Les interrogations se bousculent : la toute première étant : Qui a assassiné René Mouawad et pourquoi ? Il n'est évidemment pas possible d'y répondre pour l'heure. L'attentat s'est produit sur l'avenue Ibn Rouchd passant par Tallet el Khayyat, que le président Mouawad empruntait habituellement pour regagner son domicile, à Ramlet el Beida. Le convoi présidentiel avait à peine franchi le croisement de la pharmacie Bustros, pour s'engager sur l'avenue Ibn Rouchd quand l'explosion s'est produite. Il était 13h 50. La déflagration assourdissante a été étendue à des kilomètres à la ronde et une épaisse colonne de fumée noire s'est élevée du lieu de l'explosion. L'attentat d'une précision extrême a été commis à l'aide d'une charge de plus de 200 kilos d'une matière explosive très puissante et devrait faire, outre le président Mouawad, 14 autres tués dont 5 membres de son escorte personnelle et six soldats syriens et plus de 34 blessés. La « Mercedes » blindée bleu clair du président a été littéralement pulvérisée.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 23 Novembre 1989

24 Novembre 1989
Election au pas de charge à Chtaura : Hraoui s'engage à appliquer l'accord de Taëf
Tambours battants et sans attendre les concertations d'usage ou même les obsèques, ce matin à Zghorta, du président défunt René Moawad, les 53 députés réunis au « park hôtel » de Chtaura ont élu hier en soirée M. Elias Hraoui à la présidence de la République avant de proroger le mandat de la Chambre pour une période de 4 ans et de participer aussitôt aux consultations parlementaires en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. Qualifiée par le chef du gouvernement de transition de « tragi-comédie anti- constitutionnelle », et annoncée par Radio Damas avant même l'annonce officielle du résultat du scrutin par le chef du Législatif, l'élection de M. Hraoui à la première magistrature de l'Etat pourrait constituer un tournant décisif sans la crise constitutionnelle qui secoue le pouvoir exécutif depuis près de 3 semaines. Dans son discours d'investiture prononcé hier soir à Chtaura aussitôt après son élection, M. Hraoui devait d'emblée définir ses options sur ce plan, s'engageant à appliquer l'accord de Taef, soulignant qu'il tend la main « à tout le monde », mais que « la marche ne s'arrêtera pas, quels que soient les obstacles ». Dixième président de la république depuis l'indépendance, M. Hraoui a été élu au second tour du scrutin par 47 voix et cinq bulletins blancs.
Article paru dans « L'Orient-Le Jour » le 24 novembre 1989

1975• 2 Janvier 1975 : L'ennemi israélien a fait vivre en début de cette année aux habitants du Liban-Sud des heures dramatiques mêlées de sang et de destruction. De la ville de Nabatiyeh où les obus sont tombés, à Taybeh où un père de famille, ses deux enfants et un instituteur se sont battus jusqu'au bout contre plus de soixante soldats israéliens.• 14 février 1975 : Un accord...