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Moyen Orient et Monde - Décryptage

En réponse à Trump, Rohani bombe le torse

Le président iranien a vanté hier l'influence de Téhéran dans la région.

Le président iranien, hier, lors d’un discours à Téhéran, pour la commémoration de la mort de l’ayatollah Ruhollah Khomeyni. President.ir/Reuters

On croirait entendre le guide suprême iranien l'ayatollah Khamenei, ou le puissant commandant des forces al-Qods, le général Qassem Soleimani. C'est pourtant bien le président iranien, Hassan Rohani, qui vantait hier, dans un discours retransmis par la télévision d'État, l'influence croissante de Téhéran au Moyen-Orient. « L'importance de la nation iranienne dans la région est plus forte qu'à toute autre période », a affirmé Hassan Rohani, qui se fait habituellement discret sur ces questions-là.

Si le « mollah qui sourit » était très impliqué dans les négociations concernant l'accord nucléaire, signé en juillet 2015 entre l'Iran et les 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie, Allemagne), son pouvoir est resté limité sur les dossiers régionaux, gérés quasiment exclusivement par les pasdaran. Mais alors que cet accord est mis en danger par le président américain Donald Trump, qui le considère comme « le pire deal de l'histoire », le président iranien semble plus que jamais décidé à assumer la politique étrangère de Téhéran. Quitte à reprendre, non sans une certaine provocation, la rhétorique des durs du régime. « En Irak, en Syrie, au Liban, en Afrique du Nord, dans la région du golfe Persique, où peut-on mener une action décisive sans tenir compte du point de vue iranien ? » a ajouté hier ce conservateur modéré, exagérant volontairement l'influence de l'Iran dans la région.

 

(Lire aussi : Au M-O, l'ami de ton ennemi est ton...)

 

« Golfe Persique »
Le discours du président iranien a une double portée. Répondre, en premier lieu, à la rhétorique agressive de Donald Trump, qui a accusé l'Iran d'être « la principale source du terrorisme dans la région ». En soulignant surtout le fait que l'Iran n'a pas l'intention de faire marche arrière dans sa volonté de jouer un rôle prépondérant dans la région. Le « golfe Persique », a d'ailleurs insisté M. Rohani, alors que Donald Trump avait parlé de « golfe Arabique » le 13 octobre dernier, alors qu'il annonçait sa décision de ne pas certifier l'accord nucléaire. Le message à l'intention de Washington, et de ses ailiers saoudiens et israéliens, est des plus limpides : « Il va falloir faire avec nous. Car il n'y aura pas de solution aux crises régionales sans nous », dit en somme le président iranien.

Ce dernier s'adresse, en second lieu, aux durs du régime, qui ont longtemps critiqué sa volonté de normaliser les relations avec Washington. Hassan Rohani ne veut sans doute pas leur laisser le monopole de la parole sur les sujets régionaux, alors qu'il a plaidé à plusieurs reprises pour une approche plus coopérative avec les autres puissances régionales. Craignant certainement d'être marginalisé par le regain de tension entre Washington et Téhéran, qui fait surtout le jeu des pasdaran, le président iranien semble vouloir reprendre la main, quitte à tomber dans la surenchère nationaliste. « Nous ne devons pas penser que nuire à une partie du système politique renforcera une autre branche, non : c'est tout le système de gouvernement qui s'effondrera alors », a-t-il affirmé hier, comme pour rappeler que la crise avec les États-Unis ne fait que renforcer l'unité iranienne.

 

(Lire aussi : Riyad et Bagdad officialisent leur lune de miel)

 

Les propos de Hassan Rohani confirment ce que beaucoup d'experts redoutaient : le fait que le discours anti-iranien de Washington ait pour principal effet d'exacerber le nationalisme iranien dans la région. Difficile de croire, en effet, que le président iranien aurait tenu pareil discours il y a encore un an.
Signe que Washington est bien décidé à poursuivre sa politique d'endiguement à l'égard de Téhéran, le secrétaire d'État Rex Tillerson a entamé dimanche un voyage dans le Golfe, dont l'objectif affiché est de limiter l'influence de l'Iran dans la région. Mais si M. Tillerson a notamment exigé dimanche à Riyad que « tous les combattants étrangers en Irak », en particulier ceux des « milices iraniennes », rentrent chez eux, le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a répondu, hier, que « les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi (les milices chiites) étaient composées uniquement d'Irakiens placés sous son contrôle ». Une manière de rappeler à l'allié américain qu'il sera difficile de contrer l'influence iranienne dans la région, qui n'a cessé de croître ces dernières années, notamment en Irak, en Syrie et au Liban. Et pour cause : celle-ci s'appuie essentiellement sur des réseaux communautaires qui lui permettent de s'enraciner dans chacun des pays où elle entend jouer un rôle important.

 

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On croirait entendre le guide suprême iranien l'ayatollah Khamenei, ou le puissant commandant des forces al-Qods, le général Qassem Soleimani. C'est pourtant bien le président iranien, Hassan Rohani, qui vantait hier, dans un discours retransmis par la télévision d'État, l'influence croissante de Téhéran au Moyen-Orient. « L'importance de la nation iranienne dans la région est plus...

commentaires (5)

attendons voir les reactions OFFICIELLES de: 1- la presidence 2-le hezb 3-le cabinet 4-la presidence du parlement 5- qqs voix autres que celles de Hikmat Dib(bravo pour celui ci)

Gaby SIOUFI

10 h 27, le 25 octobre 2017

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Commentaires (5)

  • attendons voir les reactions OFFICIELLES de: 1- la presidence 2-le hezb 3-le cabinet 4-la presidence du parlement 5- qqs voix autres que celles de Hikmat Dib(bravo pour celui ci)

    Gaby SIOUFI

    10 h 27, le 25 octobre 2017

  • OU3A I NAFFIS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 44, le 24 octobre 2017

  • Le titre en dit long! Il va tellement bomber qu'il va... exploser!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 40, le 24 octobre 2017

  • MALHEUREUSEMENT LES COMMUNAUTES CHIITES ARABES ONT CHOISI L,APPARTENANCE RELIGIEUSE A CELLE NATIONALE... ET TRAVAILLENT POUR L,IRAN CONTRE LEURS PAYS... DU JAMAIS VU AILLEURS DANS L,HISTOIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 34, le 24 octobre 2017

  • Elle utilise les arabes et leurs causes surtout la Palestinienne pour arriver à leur fin quitte de détruire l’ environnement des communautés dans lequel elles évoluent

    Bery tus

    07 h 07, le 24 octobre 2017

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