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Économie - Finance

La politique monétaire menée par la BDL s’invite dans le débat public

L'intervention, mardi, du député Georges Adwan concernant la BDL ouvre la voie, au sein de l'hémicycle, à une critique de la politique monétaire.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Archives Reuters

Alors que les députés entamaient mardi l'examen du projet de budget pour l'exercice 2017, une petite phrase du député et vice-président des Forces libanaises, Georges Adwan, a fait basculer le débat sur la politique monétaire menée par la Banque du Liban (BDL).

Lors de sa brève intervention, M. Adwan a affirmé que « les recettes versées annuellement par la BDL au Trésor étaient de 61 milliards de livres (40,5 millions de dollars) seulement », alors que l'institution détenait des bons du Trésor, dont les revenus pourraient théoriquement lui permettre de générer « environ un milliard de dollars par an ».

Pour mieux comprendre le calcul fait par M. Adwan, il faut rappeler que près de 61,4 % de la dette publique brute du Liban était en livres libanaises à fin août 2017, soit environ 47,5 milliards de dollars. Or à cette même période, la BDL détenait 48,5 % de la dette en livres, soit l'équivalent de 22,7 milliards de dollars. Si on prend en compte le plus faible taux d'intérêt sur les bons du Trésor (à très courte maturité), qui est de 4,39 %, les titres détenus par la BDL devraient générer au minimum près d'un milliard de dollars. Et selon le code de la monnaie et du crédit, la Banque centrale est tenue de verser 80 % de ses bénéfices au Trésor. Le député FL s'étonne donc de la faiblesse des bénéfices de la BDL par rapport aux revenus générés par ses bons du Trésor. Il va plus loin en dénonçant l'absence de « contrôle et de reddition des comptes » sur la politique monétaire.

Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, s'est empressé de réagir en assurant qu'au cours « des vingt dernières années, la Banque centrale a toujours transmis au ministère des Finances ses bilans arrêtés annuels et versé ce qu'elle devait au Trésor, conformément aux lois en vigueur. » Des propos confirmés hier par le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, en session plénière. M. Salamé a également indiqué que « les comptes de la BDL sont régulièrement audités par deux cabinets internationaux indépendants ». « L'analyse du député Georges Adwan n'est pas complète, car la Banque centrale a des revenus mais aussi des dépenses, liées notamment aux intérêts qu'elle verse aux banques sur leurs dépôts à la BDL », a-t-il poursuivi.

 

(Sur le même sujet : Budget 2017 : Kanaan souhaite renforcer le contrôle parlementaire sur les dépenses)

 

 

Politique monétaire coûteuse
En d'autres termes, une partie des revenus générés par la BDL à travers les bons du Trésor sert à couvrir ses dépenses, « ce qui tend à laisser croire que la politique monétaire menée par Riad Salamé pour maintenir la stabilité de la livre, notamment à travers les opérations dites d'ingénierie financière, est très coûteuse », commente un économiste ayant requis l'anonymat.

Il y a un mois, la BDL avait réagi à un article de l'économiste Toufic Gaspard, dans lequel il reprochait à l'institution de verser « des taux d'intérêt généreux et non nécessaires aux banques locales en échange de leurs dépôts en dollars », en vue d'assurer la stabilité de la livre. Dans sa réponse, la Banque centrale expliquait que « les taux d'intérêt en vigueur dans tout pays doivent refléter sa notation souveraine. Par conséquent, les transactions sur les marchés financiers libanais ne peuvent s'effectuer selon les taux en vigueur dans des pays notés A ». En rappelant que la notation octroyée au Liban par l'agence S&P est B-, la BDL compare les taux en vigueur au Liban à ceux dans d'autres pays ayant la même notation (B-, B), comme l'Égypte, afin de démontrer qu'ils ne sont pas surévalués. « Les taux au Liban varient entre 5,35 % et 7,46 % pour des termes respectifs d'un an et de 10 ans, contre des taux appliqués en Égypte variant entre 18,5 % et 19 % », avait-elle indiqué.

« La question n'est donc pas de savoir si la BDL verse ou non ses recettes au Trésor, mais de comprendre pourquoi elles ne sont pas si importantes », estime Louis Hobeika, professeur d'économie à l'Université Notre-Dame de Louaizé. « La démarche de M. Adwan est une première. C'est un excellent pas en avant que des députés interrogent le gouverneur de la BDL sur sa politique monétaire, car c'est un sujet qui a longtemps était absent des débats au Parlement », se réjouit M. Hobeika.

 

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Alors que les députés entamaient mardi l'examen du projet de budget pour l'exercice 2017, une petite phrase du député et vice-président des Forces libanaises, Georges Adwan, a fait basculer le débat sur la politique monétaire menée par la Banque du Liban (BDL).
Lors de sa brève intervention, M. Adwan a affirmé que « les recettes versées annuellement par la BDL au Trésor étaient de...

commentaires (4)

Étant économiste oui Mr adwan a raison et Mr Salemeh aussi sauf que Mr Salemeh effectivement le moyen est onéreux pour le plaisir des bq libanaise car se sont elle détienne bcp plus qui tienne plus de la moitier de la dette du Liban .... comme je disais ultérieurement les grandes et riche familles libanaises propriétaires des bq se sont elles le pb c’est ce que je crois ce que adwan veut faire ressortir

Bery tus

15 h 04, le 19 octobre 2017

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Commentaires (4)

  • Étant économiste oui Mr adwan a raison et Mr Salemeh aussi sauf que Mr Salemeh effectivement le moyen est onéreux pour le plaisir des bq libanaise car se sont elle détienne bcp plus qui tienne plus de la moitier de la dette du Liban .... comme je disais ultérieurement les grandes et riche familles libanaises propriétaires des bq se sont elles le pb c’est ce que je crois ce que adwan veut faire ressortir

    Bery tus

    15 h 04, le 19 octobre 2017

  • TOUS LES IGNORANTS S,ERIGENT EN GOUVERNEURS DE LA BDL ! QUELLE RIGOLADE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 15, le 19 octobre 2017

  • et, plait il , pourquoi/comment george adwan se permet il d'aborder meme un sujet aussi complique ? comment se permet il de critiquer la politque de la banque du liban mise en oeuvre apres mures reflexions basees sur des etudes techniques tres complexes. george adwan est TRES loin de s'y entendre(surtout qu'il ne prenne pas pretexte des avis de ( ses conseillers en econmie) george adwan devrait etre poursuivi pour intoxication et mise en danger de notre economie ( menace que aoun-si je ne me trompe- avait enoncee il y a de cela qqs mois )

    Gaby SIOUFI

    10 h 34, le 19 octobre 2017

  • Sans vouloir defendre la politique monetaire, mais équivaloir les Recettes aux Profits me semble un peu crétin. La comptabilité est la science des anes...

    Khalil S.

    08 h 39, le 19 octobre 2017

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