L'aviation israélienne a attaqué et détruit lundi une batterie de missiles anti-aériens à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Damas en réponse à un tir de missile syrien en direction d'appareils israéliens qui étaient en mission de reconnaissance au-dessus du Liban, a indiqué un porte-parole de l'armée. Les avions n'ont pas été touchés et ont pu regagner leur base sans encombre, a déclaré le porte-parole, le colonel Jonathan Conricus. La batterie syrienne a été "neutralisée", a-t-il dit.
L'armée syrienne citée par la télévision d'Etat n'a rapporté que des dégâts matériels et a assuré avoir atteint un appareil israélien. L'aviation israélienne a violé l'espace aérien syrien près du Liban et la défense anti-aérienne a riposté, atteignant un avion et le forçant à fuir, a dit l'armée syrienne. Israël a ensuite tiré plusieurs missiles sur une position militaire dans la province de Damas, "faisant uniquement des dégâts matériels", a-t-elle ajouté. Elle a "mis en garde contre les conséquences dangereuses de ces tentatives d'agression répétées de la part d'Israël".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté prévenu que son pays réagirait à tout acte hostile. "Aujourd'hui, on a voulu détruire nos avions, ce qui est inacceptable", a réagi M. Netanyahu. "Notre politique est claire: celui qui veut nous attaquer, nous l'attaquerons", a-t-il mis en garde dans un communiqué.
Le porte-parole de l'armée a cependant souligné qu'Israël ne recherchait pas l'escalade. "A (sa) connaissance", c'est la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 que les Syriens tirent en direction d'appareils israéliens survolant le Liban, a dit le colonel Conricus. "Nous tenons le régime syrien pour responsable de ce tir anti-aérien et pour toute attaque provenant de Syrie", a-t-il prévenu. Mais, a-t-il ajouté, Israël considère qu'il est dans "l'intérêt commun" de préserver la "relative stabilité" dans la zone et "n'a aucune intention de déstabiliser la situation".
Les appareils israéliens, dont il n'a pas précisé le nombre, étaient en reconnaissance dans l'espace aérien libanais, "près de la frontière syrienne" quand un missile a été tiré dans leur direction, a-t-il dit, les renseignements israéliens excluant que le projectile ait été tiré par d'autres forces que celles du régime syrien. Des avions israéliens ont frappé quelque temps après la batterie syrienne située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Damas, a-t-il précisé.
Selon le Haaretz, citant l'armée israélienne, les avions israéliens effectuaient un "vol de routine" au dessus du Liban, photographiant des sites pour les services de renseignements israéliens
Sur Twitter, un autre porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, rapportait l'incident en assortissant ces écrits du hastag : #dontplaywithfire (Ne jouez pas avec le feu).
(Lire aussi : Pour Lieberman, l'armée libanaise "est devenue une partie intégrante du Hezbollah")
Le précédent de mars
Un porte-parole de l'armée israélienne, le brigadier-général Ronen Manelis, cité par le Jerusalem Post a par ailleurs précisé que la Russie avait été informée de l'incident et que l'affaire sera évoquée avec le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgu, qui entame ce lundi une visite en Israël. Lors de cette visite, précise le Jesuralem Post, M. Choïgu s'entretiendra notamment avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi qu'avec le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, du rôle de l'Iran en Syrie ainsi que du "transfert d'armes par Téhéran au Hezbollah via Damas".
Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, Israël a mené plusieurs raids aériens sur ce pays dévasté par la guerre, contre les forces gouvernementales et celles du Hezbollah, qui combat aux côtés du régime de Damas.
Début septembre, Israël avait ainsi été accusé par l'armée syrienne d'avoir mené des frappes aériennes contre une infrastructure militaire, faisant deux morts, une attaque ayant pu viser un site utilisé par Damas pour produire des armes chimiques. En Israël, aucune déclaration officielle n'avait été faite sur ces frappes.
Le plus sérieux accrochage date de la nuit du 16 au 17 mars 2017, quand l'aviation israélienne avait ciblé en Syrie un convoi d'armes, présenté comme destiné au Hezbollah. L'armée syrienne avait riposté avec des moyens anti-aériens et Israël avait intercepté un missiles tiré en direction de son territoire.
L'armée syrienne avait affirmé avoir abattu un avion israélien et en avoir atteint un deuxième, ce qu'Israël avait démenti. Avigdor Lieberman avait alors prévenu que, "la prochaine fois que les Syriens utilisent leurs systèmes de défense aérienne contre nos avions, nous les détruirons sans la moindre hésitation".
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QUEL TOUPET DE DOBERMAN DE SE CONSIDERER AGRESSÉ DANS L,ESPACE AERIEN LIBANAIS VIOLÉ...
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 38, le 17 octobre 2017