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Campus - ÉTUDE

Traduction : pourquoi les femmes dominent la discipline au Liban ?

92 % des étudiants en traduction au Liban sont des filles et, sur le marché du travail, un traducteur sur 20 est un homme : trois étudiantes de la LIU se penchent sur la question.

De gauche à droite : Kulthoum Mansour, Shahinaz Hamzeh, la docteure Hiba Abi Khalil et Fatima Abbas, à l’issue de la soutenance du projet des trois jeunes filles.

Shahinaz Hamzeh, Fatima Abbas et Kulthoum Mansour, toutes les trois étudiantes en traduction à la LIU, alertées par le constat qu'il y a beaucoup plus de filles que de garçons dans cette discipline, ont décidé d'étudier le profil des traducteurs au Liban et de rechercher les causes de la prédominance des femmes. « Cette étude, qui fait partie de notre projet de fin d'études, a révélé que 92 % des étudiants en traduction sont des filles et qu'uniquement 5 % des traducteurs qui travaillent au Liban sont des hommes », relève Shahinaz Hamzeh.

« Au Liban, il y a un manque dans les études statistiques et sociales concernant la situation professionnelle de la population des traducteurs libanais. De plus, la plupart des études en traduction sont basées sur une pratique réflexive linguistique, sur le processus qu'est la traduction, alors qu'elles doivent traiter le culturel, le social, la psychologie, le genre, l'histoire... Puisque la traductologie est une science interdisciplinaire », relève la docteur Hiba Abi Khalil, qui a encadré le travail des trois jeunes étudiantes, en soulignant l'importance d'une telle étude ethnographique et statistique qui requiert, outre des connaissances et des recherches en matière de traductologie, un travail sur le terrain.

 

(Pour mémoire : Gina Abou Fadel Saad : Traduire, c’est apprendre le respect de la différence)

 

Statistiques
Le travail des trois jeunes filles est réparti en deux parties : la première théorique et la seconde pratique. La partie théorique présente un aperçu des théories en rapport avec le féminisme et la traductologie ainsi qu'une revue historique des éminentes traductrices et de la relation des femmes avec cette spécialisation et avec ce métier au Liban. Shahinaz Hamzeh note dans ce contexte la difficulté qu'elles ont rencontrée à trouver des références qui traitent ce thème.

La partie pratique comporte deux sous-parties. La première consiste en une enquête auprès de 200 étudiants dans sept universités différentes (la LIU à Beyrouth et à Tyr, la LAU, l'AUB, l'USJ, l'AUST, l'UL et l'Université islamique de Beyrouth), afin de savoir les raisons qui ont poussé ces jeunes à opter pour la traduction ou à s'en éloigner. La seconde comporte deux entrevues, l'une de dimension sociale avec la docteur May Maroun, sociologue, et l'autre économique avec la docteur en traduction Grace Younès. Les trois jeunes filles ont analysé les données qualitatives et ont transformé les données quantitatives en des graphes, « ce qui leur a permis d'avoir des statistiques qui valident leurs hypothèses ».

 

Stéréotypes
Selon les résultats de cette étude, les raisons principales pour lesquelles les jeunes hommes ne choisissent pas cette spécialisation sont liées à des stéréotypes tels que : « La traduction est une spécialisation pour filles », « Ce métier consiste, uniquement, à transmettre un texte d'un langage à un autre ». Les résultats qualitatifs recueillis lors des entrevues et des enquêtes menées auprès des étudiants ont également révélé un facteur de taille pouvant influencer le choix des garçons de ne pas intégrer ce domaine : «L'influence des parents qui dirigent leurs garçons vers des spécialisations telles que l'ingénierie, la médecine et la gestion, croyant qu'elles leur assureront de meilleurs débouchés que la traduction. »

En revanche, les raisons qui poussent les femmes à intégrer ce domaine se rapportent aux conditions de travail que ce secteur permet d'avoir, des conditions jugées, selon l'étude menée par les jeunes étudiantes, « plus confortables », puisqu'elles donnent « aux futures mères de famille la possibilité de travailler depuis leurs maison ».

Pour conclure, Shahinez Hamezh précise : « La traduction nécessite un énorme effort de la part des traducteurs, beaucoup de temps, une grande concentration et du dévouement. Les femmes ont prouvé leurs compétences dans ce domaine... »

 

Shahinaz Hamzeh, Fatima Abbas et Kulthoum Mansour, toutes les trois étudiantes en traduction à la LIU, alertées par le constat qu'il y a beaucoup plus de filles que de garçons dans cette discipline, ont décidé d'étudier le profil des traducteurs au Liban et de rechercher les causes de la prédominance des femmes. « Cette étude, qui fait partie de notre projet de fin d'études, a...

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