Rechercher
Rechercher

Lifestyle - This is America

La mode Rizik’s, pionnière et toujours « in »

Même à 109 ans, cette enseigne qui habille le tout-Washington depuis le tournant du siècle dernier continue de rajeunir son image et s'adapter aux critères actuels de la mode.

Une séance de retouche à la boutique Rizik’s, il y a trois décennies. Photo tirée de leur site.

La boutique Rizik's, située au cœur la capitale fédérale depuis 1908, et qui n'a jamais cessé d'être un repère dans la mode, fait une nouvelle fois peau neuve, tout en restant le point d'attraction des fashionistas washingtoniennes. Cette enseigne 100 % libanaise et familiale a toujours eu un regard et une démarche tournés vers le futur, comme en témoigne Philippe Rizik, l'un des fils du fondateur. Il précise sans emphase, en parlant de son père Ayoub Michel Rizik et de son oncle Joseph Rizik, originaires de Tyr : « Leur histoire est celle d'un grand nombre de Libanais arrivés aux États-Unis au début du siècle dernier, ne parlant pas anglais et n'ayant aucun piston. » Néanmoins, ils ont eu du flair en important d'Italie de la soie et du lin haut de gamme qu'ils proposaient aux personnes fortunées de Washington. Une clientèle raffinée et aisée qui, en appréciant cette marchandise de grande qualité, est très vite devenue fidèle à la boutique de vêtements ouverte par la suite. Et pour cause : les Rizik ont su offrir aux belles dames de Washington le dernier cri de la mode importée de New York où le prêt-à-porter de luxe avait pris son essor, y ajoutant une attention particulière pour chaque cliente.

Aujourd'hui encore, la réussite de Rizik's repose sur ce que Philippe Rizik considère comme des valeurs intemporelles : « la qualité, le bon choix qui s'accorde à toute occasion et le service personnalisé ». Jusqu'à présent, la cliente peut acheter le matin une tenue et la récupérer, retouchée, quelques heures plus tard, pour l'arborer le soir même. Un spacieux et lumineux atelier de couture a été prévu à cet effet.

 

Miss Maxine et miss Renée
Cette règle de travail a été minutieusement perpétuée par les deux filles du fondateur, Maxine et Renée Rizik. Depuis qu'elles ont pris la relève, en 1984, elles ont su cultiver le caractère intimiste et BCBG de la boutique qui a réussi à s'adapter aux différents personnalités et profils de ses clientes, mais aussi aux évolutions de la mode et de leur mode de vie, tout en assurant une livraison parfaite et surtout rapide. Ainsi, dans les années 60, l'enseigne s'est de suite mise à l'heure de l'épanouissement professionnel des femmes, les habillant selon leurs nouvelles fonctions, du matin jusqu'au soir. PDG ou mondaines de tout âge, ces dames étaient, et sont toujours, reçues dans un vaste salon aux confortables sofas en velours et aux lustres élégants, et peuvent choisir à loisir entre les griffes américaines et européennes les plus prestigieuses. Elles peuvent aussi prendre le temps de préparer le plus beau jour de leur vie au rayon tenues de mariée, qui jouit d'une grande renommée.

En pleine forme, l'ADN du changement toujours actif, après avoir été à la pointe de la mode durant plus de trois décennies, les sœurs Rizik sont allées encore plus loin dans la modernité. Ainsi, miss Maxine (madame Tannous, aujourd'hui âgée de 89 ans) et miss Renée (madame Elias, 86 ans), viennent de jouer la carte du renouveau et de l'avenir. Ainsi, la famille, tout en gardant l'affaire, en a complètement rajeuni la gestion en la confiant à une quarantenaire, Ande Riggins Johnston. Car il n'était pas question de fermer les portes de l'iconique Rizik's, ouvertes il y a 109 ans, mais plutôt de l'ancrer dans des tendances plus « in ».

 

Une nostalgie revisitée
Ande Riggins Johnston, guide d'un jour, nous propose une visite des lieux. Arrêt d'abord à l'espace lumineux des robes des mariées d'où ressortent deux griffes, celle de notre Georges Hobeika local et celle de l'Américano-Indien Naeem Khan, privilégié par Michelle Obama. Un peu plus loin, outre Roberto Cavalli, qui propose en exclusivité à la boutique d'exubérants motifs de son cru, Ande Johnston a puisé des pièces chez de jeunes designers parmi lesquels Adam Lippe, Elizabeth Kennedy, Brandon Maxwell, Christian Siriano, Frem Denim, Rachel Zoe, Derek Lam, Les Copains et Paule Ka.
Rizik's a été et demeure l'adresse des invités privilégiés des grands évènements de Washington. Les dames de la capitale fédérale, et même d'ailleurs, viennent choisir des toilettes pour se rendre aux galas mythiques, tels le dîner des correspondants de presse de la Maison-Blanche, les soirées honorifiques du Centre Kennedy, les réceptions des ambassadeurs, et moult autres levées de fonds et réceptions socioculturelles.

Rizik's (qui, dans le passé, a notamment habillé Mamie Eisenhower; Helen Thomas, l'inoubliable journaliste des sept présidents ; Madeleine Albright et d'autres célébrités) n'a pas voulu finir dans la case nostalgie. L'enseigne a pu s'associer au concept de grande boutique de mode, survivant au milieu de la culture du shopping des malls et des achats en ligne.

 

Dans la même rubrique

Autant en emporte le racisme

Mais qui est véritablement l’Oncle Sam ?

« Playboy » redévoile ce sein qu'on ne voulait plus voir

Deux lettres, un point... et la femme se libère

Le grand retour de « Dynasty » : on ne prend pas les mêmes, mais on recommence

Quand les présidents américains font de l’humour

La boutique Rizik's, située au cœur la capitale fédérale depuis 1908, et qui n'a jamais cessé d'être un repère dans la mode, fait une nouvelle fois peau neuve, tout en restant le point d'attraction des fashionistas washingtoniennes. Cette enseigne 100 % libanaise et familiale a toujours eu un regard et une démarche tournés vers le futur, comme en témoigne Philippe Rizik, l'un des fils...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut