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Liban - Liban-Arabie

Riyad s’efforce de rétablir l’équilibre politique sur la scène libanaise

MM. Geagea et Gemayel ont été reçus par l'homme fort du royaume, Mohammad ben Salmane.

Le prince héritier Mohammad ben Salmane a reçu hier à Riyad Samir Geagea et Samy Gemayel. Photos ANI

En visite officielle de façon concomitante en Arabie saoudite, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, et le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, ont été reçus, hier, tour à tour, par le prince héritier et homme fort du royaume, Mohammad ben Salmane. Des rencontres fortement symboliques qui marquent l'appui renouvelé de Riyad aux forces souverainistes libanaises à l'heure où le Hezbollah et ses alliés tentent à tout prix de normaliser les relations du Liban avec le régime syrien. L'invitation saoudienne refléterait également, selon certains observateurs, une volonté de raviver l'alliance du 14 Mars.

Questionnée par L'Orient-Le Jour sur le timing de l'invitation officielle adressée à MM. Geagea et Gemayel, une source proche des Kataëb considère qu'elle intervient au moment où « le mandat Aoun a fait entrer le Liban dans un processus de normalisation des relations avec l'axe iranien qui divise les Libanais ». « L'Arabie n'est pas satisfaite de la situation et a voulu écouter les forces souverainistes libanaises, ce qui justifie l'invitation officielle lancée à Geagea et Gemayel. Riyad cherche à rétablir un équilibre dans le rapport des forces sur la scène politique libanaise. Dans la logique des choses, d'autres invitations à des figures souverainistes vont suivre », souligne ce proche du chef des Kataëb. Et d'ajouter : « Ce n'est pas peu que le prince héritier saoudien rencontre Samy Gemayel. »

 

(Pour mémoire : Offensive de charme irano-saoudienne en direction du Liban)

 

Michel Aoun, « isolé diplomatiquement »
« Après la bataille de Ersal, les efforts du Hezbollah pour confisquer la victoire de l'armée et l'incapacité du gouvernement à imposer son ordre du jour face au Hezbollah ont sans doute motivé l'invitation saoudienne. Ajoutons à cela une série d'actions en faveur de la normalisation, couronnées par la rencontre, il y a quelques jours, du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et de son homologue syrien, Walid Moallem », analyse le responsable Kataëb. « Le président de la République, Michel Aoun, essaie de redorer le blason de son mandat, mais le mal est fait, et il est de plus en plus isolé diplomatiquement, dit-il. Aoun avait dit qu'il construirait son programme dans la continuité de son discours d'investiture ; or on est loin du discours d'investiture. Reste à voir s'il y a une réelle volonté de reconstruire le 14 Mars. Mais, dans tous les cas, les Kataëb sont dans l'opposition et leur discours souverainiste est clair. »

« Le 14 Mars a besoin d'être reconstruit. Il y a d'ailleurs un nouvel équilibre sur la scène libanaise sous la houlette du 8 Mars et avec la mainmise du Hezbollah, en résultat des actions de certains pôles du 14 Mars », déplore pour sa part un autre responsable Kataëb, le député Élie Marouni. Il considère que la visite de M. Gemayel en Arabie saoudite est « naturelle », la relation des Kataëb avec Riyad n'étant pas nouvelle. « Le timing a peut-être surpris puisqu'il coïncide avec l'affectation d'un nouvel ambassadeur saoudien au Liban (voir par ailleurs) », ajoute-t-il.

 

(Lire aussi : Geagea à Nasrallah : Quel est l'intérêt de s'attaquer à Riyad quand on est au pouvoir ?)

 

Une source des FL estime, quant à elle, que l'invitation saoudienne a pour but de faire parvenir un message clair, celui de l'intérêt porté par Riyad au Liban. « Les rencontres saoudiennes avec MM. Geagea et Gemayel ont permis à Riyad de dire que le Liban ne sera pas livré à l'axe iranien, précise ce responsable à L'OLJ. L'Arabie saoudite veut que les forces souverainistes soient présentes sur la scène politique libanaise, mais elle n'entre pas dans les détails de la scène locale relatifs aux 14 et 8 Mars. »

« Lors de ses rencontres à Riyad, notamment avec le prince héritier, Samir Geagea a insisté sur les constantes libanaises et les dangers auxquels elles font face, tels les armes du Hezbollah ou le régime syrien. La situation régionale a également été évoquée. M. Geagea va avoir d'autres déplacements bientôt dans plusieurs pays arabes pour évoquer ces dossiers », confie la source.
MM. Geagea et Gemayel étaient arrivés mercredi en Arabie saoudite à bord de deux vols différents.

 

 

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commentaires (3)

Il n’y a aucune honte que messieurs Geagea et Gemayel soient reçus par l'homme fort du royaume, Mohammad ben Salmane, mais ce dernier croit –il vraiment aux avocats du diable ?

Antoine Sabbagha

12 h 09, le 29 septembre 2017

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Commentaires (3)

  • Il n’y a aucune honte que messieurs Geagea et Gemayel soient reçus par l'homme fort du royaume, Mohammad ben Salmane, mais ce dernier croit –il vraiment aux avocats du diable ?

    Antoine Sabbagha

    12 h 09, le 29 septembre 2017

  • RAVIVER LE 14 MARS... LES INTENTIONS NATIONALISTES EXISTENT MAIS LA VOLONTE ET LE MOYEN D,APPLICATION Y FONT DEFAUT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 15, le 29 septembre 2017

  • "Le Hezbollah et ses alliés tentent à tout prix de normaliser les relations du Liban avec le régime syrien" (sic). Si le Liban cède à ce chantage, la prochaine étape sera inévitablement la normalisation des relations avec Israël puisque la "Résistance" n'est plus une "Résistance" mais une milice iranienne au Liban, en Syrie, au Yémen, en Irak et au Kurdistan... aux antipodes de la frontière israëlienne.

    Un Libanais

    09 h 18, le 29 septembre 2017

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