Avant sa visite officielle en France qui débute lundi, le président libanais Michel Aoun a accordé un entretien au quotidien français Le Figaro publié samedi dans lequel il évoque principalement les dossiers du Hezbollah et des chrétiens d'Orient.
Le Hezbollah "respecte" la souveraineté du Liban
Interrogé sur l'accord qu'il a scellé en 2006 avec le Hezbollah, alors qu'il était chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun a affirmé que "grâce à cet accord, nous avons pu échapper à un conflit interne au Liban". "Sincèrement, je crois que j'ai sauvé l'État libanais", a-t-il ajouté, estimant qu'"il y a parfois eu, au sein du monde sunnite, des tendances à l'hégémonie".
Selon lui, le Hezbollah, après cet accord, "a modifié sa ligne politique et a respecté la souveraineté libanaise", ajoutant que le parti chiite "a renoncé à son projet d'instaurer une 'république islamique' au Liban.
A une question sur la légitimité de l'armement du Hezbollah, le chef de l'Etat libanais a déclaré qu"on ne peut pas priver le Hezbollah de ses armes tant qu'Israël ne respecte pas les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU".
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"Attachés au maintien de la présence chrétienne au Liban"
M. Aoun est ensuite interrogé sur le sort des chrétiens d'Orient. Les chrétiens du Liban "se sentent bien, pour le moment", a-t-il déclaré. "Je pense que les guerres civiles, qui ravagent actuellement la Syrie et l'Irak, ont eu beaucoup de conséquences (...) À Damas (où le gouvernement baasiste me semble avoir gagné la guerre), à Bagdad, au Caire, et dans les autres capitales arabes, on me tient le même langage : tous sont attachés au maintien de la présence chrétienne au Liban, et même ailleurs dans le monde arabe", a-t-il ajouté.
Le président libanais doit inaugurer l'exposition consacrée aux "chrétiens d'Orient, 2000 ans d'histoire" à l'Institut du monde arabe à Paris.
L'armement des chrétiens s'impose-t-il au Liban?, interroge le journaliste Renaud Girard. "Non", répond Michel Aoun, "car nous renforçons l'armée, pour protéger tout le pays, y compris les chrétiens".
Par ailleurs, M. Aoun explique que la politique du Liban vis-à-vis de la Syrie repose sur deux piliers : "garder les frontières libanaises pour nous protéger du terrorisme" et "distanciation par rapport aux problèmes politiques internes à la Syrie".
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"Nous sommes un pays francophone"
Sur un autre plan, le président libanais a déclaré que le Liban devait "beaucoup à la France". "Nous sommes un pays francophone et fiers de l'être", a-t-il ajouté.
Michel Aoun sera le premier dirigeant étranger à être reçu en visite d'Etat en France depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, une visite de trois jours qui "marque la relation particulière entre le Liban et la France", selon l'Elysée. M. Aoun sera reçu en tête à tête par M. Macron à l'Elysée, où un dîner en son honneur sera donné le soir avec 220 invités.
Mardi, M. Aoun doit être reçu par le Premier ministre français Edouard Philippe et le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, puis rencontrera l'importante communauté libanaise vivant en France. Des rencontres avec les présidents des deux assemblées, François de Rugy et Gérard Larcher, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, sont également au programme.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Michel Aoun au Figaro ici
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LIBANO NOSSA .
FRIK-A-FRAK
10 h 52, le 24 septembre 2017