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Lifestyle - This is America

Autant en emporte le racisme

Le vent de folie raciale qui souffle sur les USA est en train de menacer leurs acquis culturels. L'heure n'est plus hélas à la boutade désinvolte « Frankly, my dear, I don't give a damn ! »

Harmonie entre maître et esclave, l’image extraite du film « Autant en emporte le vent » qui dérange.

Dans la foulée des événements de Charlottesville, et alors que la question des discriminations est devenue ultrasensible, il y a danger pour les chefs-d'œuvre aux États-Unis ! Les faits sont inquiétants. Ainsi, en plein débat sur le déboulonnement, ou pas, des monuments des confédérés, un cinéma de Memphis, l'Orpheum Theater, a retiré de sa programmation le film Autant en emporte le vent, datant de 1939, avec à l'affiche Vivien Leigh et Clark Gable. La cause ? Il a, dit-on, porté atteinte à la sensibilité d'un large segment de la population locale, formé de 64 % d'Afro-Américains. La direction de la salle a noté que la première projection de cette œuvre oscarisée, dont l'histoire se déroule durant la guerre de Sécession, avait reçu un accueil négatif. Les responsables, qui ont minutieusement étudié les différentes réactions de cette communauté, ont précisé que leur décision relevait de la mission qu'ils se sont fixés : à la fois divertir et éclairer, sans créer des dissensions.

Certes, Autant en emporte le vent est l'une des plus belles réalisations du septième art et une date marquante de l'âge d'or de Hollywood, mais ce film a toujours provoqué un certain malaise auprès de la communauté noire. Ce ressentiment s'est amplifié après les derniers événements de Charlottesville (un rassemblement, dans cette ville à la mi-août, de membres d'extrême droite avait tourné au drame quand une femme de 32 ans avait été tuée par un sympathisant néonazi après des heurts entre des suprémacistes blancs et des militants antiracistes).

Les supporters du film avancent que ses grands mérites artistiques doivent prévaloir sur le reste, alors que ses détracteurs y voient une apologie du racisme, mettant en scène des maîtres blancs et leurs esclaves, soumis mais aimants et heureux de les servir. À commencer par l'inoubliable Mamma (incarnée par Hatti McDaniel), la première actrice noire à recevoir un oscar.

 

Les studios de tournage convoités par Apple
De l'autre côté du pays, plus précisément à Culver City (non loin de Los Angeles), où les paillettes et le glamour sont toujours de mise, les studios Culver existent encore. C'est là qu'ont notamment été tournés de grands succès du cinéma parmi lesquels Autant en emporte le vent et The Matrix. Au-delà de la nostalgie, Apple semble vouloir en faire un tremplin pour le lancement de ses projets de productions hollywoodiennes. La mégacompagnie n'a pas encore fait connaître le véhicule qu'elle allait utiliser, que ce soit le petit écran, le grand, ou les deux. Apple, qui vient de lancer un nouvel iPhone à l'occasion du dixième anniversaire de son smartphone, veut arracher sa place au soleil hollywoodien, à l'instar de ses concurrents Google et Amazon. Les studios Culver avaient été créés en 1918 par Thomas Ince, un pionnier du cinéma muet. Les grands du septième art et leur fabuleuses créations en noir et blanc puis en couleur y ont ensuite déposé leurs caméras, avec à leur tête la Metro-Goldwyn Mayer qui a produit le mythique Autant en emporte le vent.

Si, aujourd'hui, cette saga fait de sérieuses vagues, ses défenseurs ne sont pas près de baisser les bras : « Qu'est ce qui empêche que l'on arrête la diffusion de To Kill a Mockingbird ou encore Driving Miss Daisy ? » À noter qu'Autant en emporte le vent fait partie du top ten de la liste des 100 meilleurs films, établie par l'American Film Institute depuis 1998. Des chefs-d'œuvre qui seront inscrits dans son registre national. Difficile de dire dans ce contexte, à l'instar de son héros Clark Gable, alias Rhett Butler : « Frankly, my dear, I don't give a damn ! »

 

 

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