Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Affaire des militaires tués : Aoun appelle les Libanais à attendre les résultats de l'enquête

Le président accuse certaines parties politiques de vouloir ôter à l'armée sa victoire contre les jihadistes.

Le président libanais Michel Aoun avec le commandant en chef de l'armée et les commandants qui ont participé à l'opération "Aube des jurds", le mois dernier. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais, Michel Aoun, a appelé samedi les Libanais à "attendre les résultats de l'enquête" dans l'affaire des ex-otages militaires qui ont été tués en captivité et enterrés hier et aujourd'hui après des funérailles nationales. "Tous les Libanais, et non seulement les familles des martyrs, ont le droit de connaître la vérité sur ce qui s'est passé, a écrit M. Aoun sur Twitter. Laissez l'enquête prendre son cours et évitez de lancer des accusations hâtives".

Plus tôt dans la journée, M. Aoun avait accusé certaines parties politiques de vouloir ôter à l'armée sa victoire dans l'Anti-Liban contre les jihadistes, alors qu'une enquête est en cours afin de déterminer les responsabilités dans l'enlèvement des militaires en 2014. "Il y a des positions non patriotiques, et certains ne savent pas qu'il ne faut pas jouer avec les causes nationales primordiales, notamment la sécurité (...)", a déclaré le chef de l'Etat devant le commandant de l'armée, Joseph Aoun, lors d'un entretien au palais de Baabda.

(Lire aussi : À travers le Liban, des villages accompagnent les soldats vers leur dernière demeure)

"L'armée est loin de la politique, et c'est là que réside sa valeur nationale", a insisté le président Aoun. Et d'ajouter : "Ceux qui ont cédé le territoire sont exclus de l'équation aujourd'hui, et ceux qui l'ont libéré sont accusés de l'avoir cédé, et certains ont tenté d'ôter à l'armée sa victoire. C'est pour cela que nous avons demandé qu'une enquête soit ouverte afin de déterminer les responsabilités dans l'enlèvement des militaires et l'occupation de portions du territoire libanais".

"Est-ce que ceux qui essaient d'entraver l'enquête savent qu'ils encouragent la vengeance individuelle?", a damandé le président Aoun dimanche, sur son compte Twitter. "Vous devez choisir entre l'Etat et la justice ou le clan et la vengeance", a-t-il ajouté. "Ceux qui entravent l'enquête sont ceux qui émettent des jugements et des accusations, certains d'entre eux sont des anciens militaires et ministres", a alors répondu via Twitter l'ancien ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk.

Lors des funérailles nationales des dix militaires dont les dépouilles ont été retrouvées à l'issue de la bataille de "L'aube des jurds", fin août, le président Aoun avait dénoncé "les positions floues de certains responsables de l'époque", en allusion au gouvernement de l'ex-Premier ministre Tammam Salam, sous le mandat du président Michel Sleiman.


Machnouk réagit
De son côté, le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a réagi samedi aux accusations portées contre lui par les familles des ex-otages, affirmant que "les tests d'ADN ont montré que les soldats ont été assassinés plusieurs mois après l'opération sécuritaire dans la prison de Roumieh". Les familles en veulent à M. Machnouk pour avoir mené en 2015 une opération contre des islamistes dans la prison de Roumieh, dont le timing aurait, selon eux, coïncidé avec le meurtre des soldats. "Certaines personnes mal intentionnées mais influentes essaient de manipuler la vérité en propageant des mensonges, a accusé M. Machnouk. Ils veulent me faire payer le prix de mon soutien à l'armée et à l'Etat libanais".


(Repère : Tués ou libérés, qui sont les militaires libanais ex-otages des jihadistes)


Jeudi, le ministère de l'Intérieur a précisé dans un communiqué que l'opération dans la prison de Roumieh a eu lieu "après l'annonce par les terroristes de la liquidation du soldat Ali Bazzal". En effet, "le ministre avait décidé de reporter l'opération, mais des services de sécurité avaient entre temps découvert des liens entre des détenus dans le bâtiment B et des kamikazes impliqués dans de nombreux attentats au Liban, y compris l'attentat de Jabal Mohsen (Tripoli). Il y avait donc une nécessité sécuritaire et un devoir national d'exécuter l'opération (...)".
Le texte souligne enfin que "les enquêtes officielles, menées parallèlement à la révélation du sort des militaires, ont révélé que l'émir de l'EI surnommé Abou Balkiss a donné l'ordre de liquider les militaires (...) un an après l'opération de Roumieh, après avoir fait spécialement le déplacement de Raqqa pour interdire toute négociation" en vue de leur libération.

Parallèlement, les services de renseignements de l'armée libanaise ont arrêté samedi l'ex-président du conseil municipal d'Ersal (Békaa), Ali Hojeiry, qui se trouvait dans la bourgade, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ali Hojeiry, alias "Abou Aajiné", occupait ce poste en 2014 lorsque plusieurs dizaines de militaires avaient été enlevés le 2 août de la même année par des jihadistes du groupe Etat islamique et du Front al-Nosra (actuellement Fateh el-Cham).

 

Pour mémoire
Bataille des jurds : Après Riyad, Londres s'invite dans la fracture politique

Militaires otage exécutés : Jreissati lance le processus judiciaire

Les familles des militaires en veulent à Machnouk et au Hezbollah

 

Le président libanais, Michel Aoun, a appelé samedi les Libanais à "attendre les résultats de l'enquête" dans l'affaire des ex-otages militaires qui ont été tués en captivité et enterrés hier et aujourd'hui après des funérailles nationales. "Tous les Libanais, et non seulement les familles des martyrs, ont le droit de connaître la vérité sur ce qui s'est passé, a écrit M. Aoun...

commentaires (5)

Les bactéries visibles ont été ERADIQUEES, une partie par la résistance libanaise du hezb , et l'autre par l'armée aidée, soutenue et assistée par cette résistance libanaise du hezb . Les bactéries manipulées et qui agissent dans l'ombre de nos sociétés et de nos administrations seront purement et simplement démasquées et ERADIQUEES. Tenez vous le pour dit .

FRIK-A-FRAK

17 h 58, le 10 septembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Les bactéries visibles ont été ERADIQUEES, une partie par la résistance libanaise du hezb , et l'autre par l'armée aidée, soutenue et assistée par cette résistance libanaise du hezb . Les bactéries manipulées et qui agissent dans l'ombre de nos sociétés et de nos administrations seront purement et simplement démasquées et ERADIQUEES. Tenez vous le pour dit .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 58, le 10 septembre 2017

  • Bonne ou mauvaise enquête ...le fond reste le même! C'est la démocratie du Liban qui est en jeu. La bonne santé démocratique d'un pays commence par une confiance mutuelle entre état et les citoyens en premier et entre citoyens et ses politiques de manière générale. On voit bien qu'au Liban cette confiance est rompue, ce qui rend difficile le rapport entre les deux quelque soit les partis au pouvoir. (il y aura toujours une opposition critique est tant mieux) Le plus important est qu'un gouvernement commence à réformer le système de gouvernance pour crédibiliser un peu le pouvoir. Il est bon aussi de comprendre que critiquer est plus facile que de gouverner. Pas facile...tout ça... Le plus dur est la situation des populations fragilisées économiquement car le Liban a très peu de protection sociales hélas et ces crises répétées n'arrangent pas les choses

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 14, le 10 septembre 2017

  • QUEL RESULTAT DE L,ENQUETE... TOUS NOUS SAVONS QUI METTAIENT DES LIGNES ROUGES A L,ETAT ET EMPECHAIT TOUTE NEGOCIATION AVEC L,E.I....

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 31, le 10 septembre 2017

  • bien sur il faut attendre histoire de noyer le poisson ou plutôt le poison

    yves kerlidou

    10 h 09, le 10 septembre 2017

  • Nous voulons bien "attendre les résultats de l'enquête"...mais, au vu de tout ce qui se passe dans notre pays...nous sommes certains que ces "résultats" seront "arrangés", comme toujours. Donc, nous attendons, avec les familles des soldats martyrs, pour voir et comprendre, si possible ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 50, le 10 septembre 2017

Retour en haut