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Alexandra el-Kahwagi

#10 Alexandra el-Kahwagi, actrice, 35 ans

Alexandra el-Kahwagi.

Entre la caméra et Alexandra el-Kahwagi, c'est une longue histoire d'amour qui remonte à bien des années, lorsque sa mère réalise que son bébé, alors âgé de huit mois, capte très vite l'objectif et prend la pose dès qu'on le photographie. C'est donc plus tard, quand la petite Alexandra a tout juste treize ans, que la maman, toujours attentionnée et vigilante, la traînera aux castings publicitaires visités par sa sœur qui voulait se faire un petit argent de poche. Selon l'actrice, tout le monde la surnommait Mowgli, car elle avait les cheveux en bataille et les dents écartées. Seule sa mère croyait en elle et savait qu'un jour elle irait loin.
Aujourd'hui, une tignasse de lionne encadre les grands yeux pétillants et curieux. Les prémonitions de la maman étaient juste : la sœur d'Alexandra se retire un beau jour du milieu publicitaire, et la férue de mathématiques laisse tomber l'ingénierie à la LAU pour poursuivre des études d'audiovisuel à l'Iesav. Elle décroche son premier rôle dans un long métrage de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, A perfect day. Aujourd'hui, à son tableau de chasse, quelques courts métrages et cinq longs qui jalonnent son parcours. D'Élie Khalifé (Yanoussak) à Henri Bargès (Nuts) en passant par Mayyal el-Roumi (Roundtrip) et Mir Jean Bou Chaaya (Film Kteer Kbir), Alexandra el-Kahwagi, comme un feu follet, court et court toujours, tout en sélectionnant, ou même élaguant, ses rôles.

L'habit nécessaire
C'est une chevauchée fantastique pour cette jeune comédienne débridée et rebelle. Tout en n'ayant pas les cheveux de feu, à la Run Lola Run, ni l'énergie négative du tandem Thelma and Louise, elle emprunte à ces figures du cinéma contemporain leur fougue et leur dynamisme. La comédienne, drastique par rapport à sa carrière, ne ferait jamais de concessions sur son travail. « Quand on fait un choix de vie, autant bien le faire, ou l'éviter dès le départ », dit-elle. Et si à ses débuts, et pour des besoins alimentaires, elle a accepté de faire des petits boulots à côté du cinéma – toujours dans le milieu publicitaire –, aujourd'hui elle jette l'éponge. Et ne lui parlez surtout pas de rôles à la télévision. Ce serait pour elle comme galvauder son métier. Il faut que le scénario l'interpelle, la séduise pour qu'elle continue la route. Être acteur suppose une grande responsabilité. Elle en a conscience. Selon elle, c'est le comédien qui porte la vision du metteur en scène et qui la transmet. Ainsi, aussitôt engagée dans un film, Alexandra se prépare comme si elle allait monter sur un ring. Elle lit beaucoup, fait des recherches, aime à s'entretenir avec le réalisateur pour comprendre ce qu'il veut et enfin porte l'habit nécessaire. Elle n'ôtera cet habit qu'à la fin du tournage.
Infatigable et déterminée, elle décide à l'âge de 35 ans de prendre un tournant difficile, mais charnière, pour sa carrière. Pour parfaire son parcours d'actrice, elle s'inscrit à l'école Lee Strasberg à Los Angeles. La raison en est simple : elle sentait qu'elle avait atteint ses limites et qu'elle ne pouvait aller plus loin. Le vent d'outre-Atlantique l'appelle, lui chuchote à l'oreille des mots doux. Alexandra el-Kahwagi n'est pas une personne à faire du juste milieu, ni même de l'à-peu-près. Elle est prête à prendre tous les risques pour tenter l'expérience. Elle se laisse donc séduire.


Cette romantique pragmatique (un mélange bien dosé) a toujours la même frénésie. Le cinéma pour elle est d'abord un travail sur soi-même pour mieux se connaître. Elle qui a incarné souvent des rôles de droguée et de folle, a tourné dans des conditions difficiles en Syrie ou incarné le seul personnage féminin dans un milieu masculin, se dit préparée à tout pour élargir encore plus l'éventail de ses rôles. Elle sait se jeter tête devant et jauger les difficultés qui l'attendent. Si sa vie n'a pas toujours été un long fleuve tranquille, son sourire et sa vision optimiste l'ont à chaque fois sauvée et n'ont pas détourné son regard de sa passion première : le cinéma.

 

Entre la caméra et Alexandra el-Kahwagi, c'est une longue histoire d'amour qui remonte à bien des années, lorsque sa mère réalise que son bébé, alors âgé de huit mois, capte très vite l'objectif et prend la pose dès qu'on le photographie. C'est donc plus tard, quand la petite Alexandra a tout juste treize ans, que la maman, toujours attentionnée et vigilante, la traînera aux castings...

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