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Liban - ÉVÉNEMENT

Première communion de sept enfants handicapés à al-Kafaàt

La fondation lutte pour l'accès des personnes à besoins spécifiques à tous les services, notamment religieux.

Le père Jean-Marie Chami entouré des enfants et de quelques mamans. Photo Maya Saadé

L'atmosphère est lourde d'émotion en ce dimanche dans la chapelle du Centre Lily Choueiri de la Fondation al-Kafaàt, à Bourj el-Brajneh, à l'entrée des sept enfants handicapés. Sept enfants, nombre divin, pour une occasion divine. Vêtus tout en blanc, ils sont prêts à communier. Ils semblent sur la réserve, sans doute impressionnés par les dizaines de regards rivés sur eux. Accompagnés par leurs éducateurs, certains marchent, d'autres sont en fauteuil roulant, certains souffrent d'autisme, d'autres de troubles psychomoteurs. Tous sont ensemble.
Les parents regardent leurs enfants entrer timidement, des larmes perlent de leurs yeux remplis de fierté.
La cérémonie dure environ une heure et demie. Dans une ambition solennelle, les paroles du prêtre rappellent les principes d'amour de la religion chrétienne. Quelques interruptions coupent son discours, comme la crise d'épilepsie d'un des enfants. Le père Jean-Marie Chami, qui administre le sacrement, est attentif aux désirs des petits, il ne leur force pas la main, même lorsque la petite Clara-Maria refuse l'hostie. Après une attente longue et une attention pleine de douceur de la part de ses proches et du père, Clara-Maria accepte de communier, en prenant exemple sur sa maman.
À la fin de la cérémonie, une vidéo qui détaille le travail préparatif réalisé par les enfants montre au spectateur non averti le long chemin pour arriver ici.
Le temps de la cérémonie terminée, tous se réunissent dehors autour d'un buffet et au son de musiques festives. Après l'orgue et les chants religieux, le temps est à la fête. Le gâteau, spécialement choisi pour l'occasion, représente la Bible ouverte, avec sur l'une des pages, les photos des enfants.
Cet événement marque un tournant. Pour la première fois, on organise la première communion d'enfants handicapés. Myriam Choueiri, directrice de communication de la fondation, raconte que certains prêtres ne sont pas prêts à administrer les sacrements à des personnes handicapées. Cela est dû, selon elle, « à une absence de sensibilisation au monde du handicap ».
Rita, la mère d'Élie et de Clara-Maria, deux enfants de la fondation qui souffrent de retard psychomoteur, tenait à ce que ses enfants fassent leur première communion. « Eux-mêmes y tenaient », insiste-t-elle. Elle n'a même pas « essayé d'envisager une autre église », elle « connaît le centre » et sait « que ses enfants y sont bien ».
« Al-Kafaàt assure un suivi sur toute la vie, de la maternelle jusqu'à l'intégration professionnelle », déclare Mme Choueiri. C'est le cas par exemple de Pauline, qui fait partie de la fondation depuis trente-deux ans. Elle y a fait tout son parcours scolaire et universitaire et a travaillé, à son tour, pendant dix-sept ans auprès des enfants de la fondation. Hors des murs de la fondation, elle se sent « comme un poisson hors de l'eau ». Ici, « les infrastructures sont adaptées, je n'ai pas besoin de chercher ailleurs », ajoute-t-elle.
La fondation accueille et prend en charge 4 000 personnes. Le Liban compterait officiellement 145 000 personnes souffrant de handicap. Dans le centre Lily Choueiri à Bourj el-Brajneh, des équipes médicales, des éducateurs spécialisés sont présents. On peut y voir, fait plutôt rare dans le pays, des rampes d'accès pour handicapés.

L'atmosphère est lourde d'émotion en ce dimanche dans la chapelle du Centre Lily Choueiri de la Fondation al-Kafaàt, à Bourj el-Brajneh, à l'entrée des sept enfants handicapés. Sept enfants, nombre divin, pour une occasion divine. Vêtus tout en blanc, ils sont prêts à communier. Ils semblent sur la réserve, sans doute impressionnés par les dizaines de regards rivés sur eux....

commentaires (2)

Bravo à la magnifique famille Choueiri, les parents Nadim et Lily que j'ai connus adolescente et qui me fascinaient par leur credo absolu en cet engagement naissant à l'époque et devenu une oeuvre gigantesque, voire un empire grâce à la collaboration et la relève de leurs enfants, encore plus créatifs et entièrement dévoués, qui ont su s'entourer des forces vives de la nation pour faire vivre cette aventure qui nous permet de croire en la pérennité des belles valeurs libanaises et surtout nous permet de rêver à un monde meilleur. Merci a vous tous. Docteur Marie-Claire Michel ASMAR

asmar marie-claire

02 h 07, le 05 août 2017

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Commentaires (2)

  • Bravo à la magnifique famille Choueiri, les parents Nadim et Lily que j'ai connus adolescente et qui me fascinaient par leur credo absolu en cet engagement naissant à l'époque et devenu une oeuvre gigantesque, voire un empire grâce à la collaboration et la relève de leurs enfants, encore plus créatifs et entièrement dévoués, qui ont su s'entourer des forces vives de la nation pour faire vivre cette aventure qui nous permet de croire en la pérennité des belles valeurs libanaises et surtout nous permet de rêver à un monde meilleur. Merci a vous tous. Docteur Marie-Claire Michel ASMAR

    asmar marie-claire

    02 h 07, le 05 août 2017

  • Formidable!!!!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 14, le 04 août 2017

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