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Économie - Liban

L’environnement des affaires, un obstacle aux investissements de la diaspora libanaise

De gauche à droite : Nassib Ghobril, directeur du département de recherche du groupe Byblos Bank, Saad Azhari, PDG de la BLOM Bank, Ghazi Wazni, économiste, Saad Andary, deuxième vice-gouverneur de la Banque du Liban. Photo S.Ro.

Des hommes d'affaires ont saisi l'occasion du traditionnel retour au pays de Libanais de la diaspora pendant les vacances d'été pour tenter de les convaincre de placer leur argent dans leur pays d'origine. Ils étaient quelques centaines à assister hier à la septième édition de la conférence « Planet Lebanon », organisée à l'hôtel Phoenicia à leur intention par le Lebanese International Business Council (LIBC).
Estimés à 7,62 milliards de dollars en 2016, en hausse de 1,8 % par rapport à 2015, les transferts des expatriés jouent un rôle important dans l'économie libanaise. Malgré les tentatives répétées d'hommes politiques ou de membres de la diaspora d'en appeler à la fibre patriotique des expatriés, les interventions hier de plusieurs économistes libanais sur l'attractivité du pays ont eu de quoi refréner les ardeurs des investisseurs.

Comme les intervenants issus du secteur bancaire qui se sont succédé après lui, le ministre des Télécoms, Jamal Jarrah, qui représentait le Premier ministre Saad Hariri, a souligné la solidité du secteur et vanté les efforts effectués par la Banque du Liban pour maintenir la stabilité de la livre libanaise et soutenir l'économie locale via des prêts subventionnés.

 

(Lire aussi : Comment conjuguer transparence fiscale et attractivité du Liban ?)

 

« Raisons rationnelles »
Mais le ton a changé lorsque l'économiste Nassib Ghobril, directeur du département de recherche du groupe Byblos Bank, a pris la parole lors du premier panel. « Les hommes politiques attendent beaucoup de la diaspora : qu'elle mette son argent dans des banques libanaises, qu'elle achète de l'immobilier au Liban... Mais que fait le pays pour l'attirer ? » s'est-il interrogé. La question restera sans réponse, mais la plupart des indicateurs sont au rouge, notamment celui qui reflète au mieux les investissements de la diaspora : les investissements directs étrangers au Liban dans de nouveaux projets (Greenfield en anglais). « Ils n'ont atteint que 110 millions de dollars en 2016. C'est très peu par rapport aux 10 milliards qu'a reçus l'Arabie saoudite l'année dernière », a indiqué Nassib Ghobril à L'Orient-Le Jour. Un manque d'attractivité essentiellement lié à la qualité de l'environnement des affaires libanais – classé à la 126e place mondiale sur 190 pays par la Banque mondiale dans son dernier rapport Doing Business.

Seules des « raisons rationnelles » pourraient motiver la diaspora à investir au Liban, ajoute M. Ghobril, qui estime que le Liban devrait commencer par ne pas augmenter les taxes sur les intérêts bancaires de 5 % à 7 % – comme le prévoit l'une des mesures pour financer la grille des salaires – pour ne pas faire fuir les déposants.Le Liban doit aussi faire face à des défis externes auxquels son économie est confrontée, a souligné l'économiste Ghazi Wazni. La baisse du cours du brut plombe les pays du Golfe, région vers laquelle de nombreux libanais émigrent pour trouver du travail. Autre défi, qui a fait l'objet d'une visite la semaine dernière à Washington du Premier ministre Saad Hariri : la nouvelle proposition de loi visant à durcir les sanctions contre le Liban présentée par des démocrates et des républicains à la Chambre et au Sénat et visant le Hezbollah. « Nous n'avons pas d'autre choix que de nous conformer (à ces) sanctions », a affirmé Ghazi Wazni, rappelant la dépendance de l'économie libanaise à l'égard du dollar.

Pour mémoire

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