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Liban - Santé publique

Offre Joie manifeste pour alerter sur les problèmes sanitaires au Liban

Un double rassemblement a été organisé devant le ministère d'État pour le Développement administratif et près de la décharge de Bourj Hammoud.

Rassemblement d’Offre Joie devant le ministère d’État pour le Développement administratif.

L'ONG Offre Joie a organisé hier un sit-in symbolique devant le siège du ministère d'État pour le Développement administratif, afin de réclamer la formation de la commission nationale pour l'hygiène alimentaire, puis devant le port de pêcheurs jouxtant la décharge de Bourj Hammoud, pour protester contre le déversement anarchique des déchets dans la mer. Pour Offre Joie, les risques liés à la décharge sont intrinsèquement liés au dossier de l'hygiène alimentaire.

« Savoir ce que je mange » est une préoccupation chère à Sara Bou Diab – 17 ans –, membre de l'association depuis deux ans. La jeune fille fait partie du groupe qui a réclamé la mise en place de la commission nationale pour l'hygiène alimentaire, dont la formation avait été décidée en 2015, surtout que la liste des candidats potentiels a été établie. Pour Melhem Khalaf, fondateur d'Offre Joie, la commission pour l'hygiène alimentaire est essentielle pour « coordonner l'action entre les divers ministères concernés par ce dossier ». Sans elle, la loi sur la sécurité sanitaire des aliments ne peut pas être appliquée.

Au rythme de la darbouka, des enfants avancent, le pas sûr, vers le ministère d'État pour le Développement administratif, chargé par le gouvernement de la formation de la commission. Ils brandissent des pancartes revendiquant leur droit à une alimentation saine. Un des membres du groupe, l'avocat Élias Salamé, donne lecture d'un communiqué, dans lequel il critique vivement « le laxisme du gouvernement, qui, au lieu d'accorder la priorité à la santé des consommateurs, se préoccupe principalement du partage des postes et du pouvoir au nom de la religion et du clientélisme ».

La population présente est jeune, car, pour Melhem Khalaf, le message de l'association leur est en premier lieu adressé. Il souhaite donner une leçon de civisme aux « jeunes gens afin de les former à la citoyenneté et au respect du bien commun ». Cela passe, selon lui, par la sensibilisation aux problèmes sanitaires du pays.

L'un de ces problèmes se rapporte à la décharge de Bourj Hammoud, où, contrairement aux décisions prises en Conseil des ministres, les déchets sont jetés sans traitement préalable, alors que le brise-lames projeté dans le contrat entre l'entrepreneur et le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), censé empêcher une pollution de la mer, n'a pas été construit.

L'association a demandé à l'avocat général chargé des questions environnementales de se saisir de ce dossier, après avoir énuméré toutes les démarches décidées en Conseil des ministres et qui n'ont pas été respectées. « On demande au Conseil du développement et de la reconstruction, au comité interministériel et aux parlementaires un contrôle pour la mise en application du cahier des charges » prévu pour l'aménagement d'une décharge dans les normes à Bourj Hammoud», ajoute M. Khalaf.

Un peu plus tard dans la journée, des bus emmènent les membres de l'association vers Bourj Hammoud. Changement d'ambiance : port de masques fortement conseillé pour cause d'odeurs pestilentielles. Les bateaux de pêche côtoient des montagnes de déchets. Des pêcheurs se joignent au rassemblement pour se plaindre de la difficulté qu'ils ont à exercer leur métier. Émile Eid, pêcheur depuis 34 ans, interpelle le président du conseil municipal de Jdeidé, Antoine Gebara, venu témoigner de son soutien à l'action entreprise par Offre Joie pour l'application des normes sanitaires : « Les déchets ont gâché notre vie ! » s'exclame-t-il. Il ajoute : « Nous voulons vivre de notre travail de pêcheurs, dans la dignité, et non pas recevoir de l'argent d'un tiers. »

Depuis un an et demi, le stockage des déchets à Bourj Hammoud a dénaturé le travail des pêcheurs. La pollution tue les poissons, et ceux qui ne sont pas morts sont de mauvaise qualité. « Ma femme ne veut plus que j'apporte du poisson pour le dîner, du poisson nourri à la pollution et au cancer », s'insurge Émile Eid.

Tous les pêcheurs militent pour la construction d'un brise-lames pour éviter le déversement des déchets dans la mer, « afin que nous puissions conserver notre santé et notre travail ». Tous blâment les politiques « qui ne prennent pas les mesures nécessaires pour remédier aux problèmes sanitaires du pays ». Élias Salamé pointe du doigt la montagne de déchets et lance : « C'est à l'image de notre classe politique. »

 

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commentaires (1)

Il n'y a pire sourd que qui ne veut pas entendre. Nos soit disant responsables sont d'une race inqualifiable . Mais ils ne sont pas éternels et lls paieront tôt ou tard.

Jocelyne Hayeck

09 h 22, le 27 juillet 2017

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Commentaires (1)

  • Il n'y a pire sourd que qui ne veut pas entendre. Nos soit disant responsables sont d'une race inqualifiable . Mais ils ne sont pas éternels et lls paieront tôt ou tard.

    Jocelyne Hayeck

    09 h 22, le 27 juillet 2017

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