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Liban - Patrimoine

Dénouement heureux pour la Maison rose

L'acquéreur, l'homme d'affaires Hicham Jaroudi, a décidé de faire restaurer le vénérable édifice centenaire.

Photo D.R.

Il avait déclaré à la presse qu'elle sera conservée et mise en valeur. Promesse tenue. L'homme d'affaires Hicham Jaroudi a confié la restauration de la Maison rose à l'architecte Jacques Abou Khaled.

Quand Hicham Jaroudi, promoteur immobilier et président du club Riyadi de Beyrouth, a acheté l'édifice, on pouvait redouter un quelconque projet immobilier faisant disparaître la magnifique demeure traditionnelle dans la plus grande indifférence. Cela n'a pas été le cas. L'architecte Jacques Abou Khaled a déjà établi le planning des travaux pour sa remise à neuf. Il n'attend plus que le permis de rénovation.

Implantée au sein d'un terrain de 2 800 mètres carrés, la Maison rose est située à la fin de la rue Bliss, et jouxte le vieux phare, qui veille sur elle comme une sentinelle. Elle a entamé son existence comme pavillon de chasse construit par Mohammad Ardati, en 1880, signale Nadia Jaroudi Raad, la fille du nouveau propriétaire. Ses voûtes en pierre de grès atteignent cinq mètres de haut.

En 1920, du temps où Ras Beyrouth était un champ de figues de barbarie, on lui a rajouté un étage et demi, offrant un panorama à 360 degrés sur la mer et la montagne. Cette maison traditionnelle d'un intérêt architectural indéniable, classée bâtiment patrimonial, présente une superficie d'environ 850 mètres carrés de bâti. Elle est dotée d'un jardin à deux niveaux avec piscine, enfouie aujourd'hui sous la broussaille.

La maison, qui a servi depuis 1964 de résidence à Margot el-Khazen et sa famille, avant d'être acquise en 2014 par M. Jaroudi, est en effet dans un état désolant. Pour donner un aperçu de l'état actuel de l'édifice, l'architecte Abou Khaled et Nadia Jaroudi Raad pointent leur doigt sur les fissures et les déformations apparentes, provoquées par diverses agressions et qui ont fait éclater le béton d'enrobage de la galerie d'arcades.

 

Urgence
Une partie du balcon du troisième étage s'est effondrée, cassant un morceau de celui du dessous. À l'intérieur, le ferraillage principal porteur de la maison est très endommagé. Les murs font du ventre. La rouille des éléments de ferrure fixés dans les encadrements, comme les attaches des volets et des portes, ont provoqué des éclatements dans la pierre. Les fenêtres sont cassées, et un peu partout les portes ne ferment plus. Heureusement, dans le hall central, qui se termine d'un côté par trois arches, les vitraux colorés sont presque intacts. De même, les colonnes et le dallage en marbre. Sinon, une restauration intégrale est à réaliser pour remettre en état la maison.

« Il faut une maintenance urgente, pour éviter une catastrophe. Nous allons entreprendre un soutènement complet avec échafaudage, en attendant le permis de restauration », affirme Jacques Abou Khaled.
Il signale qu'une plateforme virtuelle a été indispensable pour établir une typologie des dommages. De même, le diagnostic établi a permis de cibler les interventions, de décider des actions à entreprendre, des moyens à mettre en œuvre, de choisir les matériaux et méthodes les plus adaptés pour protéger la carcasse. « Nous procéderons élément par élément. Nous avons identifié les pièces à traiter, renforcer ou remplacer à l'identique. Il reste à définir le programme : séparer les étages pour les louer, ou alors les lier en une seule habitation. Dans tous les cas de figure, il faut lui rajouter toutes les commodités modernes, salles d'eau, cuisine, chauffage, etc., qui peuvent lui manquer pour en faire un lieu de vie. Mais, pour commencer, il faut assurer la stabilité des murs externes et celle des arcades de la façade. Car leur détérioration est rapide et ils peuvent tomber à tout moment », ajoute M. Abou Khaled.

Une lourde mais nécessaire rénovation pour sauver la Maison rose, dont la couleur est une ode au cachet typique, et au charme intemporel qui incarne le vieux Liban.

 

Pour mémoire

Mignonne, allons voir la « Maison rose »

Il avait déclaré à la presse qu'elle sera conservée et mise en valeur. Promesse tenue. L'homme d'affaires Hicham Jaroudi a confié la restauration de la Maison rose à l'architecte Jacques Abou Khaled.
Quand Hicham Jaroudi, promoteur immobilier et président du club Riyadi de Beyrouth, a acheté l'édifice, on pouvait redouter un quelconque projet immobilier faisant disparaître la...

commentaires (7)

Chapeau ! Bravo ! Toute la génération future vous sera reconnaissante !

lila

21 h 06, le 14 juillet 2017

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Chapeau ! Bravo ! Toute la génération future vous sera reconnaissante !

    lila

    21 h 06, le 14 juillet 2017

  • Voyons voir qui de la multitude d'hommes d'affaires Libanais qui ne semblent penser qu'à leur nombril vont suivre l'exemple de Mr Jaroudi ... L'espoir est quand même permis.

    Remy Martin

    20 h 04, le 14 juillet 2017

  • BRAVO

    Hamed Adel

    12 h 56, le 14 juillet 2017

  • JOLIE LA MAISON MAIS A PEINE CENTENAIRE CE N,EST RIEN... CHERCHEZ PLUTOT DU BI-CENTENAIRE OU DU TRI-CENTENAIRE AU MOINS SI CE N,EST PLUS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 43, le 14 juillet 2017

  • Magnifique ! Un grand BRAVO à Monsieur Jaroudi !

    Georges Abou-Jamra

    12 h 05, le 14 juillet 2017

  • Je visualise cette belle demeure en hotel de charme que nous appelons de nos jours "boutique hotel". Elle attirera certainement beaucoup de nostalgiques mais surtout tous ceux qui rechercheraient un havre de paix dans un cadre féerique!

    Claude AZRAK

    10 h 24, le 14 juillet 2017

  • On ne peut qu'apprecier haut l'initiative de M.Hicham Jaroudi !!!!C'est avec grande joie au coeur que j'ai lu cet article. Bravo M. Jaroudi , vous faites honneur au pays et aux Libanais qui savent apprecier et conserver le patrimoine national !!! Vous etes , cher Monsieur , un exemple a suivre !!!

    Aoun Imad

    09 h 56, le 14 juillet 2017

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