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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Mes projets ont été interrompus... une semaine après mon retour au Liban »

Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat Amal »*, nous publions le portrait de l'une d'elles.

Mon nom est Nazih. La guerre était une période très difficile pour un jeune homme de 19 ans, fraîchement sorti de l'école. À l'époque, je vivais à Saïda. J'étais perçu comme un jeune homme gentil, aimant, poli et réservé, qui se tenait loin des ennuis.

En 1983, des Israéliens qui rôdaient à Saïda m'ont arrêté et interrogé sans aucune raison apparente. Ce jour-là, malgré tout l'amour que j'avais pour le Liban, j'ai décidé de partir. Je suis allé au Sénégal. J'y avais de la famille et c'était agréable de passer quelque temps avec eux, en attendant que la situation au Liban se calme.
Deux ans plus tard, j'ai appris qu'Israël s'était replié sur une « zone de sécurité », comme il l'appelait, au Liban-

Sud. J'étais tellement excité que j'ai voulu rentrer immédiatement. Non seulement ma famille au Liban me manquait, mais j'ai voulu aussi rentrer pour poursuivre des études en architecture. Ma passion pour le dessin m'a mené à la calligraphie. C'était d'ailleurs la seule raison pour laquelle j'étais intéressé par l'architecture.

Mais tous ces projets ont été interrompus le 7 mars 1985... une semaine après mon retour au Liban.
Un ami m'avait demandé de récupérer sa sœur de l'école. Bien évidemment, j'ai accepté. Je ne suis jamais arrivé à destination. Depuis, personne n'a jamais eu de mes nouvelles.

Lorsque j'ai disparu, ma sœur, Sanaa, travaillait dans une ONG qui promouvait la construction de la paix entre les différentes communautés. Dans le cadre de son travail, elle était amenée à franchir des barrages pour accéder aux différentes régions. À chaque fois qu'elle le faisait, elle avait la gorge nouée. Elle se demandait qui de ces hommes postés aux barrages m'avait enlevé. Elle n'a jamais baissé les bras. Elle a continué à aider les autres. Peut-être était-ce sa manière d'échapper au désarroi qu'elle ressentait parce qu'elle ne m'a jamais retrouvé.

Mon nom est Nazih Bizri. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

Mon nom est Nazih. La guerre était une période très difficile pour un jeune homme de 19 ans, fraîchement sorti de l'école. À l'époque, je vivais à Saïda. J'étais perçu comme un jeune homme gentil, aimant, poli et réservé, qui se tenait loin des ennuis.
En 1983, des Israéliens qui rôdaient à Saïda m'ont arrêté et interrogé sans aucune raison apparente. Ce jour-là, malgré...

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