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À La Une - Syrie

A Raqqa, des enfants ouvrent la voie aux adultes pour fuir les jihadistes

"Les enfants sont allés inspecter la rue pour voir s'il y avait moyen de sortir. Les combattants des FDS les ont vus et les ont hélés", raconte un civil parvenu à s'échapper du fief de l'EI.

Une fillette syrienne, ayant fui le groupe Etat islamique à Raqqa, en Syrie, posant avec une cartouche le 27 juin 2017, dans la banlieue de Jazra, sécurisée par les Forces démocratiques syriennes. AFP / DELIL SOULEIMAN

A Raqqa, des enfants sont sortis timidement dans la rue dans un quartier encore tenu par le groupe Etat islamique (EI). Voyant au loin des hommes armés leur adressant un signe amical, ils ont convaincu leurs parents que la voie était libre pour fuir.

Ahmad Chaabo, un des 20 civils parvenu à s'échapper mardi d'un quartier de Raqqa, raconte comment grâce aux enfants, lui et d'autres ont évité la mort au milieu des combats opposant l'EI aux Forces démocratiques syriennes (FDS), qui tentent de s'emparer de cette place forte des jihadistes avec le soutien des Etats-Unis.

"Nous étions complètement assiégés et les jihadistes ne nous laissaient pas sortir", raconte Ahmad, 35 ans, assis sur un trottoir, sa petite fille dans les bras. "Dès qu'on pointait le bout du nez dehors, les tireurs embusqués nous guettaient. Ils m'ont tiré dessus une fois, alors que je cherchais de l'eau avec des amis", se souvient cet homme, qui se trouve désormais en sécurité à Jazra, banlieue ouest de Raqqa.

Bloqués à al-Dariya, quartier de l'ouest de la ville, Ahmad et les autres civils savaient mardi que les FDS étaient proches, à la lisière de ce secteur. "Les enfants sont allés inspecter la rue pour voir s'il y avait moyen de sortir. Ils (les combattants des FDS) les ont vus et les ont hélés", poursuit encore Ahmad, pourtant un foulard noir autour du cou. "Un enfant est revenu ensuite vers nous pour nous dire qu'on pouvait sortir", dit-il. Heureusement pour lui et ses voisins, aucun jihadiste n'était en vue.

A ses côtés, des femmes, des enfants et des hommes âgés, ont l'air exténué. Certaines mères de famille ont les yeux embués de larmes, le visage marqué par l'angoisse, même si les rescapés sont soulagés d'avoir échappé au pire. Des femmes portent des abayas colorées, contrairement à celles noires imposées par l'EI dans les territoires qu'il contrôle en Syrie et en Irak.

 

(Lire aussi : Washington assure qu’Assad a pris « au sérieux » l’avertissement de Trump)

 

Progression lente
Entrées le 6 juin dans la "capitale" de l'EI en Syrie, les FDS ont capturé jusqu'à présent 25% de Raqqa et tentent d'assiéger le centre-ville. Pour y arriver, elles doivent prendre les quartiers aux alentours, comme celui d'al-Dariya. Le centre-ville sera la bataille la plus rude et la plus risquée, car c'est là où se concentrent le plus grand nombre d'habitants et de jihadistes.

La bataille de Raqqa est la plus emblématique pour les FDS qui sont engagées dans des combats contre les jihadistes depuis des mois avec l'appui de la coalition internationale dirigée par Washington tant sur le plan aérien, qu'avec des conseillers, des armes et de l'équipement.

Les civils encore pris au piège souffrent de pénuries d'électricité, de nourriture et surtout d'eau. "On cherchait de l'eau dans d'autres maisons", raconte Ahmad.

A la lisière d'al-Dariya, à l'intérieur d'un bâtiment, un tireur embusqué des FDS tire avec son arme automatique à travers un trou dans le mur. L'immeuble donne sur un paysage de bâtiments aux toits effondrés, avec de la fumée qui s'élève dans le ciel. Au loin, on peut repérer deux corps dans une rue.

La progression des FDS est lente depuis une semaine car non seulement les jihadistes prennent les civils en otage selon les FDS, mais en plus l'EI est en train de contre-attaquer pour défendre son fief. "Plus on progresse dans la ville, plus leurs attaques augmentent, avec des voitures piégées, des snipers et des armes lourdes", explique Zana Kobane, un commandant des FDS.

 

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