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À La Une - Syrie

Raid de la coalition contre une prison de l'EI en Syrie, 57 morts

Washington accuse le régime d'Assad de préparer une potentielle attaque chimique et le menace de représailles.

Le président syrien Bachar el-Assad à bord d'un avion russe sur la base aérienne de Hmeimim, en Syrie, le 27 juin 2017. AFP / Syrian Presidency Facebook page

Un raid aérien de la coalition dirigée par les Etats-Unis a tué 57 personnes dans une prison tenue par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, Washington soulignant que cette organisation jihadiste restait sa seule cible dans le pays en guerre.

La coalition internationale bombarde l'EI en Syrie et en Irak voisin mais a été ces derniers mois impliquée dans des confrontations avec les troupes du président Bachar el-Assad, faisant craindre une escalade militaire avec le régime syrien.

Même si la Maison Blanche a souligné lundi que la priorité des Etats-Unis restait la guerre contre l'EI, elle a accusé dans le même temps le régime Assad de préparer une potentielle attaque chimique, le menaçant de représailles. Le Pentagone a expliqué le lendemain que cet avertissement était motivé par une activité suspecte sur une base aérienne syrienne d'où était partie une précédente attaque "chimique" en avril selon Washington.

Mardi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté qu'un bombardement aérien mené la veille par la coalition contre une prison tenue par l'EI à Mayadine (est) avait fait 57 morts -42 civils emprisonnés et 15 jihadistes dont des gardes et des détenus.

Le Pentagone a confirmé des frappes de l'aviation de la coalition dimanche et lundi à Mayadine contre "des installations et infrastructures de l'EI". "Les allégations (sur la mort de civils dans une prison) seront vérifiées par nos équipes", a dit le porte-parole du Pentagone, Adrian Rankine-Galloway.

 

 

Corps exposés dans la rue
D'après les sources de l'OSDH à Mayadine, l'EI a exposé les corps des victimes dans une rue.

Proche de la frontière irakienne, Mayadine est située dans la province de Deir ez-Zor, contrôlée en grande majorité par l'EI et régulièrement bombardée par la coalition. Il y a une semaine, la coalition avait annoncé y avoir tué Turki Albinali, première autorité religieuse autoproclamé de l'EI, dans une frappe menée en mai.

Après la capture en 2014 de larges territoires en Syrie et en Irak, l'EI a perdu du terrain et est la cible aujourd'hui de deux offensives distinctes pour le chasser de ses principaux fiefs de Raqqa en Syrie et de Mossoul en Irak.

Les Etats-Unis appuient militairement ces deux offensives mais leur rôle en Syrie devient de plus en plus complexe. Ils sont officiellement présents en Syrie pour conseiller et armer les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes, rivale du régime, qui tente actuellement de conquérir Raqqa.

Mais le 18 juin, les forces américaines ont abattu un avion syrien arguant qu'il menaçait les FDS. Et à trois reprises depuis début mai dans la région d'al-Tanaf, près de la frontière avec l'Irak et la Jordanie, elles ont bombardé des combattants prorégime qui menaçaient des soldats de la coalition.

Déjà en avril, les Etats-Unis intervenaient pour la première fois militairement contre le régime Assad en tirant 59 missiles contre une de ses bases aériennes. Ils avaient alors affirmé riposter à une attaque chimique, lancée selon eux à partir de cette même base, contre Khan Cheikhoun (nord-ouest) qui avait fait 88 morts, dont 31 enfants, le 4 avril.
Damas a démenti toute implication, alors que M. Assad a maintes fois assuré avoir remis tous ses stocks d'armes chimiques, conformément à un accord mis au point sous les auspices de la Russie.

 

(Lire aussi : Les FDS s'emparent du quart de Raqqa)

 

Probable attaque chimique ?
Mais lundi, les Etats-Unis ont accusé à nouveau le régime de probablement "préparer" une nouvelle attaque chimique. "Les Etats-Unis ont identifié de potentiels préparatifs d'une autre attaque chimique par le régime Assad qui pourrait provoquer le massacre de civils, y compris des enfants innocents", a écrit le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, dans un communiqué.

Ces activités "sont similaires aux préparatifs du régime avant son attaque à l'arme chimique du 4 avril", a-t-il indiqué en avertissant que si M. Assad lançait une autre attaque à l'arme chimique, "lui et son armée paieraient le prix fort".

Le Kremlin, allié du régime syrien, a condamné les "menaces inadmissibles" de Washington. L'Iran, l'autre allié de Damas, a mis en garde contre une "dangereuse" escalade après de "faux prétextes" avancés par les Etats-Unis.

Malgré l'implication accrue des Etats-Unis en Syrie, Sean Spicer a tenu à rappeler que l'objectif de son pays en Syrie était surtout de lutter contre l'EI.

Le secrétaire à la Défense Jim Mattis a, lui, souligné que les Etats-Unis ne se laisseraient pas entraîner contre son gré dans la guerre civile dévastatrice en Syrie qui a fait plus de 320.000 morts depuis mars 2011. Les forces américaines n'ouvriront le feu "que si elles ont affaire à l'ennemi, à l'EI".

 Enfin, Bachar el-Assad a effectué mardi sa première visite officielle sur la base militaire russe de hmeimim dans l'ouest de la Syrie, a rapporté la présidence sur ses comptes Telegram et Twitter.
Cette ancienne base de l'armée de l'air syrienne, située au sud de la ville côtière de Lattaquié, a été cédée aux militaires russes au début de leur intervention en Syrie, le 30 septembre 2015.
M. Assad a inspecté des chars et des véhicules blindés et discuté avec des gradés russes en treillis.

Dans une vidéo, on le voit monter en costume-cravate à la place du pilote sur un Sukhoï 35.
La Russie "a offert des armes et des munitions pour appuyer la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme, (...) elle a donné son sang à (un pays) frère", a écrit M. Assad dans le livre d'or de la base, remerciant "les combattants russes et Vladimir Poutine", le président russe.

 

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Un raid aérien de la coalition dirigée par les Etats-Unis a tué 57 personnes dans une prison tenue par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, Washington soulignant que cette organisation jihadiste restait sa seule cible dans le pays en guerre.
La coalition internationale bombarde l'EI en Syrie et en Irak voisin mais a été ces derniers mois impliquée dans des confrontations avec les...

commentaires (5)

Toutes ces accusations infondées montrent à quel point les USA sont désemparés et impuissants depuis plus de 6 ans. Ennemis de la Syrie de tout bord, n'est-il pas temps de reconnaître la puissance de Bachar et de la résistance?

Zorkot Mohamed

22 h 42, le 27 juin 2017

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Commentaires (5)

  • Toutes ces accusations infondées montrent à quel point les USA sont désemparés et impuissants depuis plus de 6 ans. Ennemis de la Syrie de tout bord, n'est-il pas temps de reconnaître la puissance de Bachar et de la résistance?

    Zorkot Mohamed

    22 h 42, le 27 juin 2017

  • DU VENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 25, le 27 juin 2017

  • ON COMMENCE À S'HABITUER À CE GENRE D'ACCUSATIONS QUI N'INTERVIENNENT QUE QUAND LE HÉROS BASHAR EL ASSAD EST VICTORIEUX SUR LE TERRAIN MILITAIRE. ÇA FAIT GROS QUE LA CORÉE DU NORD QUI UTILISE SES MISSILES NUCLÉAIRES POUR DES TEST RÉELS AU NEZ ET À LA BARBE DU MONDE OCCIDENTAL ALLIÉ AUX TERRORISTES WAHABITES NE SUBISSE AUCUNE PUNITION ET QU'ON VEUILLE PUNIR LE HÉROS BASHAR POUR DES SOIT DISANT " INTENTIONS D'UTILISATION ETC......" L'AMÉRIQUE EST MALADE DE SES ÉCHECS LAMENTABLES AU MOYEN ORIENT FACE AUX RÉSISTANTS DE CETTE FOLIE QUI VA LES ENGLOUTIR.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 35, le 27 juin 2017

  • Horreur jusqu'a quand ?????? ca suffit,......

    Soeur Yvette

    11 h 19, le 27 juin 2017

  • Ben voyons...!, Bachar El Assad ,qui combat depuis 6 ans , l'adversité de dissidents manipulés , les terroristes djihadistes de tous bords, sous toutes leurs formes (visibles et invisibles ),actuellement , en phase de regagner du terrain dans toutes les régions et villes ...aurait subitement après toutes ces victoires , envie de se suicider au gaz...! les américains prennent vraiment les gens pour des c..s...! ,(ce commentaire n'exonère en rien Assad , de ses responsabilités vis à vis du peuple syriens).

    M.V.

    10 h 25, le 27 juin 2017

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