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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Macron : « Assad, ce n’est pas notre ennemi, c’est l’ennemi du peuple syrien »

« Est-ce que Vladimir Poutine cherche notre affaiblissement ou notre disparition ? Je ne le crois pas », estime le président français dans une interview.

Le président français Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à l’Élysée. Gonzalo Fuentes/Reuters

Emmanuel Macron dit ne vas pas voir de successeur légitime à Bachar el-Assad dans la situation que connaît actuellement la Syrie, où ses priorités sont la lutte contre les groupes « terroristes » et la stabilité du pays.

Dans un entretien accordé à huit quotidiens européens et publié hier sur internet, le président français ajoute que « l'utilisation d'armes chimiques donnera lieu à des répliques, y compris de la France seule ». Sur la Syrie, « le vrai aggiornamento que j'ai fait (...), c'est que je n'ai pas énoncé que la destitution de Bachar el-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m'a présenté son successeur légitime! » dit-il. « Mes lignes sont claires. Un : la lutte absolue contre tous les groupes terroristes. Ce sont eux, nos ennemis. (...) Nous avons besoin de la coopération de tous pour les éradiquer, en particulier de la Russie. Deux : la stabilité de la Syrie, car je ne veux pas d'un État failli. » « Longtemps nous avons été bloqués sur la personne de Bachar el-Assad. Mais Bachar, ce n'est pas notre ennemi, c'est l'ennemi du peuple syrien », dit encore le président.

À propos de Donald Trump, Emmanuel Macron déclare que le président américain « n'a pas encore élaboré le cadre conceptuel de sa politique internationale. Sa politique peut donc être imprévisible et c'est pour le monde une source d'inconfort ». « J'espère qu'on pourra faire en sorte que les États-Unis réintègrent l'Accord de Paris. C'est la main que je tends à Donald Trump. Je souhaite qu'il change d'avis. Car tout est lié. On ne peut pas vouloir lutter efficacement contre le terrorisme et ne pas s'engager pour le climat », poursuit-il.
Sur l'Ukraine, le président français déclare qu'une réunion aura lieu en format Normandie (Ukraine, Russie, Allemagne, France) avant le sommet du G20 des 7-8 juillet. « L'objectif de Vladimir Poutine, c'est de restaurer la Grande Russie, parce que c'est selon lui la condition de survie de son pays. Est-ce qu'il cherche notre affaiblissement ou notre disparition ? Je ne le crois pas », dit-il.

 

(Pour mémoire : Macron rencontre à Paris une délégation de l'opposition)

(Pour mémoire : Macron rencontre à Paris une délégation de l'opposition)

 

La porte de l'UE reste ouverte aux Britanniques
Après l'ouverture des négociations lundi sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, il répète que la porte de l'UE reste ouverte aux Britanniques jusqu'à leur sortie mais souligne que, le processus étant engagé, « il est très difficile de revenir en arrière ». À la veille du Conseil européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, le président français déplore l'attitude de certains États d'Europe de l'Est, dont la politique sur les libertés publiques et l'absence de solidarité face aux crises migratoires sont régulièrement critiquées par les autres Européens. « Quand j'entends aujourd'hui certains dirigeants européens, ils trahissent », dit-il. « Ils décident d'abandonner les principes, de tourner le dos à l'Europe, d'avoir une approche cynique de l'Union qui servirait à dépenser les crédits sans respecter les valeurs. L'Europe n'est pas un supermarché. » Interrogé sur d'éventuelles sanctions contre ces pays, Macron se dit favorable au « dialogue, mais il doit être suivi de décisions concrètes ».

Emmanuel Macron déclare par ailleurs que « la Turquie heurte en ce moment certaines de nos valeurs. Mais elle partage certains de nos intérêts », notamment liés à la guerre en Syrie. « J'ai un dialogue exigeant et lucide avec le président Erdogan », poursuit-il, jugeant que « compte tenu des positions actuelles de la Turquie, il est évident qu'aller plus loin vers une intégration européenne n'est pas une évolution envisageable. Mais cela n'empêche pas une relation forte et constante ».
L'interview a été réalisée par les quotidiens Le Figaro, Le Temps, Le Soir, Süddeutsche Zeitung, The Guardian, Corriere della Sera, El Pais et Gazeta Wyborcza.

 

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commentaires (12)

La plus grosse insulte qu'un Chef d'état peut adresser à un autre peuple qui veut se libérer d'un régime totalitaire qui a trop duré. C'est dommage que ce chef d'état soit ce nouveau star qui s'appelle Macron

Raminagrobis

00 h 43, le 24 juin 2017

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Commentaires (12)

  • La plus grosse insulte qu'un Chef d'état peut adresser à un autre peuple qui veut se libérer d'un régime totalitaire qui a trop duré. C'est dommage que ce chef d'état soit ce nouveau star qui s'appelle Macron

    Raminagrobis

    00 h 43, le 24 juin 2017

  • Il ne faut chercher à comprendre ce genre de déclaration ; c'est toujours du "mas-tu vu" pour me moment , rien ne bouge, rien n'est résolu dans las situation desastreuse de la France. On promet par feuille de route inetrposée

    FAKHOURI

    16 h 01, le 23 juin 2017

  • Maçon à raison Il ne faut pas suivre aveuglément les va t'en guerre...le chaos s'en suivrait, recréant un Irak-bourbier, un Afghanistan-bourbier...sans oublier le Vietnam L'ordre démocratique est évidemment à instaurer en Syrie...mais par le consensus et le support de tous les syriens Il faut donc reconnaître chez chaque groupe sur le terrain, la dose de "fidélité aux intérêts du pays" quelques positions adverses qu'on ai pu prendre par le passe Malheureusement personne n'es prêt ( ou capable) ou intéresse à s'engager dans cette voie Hors d'une telle attitude positive, tous les anathèmes prononcés cotre Bachar sont du bruit et de la confusion

    Chammas frederico

    12 h 44, le 23 juin 2017

  • M. Macron a tort. Il est grand temps que la minorité Alaouite représentée par la famille Assad qui dirige la Syrie depuis 47 ans, cède sa place à un nouveau régime issu de la majorité Sunnite écrasante dans ce pays, suite à des élections démocratiques et transparentes. Les crimes génocidaires contre son propre peuple commis par le régime actuel devront être punis et Assad un jour devra rendre compte de ses crimes devant le Tribunal Pénal International de la Haye tout comme avant lui d'autres régimes tyranniques tels que les Khmers Rouges au Cambodge où celui de Slobodan Miloseviç dans l'ex-Yougoslavie, entre autres.

    Tony BASSILA

    16 h 54, le 22 juin 2017

  • ASSAD EST L'ENNEMI DU PEUPLE SYRIEN SEULEMENT ? D'OÙ VIENNENT ALORS ET POURQUOI CES TERRORISTES, VOS ENNEMIS EXISTENT ET À CAUSE DE QUI ILS SE SONT CRÉES ET REGROUPER ? LA CAUSE N'EST PAS ASSAD ET SON PÈRE QUI LES A MASSACRÉ DEPUIS UN SIÈCLE ET CONTINUE À LE FAIRE AUJOURD'HUI ?. POUR ÉLIMINER CES TERRORISTES, IL FAUT COMMENCER À ÉLIMINER LA CAUSE D'ABORD.

    Gebran Eid

    14 h 00, le 22 juin 2017

  • Après la période FABIUS (AL NOSRA FAIT DU BON BOULOT) voici venue la real politique

    Chelhot Michel

    13 h 06, le 22 juin 2017

  • UNE VICTOIRE DE PLUS CONTRE LES COMPLOTISTES DU HÉROS BASHAR EL ASSAD. LE MEILLEUR SERA POUR LA FIN. WA SALAM.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 17, le 22 juin 2017

  • Assad est surtout l'ennemi du Liban.

    Achkar Carlos

    11 h 56, le 22 juin 2017

  • L' illusionniste Macron et sa nouvelle nomenklatura socialo/droito/gogos ...n'ont pas encore de successeur légitime ... mais si la chute finale s'accélère ... il y aurait pléthore de candidats ...vu que la fabrique ENA ,tourne à fond en France depuis 40 ans.....

    M.V.

    11 h 46, le 22 juin 2017

  • L,ENNEMI DE LA DEMOCRATIE EST L,ENNEMI DE TOUT LE MONDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 16, le 22 juin 2017

  • Je n’ai pas voté pour Emmanuel Macron mais sa position pragmatique sur Bachar el Assad ne fait que refléter le fait qu’exiger son départ comme préalable aux négociations est irréaliste. Elle permettra, j’espère, à la France de rejouer un rôle dans la résolution de la crise syrienne dont la politique de MM Hollande et Fabius l’avait exclu. Cela ne peut, par ricochet, qu’être bénéfique au Liban qui n’a pas intérêt a ce que la France n’ait pas son mot à dire en Syrie. Ses declarations sur le Royaume Unis, la Russie et la Turquie reflètent également un réalisme qui a manque au précédant quinquennat

    Tabet Ibrahim

    09 h 58, le 22 juin 2017

  • Je ne comprends pas...

    Soeur Yvette

    09 h 24, le 22 juin 2017

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