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Lifestyle - This is America

Maria Shriver et son dialogue coloré avec Alzheimer

Un « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu » : la richesse du silencieux langage chromatique de Rimbaud, hier essence poétique, transformé en thérapie.

Maria Shriver, journaliste, productrice et militante. Photo tirée de son site

C'est dans des images positives que Maria Shriver, journaliste, auteure et activiste, qui vient de publier un album intitulé Color Your Mind, a puisé. Un ouvrage à la fois ludique et utile conçu à l'intention des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer. Elle est en terrain connu pour avoir accompagné son père, Sargent Shriver, homme politique et beau-frère de JFK, dans ce long et douloureux chemin de repli sur soi. Après son décès, en 2011, elle avait lancé The Woman's Alzheimer's Movement, qui œuvre sur plusieurs plans, allant de la prévention au dépistage des premiers symptômes, aux collectes de fonds pour des recherches médicales poussées, en passant par d'innovants projets d'amélioration des conditions de vie des personnes souffrant de la maladie.

Pour son dernier ouvrage, Color Your Mind, Maria Shriver a collaboré avec des neurologues, des psychologues et des aides-soignants afin d'offrir aux malades des moments de distraction qui soient également utiles. Elle propose plusieurs méthodes à travers différents dessins précis et bien définis. Ainsi, sur une page comprenant une douzaine de fleurs identiques, la répétition des images agirait comme un fil conducteur facile à suivre. Chaque fleur coloriée serait le résultat et le reflet d'un travail accompli. Au-delà de l'image, explique l'auteur, « le but recherché est d'établir une connexion avec cette activité et d'inciter les personnes atteintes d'Alzheimer à la poursuivre, chaque jour, et au fil des pages. Leur permettre ainsi d'acquérir, autant que possible, une routine quotidienne, aussi simple soit-elle, pour qu'elles puissent fixer leur esprit sur un point donné ». Aucun talent particulier n'est nécessaire pour manipuler la palette de couleurs dont on peut, à sa guise, utiliser les diverses tonalités.

 

L'ex d'Arnold
L'important, souligne aussi Maria Schriver, est d'aider les personnes à la mémoire affectée à trouver un moyen de s'exprimer. Ce n'est pas le résultat final qui compte, mais bien le processus, l'exercice de s'essayer à quelque chose de nouveau. De pouvoir s'y connecter et d'y trouver une certaine satisfaction. Ceci indépendamment de l'image elle-même, qu'il s'agisse d'une guitare dans un jardin ou d'un papillon.
L'art-thérapie sur des personnes qui doivent vivre avec une mémoire endommagée n'est pas un concept nouveau. Maria Shriver, elle, en a fait le centre de tout un programme d'interaction entre le malade et son environnement, pour, faute de guérison, l'aider à accéder à un mode de vie plus apaisé. Sans omettre de lui proposer différentes formes de stimulation de son cerveau. Ayant foi dans la science qui travaille pour des lendemains meilleurs, son avant-propos est une belle page de couleur fuschia sur laquelle elle a tracé en blanc ces mots : « J'imagine un monde sans Alzheimer et, vous aussi, j'espère. » Puis, entre les pages à colorier, elle a inséré des propositions d'activités simples, mais bénéfiques, que les proches des personnes atteintes auraient tendance à oublier, trop occupés par la gravité de ce mal et l'anxiété qu'elle génère chez eux. Elle leur rappelle entre autres les bienfaits d'une bonne diète, d'une marche en plein air ou d'un peu de jardinage, pour ne pas s'enliser dans l'immobilisme et le désespoir.

Membre du clan Kennedy (JFK est son oncle maternel), Maria Shriver ne pouvait être que battante. Elle a commencé par faire une carrière de journaliste à la télévision, notamment auprès de la NNBC et de CBS, et avait reçu le prix Peabody. Puis elle devient Première dame de Californie, lorsque son ex-époux, Arnold Schwarzenegger, en a été le gouverneur. Le couple a eu quatre enfants avant de divorcer en 2011, après 25 ans de mariage éclaboussés, à la fin, par quelques scandales. Productrice, féministe, humaniste, Maria Shriver s'est lancée dans une croisade contre la maladie d'Alzheimer, publiant en 2009 un premier ouvrage sous le titre Grandpa, Do You Know Who I Am? Cette même année, elle a produit un documentaire pour la chaîne HBO intitulé The Alzheimer's Project, qui lui a valu le prix « television with a conscience » par la Academy of Television Arts & Sciences. Enfin, et pour rester dans une note optimiste qu'elle désire imprimer à sa campagne contre Alzheimer, signalons que son nom a été donné à une rose hybride, aux pétales blancs, dégageant une rafraîchissante odeur citronnée.

 

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