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Liban - Que faire ce week-end ?

Voyage au bout du Liban : Kobayat et Aandket, perles du Akkar

Le couvent Mar Doumit des pères carmélites, à Kobayat. Photo Rodrigue Zahr

Cap sur le Akkar, à la découverte du patrimoine chrétien dans la pointe nord du Liban. Le circuit que nous proposons avait fait l'objet d'une randonnée organisée par l'Apsad il y a quelques jours et à laquelle avait été convié L'Orient-Le Jour.

Cette région de l'extrême périphérie libanaise se caractérise par un patrimoine souvent méconnu du grand public. Le circuit qui était proposé par l'Apsad englobe notamment les localités de Kobayat et de Aandket, à quelques 140 kilomètres de Beyrouth. Ce voyage a des allures de pèlerinage, au cours duquel vous pouvez admirer plusieurs édifices religieux de la zone.

Le voyage peut débuter dans la légèreté, avec un premier arrêt à Tripoli pour profiter des pâtisseries de la capitale du Liban-Nord. Une fois franchie la ville, engouffrez-vous dans le district du Akkar, vous menant vers le paysage montagneux surplombant la côte, à plus de 600 mètres. Au terme de ce long périple matinal, vous pourrez vous arrêter à Aandket, dont le président de la municipalité, Omar Massoud, souligne fièrement que « 47 % de la totalité de terrains réservés à la municipalité sont recouverts de forêt, dont une partie est vierge ».

Pas à pas, poursuivez votre pérégrination à travers des ruelles étroites de Aandket en longeant ses maisons construites à partir des pierres volcaniques, « datant des premiers temps géologiques lorsque l'espace abritait plusieurs volcans », comme l'explique la guide Mayada Mahfouz. Le premier monument que vous pouvez investir furtivement est la petite église Saint-Challita, déjà mentionnée au XVIe siècle. Passez le long des anciennes baraques militaires françaises où Charles de Gaulle, encore lieutenant, est demeuré quelque temps à l'époque du mandat. Dans le secteur, vous pourrez profiter d'un panorama pour le moins insolite : la plaine, s'étendant depuis les prémices de l'Anti-Liban jusqu'au mont Akroum, mur naturel séparant le Liban de la Syrie. Depuis les ruines romaines au sommet de cette montagne, on peut apercevoir, par beau temps, le lac de Homs.

Terre de passion et de mission
Continuez dans ce cadre bucolique, en vous rendant aux vestiges, situés près du couvent Mar Youssef (et trouvés presque par hasard), de plusieurs pressoirs antiques qui servaient à faire de l'huile d'olive. L'ensemble représenterait pas moins que le lieu où ont vécu les disciples de Mar Saba, un célèbre ermite du VIe siècle originaire de Cappadoce, vénéré par les maronites.

Un détour par la colline suivante, et vous serez versés dans le savoir ancestral de la soie, avec la visite rapide de la première filerie de soie ouverte dans la région, en 1895, par un Italien ayant pris pour femme une Libanaise. Le commerce de la soie au XIXe siècle, avant de dépérir et d'envoyer des milliers de Libanais appauvris en Amérique latine, a été le fleuron de la région, permettant l'essor de belles demeures bourgeoises comme celle, encore habitée et restaurée, du Dr Joseph Daher à l'entrée de Kobayat, village dont le nom signifie en araméen (la langue du Christ) « les grands bassins d'eau ».

Vous pouvez de nouveau longer les collines de néfliers et d'oliviers, pour arriver devant l'un des plus beaux ensembles religieux du Akkar : le couvent Mar Doumit où se sont installés les pères carmélites, ainsi que leur église moderne somptueusement décorée de statues de la Vierge. L'espace des pères contient également un musée avec une collection de taxidermiste avec des animaux empaillés des quatre coins du monde et une étonnante collection de papillons. Commencé par un père carmélite au cours des années 1970, le travail est poursuivi par père Naji, disposé également à accueillir dans le cadre d'une retraite spirituelle les visiteurs qui le souhaitent.

Autre preuve de l'ancrage du christianisme dans la spiritualité régionale, l'étonnante et non moins touchante église Mar Artimos-Challita, dans la vallée sacrée de Helsban. Sur l'ancien site d'un temple phénicien, la nouvelle église fut entièrement reconstruite par Laurice Kodeih. Suite à la perte de son fils, elle érigea de ses propres moyens et à partir des dons de notables locaux le petit édifice religieux accueillant désormais des visiteurs du monde entier. Et la dévotion toute particulière pour la figure mariale n'est sans doute pas innocente en ce lieu symbole de l'amour maternel. Après deux Ave Maria en arabe et quelques cierges, reposez-vous en dégustant dans le restaurant à la sortie de l'église un de ces mezzés qui ont fait la réputation du pays du Cèdre dans toute la Méditerranée. Et ainsi peut s'achever le récit de votre visite au Akkar, dernier bastion des croisés, suprême pointe de l'Anti-Liban, dernière frontière verte libanaise.

 

 

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Cette région de l'extrême périphérie libanaise se caractérise par un patrimoine souvent méconnu du grand public. Le circuit qui était...

commentaires (1)

Le Liban est beau il y a tellement des places à voir nous les beyrouthins , je parle pour moi, c'était Achrafieh le centre-ville et le Metn

Eleni Caridopoulou

16 h 56, le 09 juin 2017

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Commentaires (1)

  • Le Liban est beau il y a tellement des places à voir nous les beyrouthins , je parle pour moi, c'était Achrafieh le centre-ville et le Metn

    Eleni Caridopoulou

    16 h 56, le 09 juin 2017

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