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Économie - Hydrocarbures

Noyée dans le schiste américain, l’OPEP devrait renouveler son accord

Le comité de l’OPEP qui a été mis en place pour suivre l’application de l’accord a confirmé hier que les membres du cartel convergeaient vers une reconduction pour neuf mois de ces quotas. Leonhard Foeger/Reuters

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires pourraient prolonger aujourd'hui de plusieurs mois leurs limitations de production de pétrole, afin d'écouler des réserves mondiales gonflées par le schiste américain.

Bousculé par l'industrie américaine des pétroles non conventionnels, le cartel a déjà tenté au premier semestre de retrouver son rôle d'arbitre du marché en s'alliant à d'autres producteurs, dont la Russie, pour limiter leur production, et donc l'offre mondiale. Le cartel s'était ainsi engagé fin 2016 à abaisser sa production de 1,2 million de barils par jour par rapport à sa production d'octobre dernier. En incluant ses partenaires, la baisse visée était de 1,8 million de barils par jour.

L'Arabie saoudite et la Russie, les deux premiers producteurs mondiaux, se sont d'ores et déjà dit « prêts à tout » pour rééquilibrer le marché et ont suggéré de renouveler l'accord pour neuf mois, jusqu'à la fin du premier trimestre 2018 – une proposition soutenue par l'Irak.

Le comité de l'OPEP qui a été mis en place pour suivre l'application de l'accord a confirmé hier que les membres du cartel convergeaient vers une reconduction pour neuf mois de ces quotas. « Nous avons pris acte du niveau élevé des réserves mondiales et estimé qu'il était nécessaire d'étendre la durée de l'accord », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Les investisseurs ont donc peu de doutes sur l'issue du sommet, ont expliqué plusieurs experts à l'AFP. « Il est plus facile d'imaginer de bonnes surprises, par exemple que la Libye et le Nigeria (qui avaient été dispensés d'une baisse de leur production en raison de leurs maux politiques qui perturbaient déjà leurs extractions, NDLR) accepteraient de limiter leur production », a ajouté Thomas Pugh, analyste chez Capital Economics.

L'OPEP doit en effet multiplier les efforts pour séduire des marchés peu convaincus par la performance des premiers mois de l'année, les réserves mondiales ayant augmenté alors que l'OPEP vise à les rabaisser à leur niveau moyen des cinq dernières années.

 

(Lire aussi : L'Iran pourrait soutenir un nouvel accord pétrolier)

 

 

L'OPEP perd la main
La responsable de cet afflux d'offres est à nouveau l'industrie américaine du pétrole de schiste. Après des années de vache maigre qui ont poussé ces entreprises à réduire leurs coûts, elles sont nombreuses à clamer pouvoir désormais dégager un profit à moins de 50 dollars le baril. « Le pétrole de schiste a un cycle de production plus court et plus souple, ce qui a un impact plus important sur les prix », a expliqué Valentin Bissat.

Après avoir reculé en 2016, la production américaine, tous types de pétrole confondus, atteint désormais plus de 9,3 millions de barils par jour. Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle pourrait atteindre en 2018 quelque 9,7 millions de barils par jour, ce qui constituerait un record.

Les analystes semblent exclure une hausse trop forte des prix, puisqu'à moyen terme, la production de l'OPEP et de ses partenaires repartira à la hausse alors que les États-Unis tournent à plein régime. « L'OPEP a toujours un impact sur les marchés, notamment sur les inventaires à long terme, par contre sur les prix, l'effet est à très court terme et vite balancé par la production aux États-Unis », a noté Valentin Bissat.

Mais le défi d'un pétrole plus cher à court terme intéresse notamment la pièce maîtresse du cartel, l'Arabie saoudite. « Les Saoudiens préparent la mise en Bourse de la compagnie pétrolière nationale Saudi Aramco, donc il y a quelques raisons pour lesquelles ils ont besoin d'un baril qui soit à un niveau minimum », a expliqué Stéphane Soussan, gérant chez CPR-AM et spécialiste du pétrole.

 

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