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Liban - Humanitaire

Jesuit Refugee Service : d’espoir et de résilience

« Souvent, quand les réfugiés retournent voir leurs maisons, ils découvrent que tout, absolument tout, a été emporté », précise le père Cédric Prakash.

Un yazidi et son fils devant leur maison détruite en Irak. Photo Kristof Hölvényi pour JRS MENA

Le père Cédric Prakash est d'origine indienne mais vit depuis quelques années au Moyen-Orient où il s'occupe aujourd'hui, depuis Beyrouth, de la communication régionale de l'ONG Jesuit Refugee Service (JRS). Rentré récemment d'une visite en Irak, il se dit extrêmement touché par les histoires entendues auprès des familles yazidies rencontrées là-bas.

« On ne sait jamais quoi dire à des gens dont la fille a été kidnappée, violée puis tuée par l'organisation État islamique. Les histoires des familles sont dévastatrices. Beaucoup nous demandent si Dieu existe, beaucoup se demandent pourquoi ça leur est arrivé », confie-t-il, la voix emplie d'émotion. « Souvent, quand les réfugiés retournent voir leurs maisons, ils découvrent que tout, absolument tout, a été emporté. Même les choses les plus insignifiantes ont été prises, que ce soit des vêtements, de petits objets ou des photos qui n'ont d'autre valeur que sentimentale. C'est assez traumatique, les gens ont l'impression que leur identité a été volée, ils sont brisés », ajoute-t-il. « La plupart du temps, je ne sais pas quoi leur dire parce que je n'ai pas enduré les mêmes douleurs. Tout ce que je peux faire, c'est les écouter, leur tenir la main, essayer de comprendre et de les accompagner. »

 

« Les Syriens au Liban sont reconnaissants »
Fondée en 1980, l'association JRS a d'abord œuvré avec les réfugiés du Vietnam et du Cambodge, avant d'ouvrir des bureaux dans 47 pays à travers le monde dont le Soudan du Sud, la Somalie, le Rwanda, l'Asie du Sud ou même l'île de Lesbos. Au Moyen-Orient, JRS travaille activement au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Irak et en Turquie, pays qui représentent actuellement « le plus grand volume de travail » de l'association. À Beyrouth, les bureaux locaux et régionaux de JRS sont situés dans un bâtiment adjacent à l'église Saint-Joseph, à Monnot.

Son expérience avec les réfugiés syriens au Liban, le père Cédric en parle avec beaucoup d'amour et d'attachement. « Nous nous sommes rendu compte que les Syriens présents au Liban sont reconnaissants et se rendent compte qu'il ne doit pas être facile pour le pays et ses habitants de les accueillir. Leurs histoires sont différentes de celles des yazidis en Irak, mais ce sont des récits d'espoir et de résilience », confie-t-il. Sillonnant le Liban avec JRS, il s'est déjà rendu dans les camps de réfugiés et a même rencontré un groupe de vingt familles de réfugiés qui ont dormi pendant presque un an à la belle étoile dans la Békaa, après avoir traversé la frontière à pied. Le père Cédric écrit et publie les histoires des réfugiés qu'il rencontre, notamment ceux qui ont réussi à dépasser le malheur grâce à l'aide de l'association, comme Randa, par exemple. Cette jeune artiste syrienne a écrit et illustré une histoire pour enfants qu'elle a signée récemment à Baalbeck.

 

« Les réfugiés savent que nous sommes là »
« Ici, nous travaillons à 90 % avec des réfugiés syriens, mais également avec des Palestiniens, des Irakiens et quelques familles libanaises », indique le père Cédric, dont l'association aide chaque mois 50 000 personnes au Liban. « Nous sommes à Beyrouth depuis 4 ans et nous nous concentrons en premier lieu sur l'éducation grâce à trois écoles que nous dirigeons à Jbeil, Qab Élias et Bourj Hammoud. Ces établissements accueillent environ 3 000 enfants dans les classes maternelles, les cours de remise à niveau ou d'informatique, ainsi que l'apprentissage de métiers. Nous aidons également les élèves à intégrer les écoles publiques, souligne-t-il. Nos équipes rendent visite aux familles de réfugiés et leur apportent un soutien psychosocial. Nous leur offrons également des caisses de nourriture et de produits destinés à l'usage quotidien (couches, shampooing, savon...) »

« Souvent on nous contacte par le bouche-à-oreille. Les gens finissent par nous trouver. Des fois nous sommes en mesure d'aider, d'autres fois non, cela dépend des cas. Beaucoup de ces personnes sont passées par des souffrances atroces, de désespoir, et le sentiment d'être abandonnés de tous. Mais les réfugiés savent que nous sommes là en permanence et que nous n'allons pas les laisser tomber », conclut le père Cédric.

 

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« On ne sait jamais quoi dire...

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