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Liban - Liban

Les chapiteaux romains du bord de mer...

Colonnes et chapiteaux provenant des fouilles de Beyrouth reposent, en vrac, en bord de mer.

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Les flâneurs qui viennent prendre l'air et les joggeurs qui se pressent sur le front de mer s'arrêtent stupéfaits, l'œil rivé sur des centaines de colonnes et de chapiteaux empilés dans la zone du BIEL. Réalisant l'importance de ce qu'ils ont sous les yeux, ils cherchent à deviner d'où ils proviennent.

De 1993 à 1997, Beyrouth a été un paradis pour les archéologues. Des empires ont été exhumés : phénicien, perse, grec, romain, byzantin, mamelouk, ottoman. Vu l'ampleur des découvertes, des tonnes de vestiges ont été dirigés vers différents lieux de stockage, dans la capitale, mais aussi à Saïda et à Jbeil. Selon une source de la Direction générale des antiquités (DGA), 400 à 500 chapiteaux et colonnes datant de l'époque romaine ont été entreposés dans un hangar de la Société libanaise pour le développement et la reconstruction. En attendant des jours meilleurs, les responsables de l'époque les avaient confiés à Hans Curvers, l'archéologue attitré de Solidere, en charge de toutes les opérations archéologiques. On a le sentiment qu'ils ont été oubliés depuis !

Mais avec le démarrage des travaux d'infrastructure routière, actuellement en cours dans le secteur, il fallait faire place nette à l'entrepreneur, donc démonter le hangar et déplacer les vestiges vers le seul lieu disponible pour les accueillir : le bord de mer.

 

(Pour mémoire : Pour la première fois à Beyrouth, un lion et un agneau du Ier siècle)

 

Ils sont en sécurité ici, et étant en pierre calcaire et en basalte, ils ne risquent pas d'être dégradés, assure la source de la DGA. La Direction générale des antiquités semble aussi avoir trouvé une solution pour mettre en valeur, à terme, colonnes et chapiteaux : les planter dans les différents espaces publics de la ville. À l'instar des colonnes de Buren qui ornent la cour du Palais-Royal à Paris, ils rehausseront les jardins publics et l'entrée des institutions gouvernementales. Cela a été le cas à Byblos où la voie romaine menant à la citadelle a été bordée d'un nombre de colonnes provenant des fouilles du centre-ville.

La source de la DGA reconnaît toutefois des lacunes en ce qui a trait à l'origine des pièces : « Ces pierres n'ayant pas été numérotées, il est naturellement impossible de savoir à quels sites spécifiques ou à quelles constructions elles ont appartenu. À moins que les données scientifiques, recueillies autrefois par les spécialistes intervenants, aient été archivées... »

Pour un petit rappel, après la guerre civile du Liban, le centre-ville dévasté devient le plus grand chantier d'archéologie urbaine au monde. Sous la houlette de la DGA et de l'Unesco, 16 hectares ont fait l'objet d'un programme d'exploration sans précédent. De 1993 à 1997, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne, l'Australie, la République tchèque et le Liban – au total 15 équipes de fouilles – mèneront des investigations intensives dans des conditions parfois tendues et difficiles, entre les scientifiques et le promoteur Solidere, parfois accusée de vouloir accélérer le calendrier des fouilles et de détruire des vestiges avec ses engins mécaniques. Mais au-delà des querelles, les chiffres révélés de la première moisson sont impressionnants : en sus des grands ouvrages et des grands objets (statues, chapiteaux, colonnes, sarcophages, etc.), 5 millions de tessons, 7 000 pièces de monnaie de toutes les époques et 800 mètres carrés de mosaïque ont été exhumés.

Une foule d'informations ont été également recueillies, permettant de compléter les données disponibles sur l'histoire de Beyrouth et... de mesurer l'importance de son patrimoine.

 

 

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Les flâneurs qui viennent prendre l'air et les joggeurs qui se pressent sur le front de mer s'arrêtent stupéfaits, l'œil rivé sur des centaines de colonnes et de chapiteaux empilés dans la zone du BIEL. Réalisant l'importance de ce qu'ils ont sous les yeux, ils cherchent à deviner d'où ils proviennent.
De 1993 à 1997, Beyrouth a été un paradis pour les archéologues. Des empires ont...

commentaires (2)

...des "fragrances" de jasmin, rose, lavande ou patchouli ? Cela doit sentir délicieusement bon au bord de mer du côté de Biel, grâce à ces morceaux de colonnes romaines, grecques ou byzantines ! Plus besoin de mettre du parfum...les brises maritimes vous les amènent gracieusement... Irène Saïd

Irene Said

16 h 59, le 28 avril 2017

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Commentaires (2)

  • ...des "fragrances" de jasmin, rose, lavande ou patchouli ? Cela doit sentir délicieusement bon au bord de mer du côté de Biel, grâce à ces morceaux de colonnes romaines, grecques ou byzantines ! Plus besoin de mettre du parfum...les brises maritimes vous les amènent gracieusement... Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 59, le 28 avril 2017

  • Merci à Séttt May MAKAREM pour ses informations plus que précises ! Bravo !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 04, le 28 avril 2017

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