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Liban - Présidentielle française

Une journée électorale intense au « petit Paris » du Moyen-Orient

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes de bonne heure hier à Beyrouth, pour le premier tour du scrutin. Plus de 17 800 votants étaient attendus aux urnes libanaises.

Les portraits de tous les candidats étaient affichés, sauf celui de Marine Le Pen, qui ne correspondait pas au format requis. Photo Maxime Pluvinet

Les bureaux de vote du consulat de France, du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth ainsi que de l'École supérieure des affaires ont été les principaux points de rendez-vous pour les quelque 24 000 électeurs du Liban, dont près de 17 800 ont été appelés à déposer leur bulletin dans l'urne en vue du premier tour de l'élection présidentielle française. Parmi eux, 77 % sont des Franco-Libanais. Trois autres centres de vote ont été établis à Saïda, Jounieh et Tripoli.

Dès 8h, de longues files se sont formées devant les hauts lieux de la présence française sur cette partie du Levant, protégés en cette occasion par plusieurs membres des Forces de sécurité intérieure. Une présence qui n'a toutefois pas entamé le sentiment d'une atmosphère détendue et d'une effervescence qui ont impressionné plus d'un votant : « Je vote pour la quatrième fois pour un président français, et je ne sais pas pourquoi, c'est la première fois que je vois autant de gens », s'étonne Émile, 48 ans. Lama, 32 ans, partage cette impression après avoir exercé son droit de citoyenne : « En 2012, lors de ma première élection, je n'avais pas vu autant d'engouement », assure-t-elle.

La cause principale de cette affluence réside dans le « doute général », poursuit la jeune Franco-Libanaise, qui explique que « les candidats étant dans des positions très serrées, beaucoup restent indécis ». Les résultats de l'élection au Liban seront communiqués officiellement aujourd'hui, a fait savoir une membre du consulat.

Les « indécis » en pays Républicain
« Indécis » : tel est le maître mot des électeurs venus choisir le prochain chef de l'État français pour le quinquennat à venir. Si le Liban est une terre acquise à la droite traditionnelle (lors des élections de 2012, 68 % des votes au second tour ont soutenu Nicolas Sarkozy), les récents scandales politico-financiers qui ont mis le candidat Les Républicains François Fillon aux prises avec la justice française ont changé la donne.

Si la base du vote Les Républicains n'est pas ébranlée, elle doit composer avec les nouveaux partis qui séduisent l'électorat des Français à l'étranger. Les deux principaux concurrents au titre sont Emmanuel Macron, avec son mouvement En Marche !, et la dirigeante du Front national, Marine Le Pen : « Je suis frontiste depuis toujours et j'assume mon vote. Mais je constate qu'il y en a qui se réveillent maintenant. Ils ouvrent les yeux et ils nous rejoignent », affirme Sophie, 43 ans. D'autres assument l'idée d'un « vote utile » pour un des quatre candidats que les sondages donnent pour favoris ces derniers mois : outre les trois susmentionnés, on trouve aussi le candidat de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon.

Malgré l'engouement que Marine Le Pen semble susciter auprès de nombreux électeurs franco-libanais, son affiche n'était pas présente au bureau du consulat ni à celui du Lycée français : les affiches de la candidate d'extrême droite n'ont pas été envoyées aux bureaux de vote à l'étranger dans les délais.
« Les candidats donnés pour vainqueurs par les sondages n'enlèvent en rien l'aura du candidat Les Républicains, qui est encore perçu par beaucoup comme le candidat emblématique d'une "France protectrice des chrétiens d'Orient" », déclare un Franco-Libanais de 56 ans souhaitant rester anonyme et venu voter au Lycée français.

« La seule élection importante »
Nombreux sont ceux qui se sont déplacés en famille, souvent pour initier les plus jeunes à leur première expérience d'électeur. Les jeunes Libanais ou Franco-Libanais âgés entre 18 et 23 ans viennent souvent accompagnés de leurs parents ou amis. Ils ont essayé d'appliquer la règle du « venir tôt pour éviter de faire la queue », sans trop de succès tant la réflexion a fait son chemin parmi les expatriés et les binationaux au passeport français. Les parents ont fait en sorte de créer une ambiance ludique : « Il faut que cette journée leur semble agréable. C'est pour cette raison que nous prenons le temps de nous asseoir au consulat pour un petit café après le vote. C'est une belle journée », affirme Frédérique, 37 ans, accompagnée de sa famille. Même Arnaud, 21 ans, sans être très versé dans l'actualité politique, s'est déplacé pour cette élection qu'il considère comme la « seule vraiment importante et essentielle ».

 

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