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Moyen Orient et Monde - Irak

L’ONU craint la « pire catastrophe » humanitaire du conflit à Mossoul

Totalement encerclés dans le quart nord-ouest de Mossoul, les jihadistes de l’EI livrent une lutte acharnée aux forces irakiennes et utilisent les habitants comme boucliers humains. Ahmad el-Rubaye/AFP

La bataille pour déloger les jihadistes de l'État islamique (EI) de la vieille ville de Mossoul, où des centaines de milliers de civils sont pris au piège, pourrait produire la pire catastrophe humanitaire du conflit irakien, ont prévenu hier les Nations unies. Selon les estimations de l'ONU, quelque 400 000 personnes vivraient encore dans la vieille ville, soit environ un quart de la population d'avant-guerre de Mossoul. « S'il y a un siège et si des centaines de milliers de personnes sont privées d'eau et de nourriture, cela fera courir un risque énorme », a souligné la coordinatrice humanitaire des Nations unies en Irak, Lisa Grande, lors d'un entretien téléphonique. « Nous pourrions faire face à une catastrophe humanitaire, peut-être la pire depuis le début du conflit », a-t-elle ajouté.
Totalement encerclés dans le quart nord-ouest de Mossoul, dont la vieille ville qu'ils contrôlent depuis l'été 2014, les jihadistes livrent une lutte acharnée aux forces irakiennes, qui cherchent à les en déloger et utilisent les habitants comme boucliers humains. « La situation se dégrade (...). Des familles nous disent qu'on leur tire dessus quand elles essaient de s'échapper. C'est terrifiant », assure Lisa Grande. Les habitants qui ont malgré tout réussi à fuir les quartiers contrôlés par l'EI racontent qu'il ne reste presque plus rien à manger, à part de la farine mélangée à de l'eau et du blé bouilli. Le peu de nourriture qui reste est trop cher pour la plupart des gens, ou réservé aux combattants jihadistes et à leurs familles.
Les forces gouvernementales sont arrivées il y a un mois en vue de la mosquée al-Nour, où le chef de l'EI, Abou Bakr el-Baghdadi, a proclamé le « califat » il y a trois ans. Mais elles n'ont pratiquement pas progressé depuis, notamment parce que les jihadistes se cachent au milieu des civils dans les ruelles étroites de la vieille ville. « Les forces de sécurité sont au fait de la situation sur le terrain et doivent décider ce qui est le mieux, soit en évacuant les habitants, soit en les protégeant dans leurs maisons et en dégageant des routes par lesquelles ils peuvent fuir », estime Lisa Grande.
Plusieurs milliers de civils et de combattants sont morts depuis le début de l'opération de reconquête de Mossoul, il y a sept mois, selon les organisations humanitaires.

Une alliance el-Qaëda/État islamique ?
En outre, selon le vice-président irakien, Iyad Allaoui, dans une interview accordée lundi, l'EI discuterait avec el-Qaëda de la possibilité d'une alliance. Un dialogue, a-t-il dit, a été établi entre des messagers représentant Abou Bakr el-Baghdadi et Ayman el-Zawahiri, les chefs des deux organisations rivales. « La discussion est engagée à présent », ajoute-t-il, précisant tenir ses informations de sources irakiennes et régionales. Mais M. Allaoui souligne qu'on ignore à ce stade sous quelle forme ces deux groupes pourraient coopérer.
L'EI et el-Qaëda se livrent depuis 2014 une lutte féroce pour attirer à eux recrues et financements, et prendre la tête d'un « jihad mondial ». Ayman el-Zawahiri a publiquement critiqué la brutalité des méthodes de l'organisation d'Abou Bakr el-Baghdadi, lequel a appelé tous les mouvements jihadistes à lui faire allégeance. Les deux groupes se sont aussi opposés sur la stratégie à conduire : quand el-Qaëda opère comme une base sans frontière, l'État islamique a fait le choix de s'implanter sur un territoire précis – le « califat ».
Source : Reuters

La bataille pour déloger les jihadistes de l'État islamique (EI) de la vieille ville de Mossoul, où des centaines de milliers de civils sont pris au piège, pourrait produire la pire catastrophe humanitaire du conflit irakien, ont prévenu hier les Nations unies. Selon les estimations de l'ONU, quelque 400 000 personnes vivraient encore dans la vieille ville, soit environ un quart de la...

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