Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

Prorogation : Aoun reporte d'un mois la séance prévue jeudi

Berry reporte le vote au 15 mai, les manifestations suspendues.

Le président libanais Michel Aoun a annoncé le 12 avril 2017 qu'il a décidé d'ajourner la séance parlementaire prévue jeudi et consacrée au vote d'une prorogation de la législature jusqu'au 20 juin 2018. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais Michel Aoun a annoncé mercredi soir qu'il a décidé d'ajourner la séance parlementaire prévue jeudi et consacrée au vote d'une prorogation de la législature jusqu'au 20 juin 2018, qui aurait été la troisième depuis 2009. Dans la foulée, le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a fixé cette séance au 15 mai prochain.

En parallèle, les contacts entre les responsables politiques du pays s'intensifient pour aboutir à une entente sur une nouvelle loi électorale. Par ailleurs, les partisans, qui avaient devancé l'appel de plusieurs formations politiques et de groupes de la société civile à manifester jeudi dès mercredi soir, commencent à quitter les rues.

Prochaine séance le 15 mai
"Lorsque j'ai été élu président, j'ai juré de protéger le Liban et ses lois, de sauvegarder l'avenir et l'unité et la paix du Liban", a déclaré le président Aoun lors de son allocution télévisée, rappelant que "les élections législatives doivent être organisées sous l'égide d'une nouvelle loi électorale".

Selon l'article 59 de la Constitution, le président peut ajourner jusqu'à un mois toute réunion de la Chambre. Le président Aoun a exprimé à plusieurs reprises son opposition à une extension du mandat du Parlement, qu'il considère comme anticonstitutionnelle et illégitime.

Avant cette allocution, le chef de l’État a reçu le Premier ministre Saad Hariri au palais de Baabda. "Nous allons œuvrer toute la nuit pour aboutir à une entente sur la loi électorale", a-t-il déclaré. Plus tôt dans la soirée, M. Hariri avait annoncé qu'il annulait tous ses rendez-vous de la soirée pour des contacts avec le président Aoun, M. Berry, ainsi qu'avec différentes composantes politiques.

Une proposition de loi prévoyant une prorogation d'un an devait être soumise au vote jeudi, à midi, à la Chambre. Le même scénario a eu lieu en 2013 et 2014, les dernières élections législatives remontant à 2009.

La loi en vigueur, dite de 1960, est basée sur la majoritaire plurinominale. Elle est officiellement décriée par la plupart des formations politiques qui n'arrivent pourtant pas à s'accorder sur un nouveau mode de scrutin. La proportionnelle intégrale et le mode de scrutin mixte (alliant proportionnelle et majoritaire) sont à l'étude. Les législatives sont censées se tenir en juin.

 

(Lire aussi : Le Parlement appelé jeudi à s’autoproroger une troisième fois)

 

Contacts tous azimuts
Le chef du gouvernement avait auparavant reçu au Grand Sérail une délégation aouniste présidée par le député Ibrahim Kanaan, secrétaire du CPL."Le refus de la prorogation ne signifie pas le vide mais incite les formations politiques à s'entendre sur une nouvelle loi électorale", a déclaré M. Kanaan à l'issue de cet entretien. Avant cette rencontre, le ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib, l'un des représentants du CPL au sein du gouvernement, avait déclaré que la délégation allait "demander à M. Hariri de ne pas lancer le processus de la prorogation".

La délégation s'est également entretenue en fin d'après-midi avec le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem. "Nous refusons catégoriquement le vide", a déclaré M. Kanaan à l'issue de cette rencontre."Il y a une sérieuse possibilité de nous entendre sur une loi électorale", a-t-il ajouté, soulignant que les divergences ne sont pas d'ordre confessionnel.

En milieu d'après-midi, Saad Hariri, s'est contenté de dire à la chaîne LBCI : "Nous allons trouver une solution avant demain, si Dieu le veut". Plus tôt dans la journée, le chef du gouvernement avait reçu le ministre des Affaires sociales, Pierre Bou Assi, l'un des représentants des FL au sein du gouvernement. "De profondes concertations se tiennent en ce moment et les contacts sont nombreux. A cet heure, rien n'est définitif", a déclaré M. Bou Assi à l'issue de son entretien avec M. Hariri. "Nous avons déjà clairement exprimé notre position mais si une solution venait à émerger, nous la prendrions en considération dans l'intérêt du pays", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre s'est également entretenu avec Waël Bou Faour, député joumblattiste. "Aucun accord n'a été conclu pour le moment mais beaucoup de choses se passeront dans la nuit", a indiqué M. Bou Faour.

Dans la matinée, la délégation du CPL s'était entretenue avec le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké. "Que signifie la prorogation pour une troisième fois ? Est-ce une prise du pouvoir par la force ? Est-ce synonyme de récompense pour les incapables ?" s'est  interrogé M. Kanaan à l'issue de cette visite. "Avant, on prenait comme excuse la tutelle syrienne au Liban, mais quelle est l'excuse aujourd'hui ?", s'est demandé le député. Et d'ajouter : "Nous sommes déterminés à faire face à la prorogation, au nom des députés chrétiens et musulmans. Les discussions sont les bienvenues, et il reste encore du temps pour débattre d'une nouvelle loi électorale. Il s'agit d'une question existentielle, et nous ne faisons pas de surenchère. Comme le patriarche a dit aujourd'hui : craignez Dieu!".

 

(Lire aussi : Les FL réitèrent leur refus catégorique de la prorogation du mandat de la Chambre)

 

Les manifestations suspendues
Conséquence de l'annonce de M. Aoun, les manifestations prévues par plusieurs formations politiques, notamment le CPL et les FL, et groupes issus de la société civile, qui avaient annoncé leur intention de descendre jeudi dans la rue, ont été progressivement suspendues.

"Félicitations à tous pour avoir empêché la prorogation", a déclaré le chef du CPL, Gebran Bassil. "Comme nous vous l'avons promis, nous aurons une nouvelle loi électorale", a-t-il ajouté.

Dans la soirée, des activistes avaient devancé cet appel en se rassemblant dès mercredi soir place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth. Des groupes d'étudiants, réclamant l'adoption de la proportionnelle et d'un quota de femmes dans la loi électorale, convergeaient également vers les lieux. Des échauffourées ont par ailleurs éclaté entre plusieurs activistes, rapidement étouffées. 

Dans la soirée, le collectif "Vous puez !" avait appelé dans la soirée à un rassemblement silencieux et sans drapeau jeudi. En prévision de ces manifestations, les forces de sécurité avaient installé des barrières près de l'hôtel Le Gray, situé dans le secteur. "La liberté d'expression sera protégée" lors des rassemblements, a assuré le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, à l'issue d'une réunion de sécurité au Grand Sérail. "Nous interdirons le blocage des routes internationales et les dégradations de biens publics et privées", a-t-il ajouté.

Le CPL et les FL, les Kataëb avaient également prévu de battre le pavé jeudi. Tout comme le CPL, les Forces libanaises estiment que "la vraie solution serait de voter une nouvelle loi électorale qui soit la plus juste".

 

 

Lire aussi

La course contre la montre entre une loi électorale et une énième prorogation, le décryptage de Scarlett Haddad

Pour Gemayel, rien ne justifie une rallonge

Boutros Harb : Gare à l'effondrement du système politique

En Conseil des ministres, Bassil hésite à défendre son projet...

Dans la ligne de mire du Hezb, l’alliance Aoun-Geagea

Premier résultat de la frappe US, le report des législatives ?

Le président libanais Michel Aoun a annoncé mercredi soir qu'il a décidé d'ajourner la séance parlementaire prévue jeudi et consacrée au vote d'une prorogation de la législature jusqu'au 20 juin 2018, qui aurait été la troisième depuis 2009. Dans la foulée, le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a fixé cette séance au 15 mai prochain.
En parallèle, les contacts entre les...

commentaires (4)

S,IL N,Y AVAIT PAS DE MILICE ARMEE IL N,Y AURAIT PAS D,ANARCHIE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 40, le 12 avril 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • S,IL N,Y AVAIT PAS DE MILICE ARMEE IL N,Y AURAIT PAS D,ANARCHIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 40, le 12 avril 2017

  • Les colombes du Parlement porteront-elles Bonheur cette fois ou lâcheront-elles leurs excréments comme d’habitude ?? A suivre .

    Antoine Sabbagha

    17 h 11, le 12 avril 2017

  • Il faut pas se leurrer de tout ce cinema: la loi de prorogation va passer avec l'appui de 122 deputes ....C'est pas nouveau , la malhonnete bat son plein il faut continuer a batir des projets touristiques des cimenteries non poluantes ( unique au monde mais Only in Lebanon )....

    aliosha

    15 h 51, le 12 avril 2017

  • Monsieur Nabih BERRY ! Qui vous parle de poison et de mort ? Nous vous demandons juste de pratiquer la vraie D E M O C R A T I E !!! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 22, le 12 avril 2017

Retour en haut