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Économie - Compte-rendu

Le projet de budget table sur une légère baisse du déficit en 2017

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a détaillé hier le projet de budget approuvé lundi par le gouvernement, en évitant d'évoquer les nouvelles taxes prévues par ce texte.

« Les dépenses en investissements totaliseront, selon le projet de budget, 1,6 milliard de dollars, soit seulement 7 millions de dollars de plus par rapport à 2016 », a déclaré M. Khalil.


Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a livré hier lors d'une conférence de presse quelques détails sur le projet de budget pour l'exercice 2017, approuvé lundi par le gouvernement, et devant être bientôt transmis au Parlement. Si celui-ci devait l'adopter, ce serait le premier budget voté depuis 2005. « Ce budget va permettre de réduire, légèrement, le déficit budgétaire et va faire diminuer la part de la dette publique », s'est réjoui M. Khalil. Selon le projet de budget, le déficit public s'élèvera à environ 4,8 milliards de dollars, en baisse de 2,2 % par rapport à 2016, qui était une année record. Cette réduction du déficit résulte d'une hausse plus rapide des recettes (+ 9,5 %) que celle des dépenses publiques (+ 4,7 %) par rapport à 2016. « Le ratio déficit / PIB devrait ainsi être de 8,7 % en 2017, contre 9,3 % en 2016 », a poursuivi M. Khalil. En 2016, la dette publique a atteint 74,9 milliards de dollars. M. Khalil n'a communiqué aucune projection pour 2017.
Le projet de budget – qui n'a pas encore été rendu public – table sur une croissance de 2 % en 2017, et non de 2,6 % comme initialement indiqué dans la première mouture de l'avant-projet déposé en août dernier par M. Khalil au Conseil des ministres. « Ce taux reste limité et des mesures doivent être entreprises pour l'améliorer », a commenté M. Khalil. Il n'a pas indiqué si les prévisions d'inflation – estimée à 1,88 % dans l'avant-projet de budget – ont été réévaluées.

Hausse des dépenses
« Les dépenses publiques prévues pour 2017 sont de 23 670 milliards de livres (15,7 milliards de dollars), contre des dépenses réalisées en 2016 de 22 600 milliards de livres (15 milliards de dollars) », a indiqué M. Khalil. Les salaires et traitements constitueront le premier poste de dépenses en 2017 avec une enveloppe de 4,9 milliards de dollars, contre 3,2 milliards de dollars sur les huit premiers mois de 2016, a annoncé le ministre. Si ce chiffre ne comprend pas le coût d'un potentiel relèvement de la grille des salaires de la fonction publique (environ 796 millions de dollars) – actuellement en discussion au Parlement – M. Khalil a affirmé que « la grille et ses moyens de financement seront introduits dans le budget une fois votés par les députés ». Le deuxième poste de dépenses demeure le service de la dette avec 4,7 milliards de dollars, soit une baisse de 0,4 % par rapport à 2016. Les transferts à Électricité du Liban devraient eux s'élever à 1,4 milliard de dollars (+51 % par rapport à 2016) pour constituer le troisième poste de dépenses. « Nous avons introduit une disposition qui fixe un plafond maximum d'1,4 milliard de dollars pour les transferts à EDL », a prévenu M. Khalil. Quant aux dépenses en investissements, elles totaliseront, toujours selon le projet de budget, 1,6 milliard de dollars, soit seulement 7 millions de dollars de plus par rapport à 2016. « Un plan incitant à l'investissement dans le développement des infrastructures sera soumis dans deux mois au Conseil des ministres afin qu'il soit discuté et voté », a par ailleurs annoncé M. Khalil.
Enfin, certains ministères stratégiques verront leurs budgets respectifs augmenter. « Le budget alloué au ministère des Télécoms augmentera de 149 millions de dollars tandis que les budgets alloués aux ministères de l'Énergie et des Travaux publics augmenteront chacun de 66 millions de dollars », a renseigné M. Khalil. Néanmoins, « les ministères et établissements publics devront réaliser une réduction de 20 % de leur consommation de biens périssables et de 25 % de leurs dépenses en équipements. Cela permettra d'assurer quelque 132 millions de dollars d'économies à l'État », a-t-il ajouté.

Évasif
Le ministre a été en revanche plus évasif en ce qui concerne les recettes. « Les recettes prévues dans le cadre du projet de budget 2017 s'élèvent à 16 384 milliards de livres (10,8 milliards de dollars), contre 14 959 milliards (9,9 milliards de dollars) en 2016 », a-t-il indiqué, sans expliquer les raisons de cette hausse. Il n'a pas non plus dévoilé quelles nouvelles mesures fiscales ont été adoptées dans le cadre de ce projet de budget. Pour rappel, la majorité des 27 mesures fiscales initialement prévues dans l'avant-projet de budget ont été renvoyées début mars au Parlement, avec la grille des salaires qu'elles sont censées financer. Or si les députés ont déjà avalisé huit d'entre elles – dont le relèvement d'un point de la TVA à 11 %, l'augmentation des taxes sur les produits alcoolisés importés, ou encore sur les produits de tabac – d'autres comme la hausse de deux points de l'impôt sur les bénéfices des sociétés de capitaux (à 17 %) et de celui sur les intérêts bancaires n'ont pas encore été discutées par les députés. Cependant, le ministre n'a rien dit sur le sort de certaines taxes qui n'avaient pas été dissociées de l'avant-projet de budget, comme la suppression de l'exonération fiscale dont bénéficient actuellement les sociétés offshore, la taxation du mazout importé (à 4 %), ou celle des pierres concassées et du sable extraits des carrières.
Interrogé sur la possible introduction d'une taxe forfaitaire sur les revenus générés par les banques à travers l'ingénierie financière, M. Khalil a répondu qu'il « attendait toujours une étude de la commission de consultation et de légifération (affiliée au ministère de la Justice) sur la possibilité d'introduction d'une taxe exceptionnelle sur ces revenus ». « Mais les taxes ordinaires sur les revenus des grandes banques et sur leurs distributions de dividendes devraient cette année générer des recettes supplémentaires de 1 150 milliards de livres (763 millions de dollars) par rapport aux années précédentes », a-t-il poursuivi.
Le ministre a en revanche souligné que l'évaluation des recettes dans le projet de budget dépend de l'amélioration de certaines pratiques. « Sur le plan des revenus, le budget dépendra d'abord de l'amélioration de la collecte et de l'administration fiscale plutôt que de l'imposition de nouvelles taxes aux contribuables », a déclaré M. Khalil. « Nous veillerons à ce que toutes les administrations transmettent mensuellement leurs factures à l'administration fiscale, (...) et que les établissements publics comme le port (de Beyrouth) transfèrent plus régulièrement leurs revenus au Trésor », a assuré M. Khalil. « Tous les prêts et tous les dons devront être inscrits conformément aux règles de comptabilité nationale », a-t-il poursuivi.
Le ministre s'est aussi engagé à œuvrer pour « la préparation et le vote des prochains budgets annuels dans les délais constitutionnels ». « Nous nous orientons aussi vers la préparation d'un budget à moyen terme, incluant une stratégie financière d'ici à 2022 ayant pour objectif la baisse du déficit public à 1,3 milliard de dollars », a conclu M. Khalil.

 

N.B: Cet article a été modifié le 31/03 pour corriger des coquilles.

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a livré hier lors d'une conférence de presse quelques détails sur le projet de budget pour l'exercice 2017, approuvé lundi par le gouvernement, et devant être bientôt transmis au Parlement. Si celui-ci devait l'adopter, ce serait le premier budget voté depuis 2005. « Ce budget va permettre de réduire, légèrement, le déficit budgétaire et...

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