Rechercher
Rechercher

Liban - Pour préserver l’espoir

J’ai disparu alors que je tentais de faire libérer mon cousin

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal » *. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Mohammad Awwik a disparu avec son cousin en 1985.

Mon nom est Mohammad.
Ce que j'aimais le plus, c'était travailler la terre. Enfant, l'école était devenue pour moi un supplice. Je ne supportais pas de rester assis derrière un bureau toute la journée. J'avais les jambes qui me démangeaient. Je n'avais qu'une envie : rejoindre mon père pour l'aider avec la récolte des concombres. Je venais de fêter mes 12 ans quand, finalement, il a accepté que je quitte les bancs de l'école pour travailler avec lui.
Lorsque j'ai grandi, j'ai été tenté d'intégrer les rangs de l'armée. Au bout d'un an toutefois, je suis rentré chez moi, convaincu que je n'étais pas fait pour porter les armes. Et pourtant, j'étais très patriote. Toutefois, mon caractère impulsif et mon goût de la liberté ne correspondaient pas au profil d'un bon soldat. Je préférais jouer au justicier avec mes jeunes frères et sœurs et leur venir en aide dès qu'ils avaient besoin de ma protection.
Lorsqu'un jour de 1985, ma mère, effondrée, m'a appris que mon jeune cousin Mahmoud venait d'être arrêté à Tripoli, je me suis précipité à sa recherche. Mahmoud n'avait que 13 ans. Malgré tous les efforts que j'ai déployés, je n'ai rien pu faire pour lui. Ni lui ni moi ne sommes rentrés à la maison.
Mon nom est Mohammad Awwik, mon cousin est Mahmoud Awwik. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

 

 

Tous les témoignages dans notre dossier
Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner...

Mon nom est Mohammad.Ce que j'aimais le plus, c'était travailler la terre. Enfant, l'école était devenue pour moi un supplice. Je ne supportais pas de rester assis derrière un bureau toute la journée. J'avais les jambes qui me démangeaient. Je n'avais qu'une envie : rejoindre mon père pour l'aider avec la récolte des concombres. Je venais de fêter mes 12 ans quand, finalement, il a...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut