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Nos Lecteurs ont la Parole - Elisa Marie DARVISH

Grandeur de la France au Levant, une histoire commune indéfectible

Statue de Saint Louis.Photo AFP

Parce que nous avons une haute idée de la France, de ce que devrait être son rayonnement international, il paraît urgent de rappeler plusieurs pans de notre histoire.
À l'heure où la gauche fait fi de l'héritage historique de l'Hexagone dans les manuels scolaires, devons-nous nous résigner à être l'ombre de la politique américaine dans une Europe où les nations sont diluées dans une bureaucratie centralisée ? À l'heure où l'on cherche à étouffer la voix des électeurs de droite, la France va-t-elle s'abandonner à un avenir incertain, à un système qui ne cesse de saper sa puissance et son héritage culturel à l'intérieur et le rayonnement humaniste extérieur ?
Il y va de notre survie que de nous remémorer notre histoire française, celle qui a fait notre grandeur à travers le monde, celle qui nous a valu l'admiration de nombreux peuples, celle pour laquelle des peuples ont été jusqu'à verser leur sang !
Notre grandeur commence au Levant, plus particulièrement au pays du Cèdre. Nos aïeux ont depuis des siècles cultivé un lien indéfectible avec un territoire décrit comme le « pays du miel et du lait » dans la Bible qui l'atteste 71 fois. Oui, je parle du Liban, un pays qui ne cesse de battre dans le cœur des Français, et vice versa.
Notre histoire commune débuta le 24 mai 1250 avec cette déclaration de saint Louis: « Pour nous, et nos successeurs sur le trône de France, nous promettons de vous donner à vous et à tout votre peuple notre protection spéciale comme nous la donnons aux Français eux-mêmes et nous nous emploierons en toute circonstance à tout ce qui contribuera à votre prospérité. » En effet, alors que le roi Saint Louis est capturé et emprisonné à Mansourah, il demanda des secours au Liban, et c'est grâce aux renforts et au sang versé par les Libanais que les Sarrasins libérèrent le roi de France.
Cette charte éternelle, acte de reconnaissance au Liban, accompagnée de la crosse de Saint Louis, sera le texte fondateur de nos relations, tel un rocher indestructible qui traverse les siècles.
Avec le Traité de Paris de 1856, la France affirma sa prééminence mondiale et occupa le premier rang en matière de protection des minorités religieuses. En 1861, Napoléon III embarquera même un corps expéditionnaire pour le Liban afin de stopper la répression sanguinaire du sultan ottoman contre les populations chrétiennes, qui se soldera par la désignation d'un gouverneur chrétien pour la « province autonome du Mont-Liban ». Malgré la répression du gouverneur ottoman Jamal Pacha, le cœur des libanais chrétiens et musulmans ne cessera de battre pour la France, et je prendrai pour exemple ce cri qui résonne encore à ce jour dans beaucoup d'oreilles de Libanais, celui du prêtre Youssef al-Hayek qui, le 6 mai 1916, sera pendu sur la place publique pour avoir entretenu des relations étroites avec le consulat de France. Son dernier mot sur l'échafaud sera: « Vive la France ! » Après plus de 400 ans de présence ottomane, le général de Gaulle annonça aux Libanais l'abolition du mandat et la proclamation de l'indépendance. Il proclama le 27 juillet 1941 que « c'est d'abord parce que dans tout cœur de Français, le seul nom du Liban évoque quelque chose de particulier ». « Les Libanais, libres et fiers, ont été le seul peuple dans l'histoire du monde qui, à travers les siècles, quels qu'aient été les péripéties, les malheurs, les bonheurs, les destins, le seul peuple dont le cœur n'a jamais cessé de battre au rythme du cœur de la France », avait souligné le général de Gaulle.
Par la suite, le président Jacques Chirac « gérera » le Liban comme sa Corrèze natale.
Sa proximité avec le Premier ministre libanais, musulman sunnite, Rafic Hariri, sera un message à ceux qui confondent islam et terrorisme, son message sera d'autant plus fort qu'il rappellera que le Liban a un droit légitime à obtenir sa souveraineté et à se défendre contre toute agression, y compris à travers des mouvements de résistance. Postérieurement, Jacques Chirac instaura une jurisprudence, celle de la grandeur de la France dans le monde, qui trouve sa résonance à travers, notamment, le soutien aux minorités persécutées et l'opposition aux interventions américaines en Irak. Le président Nicolas Sarkozy respectera cette jurisprudence et réussira même là ou d'autres ont échoué avant lui, imposant un Liban souverain.
Le Liban, contrairement à d'autres anciennes colonies sous mandat, a préservé le patrimoine culturel et éducatif hérité du rayonnement de la France ainsi que l'infrastructure laissée par le mandat. Il a conservé jusqu'à ce jour intacte la langue française pure pratiquée dans l'administration, aussi bien que dans le système éducatif encore en vigueur dans les écoles et les missions de toutes confessions, mais aussi dans les collèges et les universités du Liban. Jusqu'à ce jour, nombreux sont les journaux, dont L'Orient-Le Jour en est une illustration, les revues, les magazines et les journaux télévisés en langue française. Ce n'est pas par reconnaissance seulement que le Liban préserve farouchement cet héritage, mais c'est aussi pour rester le coffre-fort culturel et éducationnel de cette France si chère au cœur des Libanais.
Animé par de fortes convictions, un homme politique français a décidé de porter un projet conquérant fondé sur les valeurs françaises. Il a intégré notre héritage historique, celui qui fait notre fierté, et il se fait le devoir de redonner aux chrétiens d'Orient leur rôle phare. Je revois encore vos yeux endeuillés ce soir du 23 juin 2016 au Cirque d'hiver où vous avez osé dénoncer le totalitarisme islamique et même crier : « Nous sommes tous des chrétiens d'Orient ! »
Seul contre tous, vous avez porté la voix de la France dans une région en proie à une barbarie d'une cruauté historique ! Je cite bien sûr monsieur François Fillon, auquel je souhaite exprimer ma reconnaissance pour son engagement auprès des chrétiens d'Orient et lui accorder mon soutien total afin de restaurer à la France la grandeur à laquelle elle est prédestinée, refuser de diluer nos valeurs françaises et redresser le pays !
Ne soyez donc pas étonné qu'ils vous combattent avec une férocité inouïe ! La résistance fait partie de l'ADN des peuples français et libanais, conquis mais jamais soumis, nous sommes tel un Phoenix qui renaît à chaque fois de ses cendres !
Alors, comme Jésus, portez votre croix, et la Résurrection sera pour Pâques !
Pardonnez-leur, même s'ils savent ce qu'ils font !

Elisa Marie DARVISH

Parce que nous avons une haute idée de la France, de ce que devrait être son rayonnement international, il paraît urgent de rappeler plusieurs pans de notre histoire.À l'heure où la gauche fait fi de l'héritage historique de l'Hexagone dans les manuels scolaires, devons-nous nous résigner à être l'ombre de la politique américaine dans une Europe où les nations sont diluées dans une...

commentaires (5)

J'ai la conviction que toute foi vraiment vertueuse ne peut être que laïque, et ainsi que la laïcité peut également être en partie portée par la foi et pas seulement par l'état. Le Liban, pays ami, a ses propres valeurs, sa propre identité. C'est à l'état et non à la religion qu'il incombe de porter la souveraineté institutionnelle, de la même manière que c'est à l'état et non à Dieu à qui il échoie la charge de la défense des droits des peuples.

Carfagnini Etienne

02 h 34, le 20 mars 2017

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Commentaires (5)

  • J'ai la conviction que toute foi vraiment vertueuse ne peut être que laïque, et ainsi que la laïcité peut également être en partie portée par la foi et pas seulement par l'état. Le Liban, pays ami, a ses propres valeurs, sa propre identité. C'est à l'état et non à la religion qu'il incombe de porter la souveraineté institutionnelle, de la même manière que c'est à l'état et non à Dieu à qui il échoie la charge de la défense des droits des peuples.

    Carfagnini Etienne

    02 h 34, le 20 mars 2017

  • Mais pourquoi ne pas demander alors un New Mandat de la France sur ce Liban-là, et qu'on en finisse.... Par St. Louis ! Uuuuuuuuuuuuft !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 45, le 19 mars 2017

  • Selon Jean-Louis Thieriot, avocat, historien et homme politique français. En 1248, Saint Louis en route vers Jérusalem fit escale à Chypre. Les Libanais en exil dans l'île lui font triomphe. C'est là qu'est née la "Charte du 24 mai 1250".

    Un Libanais

    18 h 50, le 18 mars 2017

  • Les plus grands bienfaits sont souvent récompensés d'ingratitude". (Proverbe danois). Grand merci à Elisa Marie Darcich de la part d'un gaulliste depuis 1940. Chahine Bouez

    Un Libanais

    17 h 06, le 18 mars 2017

  • La lettre de Saint Louis est un faux fabriqué au XIX°s. par un certain Mgr Mrad. Ce ne sont que légendes .... au service d'intérêts d'une puissance de jadis. De telles légendes, un tel romantisme, alimentent la logique des "minorités" et la non-émergence d'une citoyenneté libanaise. Il faut décider: soit on est libanais, soit on est maronite, syriaque, orthodoxe, druze etc ....

    COURBAN Antoine

    10 h 59, le 18 mars 2017

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