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Culture - Décryptage

Edgard Mazigi va là où le pinceau le mène

Plus de couleurs et peut-être plus de figuratif sur la toile, mais toujours la même démarche picturale comme si, dans « Untold Stories »*, l'artiste sondait ses œuvres pour mieux se retrouver.

Que dissimule cette fille pas comme les autres sous ses pans de tissus et de couleurs ?

De cette structure abstraite qu'il compose à petites touches ou encore à grands coups de brosse dynamiques et violents, Edgard Mazigi fait ressurgir des personnages, des formes et probablement des histoires enfouies. Par ce processus, il invite le visiteur à s'impliquer dans la toile et à fabriquer sa propre narration. « Au départ, je n'ai pas l'intention de raconter des récits, mais le fait qu'il y ait des personnages ou des paysages sur la toile, le regard en déduit que l'œuvre est narrative, confie l'artiste. De plus, quand cette histoire est nimbée de mystère, elle devient encore plus belle. »

Si certains artistes peignent à partir d'un modèle et d'autres le déconstruisent totalement, Mazigi, lui, navigue sur la toile sans boussole. Il se laisse entraîner par le rythme des couleurs et des lignes. À travers les interstices, les nuances de teintes, il échafaude les traits. Les couleurs s'amplifient, gonflent et remplissent des formes qui deviennent, à sa grande surprise, humaines. « C'est la structure abstraite qui me guide non l'image car mon seul souci réside dans la composition, souligne-t-il. Une image qui n'a pas de structure abstraite sur laquelle elle est incrustée n'a pas de sens, du moins pour moi. » Par la suite, lorsque l'histoire naît, Mazigi l'oriente dans une direction ou dans une autre. Tel un navigateur, et quoique poussé par le vent, l'artiste tient bien la barre.

 

Strates d'histoires
Dans cette toile intitulée Une fille pas comme les autres, on voit une paysanne qui cueille des pommes de terre dans le champ. « Au départ, dit-il, seuls deux personnages s'affichaient sur la toile, j'en ai rajouté un troisième, ayant trouvé que la composition manquait. Je l'ai complétée, brodée, fignolée. » Des figures géométriques découpent parfois les teintes, leur donnant une certaine musicalité. L'appétit d'Edgard Mazigi n'est jamais assouvi de couleurs ou de formes. Il en réclame encore. Il fouille plus loin, embarque dans cette grande aventure picturale. Il ne s'arrêtera que lorsqu'il sent qu'il est temps. « C'est intuitif », dira-t-il. Soudain, ses yeux se remplissent d'ombre et de lumière, de violence et de calme.

« Pourquoi je travaille de la sorte ? Tout ce que je sais, répond-il sans attendre, c'est que mes œuvres sont le concentré de ce que j'ai lu, vu, expérimenté dans la vie. Ces impressions jaillissent sur la toile. Ainsi, cette fille qui effeuille une fleur lui fera penser, par la suite, à Chloé du roman de Boris Vian, morte d'un nénuphar dans son poumon. L'artiste l'intitulera l'Écume des jours. Si les impressions de films, de compositions musicales lui viennent à l'esprit, ces tâches disparates, mêlées et enchevêtrées l'une dans l'autre, remontent en jets de son passé d'ingénieur textile, à cette période de sa vie. Edgard Mazigi trempe ses pinceaux dans son vécu, dans ses tranches de vie et ces histoires dites et non dites.
Tantôt violente et fougueuse, tantôt calme et statique, tantôt finie ou inachevée, tantôt dense ou transparente, mais toujours dans la contemplation, son œuvre n'est peut-être pas un long fleuve tranquille, mais certainement une mer aux vagues dont l'écume laisse sa trace sur le rivage.

* Jusqu'au 1er avril à la galerie Art on 56th (Gemmayzé). Tél. : 70/570333.

 

Pour mémoire

Edgard Mazigi, une peinture intuitive conteuse d'histoires...

De cette structure abstraite qu'il compose à petites touches ou encore à grands coups de brosse dynamiques et violents, Edgard Mazigi fait ressurgir des personnages, des formes et probablement des histoires enfouies. Par ce processus, il invite le visiteur à s'impliquer dans la toile et à fabriquer sa propre narration. « Au départ, je n'ai pas l'intention de raconter des récits, mais le...

commentaires (2)

DES COULEURS PEUT-ETRE QUE OUI MAIS DES FORMES... NON ! L,ABSTRAIT DEMANDE UNE EXPLICATION ET TOUT CE QUI DOIT ETRE EXPLIQUE N,EST PAS DE L,ART POUR MOI...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 44, le 18 mars 2017

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Commentaires (2)

  • DES COULEURS PEUT-ETRE QUE OUI MAIS DES FORMES... NON ! L,ABSTRAIT DEMANDE UNE EXPLICATION ET TOUT CE QUI DOIT ETRE EXPLIQUE N,EST PAS DE L,ART POUR MOI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 44, le 18 mars 2017

  • Les personnages et les histoires sont superflus; les couleurs sont suffisantes et s'assument en temps que telles.La finalité d'une peinture est LA PEINTURE!!

    Skamangas Stelios

    11 h 16, le 18 mars 2017

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