On ne le dira jamais assez : le Liban est un vivier de talents. Une histoire riche et tourmentée, une ouverture avide vers le monde, un héritage brassé font naître des générations de créateurs, d'artistes, de compositeurs qui ne manquent certainement pas de sources d'inspiration. Parfois pour émerger, laisser libre cours à ses envies, donner à voir au monde toute l'étendue de sa créativité, il faut des rencontres coups de pouce, des rencontres chance, des rencontres inspirantes. Parfaitement identifiée, la grande silhouette de Nayla Bassili est quasi indissociable des expositions régulières qui parsèment nos saisons. Pour cette psychologue de formation du signe de la Balance et qui se bat pour que le sens de la justice revienne au goût du jour, pas question de ne pas être là pour aider les artistes à se créer une place à la hauteur de leur talent.
C'est avec les handicapés de Beit Chabab qui avaient besoin d'espace pour exposer leurs œuvres que tout a commencé. Et que tout s'est très vite enchaîné, aussi, avec des expositions de plus en plus variées, de plus en plus nombreuses, de plus en plus prisées. Et de Faraya à Beyrouth et jusqu'à Amman et Dubaï, c'est un joli tourbillon de créations libanaises qui se laissent découvrir et apprécier sous la houlette bienveillante de Nayla Bassili qui se défend de jouer le rôle de mécène. Mais comment expliquer autrement l'implication profonde de cette femme de savoir-faire dans toutes ces manifestations joyeuses qui enchantent la vue ? Et lorsque Alfred Cochrane lui demande de l'aider à penser son espace à Rmeil, c'est tout naturellement et avec l'énergie rassurante qui la caractérise qu'elle lui propose de concevoir une galerie différente. Une galerie à but non lucratif qui exposerait de jeunes artistes et donnerait ce petit coup de pouce du destin qui fera toute la différence.
392Rmeil393, des cimaises accueillantes mais aussi un espace jardin, théâtre de nombreuses manifestations comme des défilés, des concerts, le tout dans ce même esprit de découverte, de transmission et de connexion. Nayla Bassili n'a pas son pareil pour mettre en symbiose artistes et connaisseurs, talentueux et curieux, et à chaque fois créer la surprise. Comme ce défilé d'habits vintage de femmes portés par des hommes pour défendre les femmes battues, comme la fête des Morts organisée par l'ambassade du Mexique, ou comme ces animaux en perles tissés par des femmes africaines au profit d'une ONG. Ou encore, et sur une initiative de la petite-fille de Moussa Sadr, ces métiers à tisser installés au jardin pour réintroduire cet artisanat auprès des femmes des camps de réfugiés. Dernier succès en date, une vente au profit d'arcenciel qui est devenue un rendez-vous annuel et où des artistes accomplis créent des pièces uniques à partir d'objets de récupération de la brocante de Damour.
Dans le salon de Nayla Bassili et juste avant son départ pour Amman avec ceux qu'elle accompagne, des dizaines de tableaux et d'objets glanés au gré de la découverte de tous les artistes dont elle pourrait parler durant des heures avec tendresse, générosité et enthousiasme. Un enthousiasme qu'elle sait partager et communiquer. Un enthousiasme qui nous fait dire qu'elle ne s'arrêtera jamais de parrainer, de découvrir, d'encadrer, d'encourager et surtout de s'émerveiller.
*Positive Lebanon est un concept basé sur les initiatives concrètes de la société civile libanaise. Ces initiatives qui font que le pays tient encore debout. Mais derrière chaque initiative se tient une Libanaise ou un Libanais courageux, innovant, optimiste et plein d'amour pour son pays. (voir ici)
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