On a toujours raconté que la classe politique libanaise n'avait aucun sens de l'humour. C'est injuste ! Nos birbes déliquescents, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, ont seulement le rire gras très sélectif. Il ne fonctionne que s'il touche un rival communautaire ou un concurrent de mangeoire.
Ainsi, à peine égratigné au détour d'une vanne à la dérision discutable dans une émission télé satirique, voilà qu'Istiz Nabeuh rue soudain dans les brancards et pique une crise d'apoplexie gazeuse. Il n'en fallait pas plus à tout ce que le cirque local compte comme larbins du haut-perché du Parlement pour fondre pétards et pierraille en main sur le bâtiment de la chaîne incriminée. On a la résistance qu'on peut...
Mais le plus drôle dans ce barnum, très conforme à la traditionnelle ouverture d'esprit dans le monde arabe, est l'avalanche de leçons de morale qui s'est abattue sur le tenancier de la Chambre et le mouvement qu'il a hérité et biberonné. Pas un clampin du landernau politique qui n'ait entonné sans éclater de rire le couplet de la liberté d'expression, de l'indépendance des médias et naninanère... Faut dire que ceux-là sont tout aussi sélectifs, mais dans l'indignation. Chacun d'entre eux possède en réserve son stock d'offusqués qui se seraient chargés de caillasser à tout va, pour peu qu'on ait osé malmener leur demi-dieu exotique. Les Libanais les ont déjà tous vus à l'œuvre : barbus hassanolâtres, bouviers hariro-compatibles, pelures d'orange et autres fleus patibulaires courroucés. On a l'éducation qu'on peut...
La loi prescrit de garder le secret à l'égard des agitateurs et des émeutiers, puis d'informer les autorités publiques. Elle n'a pas prévu que se puisse être souvent les mêmes.
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commentaires (5)
Pétard mouillé sur toute la ligne , aussi bien l'intox que l'inox ydable clou rouillé des bancs de l'assemblée ridicule , de tous ces passe-droit . Et disons de ce Gaby, qui nous avait habitué à mieux.
FRIK-A-FRAK
09 h 46, le 17 février 2017